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Le potentiel en sol dans ces
régions est estimé à 1.4 millions d'ha. Alors qu'en matière de ressources
hydriques, le Sud du pays dispose de deux grandes nappes. La première est celle
du continental intercalaire (CI) qui renferme 20 000 milliards de mètres cubes
d'eau et la seconde nappe est constituée par le complexe terminal (CT) qui
contient 11 000 milliards de mètres cubes supplémentaires outre les eaux de
pluies et de ruissellement qui s'infiltrent directement dans le continental
intercalaire, soit un milliard de mètre cubes d'eau. Au total, l'aquifère du
Sahara septentrional s'étend sur plus d'un million de kilomètres carrés et
recèle environ 31 000 milliards de mètres cubes d'eau.
A ce titre, l'agriculture saharienne, bien que présentée souvent comme une nouvelle chance pour le développement du Sud du pays, elle doit cependant être entrevue dans un cadre beaucoup plus global en analysant de manière plus objective les impacts sur les ressources et les populations à long terme. Certes, les potentialités sont énormes, mais qui nécessitent néanmoins conciliation entre l'existant et les impératifs de développement. Cependant, s'il existe un fait majeur à noter dans le développement de l'économie agricole du pays au cours de ces dernières années, c'est bien celui de la croissance forte et soutenue de l'agriculture dans quatre zones principales : Les Zibans, l'Oued Righ, Ouargla et Adrar, dont les effets d'extension se font sentir même dans les zones de frontières, à Tamanrasset, Tindouf et Bechar, pour ne citer que ces wilayas. Les zones du Sud dans leur globalité contribuent de 24% à la valeur totale de la production agricole du pays. Il est à noter que l'essor de l'agriculture dans ces zones sahariennes est lié en grande partie, aux investissements colossaux et considérables qu'a consentis l'Etat, mais également à l'engagement de l'investissement privé. Schématiquement, pour ces zones, qui restent sans doute, un espace agricole d'importance capitale, on peut distinguer quatre variantes de situations, auxquelles devra s'adapter la politique de développement de ces espaces. Elles concernent : 1. les périmètres de mise en valeur crées suite aux divers programmes lancés dans le cadre de la loi portant accession à la propriété foncière ; 2. les oasis traditionnelles constituées en chapelets le long des oueds intermittents dont certaines sont incluses sous forme d'ilots en zones en pleine croissance tels que les oasis d'Ouargla, d'El Oued, de Ghardaïa et autres ; 3. les périmètres de mise en valeur dont la réalisation connait des stades d'avancement variables mais qui demeurent cependant peu ou prou exploités pour diverses raisons ; 4. les territoires ayant des potentialités, mais n'ayant connu aucune forme de valorisation, parce qu'ils ne sont inclus ni dans l'un, ni dans l'autre des programmes antérieurs. Ceci dit et en relation avec ce potentiel, des efforts louables ont été consentis en matière de développement agricole et rural, des années durant, mais cependant, le constat est tel que le pays est loin d'avoir tiré le meilleur parti de ses potentialités, et la contrainte majeure au développement du secteur se trouve, préjugeons-nous, dans l'organisation tant de ses structures de production que celles chargées de le soutenir sur les plans technique et économique, en ce sens qu'il ne s'agit pas d'avoir une panoplie de structures, mais d'avoir plutôt, leur efficacité et efficience pour une bonne gouvernance du domaine agricole. Dans ce contexte, nombre d'institutions- pas toutes- sensées promouvoir le développement sont devenues, estimons-nous, des structures budgétivores, sans un réel impact sur le terrain. Ce qui suggère leur refonte et réadaptation et tout particulièrement les structures d'appui technique et de formation. La plus part de ces institutions ont été créées dans un certain contexte qui prévalait alors, ne répondent plus, à l'ère actuelle, aux donnes de l'évolution de l'agriculture et du monde rural d'autant que leur maillage sur le territoire national est demeuré presque le même et ce, depuis des décennies, alors que des découpages administratifs ont vu le jour et de nouveaux pôles agricoles se sont apparus, outre de nouvelles zones agricoles se sont construites. Pour se rendre compte, il est utile de rappeler que lors