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«Si
on venait à notifier aux communes un nouveau dispositif à mettre en œuvre, sans
aucune formation ni vulgarisation préalables, on tomberait sur deux cas de
figure : un dispositif qui reste inappliqué ou bien 1.541 dispositifs
différents. C'est valable pour la démocratie participative».
Par cette boutade, le directeur de la formation au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Benaïcha, voulait mettre l'accent sur la nécessité de bien préparer les cadres de l'administration locale en premier lieu, avant de passer à la consécration dans la vie pratique de l'approche participative en tant que forme de partage et d'exercice du pouvoir, fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision. Et ce, à commencer par la commune qui, par définition même, est la collectivité territoriale de base de l'Etat et en même temps l'assise de la décentralisation et le lieu de participation des citoyens à la gestion des affaires publiques. Approché par Le Quotidien d'Oran à l'occasion de la session de formation sur «l'appui à la démocratie participative en Algérie» ouverte hier dimanche au Centre national de perfectionnement des personnels des collectivités locales d'Oran (ex- CFA) en présence du wali d'Oran, Abdelghnani Zâalane, initiée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales en partenariat avec l'Union européenne, M. Benaïcha a indiqué que «cette action relève du plan de formation de notre département ministériel ainsi que du programme de coopération algéro-européenne», précisant que «ce thème a été retenu en partenariat avec le Programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association (P3A) entre l'Algérie et l'UE». Cette formation, dispensée par trois experts du bureau d'études Altair, Mme Valmorbida, M. Sakri et M. Malki, et destinée à 180 cadres de l'administration ainsi que des représentants de la société civile, est scindée en deux sessions. La première, celle ouverte hier à Oran, profitant à 90 cadres issus de 24 wilayas, et la deuxième, qui débutera dans une semaine à Constantine, sera dédiée à autant d'administrateurs en provenance des 24 autres wilayas du pays. Un guide de la démocratie participative en attendant les textes Le même cadre du MICL, qui assiste à cette formation en compagnie des responsables centraux du département de Noureddine Bedoui, en charge de la direction des collectivités locales, de la direction des affaires publiques et des affaires juridiques ainsi que de la direction des ressources humaines, a souligné que «cette formation est une phase préparatoire à la mise en œuvre des nouvelles dispositions constitutionnelles relatives à la démocratie participative, notamment l'article 15 de la Constitution du 7 mas 2016, qui dispose dans son alinéa 3 que l'Etat encourage la démocratie participative dans les collectivités locale». Ce programme de formation vise ainsi à familiariser les acteurs locaux, l'administration et la société civile, les deux partenaires directement concernés, avec les concepts et les méthodes nouvelles de gestion participative locale. Il sera couronné par l'élaboration d'un guide de la démocratie participative qui constituera une référence à l'ensemble des collectivités locales pour la mise en œuvre de cette approche et une base pour la révision des textes en vigueur, notamment le code communal, pour formaliser ses nouvelles méthodes de gestion. Sur cette base de principes, le programme de formation, qui s'étalera sur 4 semaines, a été axé sur trois thématiques, à savoir : la démocratie participative et la redevabilité sociale, le budget participatif et la fiche d'évaluation par les communautés pour améliorer la qualité des services publics. Programme d'appui de l'UE pour la démocratie participative Il importe de noter que l'UE avait adopté deux programmes d'un montant total de 25 millions d'euros visant à appuyer l'économie et la participation citoyenne en Algérie. Ces deux programmes s'alignent sur les trois secteurs prioritaires de la coopération entre l'UE et l'Algérie pour la période 2014-2017. Il s'agit de la réforme de la justice et le renforcement de la participation citoyenne, le marché du travail et l'emploi et l'appui à la gestion et à la diversification économique. Le premier programme, doté de 17 millions d'euros, porte sur un appui à la diversification industrielle et économique. Le second programme, quant à lui, porte sur le renforcement de la démocratie participative et du développement local en Algérie. Ce projet, doté de 8 millions d'euros, vise notamment à «améliorer la participation citoyenne dans la planification et la mise en œuvre des politiques communales de service public et de développement économique». «Cela permettra également d'aboutir à une gouvernance communale concertée, transparente et attentive aux besoins et aux attentes des citoyens, notamment des jeunes et des femmes». Le programme en question prévoit notamment la mise en place d'outils et d'approches favorisant la concertation et la participation de la société civile dans la planification et la gestion du développement territorial de la commune. |