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4.
La période critique de la phase de contraction du premier cycle économique en
Algérie
Nous arrivons à la période critique de la phase de contraction du premier cycle économique de l'Algérie post-indépendante. L'accord stand-by signé avec le FMI en avril 1994 était inévitable, le service de la dette allait absorber la totalité des recettes d'exportations d'hydrocarbures. Par conséquent, l'Algérie ne pouvait que se plier aux conditionnalités du FMI. Les autorités algériennes n'avaient plus de choix, il fallait faire sauter le tabou tenace qui concernait le rééchelonnement de la dette extérieure. Le terrorisme islamique frappant l'Algérie, les usines tournant au ralenti, les opérations de liquidation en cours d'une partie importante des entreprises productives et commerciales publiques, le plan de stabilisation macro-économique (qui devait corriger les politiques monétaires passées) offrait une bouffée d'oxygène puisqu'il donnait voie à de nouveaux financements des institutions internationales et, en outre différait les remboursements des autres composantes de la dette extérieure (Clubs de Paris et de Londres). Il restait à « savoir » la dévaluation de 40,17 % du dinar par rapport au dollar en avril 1994 si elle allait suffire pour combattre le taux d'inflation qui était élevé. Et manque de chance pour l'Algérie, des événements négatifs extérieurs que l'on peut appeler des « forces exogènes » vont influer négativement sur son économie. Trois crises successives vont impacter l'économie mondiale, durant la décennie 1990. La crise « téquila » mexicaine en 1994, la crise asiatique de 1997 et la crise russe et brésilienne en 1998. Ces crises, compte tenu de la dépression économique qui a suivi en Asie, en Russie et au Brésil, et donc de la fuite ou plutôt du « retour des capitaux » vers l'Europe et les États-Unis, qui s'accompagnent d'une baisse de la consommation pétrolière dans le monde, vont amener la Banque centrale américaine (Fed) à freiner les émissions monétaires ex nihilo en dollar. La conséquence ne se fait pas attendre, le prix du baril de Brent descend à moins de 10 dollars fin 1998. Pour l'Algérie c'est la catastrophe. La dette extérieure s'élevait à 30,473 milliards de dollars, en 1998 (Projet de Rapport de la Conjoncture économique du Second semestre 1998. CNES Algérie mai 1999 (page 51)) A cette époque, le président Liamine Zéroual démissionnait. Il est évident que si le prix du pétrole ne se relève pas, l'Algérie aura beaucoup à en souffrir. Tous les succès qu'elle a enregistrés dans la lutte antiterroriste risquaient d'être vains. Il faut rappeler que les exportations d'hydrocarbures représentent environ 97 % de la totalité des exportations algériennes, et le secteur industriel pèse moins de 5 % du PIB. Une telle situation des prix pétroliers de l'économie ne laisse aucune marge pour le pays à s'en sortir. Telle est la malédiction du pétrole qu'a un pays de dépendre que des revenus pétroliers pour financer son économie, et assurer ses importations. Mais alors d'où va venir le miracle pour redresser les prix pétroliers et permettre à l'Algérie de sortir de cette mauvaise passe que vit son économie et qui pourrait bouleverser son devenir ? Évidemment, la théorie économique telle qu'elle est enseignée en Europe, aux États-Unis, et partout en Occident, ne parle pas des forces exogènes dans un système économique ni de la dynamique métaphysique de sa structure. Pour avoir une idée tant de l'unicité que de la rationalisation d'un système économique ou autre, prenons l'exemple le plus visible, le plus manifeste chez l'homme, l'œil. Qu'est-ce que l'œil ? C'est l'organe de la vision de l'être humain. Cet organe est essentiel dans la prise de réalité du monde immédiat, proche et lointain. C'est lui qui permet à l'homme d'agir, d'analyser, d'interagir avec son environnement. L'aveugle ne le peut pas, il a besoin d'être soutenu, d'être accompagné. Sans l'aide d'un autre être qui voit, l'aveugle ne peut pas vivre. Et pourtant l'aveugle pour vivre, pour exister, a besoin de l'autre qui voit pour le guider. Et celui qui voit a besoin de ses yeux qui voient pour vivre, pour exister. Et qu'est-ce que cet œil miraculeux que la « Nature a prêté à l'homme », et il faut le souligner « prêté à l'homme » pour qu'il voit ? Un organe contenu et si bien agencé dans son corps, que l'on peut dire que toute cette miraculeuse constitution, et l'œil n'en est qu'une partie, qui fonctionne