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La grotte de Tigrine, récemment
découverte suite à l'exploitation des lieux par une entreprise d'agrégats au
village d'Aït Oulemou, n'arrête pas d'attirer les
curiosités même celle des responsables. Nichée à plus de 210 mètres d'altitude,
elle présente une ouverture d'un diamètre d'une dizaine de mètres et une cavité
dépassant la trentaine de mètres. Elle a sur ses parois des stalagmites grâce
au mouvement millénaire des eaux calcaires amorties par le sol et des stalactites
visibles sur la paroi extérieure de la grotte.
Selon les experts, il faut une étude approfondie pour déterminer l'âge de cette cavité, offrant beaucoup de similitudes avec celle de Ziama Mansouriah (Jijel). Le site naturel formé à travers les temps reste toutefois très difficile d'accès et pour accéder au massif montagneux de Tigrine, dépendant de la commune de Ammal, il faut faire le détour par la localité de Bouderbala, dans la wilaya de Bouira, et emprunter la RN 29 pour ensuite revenir vers Ammal à travers le seul chemin carrossable ouvert par l'entreprise exploitant la carrière, sur une dizaine de kilomètres. C'est ce parcours à flanc de montagne qui risque de constituer un frein dans l'exploitation future des lieux. Car son état appelle les usagers à se montrer attentifs, d'autant plus qu'il s'agit d'une route montagneuse qui peut être dangereuse en période hivernale. En déplacement avant-hier sur le site, le wali de Boumerdès a tenu à tempérer un peu l'ardeur et l'engouement nés au lendemain de la découverte par hasard de cette grotte, dont une seconde se trouvant sur le versant ouest, qui représente dans son état actuel un réel danger pour les visiteurs du fait que la montagne a été fragilisée par l'utilisation d'explosifs par l'entreprise publique. Il faut laisser le temps aux professionnels des différents secteurs, à l'instar du tourisme, de la culture et des moudjahidine? Des villageois d'Aït Oulemou ont avancé que la grotte servait de refuge pour les moudjahidine de passage vers l'est du pays. Il faut mentionner que la revalorisation de la grotte de Tigrine n'est pour le moment pas dans les plans du secteur du tourisme du fait que sa découverte récente, son classement et ce qu'elle renferme ne sont pas encore établis par les experts. Néanmoins, les autorités ne ménageront sûrement aucun effort pour l'embellissement de cette partie de Boumerdès. Les autorités de Ammal évoquent la possibilité d'installer un camp pour jeunes destiné à accueillir des associations qui veulent séjourner sur les lieux. Même le directeur de l'éducation n'est pas contre des visites guidées et encadrées pour les élèves. Bien sûr, précise M. Khenssous, lorsque le site répondra aux normes surtout de sécurité. Comme on peut le constater, l'ambition et la volonté de dynamiser davantage ce coin naturel et promouvoir encore plus le tourisme dans la région sont réelles comme est réel aussi l'appel lancé aux investisseurs par M. Doulache, le chef de l'exécutif communal : « Des terrains peuvent être mis à la disposition des investisseurs qui se sentent capables de contribuer à l'essor touristique du site, une fois toutes les entraves levées, car la commune de Ammal n'est pas seulement la grotte merveilleuse de Tigrine mais aussi ses reliefs, ses gorges et sa cascade mitoyenne de la RN 5 envahie par des milliers de jeunes adeptes de sensations. La localité de l'est de Boumerdès reste fière de son tronçon de pavés de l'époque ottomane appelé localement ?Tamasmart' (le clouté), près d'Aït Oulemou, un lieu très prisé par les deys d'Alger, Aïn Soltan, sa source thermale de Thlath non exploitée, la dizaine d'autres sources se jetant dans le lit de Oued Isser et le Djebel Bouzagza célèbre pour ses hauts faits d'arme durant la guerre de Libération, telle l'embuscade de Djerrah, tendue le 18 mai 1956 par une section de l'ALN conduite par le commandant Ali Khodja et qui a vu le passage du colonel Ouamrane et le comandant Si Azzedine et tant d'autres. La petite localité de Ammal coupée en deux par la RN 5 dispose de tous les atouts pour être un parcours touristique incontournable aux portes de la capitale pour peu que les pouvoirs publics mettent de la volonté, la vraie. |