de la mise en œuvre de la politique de renouveau agricole et rurale (2010-2014) et dans le cadre d'un projet de coopération Algérie/FAO, intitulé (Plan d'action de modernisation de l'appareil de vulgarisation et d'appui conseil-« 2012/2014 »), un diagnostic fut établi dans de nombreuses institutions du secteur agricole, dont la portée était d'aider les institutions à mieux se structurer et se positionner dans le paysage institutionnel et à adapter leurs actions aux besoins et attentes des multiples acteurs du secteur agricole et agroalimentaire, d'ailleurs lui-même en pleine mutation et évolution. La démarche envisagée dans le cadre dudit projet a concerné plus de 485 structures publiques et privées qui ont voulu répondre à un questionnaire d'auto-analyse de leur institution, de leurs activités, de leurs performances, de leurs relations avec leurs partenaires et clients. Nombre de chercheurs et vulgarisateurs ont aussi été invités, au sein de 139 Focus Groupes, à exprimer leur degré de satisfaction des activités professionnelles dans le cadre de la mise en œuvre de ladite politique du renouveau agricole et rurale, d'alors. S'il est vrai que le diagnostic visait tout particulièrement les liens et les synergies dans le système de vulgarisation et de communication, il n'en demeure pas moins qu'il a fait état de l'existence d'un paysage institutionnel relativement jeune, diversifié et couvert (spatialement et thématiquement), avec un équilibre public/privé en cours d'évolution, mais marqué cependant, d'un désengagement lent des structures étatiques et une différence entre les missions initialement fixées et les activités réalisées qui relèvent plus d'une gestion administrative que d'un management adaptatif et participatif. En matière de compétences, les jalons du diagnostic montrent un faible taux d'évaluation du travail / productivité par rapport au temps passé et aux moyens mobilisés, de l'efficience par rapport aux moyens consacrés et de l'efficacité par rapport aux objectifs fixés, outre l'inadéquation entre les profils des ressources humaines et le statut et rôles et missions principales des instituions. Il est noté par ailleurs la faible concordance des moyens humains et financiers par rapport aux objectifs opérationnels et un certain déséquilibre dans la structure des catégories socioprofessionnelles, avec une marge de manœuvre limitée dans l'élaboration par les institutions, de leurs programmes et le poids dominant des activités à caractère administratif par rapport aux activités techniques et une orientation des actions vers la demande des agriculteurs, sans démarches systématiques. L'autre constat réside dans l'absence d'une vision à long terme des structures et actions à envisager au sein des politiques agricoles, la difficulté à exploiter les capacités de changement pourtant existantes au sein des institutions, une concentration des centres de décision au niveau de la tutelle et dans les structures du secteur, elles-mêmes (dominance d'un style managérial plutôt descendant). Ceci est conjugué à l'insuffisance recours aux bases de données et à leur interconnexion lorsqu'elles existent, à une circulation de l'information relativement bonne, mais qui en bute parfois, à l'utilisation restreinte des TICs, alors que les relations des institutions sont exclusivement orientées vers les grandes exploitations agricoles, avec un faible taux d'un partenariat formalisé et action conjointe avec le secteur privé assorti d'un fort taux d'absence de lien effectif avec les associations, ainsi que l'insuffisante concordance des moyens humains et financiers par rapport aux objectifs opérationnels. Il est constaté par ailleurs la faible contribution dans les domaines du savoir et de l'innovation technique, institutionnelle, organisationnelle ou sociale. A cela s'ajoutent les problèmes liés à la valorisation des produits de la recherche qui restent au demeurant, peu intégrés dans le circuit du tissu des entreprises socio-économiques. Cette tendance s'explique parfois, par l'absence de l'intégration et de la prise en charge, dans les programmes universitaires, de la problématique agricole réelle. Il est important de noter que si beaucoup de défaillances et d'insuffisances ont été soulevées dans le cadre du diagnostic, il est à relever que nombre d'opérations ont néanmoins été engagées plus tard, pour