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Islam contre djihadisme(s) et islamophobie(s)
«Ces antéchrists qui semblent surgir d'un autre âge, dont l'intolérance, la rage iconoclaste, la cruauté sans nom, nous soulèvent le cœur, ne sont pas seulement l'incarnation d'une dérive fanatique ; ces musulmans semblent réactualiser sauvagement l'imaginaire eschatologique originel qui a sans doute fondé la croyance religieuse en islam.»1 L'auteure, en guise de préambule accrocheur, empruntera au corpus chrétien polémiste médiéval anti-islamique le terme «antéchrist» pour désigner les auteurs des ces actes barbares. Il me semble plus pertinent de préciser d'abord que ces antéchrists qu'elle condamne ont toujours été de facto reniés et rejetés par l'Islam, considérés à jamais comme des «tartuffes criminels», ensuite je doute fort que cet «imaginaire eschatologique originel» mis à tort au banc des accusés était à l'origine un vecteur d'une quelconque violence suicidaire et nihiliste telle que celle apparue ces dernières décennies et que l'ont aurait dû soumettre à des interprétations moins simplistes que ceux que l'auteur évoque en faisant l'économie de s'appuyer sur des recherches plus approfondies et interdisciplinaires, et enfin il est utile de rappeler que la croyance religieuse en Islam ne s'alimente pas d'une vision eschatologique telle que définie et interprétée par l'auteur, notamment celle qui consiste à se faire exploser et exploser le monde. Cette dimension eschatologique intrinsèque aux trois religions monothéistes met principalement l'accent sur le caractère éphémère de la vie terrestre et la finalité de l'homme, un homme dont la vie consiste à rechercher la vertu et le bien et à condamner le mal. «Quiconque a tué un être humain non coupable de meurtre ou de sédition sur la Terre est considéré comme ayant tué l'humanité tout entière ; et quiconque a sauvé la vie d'un seul être humain est considéré comme ayant sauvé la vie de l'humanité tout entière!» (Coran 5 :32) Le commandement du Bien et l'interdiction du blâmable constituent la quintessence de l'Islam (Au vu de ce que l'Histoire a déroulé sous nos yeux comme violence attribuée invariablement à l'Islam, le fait de faire référence aux Sourates de ce genre peut paraître complètement incongru pour certaines personnes) «Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront.» (Coran-3 :104) La menace terroriste est omniprésente, insaisissable parce que inintelligible et aussi imprévisible et complexe que l'âme humaine, néanmoins ce serait comme toujours une monumentale gageure de réanimer l'esprit des croisades pour lutter indistinctement contre ce fléau qui certes menace aveuglément tout le monde, mais dont il faut constamment rappeler qu'il génère avec une lâcheté inouïe beaucoup plus de ravages dans les pays musulmans qu'ailleurs. Ce phénomène complexe donnera lieu à un florilège d'analyses et d'interprétations qui tantôt se réfutent les unes les autres, tantôt se rejoignent et se complètent. Une chose est sûre, il est primordial pour tout le monde d'être extrêmement prudent, avisé et éclairé avant d'émettre des hypothèses partielles, partiales, tendancieuses, incomplètes, qui alimenteront à l'infini cette confusion dans les esprits, les démarches, et les politiques mises en place pour prévenir et lutter efficacement et surtout «honnêtement» contre cette barbarie. «Des responsables politiques français de tous bords ont cédé à la pression médiatique en commentant des attentats sans pour autant avoir les éléments de l'enquête. Sans parler de certains commentateurs dont certains parlent sur du vide. Indirectement, ils tombent dans le piège que leur tend Daesh. On a vu des déclarations prématurées, intempestives, loufoques, voire ridicules et donc scandaleuses. Certaines d'entre elles étaient plus destinées à satisfaire les attentes supposées du public qu'à apporter des solutions concrètes efficaces et pertinentes à la lutte contre le terrorisme.»2 Ce sentiment d'abandon et de détresse qui consiste à braver la mort et tenter désespérément de fuir un instantané insurmontable et partir en quête d'un ailleurs hypothétique, illusoire