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«Généalogie et sauvegarde
du patrimoine linguistique arabo/berbère»
A l'occasion de la Journée mondiale de la langue-mère et de la Semaine des langues Africaines, le Haut-Commissariat de l'Amazighité en collaboration avec la Wilaya de Béni Abbas organise le colloque qui s'inscrit en droite ligne dans l'œuvre de sauvegarde du patrimoine immatériel amazigh entamée depuis les décennies par le Haut-Commissariat de l'Amazighité et qui se poursuit sans relâche dans notre pays. Comme il existe la route de la soie depuis Bled Echem, la Saoura est la voie transsaharienne des échanges où s'écrit l'histoire d'un passé entre l'Algérie du Nord et l'Afrique subsaharienne menant vers Bled-Sudan. La ville de Béchar devait contenir un chapelet d'oasis comme pour montrer les Zaouias des Kenadsa de Sidi Bouziane à celle de Sidi Mohamed Kébir d'Adrar à celle de Sidi Bélamache Tindouf. Je voudrais commencer par remercier les organisateurs le HCA et la jeune Wilaya de Béni Abbas de nous accueillir dans ce croissant saharien de la Saoura. En admirant les vestiges de ces Ksours sur les rives de l'oued Saoura qui témoignent comment se sont implantées des populations Zénètes hospitalières depuis le Gourara à Béni Abbas. Ainsi tout au long de l'oued Zousfana et Saoura, après la sabkha du Gourara, pointent à l'horizon le Djebel Béchar et les principales oasis de Taghit, Igli, Béni Abbès, Kerzaz, Timimoun. Au point de vue géologique, le Sahara commence au Djebel Moumen. Mais le Djebel Béchar long de 150km, couvert d'un calcaire noirâtre et pétri de fossiles où la vie se rafraichie des cours d'eau dont les plus importants sont oued Ghir et l'oued Zousfana dont le confluent à Igli donne la Saoura. Mais il existe aussi l'oued Béchar . Au S/E de Béchar et des Kénadza s'élèvent les chaînons de Ghelb El Guenah, Guelb El Douda, Chebret Mennouma et Chebret Djihani. Depuis les temps passés, l'ossature tribale se composait de cinq tribus à savoir : Dou-Mnie'-Saoura-Ouled Jarir-Chéraga- Koussours Chamal. D'une superficie de 5050 km2 limitrophe du Maroc, wilaya de Tindouf vers le Sud- Adrar à l'Est- Naâma au Nord et les communes avoisinantes du Maroc : béni Ounif- Lahmar- Moghel- Boukaïs. La Saoura contient les communes Tibalbala-Taghit- Agli- Béni Abbès- Alouata- Tamatrat- Béni Khlaf- Karzaz- Timoudi- Ouled Khdir-Alkassabi. Pour ce qui est d'El Abadla on y trouve Al Abadla- ?Ark Faraj- Mechra3 Houari Boumediene. En ce qui concerne Al Kénadsa et Lamrija. Parmi les zaouias de la wilaya de Béchar on compte la zaouia de Sidi M'hamed Bouziane- a Karzaz c'est la zaouia Sidi Ahmed Ben Moussa- A Béni Ounif c'est la zaouia de Sidi Ahmed Bousmaha. A Tindouf on connait la zaouia de Sidi Bélaâmache. Au Sud de Mennouma s'étend la grande plaine d'Abadla. Au Nord de Béchar nous retrouvons le Djebel Grouz avec l'énorme masse de Djebel Antar et le Djebel Horreit. Tandis qu'à l'Est se sont les chainons Menoura-Djihani, Ménouarar et Djebel Arlal. A l'Est de l'oued Zousfana se trouve le djebel Mézarif. Au chef-lieu de la wilaya le centre urbain de Béchar avec son faubourg de Béchar-Djedid, les ksours d'Ouakda, Boukaïs, Mogheul, El Amar et les terrains de parcours des Ouled Belghiz et des Ouled Djedir pour une superficie de 21 000km2 selon le recensement de 1948. Au Nord par la frontière Algéro-marocaine- à l'Est par les Beni Ounif-au Sud Taghit et à