Ould Abbès persiste et signe à propos du cinquième mandat et
menace de représailles ceux qui ne souscrivent pas à la ligne de conduite du parti
à propos de cette question. «Tous ceux qui transgressent le statut et le
règlement intérieur du parti passeront à la commission de discipline», a-t-il tenu à avertir. Le secrétaire général du FLN, qui
avait déjà rappelé l'instruction donnée aux militants leur interdisant
catégoriquement de parler du cinquième mandat, a traité de «parasites» ceux qui
s'agitent autour de ce sujet. Le patron du FLN s'est voulu catégorique,
tranchant dans le vif, en affirmant hier dans une déclaration de presse que
«les prises de position sont soumises à une autorisation préalable de la
direction du parti». Ould Abbès
réagissait, ainsi, aux critiques du sénateur Abdelwahab
Benzaïm, convoqué par la commission de discipline du
parti après avoir demandé le départ de la ministre de l'Education nationale.
«Nous avons déjà convoqué sept cadres, le huitième sera entendu demain (ndlr :
aujourd'hui). On ne pardonnera à personne», a-t-il
menacé, indiquant que «l'époque du chantage et du marchandage est révolue». Le
SG du parti a aussi promis que «le FLN sera nettoyé». Rappelons que parmi les
cadres partisans qui ont été officiellement convoqués devant le conseil de
discipline figurent les deux députés de Annaba et Tébessa, Baha
Eddine Tliba et Mohamed Djemaï
coupables d'avoir créé la Coordination de soutien au cinquième mandat du
président Bouteflika, annoncée par le député de Annaba. Evoquant cette
coordination, Ould Abbès
l'a qualifiée de «vent», précisant que des noms ont été mis sur la liste alors
que les personnes concernées ont démenti avoir pris part à une telle
initiative. Pour rappel, la liste comprenait les noms de Sellal,
Belkhadem, Rahiel, Ouali et Grine. «Celui qui a lancé l'initiative, nous
l'avions prévenu» de laisser le FLN de côté, a-t-il
ajouté. «Le chef de l'État est le président du FLN. Le premier et dernier mot
lui revient. Quand il nous informera, on vous transmettra. On ne rentre pas
dans ses prérogatives. Donc, j'ai décidé de le faire passer (Tliba) devant la commission de discipline», a-t-il expliqué avant de menacer : «Celui qui bougera
dorénavant, il passera devant la commission de discipline».
Concernant
la grève dans l'éducation, le SG de l'ex-parti unique n'a pas hésité à tirer la
couverture vers lui, mettant en avant le rôle joué par sa formation qui, selon
lui, «a procédé à une médiation entre le ministère de l'Éducation et le Cnapeste». Une médiation salutaire -elle a permis de
désamorcer la crise- initiée «suite aux instructions du président de la
République qui a invité les parties concernées au dialogue», explique-t-il
encore. Dans un communiqué rendu public il y a une semaine, le FLN a estimé que
cette décision est «le fruit du dialogue continu entre la tutelle et les
syndicats concernés», affirmant que le parti a toujours appelé à «privilégier
le dialogue pour le règlement des problèmes». Quant au congrès du parti annoncé
pour le 19 mars, Ould Abbès
s'est montré évasif, faisant allusion à son éventuel report.