et périlleux, ne se traduit pas forcement par des formes de djihadismes meurtriers, destructeurs et impardonnables. L'Histoire nous donne à voir d'autres alternatives, notamment à travers cette jeunesse algérienne désemparée et face à une impasse existentielle, sociale, économique, psychologique mais qui ne succombe pas pour autant à des issues extrémistes. Depuis des décennies, ces jeunes Algériens, tous âges et tous sexes confondus, ont opté pour une échappatoire à travers laquelle les seules personnes qu'ils mettent en danger c'est eux-mêmes. En silence, tragiquement, ils disparaissent sans nuire à quiconque. Cette jeunesse choisira l'exil, l'émigration clandestine, la «Hargua» ; ils vogueront inconsciemment, imprudemment, la tête bourrée d'illusions et d'espoirs sur les flots d'une mère impitoyable. Leur credo ou testament suscite la méditation, le respect et la culpabilité (cette notion de l'«Obsession du blasphème et de parricide» évoquée par l'auteure me parait plus appropriée à ce genre de phénomène, cette crise sociale contemporaine, moins abstraite est davantage fortement susceptible de nous hanter en créant dans nos consciences ce sentiment de culpabilité, cet «Infanticide symbolique» : «Yakoulni El-Hout ou Ma yakoulnich éddoud» (Que ma dépouille serve de nourriture aux poissons plutôt qu'à des vers de terre». Le djihadisme n'est pas la panacée, une violence intrinsèque à l'Islam, une forme d'algorithme applicable à toutes les situations. Le politologue français Olivier Roy, en parlant de violence suicidaire qui envoûte ces nouveaux convertis au meurtre, aura l'honnêteté d'évoquer d'autres cas aussi préoccupants mais moins ostentatoires car sans référentiel religieux que l'on puisse utiliser comme seul bouc émissaire. «Ils s'inscrivent dans une construction narrative islamique, c'est certain. Mais il n'y a pas qu'eux. Le pilote de la Germanwings qui tue 200 personnes dans son suicide, on dit qu'il est fou parce qu'il n'a pas dit Allahu akbar. Aux Etats-Unis, il y a eu 50 Columbine depuis 1999, cinquante gamins qui sont retournés dans leur école, armés, pour perpétrer un massacre. Il y a des tas d'exemples de ce type de comportement suicidaire.»3 On verra au sein de ces nébuleuses extrémistes (Al-Qaïda, Aqmi, Daesch) autant de profils psychologiques hétérogènes et insolites (narcotrafiquants, businessmen, mercenaires, serial-killers, frustrés maniaco-dépressifs, psychopathes?) dont la plupart demeurent mystérieux et ne semblent point répondre aux critères qu'exige cet Islam de nos parents, authentique, apaisé, pacifique et pacifiste. Des groupuscules criminels qui sont financés et manipulés par tout le monde, aussi bien par les nostalgiques revanchards d'une guerre froide qui se joue sur d'autres fronts que par des pays arabes incorrigibles. Le criminologue français Xavier Raufer fera à propos de Daech des déclarations très troublantes qui doivent rassurer certains et surprendre d'autres, ainsi ce prétendu Califat mondial de pacotille serait composé d'individus dangereux mais quand même loufoques «Parmi les 50 plus hauts dirigeants de l'Etat islamique (Al-Baghdadi n'étant, pour sa part, qu'une baudruche, un pantin), il n'y avait aucun islamiste. Il s'agit essentiellement de généraux de l'armée de Saddam Hussein, le plus souvent laïques.»4 C'est le même constat que fera le politologue Olivier Roy qui estime que «La quasi-totalité des djihadistes proviennent de milieux plus proches du banditisme que d'une orthodoxie pieuse?Le terrorisme n'est pas le produit d'une radicalisation de l'islam, mais d'une islamisation de la radicalité.»5 Evidemment, dans ce cloaque viendront s'y agglutiner des jeunes en perte de repères (en rupture avec l'islam des parents, empreint de traditions, d'une forme d'humanisme ancestral qui s'est transmis par la vie, le labeur, la cohabitation des générations) prédisposés et disposés pour l'ultime quête réparatrice et qui s'inventent des alibis «L'islam peut ainsi devenir pour certains, les plus frustrés, ceux qui se sentent dépossédés, méprisés et sans avenir, l'emblème de la lutte contre le système», évidement d'autres facteurs sont aussi à l'origine de