En
dépit du marasme qui ronge le secteur depuis plusieurs années, le textile
recèle de réelles potentialités et une opportunité pour une dynamisation de
cette industrie, estime Omar Takdjout, SG de la
fédération Textiles et Cuirs. Il a soutenu hier mercredi dans une intervention
à la radio nationale que le secteur peut être sauvé et peut créer de la valeur
ajouté ainsi que des milliers d'emplois. Actuellement, la production nationale
couvre 4% des besoins du marché. «Il y a des potentialités, des possibilités,
une jeunesse capable de relever le défi», souligne M. Takdjout.
«Il y a des possibilités pour remettre de l'ordre dans ce secteur qui a une
place importante dans notre économie nationale». Pour autant, estime M. Takdjout, il faut «organiser la filière en amont et en
aval, car il y a énormément de potentialités pour redynamiser ce secteur». En
Algérie, le textile ne représente que 0,15% du PIB, un marché de 400 millions
de dollars. Alors que le secteur industriel dans sa globalité ne représente que
5% du PIB. «Il y a du travail à faire, de la dynamique à créer pour remettre
dans le circuit notre économie industrielle, et donc il ne faut pas accabler
l'industrie du textile», explique M. Amar Takdjout
pour qui l'industrie de l'automobile est une potentialité pour le textile en
Algérie. «Pourvu qu'on arrive à mettre sur le circuit cette industrie et donner
un sens à l'entreprise», ajoute-t-il. «Ou on crée cette culture de
l'entreprise, ou on va vers l'importation ». Pour le moment, «nous sommes en
plein travail, on a un partenariat à Relizane, et en
juin 2017 la filature de ce méga-projet commencera à
produire. Il y aura 2 milliards de dollars d'exportation vers l'étranger, 30
millions de mètres linéaires produits à fin 2017 début 2018. Il y aura quelque
12 millions de jeans fabriqués dont 60% seront exportés». Selon M. Tajdjout, «en 2018, il y aura la fabrication de 12 millions
d'articles de bonneterie, 25.000 salariés à fin 2018, et une formation pour 500
places pédagogiques». A l'entrée en production du complexe textile de Relizane, il y aura 25.000 nouveaux salariés, en plus des
50.000 salariés qui vivent du secteur». On va satisfaire le marché national à
hauteur de 15%, indique M. Takdjout, il y aura
quelque 80 millions de mètres linéaires de tissus transformés et plus de 50.000
postes de travail». «On revient de loin», a-t-il dit. Après l'entrée en
production de l'usine de Relizane, un partenariat algéro-turc, «il faut réguler le marché, chose
indispensable» pour le développement de la filière, car, selon M. Takdjout, «il y a énormément de choses à faire dans cette
filière» et celle du cuir.
Revenant
sur les années 1990, marquées par une déstructuration du secteur dans le
sillage de la fermeture à tour de bras des usines, il a rappelé que 400
entreprises privées avaient été dissoutes, et plus de 25.000 emplois ont
disparus. «En 1990, on a fait de la désertification industrielle, et
aujourd'hui on tâtonne et on n'arrive pas à se mettre d'accord. Ou on importe
ou en crée de l'entreprise», soutient le SG de la fédération nationale du
Textile et Cuirs. «Ils n'arrivent pas à se mettre d'accord et on gaspille du
temps à importer». Sur le plan de relance de 2012 doté de deux milliards de
dollars, M. Takdjout a botté en touche, relevant
seulement que «les 2 milliards de dollars ont été engagés dans l'assainissement
des dettes, l'investissement et la formation». Quant au bilan de cette
opération, «il relève du gouvernement», se défend-il. «Ils ont tout cassé, et
aujourd'hui, ils ont le devoir de remettre en ordre notre économie, c'est un
devoir vis-à-vis des citoyens», a-t-il estimé sans pour autant désigner les
auteurs de la banqueroute du secteur du textile.