admirablement, n'en fait de l'homme que le « véhicule » et aussi l'« actionneur » de cette formidable machine humaine. Et l'homme n'est pas conscient de cette machine qui est en lui. Dès lors la machine économique mondiale, à l'instar de la nature-monde, reflète en elle tant de l'unicité qui est présente en elle que tout ce qui la rationalise dans son évolution. Il ne peut être autrement, la seule difficulté est que l'homme perçoit peu dans cette complexité phénoménologique de l'évolution du monde. Aussi, peut-on dire que si la phase de contraction du premier cycle économique de l'Algérie reste dans cette note catastrophique des cours pétroliers, qui est extrêmement négative pour sa stabilité politique et sociale, il demeure que l'espoir est permis pour elle puisque l'année 1998 qui a vu le cours de pétrole baisser à moins de 10 dollars va justement marquer la fin de cette phase. Et ouvrir une nouvelle phase d'expansion du 2ème cycle économique pour l'Algérie. Et que des « forces exogènes » vont traduire dès 1999. 5. Le miracle dans la phase ascendante du 2ème cycle économique de l'Algérie post-indépendance En revenant au miracle qui va sauver l'Algérie d'une débâcle économique et d'une souffrance sociopolitique qui sera inévitable, si le prix du baril de pétrole serait resté bas dans la décennie 2000, quel sera-t-il ? La réponse viendra de l'Europe ! Elle procèdera au lancement de la monnaie unique en janvier 1999. Mais pourquoi la monnaie unique européenne qui n'a rien à voir avec la difficile conjoncture algérienne en 1998 ? Pourtant c'est elle qui va changer la conjoncture dans un premier temps, et un autre événement tout aussi majeur qui viendra renforcer la conjoncture favorable pour l'économie algérienne. Dès le lancement de l'euro, le 4 janvier 1999, tous les marchés financiers des onze pays de l'Union économique et monétaire (marchés de change, marchés boursiers et marchés dérivés) ont basculé irrévocablement en euros. Trois jours après, le 7 janvier 1999, Keizo Obuchi, le Premier ministre japonais, viendra lui-même en Europe saluer l'heureux événement, « l'entrée de l'euro dans l'économie mondiale », laquelle va ouvrir de nouvelles perspectives et de nouveaux horizons à l'ensemble de l'humanité. A Paris comme à Rome et à Francfort, le Premier ministre propose déjà que le yen devienne, avec le dollar et l'euro, le troisième pilier d'un nouveau système monétaire international. A son entrée en lice sur le marché monétaire, l'euro en hausse reflétait la bonne santé de l'économie européenne, la baisse du prix du baril de pétrole compris en moyenne dans une fourchette de 10 dollars en février 1999 à 14,5 dollars en avril 1999 sera conjuguée à ce suc¬cès. Mais, dès avril 1999, l'envolée du cours du prix du baril de pétrole comme le glissement continu à la baisse de la nouvelle monnaie européenne, l'« euro » par rapport au dollar, viendra déchanter les Européens, et l'euphorie qui a prévalu au tout début de l'avènement de l'euro, fera place à la morosité. Ce retournement de situation avec ces deux contraintes majeures sera un indice suffisant pour montrer l'âpreté de l'opposition que mènent les tenants de l'ordre monétaire mondial. D'où une guerre sourde et sournoise qui opposera les deux grands pôles de l'Occident, i.e. les États-Unis et l'Europe. D'autre part la monnaie commune de onze pays est ouverte, donc en attente que d'autres pays de l'Union européenne rejoignent cette puissance monétaire. Le conflit à cette période avec les États-Unis est bien plus une remise en cause du statut de la monnaie américaine, le dollar, et, à moyen terme, le partage des privilèges de cette monnaie-centre avec l'euro. Si, dès son entrée sur le marché monétaire international, les investisseurs internationaux ont semblé décidés à acquérir des actifs libellés dans la nouvelle monnaie qui offrait une alternative aux placements en dollar, à tel point que cela n'a pas cessé d'inquiéter les autorités monétaires soucieuses de prévenir une trop rapide appréciation de la devise européenne qui pénaliserait la zone en rendant plus chers les produits d'exportations. Mais cette euphorie sera de courte durée, après avoir atteint des niveaux élevés, à sa naissan¬ce, la monnaie européenne n'aura de cesse depuis de se déprécier. En juillet 1999, l'euro va encore osciller autour de ses taux les plus bas face au dollar, de 1,182 à sa naissance à 1,0161 dollar le 10 juillet 1999. Tant que les tensions inflationnistes restaient faibles, la Banque centrale