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(2ème partie)
Peut-on réguler le système financier mondial ? Par les textes, par les différents accords internationaux (Bâle 1, 2 et 3), par des normes, par des règles, la régulation est possible. Mais dans les faits, c’est-à-dire dans l’application, elle repose essentiellement sur la bonne volonté des acteurs de la finance mondiale. Selon l’économiste Paul H. Dembinski, de l’Observatoire de la finance, un organisme suisse, la finance transforme le fonctionnement même du système économique : en permettant aux acteurs de se couvrir contre un certain nombre de risques, elle leur permet également de danser plus près du volcan (c’est le problème de bien connu de l’aléa moral). Elle réveille les passions que le marché était censé contenir, en substituant la cupidité à l’intérêt, le court terme au long terme. Elle «apporte des réponses […] aux besoins, aux désirs, voire aux angoisses de nos sociétés». (1) Toujours selon cet économiste, P. H. Dembinski, il est professeur associé à l’Université de Fribourg, la finance est un sous-système économique qui remplit trois fonctions spécifiques : - tout d’abord, garantir la circulation des transactions financières ; - ensuite, réunir l’épargne et la mettre au service de projets d’investissement ; - enfin, évaluer le risque, lui attribuer une valeur et faire en sorte qu’il soit rentable. Une autre approche sur le système financier mondial, c’est celle de l’ancien président de la Réserve fédérale des États-Unis ou Fed (Banque centrale américaine). Tout d’abord il est prophétique, et prédit que la crise financière de 2008 ne sera pas la dernière. Plus encore, il met en garde le monde que «la crise se produira de nouveau, mais ce sera différent». Il explique que «Les crises financières sont toutes différentes, mais elles ont une source fondamentale. C’est la capacité inextinguible des êtres humains lorsqu’ils sont confrontés à de longues périodes de prospérité de présumer que cela va continuer». Blâmé par un nombre important de personnalités américaines et par la commission d’enquête sur la crise financière des États-Unis - il a témoigné devant la commission -, Greenspan nie toute responsabilité dans la crise. Aux causes qui ont engendré la pire récession que les Etats-Unis ont connue depuis la Grande Dépression, suivie de dizaines de millions de personnes au chômage ou sous-employées et qui a conduit des millions à perdre leur maison, leur accès aux soins de santé et, dans certains cas, leur vie, il dira : «C’est la nature humaine, à moins que quelqu’un peut trouver un moyen de changer la nature humaine, nous aurons plus de crises et aucune d’elles ne ressemblera à celle-ci parce que deux crises n’ont rien en commun, sauf la nature humaine.» Selon l’ancien gouverneur de la Fed, le resserrement du crédit a été déclenché par la crise des créances hypothécaires à risque (subprimes américains). Il a déclaré qu’un facteur quelconque peut avoir agi comme un catalyseur. «Quelque chose tôt ou tard aurait vu le jour. De plus, les institutions financières du monde devraient avoir vu venir la crise. Les banquiers savaient qu’ils ont été impliqués dans une sous-tarification du risque et que, à un certain moment, une correction serait faite», a-t-il déclaré. Enfin pour conclure, Greenspan énonce : «Le problème est que vous ne pouvez pas avoir le commerce mondial gratuit avec des marchés nationaux réglementés très restrictifs.» Howard Wheeldon, stratège chez BGC Partners, a vivement critiqué les commentaires de Greenspan : «Apparemment, M. Greenspan estime que les problèmes que nous avons subis peuvent simplement être posés à la « nature humaine». Par là, il pourrait être suggéré que, quels que soient les règlements qui auraient pu être mis pour arrêter la «pourriture de 2008», ils auraient été imparables. Peut-être oui, mais je préfère croire que si les lois et les règles appropriées sont en place, les hommes, et en particulier ceux qui travaillent dans les marchés financiers, seraient toujours astreints à faire respecter les règles. Bien sûr, il y a toujours des voleurs comme Madoff, mais à un certain point seulement du système.» 1. Et si Alan Greenspan avait raison ? La crise de 2008 était «inévitable» et la BRI savait Apparemment, M. Greenspan estime que la crise financière que les États-Unis ont subie relève de la «Nature humaine». Donc la question se pose sur l’essence de la «Nature humaine même». Et par là, il pourrait être suggéré que quels que soient les règlements qui auraient pu être mis en application, ils ne pourraient arrêter la crise qui a pour ainsi dire pourri l’économie américaine. Donc la crise était inévitable. Pour énoncer une telle affirmation, Greenspan avoue implicitement lorsqu’il dirigeait la Réserve fédérale américaine qu’il était intellectuellement investi par cette vision qu’il postule comme l’essence même de la Nature humaine. Comme d’ailleurs le confirme, l’économiste de l’Observatoire de la finance suisse, il y a un côté bas dans l’homme qui ne peut se dissocier de sa nature. Cette volonté décente ou indécente, mesquine ou non mesquine de «gagner de l’argent» habite tous les êtres humains sans exception. Donc, une nature propre à l’homme. C’est aussi un aspect du dualisme du bien et du mal. Deux principes irréductibles qui font l’essence de l’homme. Mais dans cet antagonisme de deux principes, il y a une différenciation