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L'aérogare est le
premier lieu qui façonne l'image d'un pays dans l'esprit du voyageur, à priori
quand il s'agit d'un étranger qui foule pour la première fois le sol; tout doit être entrepris pour créer une impression positive
au premier coup d'œil chez le visiteur.
Malheureusement, il suffit de prendre l'avion ou simplement à l'occasion d'un voyage pour se trouver confronté à des comportements et des pratiques d'un autre âge qui, parfois, choquent et souvent mettent à rude épreuve les nerfs du plus calme qu'il soit. Malgré les remarques répétées des passagers et leur insistance, certaines pratiques semblent perdurer au point de devenir une étiquette collante entretenant une publicité dont on aurait aimé bien se passer. L'aérogare est un lieu où plusieurs services doivent conjuguer leurs efforts pour rendre le plus agréable possible le transit du voyageur. En ligne de mire, c'est la compagnie aérienne qui est au premier plan. Sans verser dans la diatribe stérile et bien qu'il subsiste quelques insuffisances, il faut bien reconnaître que des efforts louables ont été consentis par la compagnie nationale Air Algérie pour améliorer son image; le voyageur habitué se rend vite compte des améliorations des prestations, que ce soit en matière de réservation et d'achat de billets qui se font maintenant par Internet et permettent ainsi d'éviter les déplacements et les longues chaînes inutiles aux agences, quoique cette prestation dépende malheureusement de la qualité de la connexion qui relève des services d'Algérie Telecom qui traînent encore le pas pour se hisser aux standards internationaux et dont les répercussions touchent d'ailleurs beaucoup d'autres secteurs névralgiques du secteur économique. Les vols de la compagnie historique, qu'ils soient domestiques ou internationaux, partent le plus souvent à l'heure et même avant l'heure pour le grand plaisir des voyageurs pressés, mais gare aux retardataires ! Les services à bord de l'avion, notamment les repas servis, sont incomparables en termes de qualité et de quantité en comparaison avec les autres compagnies étrangères qui desservent l'Algérie et qui se contentent d'offrir des minis sandwiches froids et sans goût. A l'enregistrement des bagages, le personnel est souvent tolérant pour quelques kilos, ce qui fait le bonheur de nos compatriotes de retour au pays avec souvent plein de cadeaux dans leurs sacs pour toute la famille. Mais certains griefs doivent être évoqués : on peut citer le quota insuffisant réservé aux billets promotionnels sur certaines destinations alors que beaucoup de places partent vides; il s'agit apparemment d'une stratégie commerciale afin de ne pas brader les billets qui restent pour beaucoup de nos concitoyens, notamment ceux résidant à l'étranger, onéreux par rapport à la concurrence internationale. Mais là où le bat blesse, c'est lors de la récupération des bagages, à l'arrivée surtout en provenance d'aéroports étrangers, certaines aérogares telles que celle d'Oran ont acquis une réputation peu reluisante au point que les habitués appréhendent ce moment beaucoup plus que toutes les autres tracasseries du voyage; il faut patienter souvent plus d'une heure à une heure et demie pour pouvoir récupérer ses valises au point que, prenant en mal leur patience, certains passagers n'hésitent pas à tourner en dérision cette situation stressante. C'est ainsi que l'un d'eux s'écria qu'il faudrait envoyer d'abord les bagages pour les rejoindre après dans un autre vol, comme ça, on les récupérera à temps. Un autre proposa d'y installer des fauteuils (au fait, il est vrai qu'à Oran, il n'existe même pas de chaises et même ceux âgés, malades ou simplement fatigués doivent poireauter debout et pour longtemps) et de servir des rafraîchissants pour calmer les esprits chauffés par tant de mépris. Et toujours à Oran, il suffit que deux vols arrivent en même temps pour que se déclenche la cohue; renseignement pris, il semblerait