remédier à la situation, portant essentiellement sur l'insertion du mouvement associatif dans la dynamique de développement, la création de pans avec le milieu professionnel et surtout la débureaucratisation et la mise en place de systèmes de numérisation et d'usage des Tics, outre les mesures de facilitation, d'accompagnement et de soutien accordées aux exploitants, investisseurs et aux porteurs de projets. Aussi, et d'une manière globale, les performances du secteur passeront inévitablement par la revalorisation du travail agricole et la promotion du producteur agricole et de son encadrement pour pouvoir impulser de façon efficace le progrès agricole. Il s'agit d'harmoniser les formes organisationnelles du secteur de manière à adapter les structures de gestion inhérentes aux caractéristiques propres à la paysannerie algérienne par la recherche de l'efficacité et de lui faire imprimer une action de modernisation, en considérant que les petits et moyens paysans sont aussi des alliés du développement. Ce que suggère d'accorder plus d'intérêt à l'agriculture familiale. Il est important de rappeler qu'aujourd'hui, le pays dispose d'options politiques claires et possède une expérience suffisamment longue et riche, pour se départir des schémas importés ou théoriques qui, bien que parfois séduisants, sont souvent conçus dans un certain esprit et pour des conditions qui n'ont rien de commun avec les réalités du pays et de son évolution naturelle. S'il est une évidence que l'on perd parfois de vue et qu'il faudrait mentionner, c'est que les solutions aux problèmes de notre développement agricole et rural ne peuvent être que locales et que pour cela, elles doivent tenir compte des réalités vécues par l'exploitant en particulier et de l'agriculture, en général, en considérant ses potentialités, ses divers handicaps naturels et humains et en premier lieu, les capacités de nos agriculteurs avec leurs caractéristiques et leurs limites, avec leurs attentes et leurs besoins qui, au demeurant, deviennent aujourd'hui, de plus en plus diversifiés, complexes et souvent précis. Ce que suggère d'opter par différentiation de toute mesure entreprise y compris celle liée au soutien accordé. Mieux encore, s'il y'est une aspiration hautement légitime des agriculteurs qui ne devrait souffrir d'aucune entrave, c'est celle d'accéder au rôle de producteurs responsables capables de se prendre en charge et d'assumer pleinement tous leurs actes de production agricole. Pour se concrétiser, cette aspiration commande aux agriculteurs d'inscrire leur action dans un cadre professionnel plus organisé qui permettra l'instauration de nouvelles relations de travail entre l'administration et la profession et l'émergence de ce qui est communément appelé «la gestion participative ou concertation. Cette tendance est néanmoins affirmée dans le tissu des chambres d'agriculture et des conseils interprofessionnels par filière de production. 5. Agriculture et les défis de demain Analyse faite et diagnostic établi, Il en résulte que les défis de l'agriculture de demain devront se traduire en trois options primordiales, estimons-nous : le premier est d'assurer la sécurité alimentaire qui constitue un gage de notre souveraineté nationale. Cela suppose l'utilisation rationnelle de toutes les potentialités existantes matérielles et immatérielles (intendance et connaissance, à la fois). L'eau, le sol et la plante et (les ressources animales), gérés d'une manière rationnelle par les ressources humaines constituent les principes fondamentaux de l'agriculture et ses sciences appliquées : l'agronomie, sachant toutefois que l'agriculture est un domaine aléatoire mais qui se pratique dans les localités. C'est dire l'importance du zonage dans cette branche vitale de l'économie. Le second est d'ordre économique qui compte tenu de la baisse des recettes budgétaires et financières du pays, la tendance exige la rationalité dans la mise en œuvre des programmes et projets avec cette idée « de produire plus avec moins de charges». Ici, il est nécessaire d'encourager toute initiative d'investissement agricole, tant étatique que privée à travers des mesures multiformes de facilitation et d'encadrement, soutenus par les pouvoirs publics. L'idée est de promouvoir l'ensemble des territoires, en fonction de leurs spécificités en se fiant à leurs potentialités