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Celles
et ceux, (ces députés), qui seront amenés à animer la vie politique en Algérie,
avant même le pouvoir exécutif, (cette émanation du système politique aux
commandes des affaires de l'Etat), en portant haut et fort la voix de ceux
qu'ils seront censés représenter pour en défendre la souveraineté citoyenne,
devront faire le serment de ne pas dévitaliser la valeur «confiance populaire»
dont ils se feront les dépositaires, convaincus de la noblesse de la mission
dont ils seront investis. Ils ne la réduiront pas à une vulgaire valeur
boursière politique.
Ces femmes et ces hommes se refuseront d'être à la solde du rationalisme morbide, encore moins à la solde d'une mégalomanie démesurée ou à celle et de fantasmes gluants et politiquement primaires. Ils ne s'enfermeront pas dans une bulle et se limiteront alors à surfer sur les préoccupations de leurs concitoyennes et de leurs concitoyens, (ambitions, aspirations, besoins et contraintes), à s'emparer de leur sort pour le donner en pâture aux injures du temps, (précarité, débrouillardise). Ils s'érigeront plutôt en un authentique rempart face aux forfaits majeurs ou aux dénis intolérables s'ils venaient à être orchestrés à l'endroit de leur peuple et qui le mèneront, sans doute aucun, à cuver la lie d'une gestion à sens unique qui fera fi de l'ambition citoyenne à laquelle il aspire, (être à l'abri du besoin pour ne pas muer en sous-société boutefeu). Ne se laissant pas dévorer par la stérilité politique, ils ne seront pas cette espèce de conjuration pilotée par des androïdes qui, s'inventant «parlementaires», s'en donneraient l'air d'avoir l'air. N'ayant pas l'air du tout, elle se limitera, le temps d'un mandat, à mordre dans son corps pour finir : *soit noyée dans ses réflexes primaires, (refus obstiné d'admettre que l'effort et le mérite sont les seules causes de l'élévation sociale, «institutionnalisation» de la cooptation et de la corruption, accaparement des biens de la collectivité, enrichissement illicite, spéculation, mépris à l'égard de ceux qui ne lui ressemblent pas si ce n'est leur rejet, encouragement et promotion du gangstérisme administratif) ; *soit épuisée en futilités. (Elle se figera, alors, dans des comportements diamétralement opposés à la mission qui lui est dévolue, ou elle campera sur des positions politiques et idéologiques non conformes aux préoccupations de la société). Les régiments des laissés pour compte et les projets de ceux qui veulent que l'Algérie n'ait jamais de projets, devront les inquiéter. Ils ne s'encombreront pas du discours totalement en déphasage tant avec les préoccupations nationales qu'avec les exigences mondiales. De la sorte, ils ne relègueront pas à un ordre accessoire ce qui sera attendu d'eux. Ne cautionnant en aucun cas la frustration de l'inaccessible qui agresse les jeunes, ils se dresseront comme un I face aux tensions qu'ils vivent au quotidien. Ils combattront les spéculations qui sévissent tous azimuts au même titre que les fictions politiques et les violences constitutionnelles conjuguées dans celles de l'argent, si elles viendraient à se produire, la promotion du clientélisme qui a accéléré le dysfonctionnement institutionnel, le césarisme administratif et bureaucratique qui s'est nettement élevé au rang de norme de gouvernance, le libéralisme débridé qui a farouchement favorisé la constitution de fortunes colossales et de fait, l'émergence spontanée de castes immobilières et foncières, le verrouillage du droit à l'expression s'il tendra à devenir l'expression d'une loi, toute obligation faite au citoyen d'admettre, motus et bouche cousue, que son sort se défasse. Par ailleurs, ils ne laisseront pas les coudées franches aux divers centres de décisions et les interpelleront s'il leur arrive de mettre au défi le souci national, (se mêler au monde sans gêne et sans complexe et gérer le tumulte de la modernité, sans erreurs et sans illusions). Les futurs élus du peuple et bien qu'ils fassent le serment d'identifier à sa juste valeur l'importance de la sacralité qui devrait les lier à ce dernier et à en faire le fer de lance de leur mission, (garantir l'accomplissement du bien-être citoyen et de la souveraineté citoyenne), conscientisant la confiance mise en eux, ils ne légaliseront jamais les équilibres générateurs d'instabilité. Appelés à jouer dans la cour des grands, ils ne feront pas de la scène politique un théâtre d'ombres. L'absence de visibilité politique nuit aux activités sociétales en nourrissant le malaise, en favorisant l'ineptie, en encourageant l'inertie et en jetant le discrédit sur les institutions. Ils ne perdront pas de vue que toute absence de visibilité politique est, par essence, savamment entretenue