que ce ne sont que deux manutentionnaires qui assurent le déchargement et la livraison des bagages, surtout le week-end, alors qu'il suffit de renforcer les équipes en personnel et moyens de traction afin d'arriver à bout de cette situation nettement plus marquée quand il s'agit d'un vol d'Air Algérie ! Il est insensé d'attendre la livraison de la nouvelle aérogare comme prétexte pour régler cet épineux problème qui gâche le voyage au point de faire oublier tous les efforts faits pour redorer le blason de la compagnie nationale. Ce retard est encore aggravé quand certains bagages " suspects ", surtout par leur volume, sont alors marqués à la craie par les services de douanes qui devraient être dotés de moyens plus modernes pour déceler les éventuels contrevenants à la législation au lieu d'utiliser ce " marquage " digne d'une autre époque et qui fait que les regards des badauds se planquent vers des gens honnêtes accablés par une suspicion gratuite. J'imagine mal le sentiment d'un touriste habitué à récupérer ses bagages dès l'accomplissement des formalités de police dont les bagages sont tatoués de la sorte ! Dans tous les aéroports du monde, les bagages sont contrôlés discrètement et efficacement sans atteinte à la dignité et sans que le voyageur puisse se rendre compte. Sans quitter complètement l'aérogare, nous ne pouvons passer sans dire un mot concernant le stationnement et sa gestion, notamment à Oran. Si les prix pratiqués sont prohibitifs et ce sont toujours les voyageurs qui viennent de loin qui en font les frais, le plus grave, c'est qu'il existe des travailleurs peu scrupuleux qui y trouvent leur compte en détournant une partie des recettes au détriment de la collectivité, profitant parfois de l'ignorance des gens ou de leur naïveté et souvent de la fatigue après un long voyage et une attente interminable, aidés en cela par une faille du système de gestion des portiques, car en l'absence de ticket, qu'il soit égaré ou déclaré ainsi, une somme forfaitaire est perçue (500 DA) sans tenir compte de la durée réelle passée au parking. Si cela pourrait faire l'affaire d'un client malhonnête dont le véhicule est resté en stationnement plusieurs jours, il fait aussi l'affaire de certains guichetiers véreux qui contournent le contrôle et comptabilisent comme perdu le ticket d'accès de tous les nombreux clients n'ayant pas réclamé leur reçu pour se mettre dans la poche la différence. Et je peux en témoigner en connaissance de cause pour avoir vécu dernièrement une histoire sordide, mes soupçons ont pu être confirmés, l'anecdote que je raconte révèle l'ampleur de ce trafic qui ne dit pas son nom. Il y a seulement quelques jours à l'issue de mon voyage et après avoir récupéré mon véhicule garé dans l'aire de l'aéroport pendant cinq jours et arrivé à hauteur de la barrière de sortie, j'ai remis la somme de 2.500 DA (à raison de 500 DA par jour) au préposé qui s'est vite exécuté pour me saluer avec le sourire et m'ouvrir la barrière. Il ne s'attendait pas du tout à ce que je lui réclame un reçu de paiement, c'est ainsi qu'il commença à fouiner à droite et à gauche pour me dire qu'il a un problème avec l'imprimante. Devant mon insistance, il me proposa un marché : m'acquitter seulement de 1.000 DA et l'affaire est classée. Bien que la chaîne de véhicules derrière moi commençât à s'allonger, j'ai gardé mon sang froid et j'ai refusé catégoriquement sa proposition malsaine, car ayant compris où est-ce qu'il voulait en venir et pour couper net à ce marchandage, je lui ai fait comprendre que même s'il me proposa ne serait-ce que 200 DA, ça ne marche pas ! D'un ton sec, je lui lâchai qu'il avait le choix entre la remise du reçu ou me laisser partir ! Il tergiversa encore plusieurs minutes au point que les véhicules qui étaient derrière moi commencèrent à s'impatienter et à klaxonner pour finalement faire marche arrière et s'orienter vers les autres guichets. Je me retrouvais alors seul sur cette file, passé un moment encore, quelqu'un que