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Tout
modèle socio-économique est porté par des forces politiques, sociales et
économiques pour sa mise en œuvre. L'Algérie devra tenir
compte de la dure réalité qui est la transformation du monde qui nous entoure,
devenu avec la révolution des nouvelles technologies une maison de verre, monde
turbulent et instable qui préfigure d'importants bouleversements
géostratégiques, notamment en Méditerranée et en Afrique?Cela nécessitera des
stratégies d'adaptation tenant compte de la projection de notre environnement,
bien commun, où le dialogue des cultures fondé sur la tolérance sera
déterminant, pour éviter le sous-développement, la misère et des conflits
préjudiciables à l'avenir de l'humanité.
I-L'impact de la baisse des cours des hydrocarbures sur les équilibres macro-financiers 1.-Qu'en est-il de l'évolution des prix du pétrole ? En 1973 a eu lieu le premier choc pétrolier. Le pic de production aux USA a eu lieu en 1971. Depuis, les USA dépendent de plus en plus de l'importation du pétrole. Fin des accords de Bretton Woods le 15 août 1971 : les États-Unis suspendent la convertibilité du dollar en or (masse monétaire / réserves d'or). Le dollar perd de sa valeur encourageant une hausse des cours du pétrole car libellés en dollar. En octobre 1973, pendant la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l'OPEP annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole contre les États «qui soutiennent Israël. Tous ces évènements génèrent une envolée des cours du pétrole qui ne sera plus réellement sous contrôle par la suite. Le prix du gaz qui représente environ 33% des recettes de Sonatrach est indexé sur le cours du pétrole. Le projet de loi de finances 2017 fait une projection sur les trois prochaines années sur la base d'un prix de référence du baril à 50 dollars en 2017, 55 en 2018 et 60 dollars le baril en 2019 avec un cours de la devise nationale de 108 dinars le dollar et une inflation moyenne de 4%. Le taux de croissance serait de 3,9% en 2017, de 3,6% en 2018 et de 4,3% en 2019. Dans le rapport du 11 janvier 2017 de la Banque mondiale (BM), les prévisions de croissance pour l'Algérie sont en baisse, passant de 3,6% en 2016 à 2,9% en 2017, 2,6% en 2018 et 2,8% en 2019, en raison du recul des dépenses dans les infrastructures, principal moteur de la croissance et du climat des affaires Avril 2016?--?55,31 dollars 2014?-- 50,50 euros 2013?--?80,70 2012, -- 83,80 euros -- 111,65 dollars -- 2011?--?82,80 2010?--?69,40 2009?--?29,80 -- 2008?--?51,40 2007?--?62,70 -- 2006?--?47,10 2005?--?48,00 -- 2004?--?29,70 2003?--?24,20 -- 2002?--?27,80 2001?--?20,90 -- 2000?--...28,90 1999?--?25,10 -- 1998?--? 8,50 1997?--?15,60 -- 1994?--?13,10 Source- Bourse Londres- Brent 2.-Impact sur la balance commerciale Les résultats globaux obtenus en matière des réalisations des échanges extérieurs de l'Algérie pour la période de l'année 2016 font ressortir un déficit de la balance commerciale de 17,84 milliards de dollars US, soit une légère augmentation de 4,8% par rapport à celui enregistré durant l'année 2015. Cette tendance s'explique simultanément par la baisse plus importante des exportations par rapport à celle des importations qui on été enregistrées. En termes de couverture des importations par les exportations, les résultats en question dégagent un taux de 62% en 2016 contre 67% enregistré en 2015. Les importations algériennes ont diminué de 9,62% par rapport à l'année 2015, passant de 51,7 milliards de dollars US à 46,72 milliards de dollars US. Les hydrocarbures ont représenté l'essentiel de des exportations à l'étranger durant l'année 2016 avec une part de 93,84% du volume global des exportations, et une diminution de 17,12% par rapport à l'année 2015. Les exportations «hors hydrocarbures», qui restent toujours marginales, avec seulement 6,16% du volume global des exportations, soit l'équivalent de 1,78 milliard de dollars US, ont enregistré une diminution de 