européenne (BCE) n'avait pas de raison de relever le taux directeur dans la zone euro, fixé à 2,5%. Cette situation contrastait avec celle des Etats-Unis où la Réserve monétaire (Fed) a relevé d'un quart de point, à 5%, le niveau du loyer de l'argent en juin 1999, afin de contenir une trop forte hausse des prix à la consommation. Et après plusieurs hausses, le taux d'intérêt directeur de la Fed atteindra 6,5 %, en 2000. Quant à la BCE, le taux d'intérêt directeur atteignait 4,75 % en 2000. Et on comprend pourquoi, par le seul fait du différentiel des taux d'intérêt, donc plus attrayants pour le dollar, les capitaux étaient attirés vers les États-Unis au détriment de la zone euro. Et les Américains, depuis longtemps, financent leurs déficits courants en empruntant des dollars à l'étranger, ces mêmes dollars qu'ils émettaient. De plus l'augmentation ou la restriction du volume de la masse monétaire ne dépend que de la décision américaine. L'impact, on s'en doute bien, c'est l'action indirecte sur les fluctuations des cours de change monétaires internationaux, et par ricochet sur les cours boursiers ainsi que des biens immobiliers et des matières premières, et donc sur toute l'économie mondiale. La situation devenait complexe, la donne pétroliè¬re avait aussi fait irruption sur la scène économique mondiale. Les prix à l'importation lit-on dans le quotidien français Le Figaro économie du 22 août 2000 : « Au moins 20% ! C'est l'augmentation des prix à l'importation dans la zone euro en avril, puis en mai 2000. En annonçant cette hausse impressionnante, la Bundesbank l'a attribuée à la flambée des prix du pétrole, mais aussi à l'érosion continue de la valeur de l'euro. La monnaie unique a perdu face au dollar 23% de sa valeur du 1er janvier 1999. Le 11 août 2000, l'euro est descendu jusqu'à 0,9022 dollar, se rapprochant de son plancher historique 0,8907 dollar ». On peut comprendre que ce qui importe pour les autorités monétaires de la zone euro est avant tout la diffusion de la monnaie unique, l'euro, dans les différentes Banques centrales du monde. Ce processus est évidemment long et justement les stratèges européens visaient le facteur temps pour asseoir la monnaie unique en monnaie de réserve voire en une unité de compte internationale. Et c'est précisément là où entre la stratégie des États-Unis qui est de faire barrage à la monnaie unique. Il est donc hors de question que l'euro s'implante dans les Banques centrales en quantité importante. La donne pétrolière va jouer un rôle important dans la guerre monétaire qui se jouait entre les États-Unis et l'Europe. En mars 1999, le prix du baril de pétrole atteignait 14 dollars. En août 1999, il était à 20 dollars, en janvier 2000, à 26 dollars, en septembre 2000, à 33 dollars. Dans un journal algérien, le « Liberté économie » du 26 juillet au 1er août 2000, dans un entretien avec M. Lorenzo Sanchez, ambassadeur, chef de la délégation de la commission européenne « Algérie - Union européenne : un accord d'association en 2001 », on lit : Entretien : Question de l'hebdomadaire économique « Liberté économie » : La monnaie d'échange dans le bassin méditerranéen sera-t-elle l'euro ? Qu'est-ce que les pays tiers méditer¬ranéens auront à gagner en adop¬tant la monnaie unique de l'Euro¬pe ? M. Lorenzo Sanchez : « La monnaie européenne est appelée à devenir une monnaie solide. Sa gestion par la Banque centrale européenne se fera d'une façon orthodoxe. Ce sera une monnaie stable, d'où l'intérêt de son adoption par les pays du bassin méditerranéen. Cette stabilité offrira la sécurité face aux fluctuations des autres monnaies et donnera confiance aux opérateurs économiques. Elle pourra également servir de monnaie de réserve dans les banques centrales des pays tiers méditerranéens. L'intérêt de l'euro, c'est la stabilité dans les transactions commerciales. Je pense que la monnaie européenne aura dans le futur une place considérable dans les transactions internationales. » Liberté-économie : Quel est l'en¬jeu pour les pays européens ? M. Lorenzo Sanchez : « C'est de concurrencer le dollar et mieux maîtriser notre inflation. Nous avons en ce moment en Europe des problèmes d'inflation à cause de la dévaluation du dollar et du fait que nos importations de pétrole soient libellées dans cette monnaie. A l'avenir, nous espérons qu'une partie de ces importations de matières premières énergétiques soient facturées en euro. Ce qui donnerait beaucoup plus de stabilité à nos économies. En plus, si l'euro