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Le FLN fut maintenu, coûte que
coûte, en vie parce qu'il servait d'habillage historique, de caution morale et
de faire-valoir aux desseins inavoués d'autres hommes manquant de légitimité et
de prestige politique (comme Houari Boumediene et le clan d'Oujda, dignement
représenté jusqu'au mois de mars 2019 par Abdelaziz Bouteflika)...
Le FLN assure la succession permanente des hommes du Système-Etat Le FLN constitue, donc, pour des clans à l'affût du pouvoir, une sorte de marchepied légué à leur discrétion par la révolution armée et mis au service exclusif de leurs intérêts restreints, de leurs proches et de leurs sbires, pour s'assurer d'une succession permanente au gouvernail du Système-État de cette pauvre Algérie... Le meilleur exemple est symbolisé par le règne de Bouteflika... D'autres partis d'ornementation seront tolérés aux côtés du FLN (depuis l'avènement du multipartisme instauré en 1989), auxquels celui-ci concédera quelques sièges par-ci et laissera tomber quelques miettes de la rente par-là. C'est du reste, à juste titre, que le Hirak dit à tout ce beau monde: «dégagez tous», «Yarhalou Ga3»... Nul n'ignore qu'à leur tour ces partis-alibis, sont destinés à servir d'instruments volontaires de «légitimation» d'une démocratie en burka, dont on parle mais que personne ne voit. Elle est présente dans les textes mais uniquement pour la justification des mascarades politiques, entreprises sous des dehors d' «élections plurielles», etc. Nul n'ignore que les partis faisant de la figuration obtiennent certes des sièges dans les assemblées, lors de la plupart des scrutins, mais ceux-ci résultent des quotas de charité ! Cependant, les rôles et missions du FLN, apparaissent aux yeux du peuple, assez clairement : il doit être extrêmement performant pour les déploiements protocolaires en grand apparat ; excellent dans la défense, la distribution et le partage de la rente entre membres de la «famille révolutionnaire» ; diligent lorsqu'il s'agit d'actions mobilisatrices des «masses populaires» ; zélés pour applaudir aux initiatives politiques, projetées par le système et les différents régimes créés par lui. Mais, sans y être obligé, l'appareil du parti ne se fait pas faute d'être féroce quand il s'agit de la course au poste de Secrétaire Général, autant qu'il est compétent (c'est le FLN qui a inventé la fameuse formule de «coup d'Etat scientifique») lorsqu'il faut gérer les luttes de clans pour la survie de la «famille révolutionnaire». Mais le vrai visage de ce parti est apparent lors des spectacles honteux, dignes des combats de coqs, offerts régulièrement par des «cadres» de ce parti. Durant ces joutes verbales et physiques ; dans les rues, d'anciens ministres (appelés redresseurs) se faisaient «matraquer» par les forces de l'ordre, parce qu'ils réclamaient du changement, tout en contestant l'absence de démocratie au sein du FLN. Ainsi les «cadres» sont souvent face à face, se défient et parfois s'affrontent, dans les rues de Hydra, devant le siège du FLN, ou à Sidi Fredj, un autre lieu de pugilat ; le 16 juin 2012 les redresseurs et les loyalistes au Secrétaire Général du parti historique en sont arrivés aux mains... L'affrontement entre différents clans, au sein du FLN, pour les places et les privilèges, commença depuis les débuts de l'Indépendance et ne s'est plus arrêté depuis. Le spectacle offert au deuxième semestre 2018, au sein-même du parlement et en dehors, pour évincer du perchoir Said Bouhadja, le président de l'APN, est vraiment pitoyable. Il montre, si besoin est, le niveau de la classe politique algérienne et les mascarades auxquelles se livrent régulièrement la «représentation nationale»... Que dire de l'incident cocasse rapporté par la presse du 17 octobre 2011, suite à une manifestation dirigée par le fils du Secrétaire Général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, se présentant muni d'un ordre de mission et d'une voiture de l'APN pour «briser» la tenue d'un conclave, se déroulant dans une salle des fêtes à Draria, destiné à «détrôner» son père... Voilà que le FLN devient, désormais, une affaire de famille... Pauvre Algérie! Comment le parti FLN, peut-il prétendre gouverner ce pays avec des oligarchies, des clans, des fratries, s'il ignore en son sein la pratique de la démocratie ? Les partis RND et MSP, qui fonctionnent, comme sous-produits, pour le premier nommé et comme alliés pour le second, du FLN avec lesquels ils partagent rente et pouvoir, au sein d'une pseudo coalition présidentielle, ne sont pas mieux lotis, en matière de démocratie en leur sein, à en juger par les scissions se faisant jour régulièrement... En effet, la plupart des partis politiques, à deux ou trois exceptions près, nés dans le sillage des évènements d'octobre 1988 et des réformes politiques introduites en 1989 sont conçus à l'image et en référence au doyen des partis politiques. Les modes de pensées et de fonctionnement interne sont calqués sur ceux du FLN, parti où la démocratie semble absente du lexique partisan; phénomène ayant atteint d'autres associations politiques, sociales, culturelles, sportives, voire de quartiers, tant l'idéologie et le langage ?féléniste' a enveloppé tout un pays dans sa façon d'être et d'agir... En matière de dictature, au sein-même des partis dits d'opposition, certaines formations sont à certains égards pires que le FLN, premier géniteur de tout ce beau monde... Le FLN est un bouchon qui flotte mais ne coule pas... Au début des années 90, pour la première fois depuis l'Indépendance de l'Algérie, comme évoqué plus haut, un processus de changement