et en s'appuyant sur les principes de durabilité, c'est dire que tout projet engagé doit tenir compte de la rentabilité économique, l'acceptabilité sociologique et la durabilité écologique. En matière d'intendance, qui en dehors des questions en suspens, liées parfois au foncier agricole et sa gestion, il est d'opportunité de rationnaliser le financement, le soutien et l'approvisionnement en intrants notamment certifiés. Les mesures de soutien doivent avoir des retombées sur la productivité et la production et sur le secteur en général. Une refonte du système de financement et de soutien est pleinement souhaitée. Le troisième défi est à caractère démographique et social qui réside dans l'emploi offert à des actifs nombreux entrant dans le marché du travail, de mieux en mieux formés, et exigeant en matière de conditions de travail et de rémunération. Cela est autant important, si l'on accorde plus d'attention au rajeunissement du secteur étant donné le constat de vieillissement qui caractérise le secteur agricole, dit-on, une affirmation qui reste objet à vérification. Aujourd'hui, contrairement à certaines idées reçues, la très grande majorité (plus de 90%) des terres agricoles du pays sont en mode de gestion privée, constituées soit de propriétés privées, soit de terres cédées par l'Etat sous forme de concession renouvelable. C'est dire que la tendance des exploitations agricole est de type «agriculture familiale». Ce qui suggère l'idée d'appuyer ces formes d'exploitations, à travers des mesures de soutien et d'accompagnent ciblées. Dans ces exploitations, les femmes rurales et les femmes agricultrices jouent un rôle moteur. Les données récentes émanant de la chambre nationale de l'agriculture font état de 502 297 femmes agricultrices. A cela s'ajoute un nombre important de jeunes qui œuvrent dans le secteur dont certains sont des startups, innovateurs pouvant être de vrais leviers pour la modernisation du domaine agricole. Le quatrième est lié à l'état des ressources naturelles et environnementales marquées par parfois par la rareté des sols et de l'eau et le risque lié au changement climatique qui nécessite des mesures de développement différenciées et adaptées. Enfin, le cinquième réside dans le renforcement des capacités des acteurs, à travers la formation-perfectionnement, la recherche et la vulgarisation, pour s'assurer d'une bonne gouvernance et instaurer les facettes du progrès agricole, autrement dit, il est impératif d'investir en l'homme, car il est le principal artisan de tout développement. D'autre part, le soubassement du progrès technique passe également par la réorganisation et l'implication de la profession agricole qui devra redonner au développement agricole et rural, un sens de dynamisme et de modernisation et une dimension de progrès, ce qui se répercute irréfutablement sur l'utilisation rationnelle des ressources, toutes les ressources. 3. Les éléments de stratégies agricoles L'agriculture pour les années à venir aura besoin d'une stratégie- pas seulement de plans-, basée sur les acquis et des modélisations économiques et corroborée par une politique à caractère opérationnel, dont les exploitants agricoles, producteurs de surcroit, les investisseurs, les innovateurs de type startups et les micro-entreprises agricoles sont les premiers concernés pour lesquels, les pouvoirs publics ne font que les accompagner par des mesures de soutien, d'accompagnement et de réglementation dans la mesure où l'agriculture en Algérie est un secteur purement libéral. Dans ce développement conceptuel, toute stratégie est par définition, l'art d'organiser et de coordonner un ensemble d'opérations pour parvenir à un but. Elle est traduite par une politique, c'est-à-dire la manière de mener les axes et opérations inscrits dans la stratégie. En bref, c'est la mise en œuvre de la stratégie. Dans la sémantique utilisée, la stratégie comporte deux volets : la vision (physionomie du secteur dans l'avenir) et l'action (marche à suivre pour transformer la vision en réalité). Elle part de l'existant et des problèmes auxquels, le secteur concerné est confronté. Elle doit s'enraciner solidement à la fois dans l'histoire du secteur et dans l'évaluation de son potentiel. La stratégie agricole est un ensemble intégré de politiques sectorielles. Son élaboration peut être motivée par une crise