sert de monnaie de réserve dans les banques centrales des pays du bassin méditerranéen et qu'il est utilisé dans les transactions commerciales internationales, nous aurons le même privilège que les Etats-Unis aujourd'hui, qui, grâce au dollar, font face aux déficits commerciaux énormes et à l'endettement - c'est le pays le plus endetté au monde - justement par cette capacité qu'ont les Etats-Unis de renvoyer chaque année leur déficit commercial au reste du monde ». Au vu de ce qui précède, on comprend dès lors que les États-Unis n'avaient pas d'autre parade pour faire rempart à la nouvelle monnaie européenne que de lui faire « barrage » ou lui « créer des problèmes ». Ce qu'expliquait le différentiel des taux d'intérêt plus fort pour la FED que pour la BCE, afin d'attirer les capitaux européens et convertis en dollars ne ferait, par la masse des euros qui augmentait sur les marchés, que déprécier l'euro. De même la forte hausse des prix pétroliers en 2000, alors que durant toutes les années 1990, ils étaient bas et évoluaient en moyenne autour de 17 dollars le baril, et l'OPEP ne pouvait rien faire pour redresser le prix de pétrole. Il fallut attendre que la guerre monétaire éclate entre les États-Unis et l'Europe, dès 1999, pour faire redresser le prix du pétrole. Et l'Algérie va précisément, grâce à cette « guerre monétaire intra-occidentale », bénéficier de cette « hausse miraculeuse du pétrole ». On sait très bien que le pétrole des pays arabes qui sont majoritaires au sein de l'OPEP et imposent le libellé des transactions pétrolières en dollars à tous les pays membres, obligera les institutions économiques et financières européennes à rechercher plus de dollars pour leurs achats de pétrole. La monnaie unique n'y peut rien, sinon à se déprécier davantage. On comprend que cette donne va profiter doublement, tant aux Américains qu'aux pays producteurs de pétrole. Et surtout que les excédents pétroliers, en grande partie, non consommés par les pays producteurs de pétrole, dont l'Algérie, et qui constituaient en somme les « réserves de change », sont investis dans les places financières américaines, en bons de Trésor généralement (fonds souverains). Ces excédents conjugués aux autres flux financiers étrangers permettaient de financer les déficits de la balance des paiements américaine. Le deuxième « facteur exogène », celui-ci est simple, c'est la fuite en avant des États-Unis contre l'Irak en 2003. Les déficits courants américains vont exploser, ils nécessiteront des liquidités considérables émises ex nihilo par la Fed américaine. Donc la « planche à billets » va travailler à fond ce qui nécessiterait pour pondérer la dépréciation du dollar américain durant toute la guerre menée au Moyen-Orient, contre l'Irak et l'Afghanistan, une hausse élevée et continue du prix du pétrole. Le prix du baril de pétrole atteindra, au plus haut de la crise financière à l'été 2008, le sommet historique de 147 dollars le baril, et l'euro s'échangeait à 1,60 dollar. C'est dire la formidable création monétaire aux États-Unis durant ces années de crise et de guerre. 6. Conclusion de la première partie Cette première partie de cette étude prospective est intéressante dans le sens qu'elle essaie de montrer que l'économie algérienne n'est pas livrée à des forces erratiques, incohérentes, dépendant du hasard. Non, elle a une unicité très claire dans sa marche dans l'histoire du monde. Et les cycles économiques montrent non seulement que l'économie est reliée, mais fait partie et surtout dépendante de l'économie mondiale. Et réciproquement puisqu'elle participe aux économies des grandes puissances. Par le libellé monétaire du pétrole en dollar, par les réserves de changes qui se trouvent investies en fonds souverains aux États-Unis, par ses exportations pétrolières pour les consommations industrielles et domestiques occidentales et non occidentales, et bien entendu par ses importations. Ceci étant, l'étude du cycle économique en Algérie est très intéressante dans la mesure où il permet d'évaluer la distance parcourue dans le cycle tant dans sa phase ascendante que dans sa phase descendante. Il permet aussi en lien avec les forces extérieures dites « exogènes » de cibler l'évolution économique mondiale et cibler aussi sa propre évolution dans les désordres économiques, financiers et monétaires qui, en fait, ne sont qu'apparents. En réalité, il y a une marche très rationnelle de l'économie mondiale. Et précisément, nous aurons à le montrer dans la