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L'aventure
que vient de vivre un jeune Belgo-Algérien, à l'aéroport de New York, traduit
toute la «haine» de l'administration de Donald Trump
pour tout ce qui s'apparente à l'Islam. Hallucinant.
C'est l'invraisemblable et non moins malheureuse aventure que vient de vivre un Belgo-Algérien, à son arrivée, mercredi dernier, aux Etats-Unis, pour un court séjour touristique. Ayant l'habitude de voyager, y compris vers les USA, Karim Bouakaz, la trentaine, a été séparé de sa compagne belge à leur arrivée à l'aéroport de New-York, pour subir un interrogatoire poussé: croyance religieuse, type d'amis, sites Internet préférés etc. Jusque là, rien d'extraordinaire pour qui connaît la susceptibilité maladive de la police des frontières américaine. La situation se complique pour Karim lorsqu'il annonce en toute bonne foi qu'il est de confession musulmane. Tout change: « as-tu des relations avec des membres ou militants de Daech ? ». Le garçon n'en revient pas, lui qui fût en temps mannequin de mode. Puis les policiers lui tendent un imprimé commenté où il est écrit qu'il reconnaît être un « terroriste » ! Il refuse net de signer. Du coup, Karim enchaîné des pieds et des mains, est embarqué vers une prison du conté de New-York. Il ne comprend plus rien. Tout va très vite. Sa compagne n'arrive pas à le joindre, ni sa famille à Bruxelles. Le téléphone portable de Karim a été saisi. Livrée à elle même, sans aucune information, sa compagne s'installe dans le hall de l'aéroport et informe les parents de Karim, à Bruxelles. Ces derniers saisissent, tout de suite le ministère des Affaires étrangères belge et prennent contact avec le consul général belge, à New-York. S'ensuit une course contre la montre pour dénouer cette situation, autant absurde qu'injuste. Il aura fallu plus de 24 heures dont 12 heures passées dans une prison, pour que le jeune homme soit réembarqué sur un avion retour. Sa compagne ayant passé le même temps dans les salles d'attente de l'aéroport a été contrainte de racheter un nouveau billet sur Bruxelles. Arrivé chez lui, le jeune couple est accueilli par la télévision belge et des journalistes de la presse écrite. Le couple raconte son aventure. Les journalistes n'en reviennent pas: ils en concluent que le risque « Donald Trump » pour les Européens de confession musulmane est réel. Karim, né en Belgique de père algérien et de mère italienne, travailleur, sérieux avec en sus un physique d'Européen n'a pu échapper à l'obsession de la nouvelle administration américaine, à l'égard de tout ce qui s'apparente à l'Islam. Karim, sa compagne et sa famille sont fiers malgré la stigmatisation vécue par le jeune couple. « Karim aurait pu déclarer être chrétien ou athée et ne pas subir le mépris et le rejet » déclare son père. Il a tenu à dire, honnêtement, sa foi et sa triple origine belge, italienne par la maman et algérien par le papa. Par ailleurs, Karim tient à remercier vivement les autorités belges qui ont réagi vite, au plus haut niveau, jusqu'au Premier ministre et les ministres des Affaires étrangères pour le soutenir et le défendre. Sans eux, il aurait été, certainement, emprisonné de longues semaines, voire jugé et condamné comme terroriste. L'aventure de Karim Bouakaz prouve, finalement, que Donald Trump et sa clique ne font pas dans la nuance, en affirmant qu'ils visent par le fameux décret anti immigration, par ailleurs suspendu par la justice, les seuls pays musulmans, en guerre ou situation de guerre civile. Non, l'Amérique de Donald Trump, a la haine de tout ce qui s'apparente à l'Islam, jusque chez elle. |