je suppose être son supérieur est entré dans la cabine et miracle, l'imprimante commença à fonctionner de nouveau. Il échangea quelques mots avec lui sans trop insister et finit par me remettre mon reçu indiquant la somme due et j'ai pu ainsi repartir ! Les responsables doivent veiller à trouver une solution en installant peut-être des caméras de surveillance dans les cabines pour dissuader ces employés qui profitent de la poule aux œufs d'or. A Alger, c'est l'embarquement qui constitue une rude épreuve dès que le flux de voyageurs devient important. Les formalités de police prennent beaucoup de temps et surtout celles relatives au contrôle sécuritaire. Les agents sont manifestement débordés et beaucoup de voyageurs ratent tout bêtement leur vol. Désarmés face aux appels de dernière minute, ils restent bloqués dans la chaîne. Tout récemment, nous avons assisté à une scène qui manifestement est devenue d'une banalité, tellement les responsables aéroportuaires semblaient indifférents lorsque un des voyageurs, ayant raté son vol, s'est emporté entrant dans une colère terrible et nous pouvons comprendre son désarroi car les conséquences sont parfois dramatiques outre le fait de se rendre à Alger pour les résidents hors wilaya qui peuvent venir de loin et y passer même la nuit avec tous les désagréments et les dépenses. Et si jamais encore il s'agit d'un billet à tarif promotionnel, il ne pourra ni prendre un autre vol ni encore moins se faire rembourser, les mécanismes d'assurances ne sont pas de mise encore et pour avoir une autre date de départ, ce n'est pas évident. Dans tous les aéroports du monde, le personnel navigant de la compagnie dont des voyageurs restent bloqués intervient pour accélérer les procédures et faire passer ces passagers, chose qu'on a pas vue du tout. Autre remarque méritant explication, le voyageur une fois au pied de l'avion est soumis à un autre contrôle sécuritaire, un deuxième cette fois-ci par la compagnie étrangère elle-même; pratique exclusive au départ d'Alger car au niveau de l'aéroport de Paris, par exemple, cette même compagnie se contente du contrôle sécuritaire que subissent tous les voyageurs avant d'accéder à la salle d'embarquement comme si elle mettait en doute l'efficacité du contrôle de la police nationale ! Autre pratique qui résiste contre vents et marrées bien connue chez nous : souvent au débarquement d'un vol international et parfois à l'embarquement et qui contribue à ternir l'image même du pays et qui malheureusement est devenue d'une banalité et d'une normalité dans nos aéroports au point que rares sont ceux qui y prêtent attention est le fait de voir certains passagers qui ne se distinguent de rien des autres se voir héler dès l'arrivée pour les faire passer devant tout le monde, le passeport à la main de l'accueillant qui, tantôt, est un civil, tantôt, un douanier ou un policier laissant un sentiment d'injustice et de colère chez le citoyen, une image qui ne se voit jamais ailleurs, quelles que soient la qualité du voyageur ou ses connaissances, cela ne peut que choquer quelqu'un qui a affaire pour la première fois à un aéroport algérien. Il faudrait plutôt renforcer le sentiment de fierté du citoyen algérien et faire réserver des couloirs aux nationaux et d'autres pour les étrangers à l'instar des facilitations réservées aux citoyens de la Communauté européenne par rapport au reste du monde, dans l'espace Schengen par exemple. Quelques minutes passées dans la chaîne ne nuisent à personne, même les officiels qui voyagent à titre privé devront s'y résoudre, les VIP ou les voyageurs dans le cadre d'une mission officielle devront passer à défaut du salon d'honneur par des guichets dédiés en toute transparence. Il suffit de peu pour véhiculer une image agréable du pays et marquer les esprits positivement car souvent c'est lors du premier abord que se construisent des jugements définitifs valorisants ou bien au contraire dévalorisants et dont il est difficile après de venir à bout. |