économique sectorielle ou d'autres problèmes catalysant la décision d'apporter des changements radicaux. Cependant, quelles que soient les raisons qui poussent à son élaboration, la réussite de la stratégie dépend, d'une façon générale, de l'adhésion des principaux acteurs du secteur, c'est dire qu'elle soit l'émanation des besoins et attente des concernés. L'une des caractéristiques définissant la stratégie est par qui et pour qui elle est élaborée. Une stratégie élaborée, en partie, par les producteurs du secteur, et sensible à leurs principales préoccupations, a plus de chances de devenir opérationnelle qu'une stratégie élaborée exclusivement par les représentants du gouvernement ou des experts universitaires. De la même manière, pour être viable, la stratégie sectorielle doit tenir compte des objectifs budgétaires du gouvernement et d'autres préoccupations développement national. Les stratégies qui donnent les meilleurs résultats sont donc celles qui naissent d'un effort collectif des différentes institutions et des différents groupes de société. Sous sa forme opérationnelle, une stratégie agricole est un ensemble intégré de politiques sectorielles, complété par un programme d'investissements, Certaines de ces politiques peuvent entrer en vigueur immédiatement ou à court terme, mais la plupart constituent des réformes en profondeur dont les effets sur le secteur s'accentueront au fil de nombreuses années. Suite à l'élaboration d'une stratégie, on veut passer à l'action. Les politiques servent à mettre en application la stratégie adoptée. Les programmes et les projets sont des moyens d'application des politiques. Les politiques sont permanentes sauf si elles sont remplacées ou amendées. Elles ne nécessitent pas toujours des dépenses du gouvernement (ex : élimination des barrières à l'importation). Elles tiennent compte des coûts et bénéfices et agissent souvent indirectement et définissent les règles du jeu économique par le biais de lois, de décrets et de réglementations. Les politiques se traduisent par des programmes qui dont leur durée et ressources sont limitées, nécessitant la participation active du gouvernement. Leur mise en œuvre peut être confiée au secteur privé sous contrat et se terminent en fonction de leur financement. Les programmes sont constitués d'activités gérées directement et nécessitant des relations de proximité avec les agriculteurs, les institutions financières et d'autres agents économiques privés. Ils utilisent le budget de fonctionnement ou parfois le budget d'investissement du gouvernement. Les politiques s'appuient également sur des projets dont leur durée et ressources sont aussi limitées et qui comportent une importante composante « l'investissement » et utilisent le budget d'investissement du gouvernement. La distinction entre programme et projet n'est pas toujours nette. Ce faisant, existent certains principes de base qui assurent la durabilité à long terme d'une stratégie agricole : a) la viabilité économique ; b) la viabilité et l'acceptabilité sociales ; c) la viabilité budgétaire et ; d) la viabilité écologique et environnementale. Cependant, pour réussir toute stratégie, il faut réunir trois conditions essentielles : la Conviction, le Consensus et la Coordination. Aujourd'hui, la tendance lourde du commerce agricole et alimentaire mondial est à la hausse continue et irréversible à long terme, en terme de prix des produits alimentaires sous les effets conjugués de la croissance de la demande des pays émergents et de l'augmentation des prix de l'énergie qui pousse à l'utilisation de plus en plus importante des biocarburants. De nombreux experts d'institutions internationales (Commission Européenne, Conférence de la FAO des chefs d'Etats à Rome, l'OCDE) sont enclins à penser que « l'ère de l'alimentation à bas prix est révolue» et que «les prix des produits alimentaires resteront élevés », soient moins de 20 à 40% par rapport à la décennie 1990, selon les prévisions récentes. Face à cet état de fait, l'Algérie se doit d'assurer sa sécurité alimentaire qui se traduit par la capacité du pays à nourrir tous ses citoyens de façon saine, équilibrée et pérenne et ce, quelles que soient les circonstances. Cela constitue un objectif essentiel à atteindre par la nation toute entière étant donné que le développement est une affaire de la nation et non seulement