Une nouvelle
grève, «imminente» et «irrévocable» se profile à l'horizon d'Air Algérie. Le
Syndicat national des techniciens de la maintenance avion a décidé, au sortir
de son assemblée générale extraordinaire (AGE), tenue le 19 avril dernier, de
recourir à un arrêt de travail «illimité». Le communiqué consacrant cette AGE, rendu
public le 20 avril, rappelle que cette dernière a été décidée après les
différentes correspondances envoyées à la Direction générale «et qui sont
restées malheureusement sans suite». Les syndicalistes ont tenu à dénoncer en
amont, à travers ces courriers, «l'injustice salariale que subissent le
mécanicien et l'ingénieur aéronautique», explique le document qui précise que
la fiche salariale des employés de la maintenance est contraire «à ce qui est
stipulé dans la convention collective d'Air Algérie» et «la hiérarchisation des
salaires et métiers décrite dans les standards internationaux et appliquée dans
les diverses compagnies aériennes». Le communiqué ajoute qu'après avoir exposé
les revendications et les démarches entreprises, en présence du «directeur des
ressources humaines d'Air Algérie, le chef de la division de la maintenance et
certains adhérents», un vote a sanctionné les débats. Ainsi, «le Conseil
national informe l'ensemble des mécaniciens et ingénieurs aéronautiques d'un
arrêt de travail imminent et irrévocable».
Rappelons que
le 15 mars dernier, les travailleurs de la compagnie aérienne nationale avaient
décrété un arrêt de travail général sans aucun préavis, touchant l'ensemble des
filiales et directions de la compagnie à l'échelle nationale. Un arrêt de
travail qui sera suspendu deux heures plus tard après des négociations avec la
direction. Ce débrayage serait intervenu après des changements opérés par Bakhouche Allèche, le DG intérimaire au niveau de certaines
directions, à l'instar de celle des opérations au sol ou de la maintenance.
Quelques jours plus tôt, le Syndicat national de la compagnie aérienne, affilié
à l'UGTA, et à travers un communiqué daté du 6 mars dernier, dénonçait «une
campagne de dénigrement en règle», gratuite, contre leur entreprise «alors
qu'il n'y a aucun incident susceptible de susciter la polémique», précisait le
syndicat. Une offensive orchestrée de l'intérieur et de l'extérieur de la
compagnie, «attaques endogènes et exogènes», n'ayant pour seule conséquence, ajoute
ledit communiqué, que «la désaffection des passagers», source d'entrées
d'argent du pavillon national. Le syndicat UGTA, entreprise d'Air Algérie,
justifiait son intervention par le souci de défendre les «intérêts de
l'entreprise et de ses employés», s'interrogeant sur la nature de cette cabale
et surtout ses détenteurs. «Le but escompté est à chercher ailleurs»,
soulignait le rédacteur du document pour qui il est hors de question que
l'entreprise constitue «une arène de lancement de campagnes d'ambitions
personnelles et extraprofessionnelles». Le syndicat défendait, entre autres, le
service maintenance qui travaille «dans les normes et la discrétion».
Rappelons, à cet effet, que le 11 février dernier, Boudjemaa
Talaï avait effectué une visite surprise à la
division maintenance et réparation d'Air Algérie de l'aéroport
Houari-Boumediene après les deux pannes qui ont affecté, une semaine plus tôt,
des appareils de la compagnie. En inspectant les lieux, le ministre s'est dit
«en colère» de l'anarchie constatée sur place et «choqué» de l'absentéisme des
agents et des techniciens de la maintenance.