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«Un pays où l'on
ne renouvelle pas les centres d'intérêt et où, sous prétexte de patrimoine, les
horreurs s'accumulent, est comparable à ces hôtels mal tenus où l'on oublie de
changer les draps». P. Bouvard
Les Béni-Safiens de façon générale surnomment l'île de Rachgoun par ce sobriquet «Layila». Cette île est une petite localité terrienne de quelques hectares (environ 17 ha) baignant au milieu de la mer Méditerranée, elle fait face sur plusieurs centaines de mètres à l'estuaire de la Tafna. Cet archipel est situé à l'extrême-ouest du littoral algérien. Rachgoun-île date des temps anciens et des colonies, elle représentait un ancien comptoir des Carthaginois, des Phéniciens et des Romains, selon les excavations archéologiques et historiens qui ont permis de situer l'histoire de cette dite localité. Cet îlot se situe dans les parages de Siga, un nom ancien d'une ancienne contrée qui était la capitale numide, ensuite devenue romaine. Les vestiges laissés existent à ce jour, se trouvent sur la rive gauche de la Tafna tout près du village Siga sur un lieu nommé Takembrit. Etant donné la position stratégique de l'île, face à l'embouchure de la Tafna, l'installation des puniques sur l'île de Rachgoun pour les besoins purement commerciaux (les échanges commerciaux). Un archipel du passé, d'aujourd'hui et de demain, un patrimoine de par sa situation géographique et méditerranéenne, cette île représente une ressource inépuisable tant économique, culturelle, artistique que touristique pour ceux qui savent en faire de ce patrimoine un art utile, une création artistique agréable, un lieu de charme et un coin désirable, pour le bonheur de l'être humain; ne dit-on pas que «le bonheur devient une île dans le passé, inaccessible». (citation) C'est assurément une richesse inexhaustible. Hier, l'île de Rachgoun faisait sa cote à partir des échanges commerciaux suivis d'activités et événements tant culturels que guerriers. Aujourd'hui, l'île de Rachgoun croupit sous une léthargie néfaste, asséchée, et désemplie d'usage de bienfaisance où son inutilité règne avec un avoir sans savoir. Elle aurait dû, dans l'espoir du bien-être, devenir un haut lieu de pèlerinage artistique et touristique tant national qu'international. Visiter l'île de Rachgoun est une expérience en soi d'hommes connaisseurs. Cette île à appellation d'origine berbère, baptisée populairement Layila qui veut dire «une île» tout simplement, sa géographie environnementale, pourquoi pas urbaine qui nous fait penser à l'île de Saint-Michel ou à d'autres îles existant de par le monde. L'île du mont Saint-Michel, à titre d'exemple d'art et d'histoire, tire son nom d'un îlot rocheux consacré à un saint nommé Michel où s'élève l'abbaye du mont Saint-Michel avec la marée haute et basse de l'Atlantique, l'île du mont Saint-Michel est tantôt île, tantôt bourg. L'architecture du mont Saint-Michel et sa baie en font le site touristique le plus fréquenté de Normandie et le 3e en France avec plus de trois millions environ de visiteurs chaque année. Une statue de saint Michel placée au sommet de l'église abbatiale culmine à plus d'une centaine de mètres au-dessus du rivage. Cette île est devenue un temps du tourisme, un temps d'histoire, un temps économique et tout le temps de culture. Notre archipel de Rachgoun ne possède pas de géographie urbaine. Elle se caractérise de façon générale de par sa contenance d'un seul et unique bâti abritant le phare de Rachgoun qui sert pour guider les bâbords et les tribords des engins nautiques et son originalité qui lui est singulière, car elle le discerne de son environnement. La physionomie de cette île fait ressortir différents types de particularités. De par son accointance, les plaisanciers et amateurs à engins font souvent des virées pour fêter une tranche de temps agréable et de moments à partir d'une bonne pêche, suivie d'une gastronomie poissonnière avec cette manie (mauvaise culture) de laisser sur place le sachet bleu (symbole de la saleté) plein de détritus qui se généralise à travers tout le territoire algérien sans aucune exception près, archipel y compris ! C'est toute une rupture consommée entre ce patrimoine historique d'une part, la société civile qui, certes, fait des efforts louables face à un mur autiste représentant le pouvoir que l'Etat n'arrive pas à faire avancer la valeur, la norme, le droit, l'ordre et la morale. L'absence criarde de l'Etat devant une telle ressource, pour au moins penser à la sauvegarde de ce patrimoine qui a assisté à faire une histoire locale dans sa dimension internationale. De par sa situation, une façon utopique de voir le bien, l'utile et l'agréable, cette fameuse île peut être reliée par des bateaux mouches à partir du port de Béni-Saf ou même du rivage de Rachgoun qui le rapprochera de la côte et lui donnera une nouvelle cote tant touristique et autres créneaux productifs de richesse, gastronomique, historique, commerciale, économique et autres arts d'œuvre et manifestations artistiques et culturelles. Les rivages sont aussi riches, représentant de superbes et belles plages où les touristes n'hésitent pas à venir en profiter si les commodités relevant du domaine de l'Etat et laissant au savoir-faire la part des choses pour qu'elles soient mises en pratique convenablement, agréablement et savoureusement. De par son espace urbanisable par des artistes de culture, des gens créateurs de produits qui font le bonheur des touristes, des restos à gastronomie méditerranéenne purement poissonneuse? Embelli par un éclairage public solaire faisable, une source d'AEP est aussi réalisable, des sentiers piétonniers et des bâtisses qui ressemblent à l'île de Saint-Michel feront la joie, le bonheur et la création de nouveaux espaces de culture artistique, une mesure de valeur qui construit le début d'un progrès civilisationnel et peut effacer l'idée de la rente pétrolière. De par son image d'hier et d'aujourd'hui, hier c'était un comptoir, aujourd'hui un bibelot naturel sans âme, avec son coucher du soleil, qui ne fait plus rêver le lambda encore moins le touriste, qu'il soit d'ici ou d'ailleurs, le harrag voit l'après-île. Une galéjade du terroir béni-safien contée souvent: Face à l'île de Rachgoun, sur un rocher un adulte assis, depuis la matinée jusqu'au coucher du soleil, main sur sa joue en train d'admirer, de louanger ou simplement contempler profondément la mer en direction de cet archipel. Journalistes, radios et TV alertés, ils voyaient en lui un scoop ou peut-être même une exclusivité particulière. Caméras et micros à la main en direction de ce soi-disant «artiste inspirateur» rêveur et songeur, ils le questionnent à propos de ce décor ou ambiance spécifique aux grands philosophes. Ce bonhomme sans charisme leur rétorque que «si la mer se transformait en soupe, combien lui faudrait-elle de pain et de cuillères pour la finir...». C'est l adage, ce vide culturel qui fait que cette île se meuve dans sa déchéance. Demain, nos enfants, peut-être nos fils de nos enfants, ne trouvant plus de rente issue de la pétrocratie, retroussent manches et croient plus au savoir que l'avoir, cette richesse naturelle permettra certainement de générer suite au savoir, un produit qui donnera une fierté à l'être créateur de bien, de l'utile, du beau, du joli et de l'agréable qui ferait jaillir toute une lumière que nous avons aujourd'hui calanchée car Il n'y a pas d'intelligence là où il n'y a ni changement ni besoin de changement; ce statu quo nous a humiliés, corrompus, déchus, ravilis dépréciés, dégradés et rabaissés... |