démocratique fut enclenché et des élections transparentes s'étaient, en effet déroulées, dans le pays. C'était le seul moment où le peuple eut l'impression d'être véritablement souverain, en votant en faveur de l'alternance politique. Loin d'être un plébiscite pour la mouvance islamique, comme évoqué, ce vote était davantage un camouflet infligé au FLN. En la circonstance, le FLN fut laminé et humilié, d'abord en 1991, lors des élections municipales, puis en 1992, au cours des élections législatives. Les Algériens entendaient envoyer à l'institution un message fort, lui signifiant la fin de sa mission historique et le remercier d'avoir conduit, à son terme, la lutte de Libération du pays du colonialisme français. Tous les Algériens lui concèdent volontiers ce fait historique inscrit de manière indélébile à son actif. Mais la gestion désastreuse du pays, conduite en son nom depuis l'Indépendance, faite d'un ensemble d'échecs dans de nombreux domaines, et de manquement à l'idéal pour lequel ce pays a sacrifié un million et demi de martyrs, est inscrite dans du marbre à son lourd passif. Cependant, le FLN reviendra plus fort que jamais, en partageant le pouvoir avec des clones du genre RND, à la faveur d'une guerre civile qui coûtera à notre pays environ 300.000 victimes entre morts et disparus... C'est la raison pour laquelle beaucoup de voix s'élèvent, ici et là, en insistant sur la dissolution du FLN. Mais cette solution n'emporte pas l'adhésion des «cadres» de ce parti en caste ; ils se déchirent mais savent serrer les coudes quant à la préservation de l'essentiel : le pouvoir et tout ce qui l'accompagne... Un jour le Hirak réclamera la publication d'un livre noir, sur la gestion globalement calamiteuse du parti et du pays, faite sous ses couleurs, par des gars ambitieux qui ont étouffé dans ses langes l'Etat-nation et sacrifié son Excellence le Peuple algérien à l'autel des intérêts claniques... En tout état de cause, la scène politique a été expurgée par le système bâti au nom du Parti unique, et dans tous les cas avec sa procuration, de toute référence à un leader naturel ou à une formation politique digne de ce nom, susceptibles de développer un discours audible et de produire une image qualitative de la politique. A l'instar du monstre Frankenstein que son créateur ne maîtrisera plus, le FLN est sorti des entrailles de l'Algérie, mais cette terre n'a plus de prise sur lui le jour où il fut adopté par la ?famille révolutionnaire' qui fait avec son sigle ce qu'elle veut... L'Algérie est prise dans une toile d'araignée, tissée pendant des décennies par le Système-Etat-FLN et sa bureaucratie. Quant aux Algériens, ils sont tétanisés par la peur ; ils sont en perte inexorable de repères ; ils manquent de ressorts intellectuels et de fibres éthiques, au point de se replier sur eux-mêmes comme le fait machinalement un rouleau de parchemin. Ils ont peur de tout, pour avoir perdu aussi leur foi en l'avenir, dès lors qu'ils n'ont plus confiance en rien ni du reste en eux-mêmes; jusqu'à ce jour béni du 22 février 2019 où le Hirak renversa la table, pour rebattre les cartes, avec l'espoir de remettre nos pendules à l'heure... En effet, le délitement de la Société a brisé la volonté d'entreprendre, la certitude devant les défis et pour tout dire : ils ont perdu le goût de la vie. 7 à 8 millions d'Algériens vivent à l'étranger, c'est le taux de déperdition de ressources humaines, de cerveaux et de capitaux, le plus élevé au monde par tête d'habitant... Les Algériens n'osent plus faire un pas en direction des bureaux sans chercher une protection, une connaissance ou une relation pour obtenir un juste droit à eux dénié par le monstre-système qui hante les murs des édifices publics, ornés sur leur devanture d'un beau slogan du FLN: « Par le peuple et pour le peuple»... La place du FLN Parti-Etat-système est au musée Ne parlons pas des cas où il est cherché noise au citoyen par des individus malveillants, proches ou au service du système-Etat-FLN. Des exemples de dérives pullulent. Ils sont illustrés par tous ces appels de détresse, lancés notamment dans les colonnes de la presse privée, faisant état de passe-droits, d'abus de pouvoir ayant mené des entreprises à la faillite ; des dossiers de régularisations de situations (réserves foncières, de cadastre, de livrets fonciers de maisons bâties, etc., bloqués pendant des mois et un jour on procède à des régularisations massives, permettant dans la foulée à tout ce que le pays compte comme scribes véreux de se mettre plein les poches... Des abus ayant permis de jeter des individus en prison quand d'autres seront conduits à l'asile... Pendant ce temps, les dignitaires du système Etat-FLN pratiquent la politique de « l'autruche», en n'osant pas regarder les problèmes en face. Et quand ils doivent les évoquer ce n'est pas en termes de solutions à apporter, mais en termes de maux sociaux dont il faut soulager la société, en faisant un discours de circonstance par ci ou bien pondre une loi sans textes d'application par là... «A chaque retard il y a un bienfait», dit le proverbe algérien. Profitons de ce retard cinquantenaire pour demander à son Excellence le Peuple de mettre ce parti irresponsable et nuisible pour le pays, dans le seul lieu où il peut avantageusement servir, en l'espèce dans le Musée national, sans permettre à quiconque de s'en servir encore, en dehors de l'histoire... N'est-ce pas le droit du Peuple de congédier ce parti, comme une famille le fait pour un parent prodigue ou en situation de faiblesse dont d'autres en abusent ? |
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