phase ascendante qui a commencé en 1999 et s'est terminée en 2014. Avec les crises successives en Occident, entre 2000 et 2009. Des valeurs technologiques en 2000, la récession aux USA en 2001, l'attentat du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center (WTC), les crises boursières en cascades 2002-2003, la crise immobilière de 2007, la crise financière mondiale de 2008, la récession généralisée pour tous les pays occidentaux en 2009. Nous tenterons de montrer que la fin de la phase ascendante, avec la fin des quantitatives easing QE1, QE2, QE3 et l'opération twist aux États-Unis, était, non seulement, avec le recul, prévisible mais nécessaire. Il y avait de grands déséquilibres macroéconomiques entre les pays occidentaux et les pays émergents et exportateurs de pétrole, qui rendaient la situation mondiale intenable. Dans l'étude prospective du deuxième cycle économique de l'Algérie, nous tenterons de développer les réalisations économiques dans la phase ascendante, allant de 1999 à 2014, faire ressortir pourquoi la phase de contraction qui a suivi dès 2014, était nécessaire, nonobstant la fonte des réserves de change de l'Algérie et la décélération économique en Algérie. Que cette phase de contraction était aussi salutaire pour le monde, en particulier pour l'Occident qui était asphyxié par la crise économique et financière de 2008, et par la dette publique montante. Et que cette phase de contraction n'était pas destinée par les « forces exogènes » seulement à l'Algérie, mais à l'ensemble des pays hors-Occident, dont les pays importants, i.e. les pays émergents Chine, Russie, Brésil, Inde et Afrique du Sud (BRICS) et les pays exportateurs de pétrole qui ont accumulé des réserves de change faramineuses provoquant un déséquilibre mondial. La fin de la phase de contraction dans le deuxième cycle économique en Algérie se situera à l'horizon 2022 - 2023, selon l'analyse que l'on aura à développer. Et certaines prédictions du FMI le confirment déjà, le prix du pétrole évoluera autour de 55 à 60 dollars dans les cinq années qui viennent. Par conséquent, le troisième cycle économique qui commence à cette date et dont la phase d'expansion débutera à cette date, en 2023, et que l'on projette de même, à sa suite, une phase de contraction qui peut aller jusqu'en 2035, ou autour de cette date, et ce en regard qu'il n'y aura pas de guerres monétaires en perspective, comme ce qui s'est passé avec l'euro, ni de guerres chaudes comme en Irak, en Afghanistan et en Syrie. Pour le premier point, i.e. les guerres monétaires, le yuan chinois est devenu une monnaie internationale depuis 2016 et n'a pas posé de problèmes majeurs. Le yuan est la cinquième monnaie avec le dollar, l'euro, le yen et la livre sterling dans le panier de monnaie du FMI qui détermine les droits de tirages spéciaux (DTS). Pour le second point, les guerres chaudes, les États-Unis en recul sur le plan géostratégique et militaire dans le monde, plus isolationniste aujourd'hui, l'étude prospective ne projette pas de guerres chaudes comme ce qui s'est passé avec l'administration Bush en Irak, en Afghanistan, de même, sous la présidence d'Obama, avec la crise syrienne qui, aujourd'hui, depuis l'entrée de la Russie, dans le conflit en septembre 2015,est en voie de solution. Par conséquent, le troisième cycle économique qui doit être étudié à la lumière de ces changements dans le monde et des mesures protectionnistes prises par les États-Unis vis-à-vis de l'Europe, de la Chine, du Canada, du Japon et du Mexique, et des accords qui ont découlé déjà avec le Canada et le Mexique, et ceux non encore résolus avec les autres partenaires commerciaux. Surtout la Chine avec qui les négociations, après plusieurs rounds, sont encore en cours. De même, il faut prendre en compte les politiques non conventionnelles de la Fed américaine et de la Banque centrale européenne, et de ce qu'il en sort dans les années à venir. Et tout laisse prévoir que les quantitative easing américain et européen, y compris des trois autres puissances monétaires (Chine, Royaume-Uni et Japon), reprendront à l'horizon 2023. Compte tenu aussi du niveau d'endettement des pays occidentaux qui est très important pour un grand nombre de pays proche de 100 %. Seule l'Allemagne, son taux d'endettement a diminué est passé de 80,9 % en 2010 à 64,1 % en 2017. L'endettement de la France par contre a augmenté, passant de 85,3 % en 2010 à 97 % en 2017. * Chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective |