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C'est aujourd'hui que se
tiendra l'assemblée générale ordinaire de la FAF au centre technique de Sidi
Moussa. Au cours de cette AGO tant attendue, le président de la fédération,
Mohamed Raouraoua, et les membres du bureau fédéral
présenteront les bilans moral et financier. Raouraoua
ne présentera pas les bilans de l'exercice qui vient de se terminer, mais
plutôt ceux de son mandat olympique qui arrive à son terme.
A l'évidence, il défendra ses bilans devant une assemblée générale qui lui est acquise à l'avance. En ce sens, il ne faudrait pas s'attendre à des surprises, l'assemblée générale d'aujourd'hui ne devant pas être différente des précédentes, à la seule différence qu'elle ne devrait pas être expéditive. Raouraoua nous a habitués à faire adopter ses bilans à main levée et en un temps record, soit entre 10 et 15 minutes. Cependant, cette fois-ci, il devrait se conformer aux nouvelles dispositions réglementaires imposées par le ministère de la Jeunesse et des Sports, à savoir que l'adoption des bilans se fera par vote à bulletins secrets, ce qui prendra plus de temps que d'habitude. Acculé par les autorités du pays, à leur tête le ministère de la Jeunesse et des Sports, Raouraoua tentera de déjouer toutes les attaques dirigées contre lui en faisant adopter ses bilans par une AG dont la composante a été modifiée et remodelée de façon à ce qu'il n'y ait pas d'opposition. Force est de reconnaître que sur ce plan, Raouraoua a réussi à fabriquer une AG qui agit au doigt et à l'œil. Les motions de soutien à Raouraoua, qui ont commencé à pleuvoir de partout, dénotent du réseautage qu'il a tissé à travers les différentes ligues régionales et de wilaya qui sont représentées en force au sein de l'AG de la FAF. Sur ce plan, les bilans moral et financier passeront, comme à l'accoutumée, telle une lettre à la poste. En évoquant son mandat olympique, Raouraoua fera valoir la qualification au Mondial-2014, et surtout la qualification historique au deuxième tour de ce tournoi. Il évoquera aussi la qualification de l'équipe nationale des U23 aux Jeux olympiques de 2016, 36 ans après les JO de Moscou en 1980, ainsi que sa qualification en finale de la CAN de la catégorie en 2015. Raouraoua défendra son bilan en citant la consécration de l'ES Sétif en Ligue des champions d'Afrique et la qualification de l'USM Alger et du MO Bejaia en finale, respectivement de la Ligue des champions et de la Coupe de la CAF, de même que la Coupe arabe remportée par l'USMA. Sur le plan de la formation et du développement du football, la FAF s'est distinguée par une instabilité à la tête de la Direction technique nationale, laquelle ne dispose pas d'un responsable attitré. Toutefois, le président de la FAF citera certainement les chiffres concernant le nombre d'entraineurs formés et de diplômes délivrés. Une situation en vérité paradoxale dans la mesure où la FAF, qui s'enorgueillit d'avoir formé des entraineurs, développe un autre discours en affirmant qu'il n'y a pas de techniciens compétents en Algérie pour justifier le recrutement des techniciens étrangers. Instabilité du staff technique L'instabilité du staff technique de l'équipe nationale A, les déclarations hâtives de Raouraoua et son mépris de tout ce qui est local (joueurs et entraineurs) risquent de lui coûter très cher. Concernant l'équipe nationale, le président de la FAF a voulu faire croire qu'il ne pouvait pas retenir l'ancien sélectionneur national, le Bosniaque Vahid Halilhodzic. Or, ce dernier a été poussé et contraint de partir, notamment quand Raouraoua avait invité Christian Gourcuff au centre technique de Sidi Moussa quelques jours avant le départ de l'équipe nationale au Mondial de 2014 au Brésil. N'ayant pas supporté ce «complot», Halilhodzic a été contraint de déguerpir. Raouraoua, qui n'avait pas tari d'éloges à l'égard de Gourcuff, a également précipité le départ du technicien français, lequel était isolé à la FAF où des membres de la DTN ne lui adressaient même pas la parole. Gourcuff, qui avait fait perdre du temps à l'équipe nationale du fait de son inexpérience dans une sélection, a été remplacé par le Serbe Milovan Rajevac. Ce dernier n'a pas eu le temps de commencer dans la mesure où il a été limogé par des joueurs, avec l'aval du président de la FAF. Toutes ces péripéties présageaient d'une catastrophe pour l'équipe nationale. En effet, malgré un effectif riche, l'équipe nationale a été balayée dès le premier tour de la CAN-2017 du Gabon. Rien ne justifiait cette prestation quand on sait que la sélection nationale a bénéficié de tous les moyens devant lui permettre de décrocher le titre de champion d'Afrique. Une déception inconsolable pour les Algériens qui attendaient des explications ou des excuses de la part du président de la FAF et de ses joueurs, comme cela a été fait par les Gabonais et les Sénégalais, éliminés de la CAN. C'est le contraire qui s'est produit, puisque des joueurs s'en étaient pris aux supporters, de même que le président de la FAF qui a déclaré que l'Etat n'a pas aidé l'équipe, alors que celle-ci bénéficie de moyens matériels et financiers colossaux. Des comportements et des déclarations qui ont froissé les plus hautes autorités du pays, lesquelles ont réagi à travers le premier responsable des Sports en Algérie, en l'occurrence le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali. Il a signifié aux présidents des fédérations sportives ayant échoué dans leurs mission de se retirer, y compris celui de la FAF. Ould Ali est passé à l'action puisque les présidents des fédérations ayant échoué et des membres de leurs bureaux respectifs ont été déclarés inéligibles par le MJS. Cette disposition devrait s'appliquer aussi au football, d'autant plus que Raouraoua a anticipé sur la réaction du MJS en confiant à ses proches qu'il a décidé de partir et ne briguera pas un troisième mandat consécutif. A présent, le dernier vœu de Raouraoua est de placer lui-même son successeur et, à ce titre, on évoque le président de l'USM El Harrach, Mohamed Laib (ancien P-DG de l'ENARP), ou encore le président de la Commission fédérale d'arbitrage, Khalil Hamoum (médecin de formation). En plus de sa famille qui insiste pour qu'il se retire de la FAF pour préserver sa santé, Raouraoua est sollicité par le Qatar pour intégrer le comité d'organisation du Mondial-2022. Autant de facteurs qui devraient éloigner Raouraoua de la FAF à la tête de laquelle il souhaite placer un de ses poulains. |