L'établissement
hospitalier (EH) ?Abderrezak Bouhara'
de Skikda, a vécu, hier, un évènement particulier caractérisé par un sit-in des
chirurgiens, en réaction à l'instruction émanant du directeur de la Santé, leur
intimant l'ordre de réaliser, non seulement les césariennes d'urgence mais
également les césariennes prophylactiques, un domaine qui sort pourtant du
cadre de leur compétence.
En
effet, au cours de leur rassemblement, ils ont tenu à dénoncer la mesure prise
par le directeur de la Santé, qualifiée par certains, comme un abus de pouvoir
car la césarienne est un acte du ressort d'un gynécologue et non pas d'un
chirurgien, soutenant par ailleurs, qu'ils n'ont jamais rechigné à intervenir
dans les cas d'urgence. Ils ont avancé des cas concrets de chirurgiens
condamnés par la justice pour avoir pratiqué des césariennes, alors qu'ils ne
sont pas habilités et c'est pour cette raison qu'ils qualifient la note du
directeur de la Santé d'arbitraire, car les exposant au risque d'être
poursuivis, pénalement, en cas de complications graves. « Cette note transmise
au directeur de l'Etablissement hospitalier pour application, se réfère à une
ancienne circulaire ministérielle, datée du 05/06/2007, dépassée par le temps
», affirment les protestataires qui soulignent qu'on y lit, en substance, que :
« le chirurgien formé à la césarienne peut intervenir? ». Et c'est là justement
où le bât blesse car cette précision émane du DSP, lui-même qui semble ne pas
lui accorder d'importance particulière car elle vient conforter le bien-fondé
des appréhensions des chirurgiens qui doivent bénéficier, au préalable, d'une
formation spécifique qui leur permet d'intervenir dans les césariennes? Ils
ont, en outre, déclaré que le DSP a opposé une fin de non-recevoir à une
demande d'audience et qu'en lieu et place, il a opté pour des mesures de
rétorsion, en dépêchant deux inspecteurs pour vérifier l'exactitude des
protocoles opératoires réalisés durant l'année 2017 et qui lui ont été transmis
par l'hôpital. Actuellement, l'atmosphère est tendue et rien ne semble indiquer
une issue proche à cette crise, d'autant que jeudi dernier déjà, un autre
rassemblement de deux heures, observé par 17 chirurgiens, n'a rien donné. «
Même le P/APW qui est passé à côté de nous, n'a même pas daigné se renseigner
au sujet de notre mouvement », a soutenu un des chirurgiens. Les frondeurs se
disent ouvert au dialogue et à la concertation seule alternative pour mettre
fin à une situation qui n'a que trop duré et surtout à la pression endurée par
les chirurgiens de l'hôpital de Skikda qui semble vivre une éternelle
hémorragie de praticiens, au moment où il en a le plus besoin.