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Le
président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP), Lotfi Benbahmed, estime que le pharmacien d'officine doit
aujourd'hui aller au-delà du simple acte de commercialiser des médicaments, et
ne pas se comporter comme ayant une superette. Il a
expliqué, hier dimanche, à la radio nationale, qu'au niveau du CNOP, ?'nous
militons pour une pharmacie, qui soigne et pas une pharmacie qui marchande».
?'Bien qu'il y ait un aspect indéniablement commercial par la remise du
médicament, il est fondamental d'aller vers des réformes qui mettent le malade
au centre des préoccupations de la pharmacie», a-t-il
préconisé, avant de souligner que ?'nous avons proposé, dans le cadre de la loi
sanitaire, des articles qui donnent à la pharmacie un rôle dans l'éducation
thérapeutique du patient». Pour le président du CNOP, ?'l'implication du
pharmacien dans la prise en charge des malades va engendrer, à la fois, une
meilleure prise en charge de ces derniers, et des économies pour les dépenses
de santé, notamment pour les caisses de sécurité sociale». Selon lui, tous les
experts en matière de santé, y compris l'OMS, ?'mettent le patient au centre
des thérapies, notamment avec les grands laboratoires de recherches». Sur la
facture des achats de médicaments, il a indiqué qu'elle est de près de quatre
milliards d'euros annuellement. ?'Deux milliards d'euros pour les importations
et deux milliards d'euros pour la production nationale, avec des dépenses
importantes pour l'oncologie et la PCH». En fait, ajoute-t-il, la légère croissance
du marché profite plus au secteur hospitalier, avant de relever qu'en matière
de consommation de médicaments, il ?'y a plus ou moins de gaspillage». ?'Quand
on voit les tentatives de dérégulation qu'il y a sur le marché, on estime que
nous ne sommes pas dans le niveau de consommation au-delà de ce qu'il faudrait
être. Bien au contraire, si nous nous comparions par rapport aux pays du sud de
la Méditerranée, et les pays développés, nous sommes dans des consommations 3,
4 à 5 fois inférieures que ces pays-là. Et si nous
nous comparions par rapport aux pays voisins, nous avons une dépense, qui est
totalement justifiée», a estimé le Dr Benbahmed. Il a
souligné d'autre part que ?'notre future loi sanitaire fait que le médicament
pour les maladies chroniques est pris en charge, et cela profite à l'économie à
travers un tissu de producteurs qui représentent aujourd'hui 55% du marché».
Le président du CNOP a d'autre part, sur la question de la gestion des médicaments périmés, relevé qu'il y avait environ près de 100.000 tonnes de médicaments périmés au niveau des officines. ?'Mais, cela a été réglé, car avant il n'y avait pas de structures pour leur destruction». ?'Le ministère de l'Environnement a mis en place un système pour l'agrément des structures chargées de la destruction et de l'incinération des produits pharmaceutiques», a-t-il dit, avant de souligner qu'il y a également ?'tous les produits qu'on ne consomme pas et qui sont jetés par les ménages, et qui atterrissent dans les cours d'eau et dans l'environnement, créant de vrais problèmes de pollution». Et donc, ?'la filière pharmaceutique doit récupérer les médicaments usés des ménages, cela permet d'éviter des accidents dus à l'automédication», suggère-t-il. Par ailleurs, il a estimé qu'il y a aujourd'hui un ?'élargissement de la fonction du pharmacien en coordination avec le médecin, car le pharmacien est libre et disponible, et peut jouer ce rôle-là. Nous en avions discuté avec la CNAS, et le pharmacien peut être rémunéré sur la base de la prise en charge du malade''. Sur l'observance des gardes, notamment celles des week-ends, il a appelé à plus de respect des plannings par les pharmaciens, estimant qu'''il faut que les pharmaciens arrêtent de se comporter comme des superettes''. Quant au problème de pénurie de médicaments, il l'a éludé en estimant que c'est ?'un problème de régulation''. ?'Il y a une cellule de veille qui va être mise en place au niveau du ministère pour suivre la disponibilité du médicament'', a-t-il souligné, rappelant que lorsqu'il y a ?'un défaut d'approvisionnement, il y a un phénomène spéculatif qui apparaît''. En Algérie, ?'40 grossistes sur les 130 présents dans la filière, détiennent 80% du marché du médicament'', a encore indiqué le président du CNOP. |
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