cette «Déviance» : facteurs socio-économiques (origines sociales, niveaux d'éducation selon la génération, chômage, nature des relations intergénérationnelles, échec des politiques d'intégration, xénophobie?). De ce chaudron en effervescence silencieuse depuis des années, surgiront ces insurgés de la dernière heure, partisans du «nihilisme du No future» des «Born again» qui estiment «qu'il n'y a plus rien d'intéressant dans la vie actuelle, perçue comme une espèce de vide. Seule la mort garantit un accès à la «vraie» vie, à savoir le paradis.» On se retrouve ainsi en présence d'une «islamisation de la radicalité». En fin de compte l'Islam n'étant qu'un bouc émissaire. «Nos sociétés ne comprennent plus le religieux, voilà le problème. Le bon religieux est celui qui n'est pas religieux. Nos sociétés pensent que tout discours religieux va forcément se prolonger en radicalisation politique»6 Aujourd'hui, face à ce désarroi qui intervertit certaines normes que l'on pensait enfin salutaires pour l'humanité, il me vient à l'esprit cette notion de «Violence fondatrice»7 évoquée par René Girard. Cette violence primitive, archaïque, mimétique qui poussait inexorablement, viscéralement les uns à désirer et convoiter ce que les autres possédaient, à se venger de leurs disparités respectives fondamentales, ce cycle infernal qui tournait en boucle et que seule la «Religion» pouvait enfin dissiper, dissoudre. «Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges: «Je vais établir sur la Terre un vicaire «Khalifa». Ils dirent: «Vas-Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier?» - Il dit: «En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas!». (Coran-2 :30) En effet «C'est dans la nature de l'homme de vivre en plein désarroi et soucieux de préserver jalousement et farouchement son bien. Quand le malheur le touche, il s'affole, devient inquiet, instable, et tourmenté. Et quand le bonheur le touche, il devient égoïste, indifférent et insensible. » (Coran-70 :19-20-21) De cette «violence mimétique», primitive dont parlait René Girard, on bascule vers une autre forme de violence plus élaborée, dogmatisée, intellectualisée, idéologisée?Si autrefois le bouc émissaire était tout choisi, très facile à dénicher, on se retrouve hélas aujourd'hui avec deux boucs émissaires, cet «autre», sur lequel s'exercera et se canalisera notre revanche, notre vengeance et dont on veut s'approprier l'objet de notre désir qui apaisera un temps notre folie, et la Religion que l'on instrumentalise pour justifier cette violence et nos actes insensés, celle qui absoudra nos horreurs, anesthésiera nos consciences. Il se dégage souvent l'idée qu'il est imprudent à vouloir évacuer de nos sociétés le religieux, le sacré, je pense plutôt qu'il est toujours là, mais complètement défiguré, aussi méconnaissable et déchiquetée que sont nos âmes. Et puis quel «Religieux» quel «Sacré» nous-est-il encore possible d'invoquer ? Puisque au lieu d'utiliser l'un et l'autre comme instruments de paix, ils deviennent à leur tour eux-mêmes boucs émissaires dans cette perpétuation de la violence. On retrouvera en termes de réaction à cette calamité des acteurs d'horizons différents avec des propositions et politiques tout aussi divergentes, les unes discréditant les autres. Les partisans de la «Déradicalisation, désendoctrinement?» qui considèrent cette «dérive innommable» comme une pathologie qu'il faut traiter de manière quasi-médicale. «On est face à un système d'endoctrinement, de lavage du cerveau. On ne devient pas un barbare et un bourreau, ce n'est pas vrai. Si on le devient, c'est qu'il y a eu une dérive sectaire.»8 On retrouvera aussi l'anthropologue et spécialiste de l'analyse du fait religieux Dounia Bouzar9 qui prodiguera des efforts non négligeables dans sa manière de traiter cette dérive intégriste, elle investiguera, prendra contact avec les familles, essayera de comprendre, de négocier, d'aider, de minimiser les culpabilités, considérant «cette dérive sectaire» telle une pathologie, ce qui déplut à beaucoup de personnes. Cette approche sera critiquée par le politologue Olivier Roy et beaucoup d'autres qui considèrent