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Intervenant hier dans l'émission «Invité de la Rédaction»
sur les ondes de la radio Chaîne 3, Ahmed Ouyahia,
sous la casquette du SG du RND, a affirmé que Chakib Khelil,
à l'image d'autres cadres, a subi «beaucoup d'injustice». Sans revenir sur
l'historique de l'ex-ministre de l'Energie et ses démêlés avec la justice, la
déclaration de Ouyahia prête
à beaucoup de spéculations. Le fait de pratiquement blanchir Khelil, non pas en tant que Premier ministre mais en
parlant sous le couvert partisan, ne pose pas énormément de difficultés dans la
perception de la séparation des pouvoirs.
Ouyahia Premier ministre ou Ouyahia SG du RND, c'est la même voix qui annonce, en filigrane, la possibilité d'un retour de Khelil aux affaires. C'est à priori la première lecture qu'on peut faire de l'appréciation de Ouyahia d'autant plus que la réhabilitation d'un des hommes du président n'était un secret pour personne. Son retour au pays sans être inquiété par la justice, sa tournée mystique et médiatique dans les zaouïas de l'arrière-pays et ses interventions publiques ont acté cette éventualité. L'ancien ministre avait déjà fait une offre de service, dans une tentative de se repositionner sur l'échiquier politique. En posant alors ses conditions, il avait certainement le cautionnement et l'assurance d'en haut, se plaçant dans la peau du sauveur de la patrie. Son retour aux affaires, impensable il y a 17 mois, devenait presque une certitude surtout avec les nominations de Bouterfa et Ould Kaddour respectivement à la tête du ministère de l'Energie et de Sonatrach et l'élection de son neveu à la députation à Oran. Bouterfa parti, c'est un de ses protégés qui l'a remplacé. Beaucoup d'observateurs voient également dans cette réhabilitation semi-officielle un prélude au retour de la fameuse loi Khelil sur les hydrocarbures. L'insistance du gouvernement à revoir l'actuelle loi sur les hydrocarbures a pesé dans la balance des doutes et sur la préparation de l'opinion publique à un tel scénario. Si la révision est une réalité dans la logique du Premier ministre, son orientation reste pour le moment floue. S'achemine-t-on vers l'option Khelil, accusée à l'époque d'offrir aux Américains les richesses du sous-sol du pays ? Son entrée en vigueur avait provoqué un tel tollé de la part de tous les acteurs politiques, de la société civile et des syndicats qu'elle a fait, en 2006, l'objet d'une révision sur ordre du président Bouteflika. Si interrogations il y a, Ouyahia a tenu à rassurer les partis politiques d'opposition et certains experts économiques qui ont vu dans cette révision l'ombre de la loi Khelil et un risque de perdre la souveraineté algérienne sur ses ressources pétrolières. Le Premier ministre indiquait que cette révision «ne portera sur aucune question de souveraineté» y compris la règle 51/49% régissant les investissements étrangers en Algérie. |
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