l'Ouest les Kénadsa. Dans cette contrée de notre pays, nous constatons une mouvance confrérique telles la Senoussia, la derkaouia et la Tidjania dans le S/O, nous retrouvons la Kadiria, la Chadilia et ses dérivées, la Kerzazia, la Chikhia et la Ziania qui a les plus grands adeptes au niveau des Oasis du Gourara, du Touat, du Tidikelt et la Saoura en général. PRESERVATION ET TRANSMISSIONS DU LEG LINGUISTIQUE PAR L'ORALITE ET LES MANUSCRITS DES ZAOUIAS La Kerzazia dans le Kser de Kerzaz et la Ziania dans le Ghir et le ksar de Kénadza. Chaque ksar organise une ziara annuellement pour honorer le wali al salih (Saint). Il y a Sidi Erragani à Réggane, Sidi Abdelkader el Djilani, Sidi Hadj Belkacem à Timimoun, de Sidi Slimane à Ouchen et Sidi BenBouziane à Knadsa. En 2008 il a été recensé 31 zaouias dont 25 zaouias dans la seule wilaya d'Adrar. La majorité des zaouias soit 19 se concentrent dans le Touat et cinq pour le Gourara. La plus réputée des zaouias à Adrar est la zaouia de Sidi Mohamed Ben Lekbir. Pour enchaîner avec une des communes de Béchar, l'on sait que ce nom a pour origine des premiers occupants quarante ans après la mort de Sidna Othmane où un certain Mehdi Ben Youcef venant de Saguiet El Hamra s'est installé à Béni Abbès. Ceci a été retrouvé dans le manuscrit «Arihla Alaachia» en 1662 par un certain El Ayachi. La région des Béni Abbès était habité durant la préhistoire comme l'attestent les gravures rupestres qui remontent au néolithique dans la région Marhouma. Les premiers habitants appartiennent à la tribu des Béni Hassane. Ce sont eux qui ont construit les deux ksours, «Ghar Al Diba»(Grotte de la louve) et « Harrasse Al Leïl» (Les Gardiens de nuit). Le récit indique que Mehdi Benyoucef, descendant des Béni Abbès s'installe Ali Ben Moumen avec son fils Mohamed. UN METISSAGE HUMAIN ET CULTUREL A BENI ABBAS Deux frères Ali Benyahia accompagné de Khalfi Ben Abdelwassaâ vont s'installer à Béni Annes venant de Maïz et fonde le ksour d'Ouled Rahou. Il reste que dans la région de Bechar et des Beni Abbès se forme un métissage des différentes tribus de provenances diverses. On peut citer les Ouled Mahdi, les ouled Rahou, les Chaanmbas, les Ghénanma et les Laâtawnas. Des berbères venant d'Igli et de Maazer et des touaregs et habitent le ksar de Ksiba. Les gens de Béni Abbès sont appelés les Abbabsas. Il faut dire que le patrimoine Béchari a été vulgarisé grâce la troupe El Ferda à la fois lyrique et spirituel entonne se «Mdayahs» tels Ya Karim El Kourama et de Sidi M'hamed Ben bouziane alwali assalah des Kénadsa, medh qui glorifie Dieu et son prophète Sidna Mohamed (QSSL) dans une Hadra éloge à Ahl Beït. C'est le style des Gnawas avec le rythme des karkabous. C'est la world music de chez nous. Assez souvent on remarque les poèmes de Sidi Kaddour Al Alami. Tindouf est célèbre par sa chorégraphie féminine et la danse des «Azawane» orchestrée par les femmes des Réguibâtes. Mais il existe la zaouia de Sidi Ahmed Réguibi où on fait la procession durant le Moussem. Les Réguibates de Tindouf sont d'origine berbéro-Sanhadjie et parle la langue hassaïnya et sont mamékites/Sunnites. L'IDENTITE ET L'ALGERIANITE BERBERO-ARABE «Dans notre pays l'Algérianité c'est cette population qui s'identifie à une langue berbèro-arabe. Il est difficile de déterminer la répartition exacte des berbères et des arabes tant la population algérienne a été mêlée depuis le VII e