que valider la théorie de l'emprise sectaire «est un refus de comprendre», une manière d'exonérer ces coupables, «c'est nier à quelqu'un la raison de son action. Ces jeunes sont volontaires. Ce sont eux qui vont chercher sur des sites.» La religion musulmane a toujours été intransigeante et inflexible au sujet de l'acte criminel, de la responsabilité de nos actes et des réponses pénales qui lui sont afférentes. «Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait.» (Coran-2 :286) La responsabilité imputé à l'acte et la punition ne souffrent d'aucunes ambiguïtés et s'avèrent hélas indispensables, incontournables. «Il faut les traiter en personne libre. Pathologiser, médicaliser le terrorisme, cela revient à ne pas s'interroger sur le terrorisme. Il n'y a pas à négocier. Il faut les punir.»10 Parallèlement à toutes les mesures répressives, punitives, coercitives, réhabilisatrices, déradicalisantes, resocialisantes?il faudrait mener aussi d'autres actions de grande envergure qui consisteront à rassurer l'opinion qu'il n'y aurait pas forcément derrière chaque musulman un égorgeur et un kamikaze en puissance. «Le paranoïaque antimusulman a néanmoins besoin du Musulman parce qu'il lui redonne une cause, une raison de lutter. Si nous souffrons, c'est que quelque part le Musulman tire les ficelles. Il y a donc des ficelles !»11 C'est à quoi s'était attelé l'anthropologue Dounia Bouzar en œuvrant à atténuer, voire neutraliser l'exacerbation de cet amalgame dangereux créé entre les musulmans pratiquants respectant les principes républicains et ceux qui prônent un «islam pur» coupé de la société. Raphaël Liogier, professeur à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence et directeur de l'Observatoire des Religions (2006-2014), consacrera son livre «Le Mythe de l'islamisation. Essai sur une obsession collective», a démontré que la «bombe démographique musulmane» qui serait prête à éclater sur le triple front de la natalité, de l'immigration et de la conversion relève du fantasme. Quant au regain de ferveur spirituelle et au renouveau identitaire des musulmans, ils n'ont pas la signification conquérante ni même politique que suggère l'épouvantail de l'«islamisme». Cette réfutation en règle permet enfin de comprendre pourquoi l'Europe et la France en particulier ont tant besoin de l'«ennemi musulman». «Il faut penser l'islam par rapport à la majorité des musulmans et non par rapport aux terroristes, sans quoi on ne s'adresse qu'à ces derniers en leur donnant un rôle démesuré. Ils deviendraient alors nos interlocuteurs, ils auraient réussi leur coup.»12 Barak Obama aura des propos moins alarmistes lors du «Discours sur l'Etat de l'Union» le 13 janvier 2016. Il n'aura pas tort de dire que Daech ne constituait pas une menace existentielle. Mais qu'elle pourrait le devenir si nous tombions dans son piège, car nous ne ferions alors que contribuer à privilégier l'émotion sur la réflexion, le court sur le long terme, les déclarations spectaculaires et martiales aux solutions réalistes, ce serait une prophétie auto-réalisatrice. L'anthropologue Dounia Bouzar pense que c'est sur la prévention qu'il faut mettre l'accent, au sein des familles et par l'éducation, en osant analyser le «fait musulman» comme le faisait le Pr Mohammed Arkoun en désacralisant l'histoire musulmane d'une part, et en se donnant comme but que l'islam ne soit pas vécu comme «un corpus intangible de croyances, de doctrines et de normes divines, sacrées et sacralisantes, donc ahistoriques, soustraites à toute critique et à tout changement»13 Ce travail d'autocritique rigoureuse sans aucune complaisance a été entamé depuis longtemps, il reste méconnu, négligé, enseveli, ignoré par des institutions réactionnaires, craintives et qui se complaisent dans leurs archaïsmes soporifiques. «C'est ainsi que l'idéal islamique; idéal de vie et de mouvement a sombré dans l'orgueil et particulièrement dans la suffisance du dévot qui croit réaliser la perfection en faisant ses cinq prières quotidiennes sans essayer de s'amender ou de s'améliorer : il est irrémédiablement parfait. Parfait comme la mort et comme le néant. Tout le mécanisme