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Jugés
hier en appel après un pourvoi en cassation introduit auprès de la cour
suprême, T. Mohamed, 35 ans, et F. Abdelkader, 34 ans, ont écopé du même
verdict prononcé en première instance, en avril 2016 : le premier a été
condamné à 20 ans de réclusion criminelle et le second a été acquitté.
Les deux hommes qui comparaissaient devant le tribunal criminel d'appel près la cour d'Oran répondaient des chefs d'accusation d'importation de produits stupéfiants et trafic de drogue en bande organisée, suivant les articles 19 et 17 (alinéas 1 et 3) de la loi 04-18 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes. Selon l'accusation, Mohamed et Abdelkader étaient impliqués dans une affaire de trafic portant sur huit quintaux de résine de cannabis, saisis près du marché de gros d'El Kerma en 2012. Au cours de cette affaire, cinq personnes ont été arrêtées, jugées et condamnées à des peines allant de 12 ans à la réclusion la perpétuité pour importation et détention de stupéfiants, faux et usage de faux et fausse déclaration. L'enquête diligentée par les services compétents a permis de déterminer que le réseau s'apprêtait à convoyer la drogue à bord d'un camion de transport de fruits et légumes en direction du sud du pays, plus précisément à Ouargla ou l'attendait un certain «Tini». Interpellés plus tard, soit après la tenue du procès des cinq narcotrafiquants, T. Mohamed et F. Abdelkader seront jugés en avril 2016 au cours d'un procès dans lequel le ministère public requerra la prison à perpétuité. Seul Mohamed, qui avait fait des aveux partiels, sera condamné à 20 de réclusion, Abdelkader bénéficiant de l'acquittement. Verdict qui entraînera deux pourvois en cassation : l'un émanant de T. Mohamed, l'autre formulé par le parquet mécontent de l'acquittement de Abdelkader. Au cours du procès en appel d'hier, T. Mohamed a réitéré ses aveux mais en insistant sur le fait qu'il n'a pas commis d'autre crime que «de mettre en contact deux narcotrafiquant» pour la réalisation de l'opération. Abdelkader, lui, maintiendra ses déclarations selon lesquelles son nom a été cité dans cette affaire par un narcotrafiquant revanchard : «Je suis commerçant à Maghnia et cet homme n'a pas voulu s'acquitter d'un crédit. On s'est pris le bec et je l'ai chassé sans ménagement de mon magasin devant d'autres clients. Il n'a pas digéré cette histoire», racontera-il. Dans son réquisitoire, la représentante du ministère public affirmera que le dossier d'accusation présente de nombreuses preuves de la culpabilité des accusés et, sans les exposer, requerra la prison à perpétuité. Quant à l'avocat de la défense, il plaidera les circonstances atténuantes pour T. Mohamed qui, dira-t-il, a reconnu les «faits dont il est responsable» mais demandera que la condamnation soit proportionnelle au crime commis : «il ne s'agit ni d'importation, ni de transport, ni de détention de drogue. Il est juste coupable d'avoir mis en contact deux narcotrafiquants», dira-t-il. Concernant Abdelkader, il réclamera l'acquittement pur et simple «aucune preuve ne serait-ce qu'un échange téléphonique, ne le reliant aux protagonistes de cette affaire», affirmera-t-il en rappelant que son nom a été cité par une seule personne, tous les autres accusés ayant nié le connaître. A l'issue des délibérations, le tribunal criminel d'appel prononcera le même verdict que celui formulé en première instance. |