et exploitée par le panel de ceux qui investissent dans le désenchantement populaire provoqué et dans la méfiance et par ceux qui refusent de se défaire des attelages politiques occultes parce qu'ils y trouvent leur compte, (ils en sont même les sous-traitants). Convaincus que le peuple algérien a compris que pour être efficace, un modèle de gouvernance parlementaire doit être ouvert et transparent et surtout nanti d'une volonté ferme à l'écoute de ses préoccupations, les futurs députés se refuseront de confondre le bien avec leur volonté. Ils ne seront jamais cette confrérie qui préférera plaire pour protéger ses acquis. La confiance mutuelle s'établissant et devenant alors une monnaie d'échange, les Algériennes et les Algériens se sentant concernés, réagiront positivement et collaboreront efficacement pour que s'accomplisse le rêve national. Et c'est là où résident tout le génie et toute la diplomatie du parlementaire. A propos du génie du «parlementaire». Le génie de tout parlementaire qui aspire à jouer dans la cour des grands est de compter parmi les Césars qui sauront composer avec les mutations des progrès scientifiques et technologiques et s'intégrer à ce mouvement dans la préservation de leurs génies propres, parmi ceux qui ne sauront plier sous l'orage acariâtre de l'illusion, qui ne se disperseront pas autour d'ambitions tourmentées, qui tourneront le dos à tout ce qui est nuisible, qui se refuseront d'être une négation de l'homme mais s'useront au profit du bien-être auquel aspire le genre humain, qui ne s'abandonneront pas sur la pente de l'imagination féconde en subtilités superflues, qui n'auront pas de contact avec le progrès que par des liens de consommation immédiate et sans plus, qui sauront composer avec les honneurs de la victoire pour les annexer à leur cause, la promotion du développement national autonome.. A propos du rêve des nations. Dans ce monde où le rythme des mutations que subit le complexe progrès / civilisation, est fortement accéléré, les pouvoirs législatifs qui ont compris leur rôle, refusent d'admettre que les pouvoirs exécutifs considèrent la souveraineté populaire comme une gêne infligée à leur autorité et lui opposent une attitude de répulsion. Ils refusent que soient régentées et mises au pas, souvent avec brutalité, les sociétés humaines. Ils refusent que leur soit dénié leur rôle dans la recherche de la solution au bien-être citoyen. Ils savent se mettre du côté du droit, de la justice sociale et des libertés fondamentales des citoyens. Ils savent, en outre, mener de manière soutenue une dynamique d'amélioration de leur gouvernance en matière de développement humain conformément à cette norme universelle qui recommande de faire du développement humain le centre des stratégies globales à adopter pour qu'aboutisse le développement durable de leurs nations. Aussi, ils n'occultent pas ce qu'ils devront avoir en commun avec les citoyens qui les ont élus, (œuvrer ensemble à la valorisation des atouts de leur nation). Par contre, dans les pays où les absurdités engendrées par la stérilité politique que ces pouvoirs législatifs distillent sont légion, il n'en est rien de tout cela. Il y est, par contre, difficile de regarder vers l'avenir. Le gangstérisme de l'administration, le délitement des fondements de l'unité nationale, la mise à mort de l'espoir, «l'antitout» ce qui ne ressemble pas aux promoteurs de «l'échec recommencé», y sont consacrés. Le diktat y étant de mise, le souci d'embrigader les hommes moyennant privilèges y est érigé en savoir-faire national. Le comportement citoyen qui doit être l'unique contrepoids et l'unique chemin vers la démocratie, y est taxé de dangereux. Mieux encore, celui qui sait y est sommé de vivre caché quand bien même il dépérira par dégénérescence au profit de l'émergence d'instincts insolites. Le marasme y est réel. La délinquance politique, la délitescence sociale, la déliquescence économique ont fait qu'ils risqueraient, sans un élan salvateur et sans un sursaut salutaire, de se placer dans une logique d'exclusion, (déphasage sociétal et culturel et isolementa économique), telle qu'ils pourraient être condamnés par l'évolution mondiale à l'arriération porteuse de toutes les frustrations, de toutes les brimades, elles-mêmes porteuses de tous les intégrismes. Moralité, les pouvoirs législatifs qui refusent de se réformer au profit de la promotion du bien-être national, de la démocratie et de fait, au profit de l'accomplissement de la citoyenneté, ont fini par frustrer les ambitions de leurs cités, par laminer leurs aspirations et par affûter leurs contraintes. Mis en mission commandée, ils se condamnent à prendre de mauvaises décisions. Ils refusent de faire des haltes, des audits réguliers, d'évaluer