psychologique du progrès de l'individu et de la société se trouve faussé par cette morne satisfaction de soi. Des êtres immobiles dans leur médiocrité et dans leur perfectible imperfection deviennent ainsi l'élite d'une société morale d'une société où la vérité n'a enfanté qu'un nihilisme.»14 Le même constat avec la même amertume a déjà été établi lors de la crise qui secouera l'Eglise «Crise moderniste», une virulente autocritique interne qui induira quelques reformes ultérieures. «C'est un homme qui pratique l'obéissance intellectuelle, admettant en principe tout ce que l'Église enseigne, et acceptant sans examen tout ce qu'il connaît de cet enseignement ; ne discutant ni le sens ni la portée logique de ce qu'il croit ; se considérant dans l'Église comme un disciple qui apprend d'elle ce qu'il doit penser sur tous les grands sujets qui intéressent l'existence»15 Telle sera l'image pathétique du chrétien docile, dépourvu de tout sens critique et de raison, que dressera Alfred Loisy, le célèbre et sulfureux prêtre et théologien catholique français. Déclencheur en 1902 de la Crise moderniste, excommunié en 1908. Il est quand même étrange de ne point trouver cette «Obsession du blasphème»16 parmi ceux qui ont livré Jésus à Ponce Pilate et troqué de manière machiavélique sa crucifixion contre la paix au Temple. Il est tout aussi étrange de ne pas rencontrer cette «Obsession du blasphème» parmi ces Hébreux itinérants dans le désert du Sinaï, éternels incorrigibles devant l'Eternel, qui ont malmené le prophète Moïse et retardé de quarante années leur rentrée dans ce mythique «pays ruisselant de lait et de miel» à cause de leurs légendaires bévues. Aucun sentiment de culpabilité obsessionnelle du Blasphème. Et «L'Eternel dit à Moïse : Je vois que ce peuple est un peuple au cou roide»17. A notre tour de rassurer Hela Ouardi quant à sa mixture psychanalytique au sujet de ce «non-dit enseveli», de ce «parricide et blasphème» qui hanterait notre imaginaire nous convoyant à notre insu tels les moutons de Panurge vers des situations suicidaires et apocalyptiques. Je ne connais pas dans mon entourage, ni ailleurs, de musulman tourmenté à propos de quelque chose dont il n'en a jamais eu connaissance. Il ne nous viendrait jamais à l'idée de tuer nos pères pour coucher avec nos mères et nous donner par la suite la mort. Pour les Musulmans, ?dipe n'a jamais existé. *Universitaire Notes : 1 -Hela Ouardi, op. cit., p. 19. 2 -Pascal Boniface, «Terrorisme: ne pas rentrer dans le piège de Daesh», 27 juil. 2016 https://blogs.mediapart.fr/pascalboniface 3 -Olivier Roy: «Le salafisme n'est pas le sas d'entrée du terrorisme», https://www.letemps.ch ? Emission (Re)penser l'Islam, Médiapart, suite à la publication de son livre « Le Djihad et la Mort » ? Invité par l'Institut Religioscope, avec l'appui du Centre Suisse Islam et Société (CSIS), lors de la présentation de son livre, «Le Djihad et la Mort», à l'Université de Fribourg le jour même de sa sortie, le 13 octobre 2016. 4 -Xavier Raufer «Daesh, il n'y a pas un seul islamiste», 14 novembre 2015 sur TV Libertés. 5 -Olivier Roy, «Le Djihad et la mort» Ed. Le Seuil, 2016 6 -Olivier Roy, op. cit. 7 -René Girard, La violence et le sacré, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1972 8 -Valérie Pécresse, femme politique française, Invitée de France Info le 18 novembre 2014. 9 -Dounia Bouzar, anthropologue française et spécialiste du fait religieux. Elle fonde en avril 2014 une association : le «Centre de prévention des dérives sectaires liées à l'Islam» (CPDSI), dont elle est directrice générale. Auteure du livre «Désamorcer l'islam radical: Ces dérives sectaires qui défigurent l'islam» Éditions de l'Atelier, 2014 10 -Olivier Roy, op. cit. 11 -Raphaël Liogier, «Le Mythe de l'islamisation. Essai sur une obsession collective», Ed. Le Seuil , 2012 12 -Raphaël Liogier, Ibid. 13 -Mohammed Arkoun, La pensée arabe, Que sais-je, 2003, p.6 14 -Malek BENABI, Vocation de l'islam, Ed. ANEP, 2006, p.76 15 -Alfred Loisy,Choses passées, autobiographie, publiée par l'Union pour la Vérité. Paris, Nourry, 1913 16 -Hela Ouardi, op. cit., p. 19. 17 -Bible, Exode 32 :9-14/30-32 |