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La directrice des services agricoles, Mme Ouardia
Bellokbi, a animé conjointement hier avec Mme Samia Abbabsa, la directrice du commerce, un point de presse pour
faire la lumière sur l'opération de déstockage de la pomme de terre, soit 30%
de la production nationale.
L'opération lancée, selon la DSA, depuis le 15 octobre, suivie par l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (ONILEV), a permis de mettre sur le marché national pas moins de 8.000 tonnes pour cette première décade. La quantité peut être revue à la hausse après un premier constat du marché avec la collaboration des professionnels de la filière afin de stabiliser le marché durant cette période qui s'étale jusqu'à la fin novembre, avant l'arrivée de la récolte de l'arrière-saison. La directrice des services agricoles dira que ces quantités viennent ainsi renforcer le marché de la pomme de terre actuellement approvisionné à partir de certains pôles traditionnels. Et de préciser que pour cette opération, «neuf opérateurs agriculteurs conventionnés sont mis à profit, avec un total en stock évalué à 35.000 tonnes afin de garantir la disponibilité de ce tubercule à des prix abordables». Mais ces tonnes de pomme de terre déstockées et mises sur le marché depuis le 15 octobre, dans le but de faire baisser les prix, n'ont pas réussi jusqu'à présent à atténuer les effets de la spéculation. La pomme de terre se négociait mardi matin au marché de gros de Khemis El Khechna, selon Mme Abbabsa, entre 38 et 40 DA le kilogramme, mais son prix prend vite l'envol pour atterrir sur les étals du détail entre 70 et 80 DA le kilo. Qui est responsable de cet écart, l'agriculture ou le commerçant ? Ayant le champ libre, les spéculateurs profitent de ce cafouillage né entre deux ministères (Agriculture et Commerce) pour dicter leur loi au niveau des différents marchés. Au département de l'Agriculture, on se limite au stockage et au déstockage du tubercule, laissant la régulation et le contrôle au ministère du Commerce. Ce dernier relève le flottement des dernières opérations entamées dès 2008 avec le Système de régulation des produits de large consommation (SYRPALAC). L'absence de factures rend la traçabilité du produit déstocké difficile et on assure que c'est au ministère de l'Agriculture d'assurer le suivi de son produit. Cette cacophonie, on l'a sentie durant l'intervention des deux commis de l'Etat durant la conférence de presse. Et c'est le citoyen qui paye le prix. L'Etat doit réguler les prix du moment que les pouvoirs publics versent 1,90 DA pour chaque kilo stocké. Aujourd'hui, les capacités de stockage de Boumerdès dépassent les 400.000 m³, avec une production de 1.200.000 quintaux/an (arrière-saison, primeurs et de saison). |
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