9,55% par rapport à l'année 2015. Les groupes de produits exportés en dehors des hydrocarbures sont constitués essentiellement par des demi-produits qui représentent une part de 4,5% du volume global des exportations, soit l'équivalent de 1,3 milliard de dollars US, des biens alimentaires avec une part de 1,13%, soit 327 millions de dollars US, des produits bruts avec une part de 0,29%, soit en valeur absolue de 84 millions de dollars US et enfin des biens d'équipements industriels et des biens de consommation non alimentaires avec les parts respectives de 0,18% et 0,06%. Les importations réalisées au cours de l'année 2016 ont été financées par CASH à raison de 59,49%, soit près 27,8 milliards de dollars US, enregistrant ainsi une diminution de 8,63% par rapport à l'année 2015. Les lignes de crédit ont financé 36,94% du volume global des importations, soit une baisse de 11,36%. Le reste des importations est réalisé par le recours aux autres transferts financiers à raison de 3,57%, soit en valeur absolue de 1,66 milliard de dollars US. La répartition par régions économiques au cours de l'année 2016 montre clairement que l'essentiel des échanges extérieurs de l'Algérie reste toujours polarisé sur ses partenaires traditionnels. Les pays de L'OCDE occupent les parts les plus importantes avec 60,94% de nos importations et de 79,59% de nos exportations. Les pays de l'Union européenne sont toujours les principaux partenaires de l'Algérie, avec les proportions respectives de 47,47% des importations et de 57,95% des exportations. Par rapport à l'année 2015, les importations en provenance de l'UE ont enregistré une baisse de 12,97% passant de 25,48 milliards de dollars US en 2015 à 22,18 milliards de dollars US en 2016 et les exportations de l'Algérie vers ces pays ont aussi diminué de 6,24 milliards de dollars US, soit 27,15 %. A l'intérieur de cette région économique on peut relever que le principal client est l'Italie qui absorbe plus de 16,55% des ventes à l'étranger, suivie par l'Espagne de 12,33% et la France de 11,05%. Pour les principaux fournisseurs, la France occupe le premier rang des pays de l'UE avec 10,15%, suivie par l'Italie et l'Espagne avec une proportion de 9,93% et de 7,69% du total des importations de l'Algérie au courant de l'année 2016. Les pays de l'OCDE (hors UE) viennent en deuxième position avec une part de 13,47% des importations de l'Algérie en provenance de ces pays, et de 21,64% des exportations de l'Algérie vers ces pays. Par rapport à l'année 2015, il y a lieu de signaler une augmentation appréciable des exportations réalisées avec ces pays de l'OCDE (hors UE), passant de 5,29 milliards de dollars US en 2015 à 6,25 milliards de dollars US en 2016, soit près de 18,21% en valeur relative. Tandis que les importations de l'Algérie en provenance de ces pays, ont enregistré une diminution évaluée à 14,5%. A noter aussi que l'essentiel des échanges commerciaux de l'Algérie avec cette région est réalisé avec les USA, suivis par la Turquie avec les taux respectifs de 5,01% et 4,14% pour les importations en provenance de ces pays, et de 11,17%, et 4,27% pour les exportations vers ces mêmes pays. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et les autres régions restent toujours marqués par des faibles proportions. Le volume global des échanges avec les autres pays d'Europe (hors UE et OCDE) affiche une régression de leur part du marché de près de 21,6% par rapport à l'année 2015, en passant de 1,26 milliard de dollars US en 2015 à 989 millions de dollars US en 2016. Les pays de «l'Asie» affichent une légère diminution de près de 2,17% passant de 14,26 milliards de dollars US à 13,95 milliards de dollars US pour les mêmes périodes considérées avec une part prépondérante pour la Chine. Le volume des échanges avec les pays du Maghreb (U.M.A) a enregistré une baisse de près de 7,4% par rapport à l'année 2015 passant de 2,23 milliards de dollars US en 2015 à 2,06 milliards de dollars US en 2016. Les pays arabes (hors U.M.A) ont enregistré une légère baisse par rapport à l'année 2015, puisque le volume global des échanges commerciaux avec ces pays est passé de 2,49 milliards de dollars US à 2,31 milliards de dollars US, soit une diminution de 6,87%. Enfin, les pays d'Amérique ont enregistré une légère hausse de 0,67% par rapport à l'année 2015, passant de 4,5 milliards de dollars US en 2015 à 4,53 milliards de dollars US en 2016 : un regard sur le commerce extérieur de l'Algérie 2000/2016. Les importations ont évolué ainsi en dollars US courant selon les statistiques douanières algériennes en milliards de dollars 2000?--?9,17 -- 2001?--?9,94 2002?--?12,00 -- 2003?--? 13,53 2004?--?18,30 -- 2005?--? 20,35 2006?--?21,45 -- 2007?--? 27,63 2008?--?39,47 -- 2009?--?39,29 2010?--?40,47 -- 2011?--? 47,27 2012?--?50,37 -- 2013?--?55,02 2014?--?50,58 -- 2015?--?51,50 2016?--? 46,72 milliards de dollars Source : statistiques douanières Algérie- (www.douanesdz.com) Total importations de biens entre 2000/2016?498,12 milliards de dollars US Quant aux exportations, elles ont évolué ainsi pour la même période 2000? --?22,03 2001?--?19,13 2002?--? 18,82 2003?--?24,61 2004?--?32,08 2005?--?46,00 2006?--?54,61 2007?--?60,16 2008?--?79,29 2009?-- ?45,19 (crise mondiale) 2010?--?57,05 2011?-- ?73,48 2012?--?71,86 2013?--?64,97 2014?--?62,82 2015?--?37,38 2016 ?--?28,88 Source : statistiques douanières Algérie- (www.douanesdz.com) Total entrées de devises entre 2000/2016 dont plus de 97% directement et indirectement (dérivés) provenant des hydrocarbures...798,36 milliards de dollars US 3.- L'impact sur le niveau des réserves de change a. -Les réserves de change fonction des recettes d'hydrocarbures, 97/98% directement et indirectement avec les dérivées des recettes en devises, ont été estimées entre 1999/2016 avec une dette extérieure évaluée à 23,203 milliards de dollars au 31 décembre 2003 comme suit : - 1999- 4,4 milliards de dollars -- 2000, 11,9 milliards de dollars - 2001, 17,9, milliards de dollars -- 2002, 23,1, milliards de dollars - 2003, 32,9 milliards de dollars -- 2004, 43,1 milliards de dollars - 2005, 56,2 milliards de dollars, -- 2006, 77,8 milliards de dollars - 2007, 110,2 milliards de dollars -- 2008, 143,1 milliards de dollars - 2009, 147,2, milliards de dollars -- 2010, 162,2, milliards de dollars - 2011, 182,2, milliards de dollars -- 2012, 190,6 milliards de dollars - 2013, 194,0 milliards de dollars -- 2014, 179,9 milliards de dollars - 2015, 144,1 milliards de dollars -- 2016, 114,1 milliards de dollars. Source organe officiel statistiques ONS- Algérie 4-L'impact sur la cotation du dinar La valeur d'une monnaie est fonction de la confiance et d'une économie productive. L'économie algérienne étant une économie fondamentalement rentière, contredisant les lois élémentaires de l'économie où toute dévaluation en principe devrait dynamiser les exportations. En Algérie le dérapage du dinar a produit l'effet contraire montrant que le blocage est d'ordre systémique. La valeur réelle de la monnaie n'est qu'un signe, un moyen d'échange, les tribus d'Australie utilisaient les barres de sel comme monnaie d'échange. Nous sommes ensuite passés de la monnaie métallique, aux billets de banques, puis aux chèques et ensuite à la monnaie électronique. Thésauriser ne crée pas de valeur. C'est le travail par l'innovation continue, s'adaptant à ce monde de plus en plus interdépendant, turbulent et en perpétuel bouleversement qui est la source de la richesse d'une nation. La valeur de la monnaie dépend de la confiance en le devenir de l'économie et du politique, de la production et de la productivité, comme nous l'ont montré les analyses des classiques de l'économie sur « la valeur». Paradoxe pour l'Algérie, contredisant les règles économiques élémentaires, lorsque le cours du dollar est en hausse et le cours de l'euro baisse, la Banque d'Algérie dérape pour des raisons politiques à la fois le dinar par rapport tant au dollar que vis-à-vis de