|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Emmanuel Macron fait rêver à une France libérée des forces occultes
de l'argent dont il est pourtant l'enfant prodige et qu'il adule. Et il est mis
en pole position par l'électorat français pour la présidence grâce à un
marketing politique hors normes.
Ainsi après une très longue campagne électorale où il a été beaucoup question de justice, de mœurs, d'habitudes mais aussi de réveil républicain, de résistance au désordre social et de rêves de lendemains enchanteurs, la France se découvre, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, piégée entre le fascisme du Front national et l'aventure d'un «enfant» studieux de la mondialisation libérale du mouvement «En marche». La victoire anticipée et annoncée du bébé «En marche» se veut et se déclare le meilleur rempart contre la montée du Front national, oubliant au passage que le succès du Front national est la conséquence, justement et en grande partie, de l'ultralibéralisme qui gouverne la France sous les fourches caudines des circuits de la spéculation financière mondiale que le nouveau promu, Emmanuel Macron, n'a cessé de s'en revendiquer, lui l'élève major de promo des classes de la banque Rothschild. Si au plan interne il poussera plus loin au plan économique et social la logique du libéralisme cafouilleux et catastrophique de son autre mentor François Hollande qu'il a servi durant deux ans, au plan extérieur il a annoncé qu'il ira plus loin dans l'obsession néo-impérialiste du pouvoir français: « je continuerai la guerre en Syrie et renforcerai les sanctions contre le Russie de Poutine», a-t-il affirmé en substance. Autrement dit, rien de nouveau, d'apaisant sur la politique internationale, ni au plan national. Vraisemblablement pire que Hollande et Sarkozy qui a été le pionner de cette France devenue agressive, conquérante, guerrière et sans âme pour son propre peuple notamment sa frange la plus fragile, celle justement, qui plonge par désespoir dans les bras fantômes du Front national. Dans l'attente du 7 mai et l'intronisation du futur président ou présidente français, les cors sonnent à décibels perdus pour faire barrage au Front national afin de prolonger le système jusque-là décrié par tous. L'idée du bouleversement politique intervenu le 23 avril dernier et qui aurait balayé, renvoyé dos à dos les traditionnelles droite et gauche qui ont gouverné la cinquième république à ce jour est l'autre illusion d'une victoire supposée sur cette fatalité politique française. Jusqu'à preuve du contraire, le candidat d'»En Marche» ne propose rien de plus que de livrer la France à l'opportunisme et la libre concurrence des marchés financiers dont il espère des retours de prospérité économique et de justice sociale. Etrange raccourci naïf et illusoire: l'amitié et la solidarité des banques privées au monde du travail et des classes populaires n'a-t-elle pas donné ses preuves depuis leur confrontation dans l'histoire du capitalisme? Le dilemme français face à la montée régulière du Front national ne sera pas évacué définitivement même en cas de victoire de M. Macron. Il ne sera que reporté pour les autres échéances électorales, notamment celles toutes proches des législatives de juin prochain. Le probable quinquennat (restons prudents) d'Emmanuel Macron ne fera pas mieux au plan interne et au plan international que celui de Hollande ou de Sarkozy. Pourquoi fera-t-il différemment alors qu'il vénère le monde de la finance et les vertus de la mondialisation comme ses prédécesseurs et bénéficie, légitimement, des soutiens des banques et milieux d'affaires ? Qu'y a-t-il de nouveau de révolutionnaire dans la vision de M. Macron? Bien sûr, il y a l'âge de ce jeune futur président qui fait rêver jeunes et moins jeunes, une image produit d'un marketing de haute gamme et surtout le «mystère» de son apparition soudaine sur le champ politique comme le «Sauveur» d'un peuple perdu par le vice de l'argent et de l'égoïsme. Il prône l'égalité et la justice par le seul miracle de la force de l'argent qu'il adule ouvertement et qui est la source même de cette déperdition française. Demain la France repartira pour cinq autres années de dépendance et d'incertitude des marchés financiers et banques privées sur lesquelles compte M. Macron le long de son quinquennat. Le Front national sera à l'affût. Point de bouleversement politique en France. Gauche comme droite ont longtemps fait le lit du Front national et leur éviction de cette élection n'est rien d'autres qu'une nouvelle affiche marketing du champ politique français: Macron ne dit-il pas qu'il n'est ni de gauche, ni de droite et qu'il veut rassembler les Français? En cela il dit vrai, il est les deux à la fois: gauche et droite réunies. Plus facile à cibler par le Front national les cinq ans qui arrivent et d'en engranger les dividendes électoraux. C'est cela les lendemains incertains avec Emmanuel Macron. |
|