le chemin social, politique et économique parcouru, d'en identifier les failles, de proposer les correctifs adéquats et surtout de situer les responsabilités. Ils passent leur temps à se tailler des lois sur mesure dans la roche de la dérision. Mieux encore, ils ne respectent pas les lois qui ne les arrangent pas. Ils s'obstinent à rejeter le changement quand bien même il s'impose et combien sans lequel, ils risqueraient d'aller très loin dans la dérive, certainement jusqu'à provoquer le pourrissement. En conséquence, ces pays n'ont su s'intégrer au mouvement progrès /civilisation qui est en train de faire le sort des nations. Ils perdent de l'altitude. Ils traînent inlassablement dans les profondeurs des divers classements mondiaux. Le FMI et la Banque mondiale les attendent avec des conditions qui emprisonnent ou à la limite altèrent leur souveraineté. La croissance économique peine à y décoller. Le virage économique entrepris pour rétablir l'équilibre, bien que de type libéral, (norme économique universelle), y soit des plus capitalistique. L'inflation y est galopante. La paupérisation des classes moyennes y est devenue une sorte d'affectation définitive. Le taux de chômage n'y est pas maîtrisable. La structure du marché du travail y est fortement bouleversée. La fiscalité s'y impose aux petites bourses et épargne les grosses fortunes. La sécurité sociale y est latente. La couverture sanitaire y est loin d'être conséquente. Le système éducatif y est des plus délétères. Le cyclone de la mondialisation y a aspiré l'ambition citoyenne, vivre et évoluer au rythme de l'international. En tout état de cause, la responsabilité incombe unilatéralement à toutes celles et à tous ceux qui auront cautionné ces promoteurs de «la faillite» pour qu'ils s'érigent en ces tuteurs qui s'arrogent le droit de tous les droits sur leurs peuples et qui, faute de prospective, se contentent de castrer le réflexe citoyen qui a pour mission de construire un monde humanisé et débarrassé des germes de l'ignorance, de la violence, de l'instabilité en vue de réussir un bien-être social. Ils se contentent en outre de promouvoir la pensée unique, le discours unique, le raisonnement unique. Ils se contentent aussi de formater l'esprit citoyen de manière à ce qu'il soit comme conditionné pour que cette pensée unique soit forcément axiomatique. Ils se contentent par ailleurs d'évoluer à travers leurs fantasmes désarticulés et ne vivent que pour servir leurs propres intérêts et ceux de leurs ayant-droits. En conséquence, le risque de sacrifier, dans une passivité inconsciente et suicidaire, les chances de progresser de leurs pays, est majeur. Ils se contentent ainsi de dévorer la matière vivante de leurs peuples. La démocratisation du pouvoir citoyen s'accélérant et s'intensifiant à travers le monde appelle les Etats à le sacraliser et à le promouvoir parce qu'il est l'émanation de la volonté populaire, parce qu'il est le seul capable d'écarter les risques de marginalisation et d'exclusion lors du choix du paradigme de la gestion sociale, économique et politique à adopter et le seul habilité à développer une coopération confiante et fructueuse entre les gouvernés et leurs gouvernants et qui s'engagera dès lors à relever le défi qui lui est subséquent, le développement durable, équitable et équilibré. Il est donc tout à fait clair que les futurs parlementaires algériens et parce qu'ils n'occulteront jamais ce qu'ils devront avoir en commun avec leur peuple, (œuvrer ensemble à la valorisation des atouts de leur pays), devront s'inscrire dans cette logique et non dans la promotion de toute forme d'entreprise politique qui fait fi de l'intérêt des peuples à sacraliser le sens réel de la gouvernance génératrice du développement durable, équilibré et équitable et qui ne subvertit pas la démocratie en lui opposant une attitude de répulsion. Moralité, par souci de jouer dans la cour des grands, sans gêne et sans complexe, les Algériennes et les Algériens ne devront pas se faire représenter par des mégalomanes inspirés par leurs instincts de base et qui croient qu'ils ne seront rien d'autre que la sécrétion de leurs sociétés, par ce genre de planqués passés maîtres dans l'art de faire semblant, par des chantres de la démocratie alors qu'ils en sont le visage hideux, par ceux qui, renaissant de leurs cendres, se sentiront cautionnés et s'investiront, alors, par petites touches, aveuglément et sans remords, dans l'accomplissement du chaos qu'ils réussiront. Ils finiront par avoir raison et de façon définitive de cette grande ambition. *Directeur de l'Education de wilaya, professeur-chercheur Institut national de recherche en éducation, auteur de douze ouvrages. |
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