une affaire du gouvernement. Cela étant, dans la cadence de l'accélération de la mutation vers en une agriculture moderne, de pleine performante et de progrès, où les agriculteurs sont libres de leurs choix économiques et où les dispositifs d'encadrement des programmes permettent une mise en œuvre cohérente intégrant et valorisant toutes les ressources mobilisées et mobilisables, que la promotion de l'agriculture et du développement rural, apparaît aujourd'hui comme une nécessité pressante dans laquelle, l'ensemble des acteurs y sont concernés. Cela dit, en termes de potentialités, l'agriculture algérienne recèle naturellement nombre de nombreux avantages et atouts qui lui permettent de contribuer d'une manière significative à renforcer son poids économique, social et environnemental dans la société et dans l'économie globale du pays. La douceur de son climat, sur une bonne partie des aires de production, la diversité des milieux naturels qui la composent, le faible recours aux produits chimiques en général et produits phytosanitaires en particulier, selon un mode d'agriculture biologique, lui permettent de mettre, sur les marchés, à longueur d'année, une large gamme de produits, précoces, en quantité et qualité. Le caractère diversifié du domaine agricole permet ainsi, non seulement la satisfaction des besoins nationaux en matière de produits agricoles et alimentaires, mais offre également des opportunités certaines pour leur exportation. L'étendu de ses zones (littorales, steppes, sahariennes et de montagnes) avec la variabilité de leurs potentialités et leurs diversités offrent de nombreuses facettes de développement. Dès lors, les perspectives de développement de l'agriculture devront s'inscrire dans le cadre de la consolidation des résultats indéniables capitalisés. Il s'agit d'entrevoir des ajustements découlant néanmoins de l'analyse des bilans d'au moins une dizaine d'années et la poursuite des programmes et projets de développement par zones de production. Enfin, il utile d'affirmer que les résultats enregistrés dans le cadre de la mise en œuvre des différentes politiques agricoles menées, selon des cadences progressives, expriment des tendances somme toute positive qu'il s'agira de consolider et d'y inscrire dans la durée et qu'en définitive, les challenges de l'agriculture algérienne de demain résident dans sa réponse aux enjeux intérieurs mesurés par la satisfaction des besoins alimentaires de la population, d'une part et ceux de l'extérieur, en s'adaptant aux normes internationales et s'intégrer aux marchés mondiaux, d'une façon adaptée et intelligente, d'autre part. La sécurité alimentaire fait partie intégrante de la souveraineté nationale, c'est dire que l'agriculture en Algérie, constitue la seule richesse durable sur laquelle, comptent les générations présentes et futures. Elle est le levier principal de l'économie nationale. Elle est en pleine mutation en liaison directe avec les mutations que connaissent la société algérienne, en général et le monde rural, en particulier. C'est dire qu'il est utile d'entrevoir, désormais la réflexion sur ce que serait l'agriculture algérienne de demain et y penser, c'est déjà agir, dit-on. Enfin et en définitive, « l'agriculture est la mère de tous les arts, lorsqu'elle est bien conduite, tous les autres arts prospèrent; mais lorsqu'elle est négligée, tous les autres arts déclinent sur terre que sur mer.», dixit Xénophon, illustre philosophe, Il y a 2000 ans. *Agronome post-universitaire Bibliographie : 1. Omar Bessaoud. La sécurité alimentaire en Algérie, Forum des Chefs d'Entreprises, tenu à Alger, le 19 juillet 2016. 2. Ibn Khaldûn (éd-1968). Al Muqqadima. Discours sur l'Histoire universelle. Ed.Sindbad. T2. Paris. p 826-827. 3. Rousseau, JJ., Le contrat social. Chapitre IX intitulé «des signes d'un bon gouvernement- où il écrit que «l'un est content quand l'argent circule, l'autre exige que le peuple ait du pain ». 4. Rapport du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural, 2009. 5. Rapport de la Banque Mondiale : Revue des Politiques Agricoles et Services à l'Agriculture (1987-1993). Décembre 1993. (Rapport n°12534-AL). 6. MDDR. Stratégie de développement rural durable, 2002. 7. Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MADR) : le renouveau agricole et rural en marche. Revue et perspective. Mai 2012. |