siècle avec l'arrivée des Fatihines qui prirent place à côté des Berbères (Imazighen) où la population s'est islamisée et donc arabisée tout en gardant la langue ancestrale et les coutumes et rites du pays. Essayons de situer les parlers locaux en Algérie. La langue parlée est classée dans les langues chamito-sémitiques. Nous retrouvons le tachelhit, tachaouiet, tamazighet, tumzabt, kabyle, arabiya adaridja, hassaynia, taznatit, tamahaq,chenoua, tamazight tidikelt, haussa, tamzigh timacine, tatgargrent. Aujourd'hui la grande majorité des Algériens, c'est-à-dire la langue maternelle est un parler populaire appelée daridja qui signifie littéralement «langue courante» à plusieurs variétés ou le berbère (tamazight) la langue autochtone. Il est difficile de recenser ou de connaître de façon scientifique le nombre exact d'arabophones ou de berbérophones. Pour ce qui est de la langue arabe dite classique ou littéraire, cette langue est issue du Saint Coran et utilisée par l'élite arabo-musulmane pendant plus de douze siècles. Puis l'arabe moderne normalisée dès le XIX siècle normalisée de l'arabe classique par la Nahda arabe du Proche-Orient. C'est l'arabe algérien, une langue vernaculaire variant d'une région à une autre. La langue arabe c'est la langue originelle par laquelle Dieu a révélé les versets au Prophète Sidna Mohamed (QSSL). Une langue qui ne peut véhiculer les sciences exactes, c'est du «charabia» c'est-à-dire qui ne peut accéder à une langue pouvant générer une culture supérieure. L'arabe parlée égyptien ou algérien, maghrébin, ou des pays du Golf sont dans le même cas. Pour les Oulémas (Association des Oulémas que présidait Abdelhamid Benbadis, la langue «El' Amiya» c'est celle de la masse qu'on parle dans le souk ou marché par rapport à la langue riche c'est-à-dire celle du savant apprise dans la langue classique, celle du Coran. Todorov inscrit très clairement ces phénomènes dans l'espace socio-discursif d'un lieu social donné. Pour qu'un sens soit prêté à un texte, il faut qu'il trouve une place dans les institutions de l'action symbolique qui ont pour condition et conditionnent en même temps une culture donnée.» Pour conclure on peut dire que le développement des langues à Béni Abbas au moment où se tient ce Colloque à Agli témoigne de l'intérêt que portent les pouvoirs publics notamment par l'école et surtout l'organisation par le Haut-Commissariat de l'Amazighité prouve si besoin du développement des échanges culturels et linguistiques avec les pays du Sud/Ouest de notre Sahara qui recèle d'innombrables sites que nos archéologues peuvent entamer des fouilles où une variété de langues berbères et arabes cohabitent dans cette région de la Saoura. * Chercheur Universitaire - Ancien ministre Notes: De Colomb Cl: «Notes sur les Oasis du Sahara- Touat Sahara» Paris 1860 . -Champt.F.D : «Une oasis du Sahara Nord occidental» édition CNRS 1969 page 488. Ceard.L : «Des Gens et des Choses de Colomb Béchar» Alger Thipo-Litho 1930. François Beslay : «Les Réguibats» de la paix Francçaise au F.Polisario L'Harmattan Paris 1984 Page 189. Pierre Denis : «Les derniers nomades» L'Harmattan Paris 1989 Page 631. PR Fatima Ould Hocine « PARENTE ET FILIATION DES LANGUES AFRICAINES» Une Approche Linguistique Moderne . Isabelle Sodokin : «Les dix langues les plus parlées en Afrique» https//oceans-news.com/classement -des-langues-les-plus-parlées-en-afrique/ |