l'euro alors que le dinar dans une véritable économie de marché devait s'apprécier par rapport à la monnaie dont la valeur baisse au niveau du marché international. Pourquoi cet artifice comptable ? La raison essentielle est qu'en dévaluant le dinar par rapport au dollar, nous aurons une augmentation artificielle de la fiscalité des hydrocarbures qui fluctue, en fonction des cours, traduisant le fondement d'une économie rentière. Car les recettes des hydrocarbures sont reconverties en dinars, passant par exemple de 70 dinars à 100 dinars le dollar actuellement. Il en est de même pour les importations libellées en monnaies étrangères, les taxes douanières se calculant sur la partie en dinars, cette dévaluation accélérant l'inflation intérieure. Le dérapage du dinar par rapport à l'euro et au dollar gonfle tant la fiscalité hydrocarbures que la fiscalité ordinaire (importation en euros) et donc voile l'importance du déficit budgétaire, l'efficacité réelle du budget de l'Etat à travers la dépense publique et a gonflé artificiellement par le passé le Fonds de régulation des recettes calculé en dinar algérien. Selon le récent rapport présenté par le gouverneur de la Banque d'Algérie, le solde global du Trésor s'est détérioré en 2015 pour atteindre un déficit record de 2.621 milliards de dinars, soit 15,8% du produit intérieur brut, qui a été financé essentiellement par les prélèvements sur l'encours du Fonds de régulation des recettes. Cet encours qui était 4.480 milliards de dinars en 2014 s'était établi à 2.000 milliards de dinars à fin 2015, soit une diminution de 53% en une année et s'est épuisé fin 2016, ramenant le Fonds de régulation des recettes (FRR) à son solde minimum obligatoire fixé à 740 milliards de DA et qui a été supprimé à la faveur de la loi de finances 2017 pour permettre au gouvernement de faire face au resserrement financier de l'Etat et à l'incertitude sur l'évolution du marché pétrolier. Du fait que 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées proviennent de l'extérieur ayant un impact inflationniste, il est utile d'analyser l'évolution du taux de change de la Banque d'Algérie. Il a évolué ainsi de 2001 à 2016. Sur le plan budgétaire, l'Algérie, selon le FMI, a eu besoin en 2016 d'un prix de pétrole à 87,6 dollars/baril pour atteindre son équilibre budgétaire, contre 109,8 dollars/baril en 2015. Le déficit budgétaire s'est élevé à 15% du PIB en 2016 (contre 15,9% en 2015). Cela rejoint le rapport présenté par le gouverneur de la Banque d'Algérie fin janvier 2017, selon lequel les réserves de change ont ainsi baissé de 29,9 milliards de dollars entre 2015/2016 avec un niveau de la dette extérieure de l'Algérie de 3,3 milliards de dollars. A ce rythme, les réserves de change risquent de fondre dans trois ans bien que la situation soit différente des impacts de la crise de 1986 avec des ondes de choc entre 1993/1994. Ainsi, le dinar algérien tient donc grâce aux réserves de change via les hydrocarbures. Toute baisse des réserves de change entraîne automatiquement une dévaluation rampante du dinar à l'instar de bon nombre de pays pétroliers à forte population. Si demain les réserves de change tendaient vers zéro, le gouvernement serait contraint à une très forte dévaluation pour 200 dinars un euro et sur le marché parallèle l'échange se ferait à 250 dinars un euro. - 2001-77,29 dinars un dollar -- 2002 - 79,68 dinars un dollar - 2003 - 77,39 dinars un dollar -- 2004 - 72,66 dinars un dollar - 2005 - 73,35 dinar un dollar -- 2006 - 72,64 dinars un dollar - 2007 - 69,37 dinars un dollar -- 2008 - 64,58 dinars un dollar - 2009 - 72,63 dinars un dollar -- 2010 - 74,39 dinars un dollar - 2011 - 72,85 dinars un dollar -- 2012 -77,55 dinars un dollar - 2013 -79,38 dinars un dollar -- 2014 - 80,52 dinars un dollar - 2015 -100,46 dinars un dollar -- 04/04/2017 -111,10 dinars un dollar. Source organe officiel statistiques ONS-/Banque Algérie A suivre... * Professeur des Universités, expert international |