entre les hommes, ceux qui par l’entendement réprouvent et ceux qui sont prisonniers de leurs désirs. Précisément, cette dualité où l’indécent l’emporte le plus souvent sur le décent donne là tout le sens de la dynamique du monde. Et qui est «génératrice de crises, de conflits, de misère, de régression mais non moins nécessaires, parce qu’elle trace le chemin du progrès continuel de l’humanité qui ne s’arrête jamais. Sans ces constantes au cours des siècles, l’humanité n’aurait jamais pu se constituer, ni même exister. Précisément, ce sont elles qui font que l’humanité est «humanité», et en constant devenir. Car l’humanité n’a pas choisi d’être ou à être, elle fait avec ce «être Qui lui est donné pour être»». C’est ce que nous avons appelé le «deuxième principe medjdoubien» du nom de l’auteur, un principe que nous constatons souvent, parce qu’il nous entoure ou nous y sommes en plein dedans. (2) Donc, Greenspan, en tant que premier financier mondial, de la plus grande Banque centrale du monde, on peut même dire que ce n’est pas la Banque des Règlements Internationaux (BRI) qui est la Banque centrale des Banques centrales mais bien la Réserve fédérale qui dicte sa politique monétaire au monde, qui à travers ce premier financier impose un véritable diktat mais toléré aux autres Banques centrales du monde. Quant à la BRI, elle n’est qu’une institution chargée de la coopération et d’assistance des banques centrales dans la poursuite de la stabilité monétaire et financière internationale. Cette institution était-elle à l’origine de la crise financière de 2008 ? A-t-elle été incriminée dans la crise des subprimes américains ? A-t-elle tiré la sonnette d’alarme sur la survenue de la crise ? Il est évident que non. Pourtant, la BRI savait et Greenspan est bien placé pour l’avoir dit «que la BRI savait». Bien au contraire, «la BRI a indirectement appuyé par son silence la politique désastreuse de la Fed américaine». Evidemment, aucune institution internationale du rang de la BRI, de la Banque centrale européenne (BCE) ou autre, ne ferme les yeux s’il n’y avait pas de raisons sérieuses, impérieuses pour attendre sans rien faire la tornade financière arriver. Donc ni Alan Greenspan, ni Jean-Claude Trichet, ni Malcom Knight, le directeur général de la BRI, ni d’ailleurs les autres gouverneurs centraux du Royaume-Uni, du Japon, du Canada, de France, d’Allemagne… pour ne citer que ceux-là, les plus importants des 60 gouverneurs qui composent le Conseil d’administration de la BRI, ne pouvaient rien faire parce que la crise était imparable. La Banque centrale d’Algérie, pourtant membre du directoire de la BRI comme nombre de Banques centrales des pays d’Asie, d’Amérique latine, certainement ni ne savaient ni n’avaient la possibilité de savoir ce qui se tramait. «Et si la crise financière de 2008 était imparable, force de dire alors qu’elle était nécessaire.» 2. Et si Alan Greenspan avait raison ? C’est aussi la «nature humaine» ! Donc il y a eu tout un processus de causes à effets, mais tous commandés par la Réserve fédérale américaine dont le plus haut responsable de l’institution ne trouve rien à dire que tout revient à la «Nature humaine». Et s’il avait raison ? Et si Greenspan n’est pas dans le tort et que s’il nie qu’il n’est en rien responsable de la crise financière, que ce n’est pas lui mais le système à la fois américain et mondial qui en est la cause ? On ne peut croire que Greenspan, âgé, très expérimenté, très au fait de toutes les manipulations imaginables des transactions financières internationales, chercherait à se disculper par des motifs aussi puérils que ne laisse penser la facilité de tout remettre sur la «Nature humaine». Et si c’est derrière cette nature humaine peu parlante puisqu’elle est ainsi, que la situation financière américaine et mondiale, prise en tenaille par deux revers contradictoires, trouverait la vraie réponse sur l’irruption, sur le sens de la crise ? En effet, par «Nature humaine», peut-on vouloir à un homme pour sa cupidité ? Puisque sa nature est ainsi. De même peut-on en vouloir à un homme corrompu ? Puisqu’il est ainsi ? Peut-on en vouloir à quelqu’un qui détourne des fonds publics, qu’il en tire bénéfice sur place ou qu’il en exporte dans les paradis fiscaux étrangers ? Et ces paradis fiscaux sont en Suisse, aux îles Caïmans, etc., bref surtout en Occident. Corruption, détournements d’argent, vol de biens publics, etc., sont tout simplement des vols et punissables. Est-ce que les moyens punissables arrivent à dissuader les corrompus, ceux qui détournent les fonds publics, ceux qui corrompent au niveau des banques, des marchés, des transactions nationales et internationales ? Surtout si ces nommés se trouvent dans les hautes sphères des Etats ou dans le privé. Il est évident que non. La corruption, le vol à petite ou à grande échelle font partie de la «Nature humaine». C’est l’envers de la médaille du bien. Sans cet envers, il n’y a pas de bien. Le sens de l’honnête n’aurait pas de signification s’il n’y avait pas son contraire. D’autre part, est-ce que le corrompu est conscient de sa «tare» ? Il ne voit que ce qu’il retire de sa tare, il ne voit pas son état de corrompu. Même s’il en est conscient, il y a néanmoins des forces humaines en lui qui le poussent à corrompre. De même celui qui ne l’est pas le doit aussi aux forces honnêtes qui sont en lui. La différence entre l’honnête et le malhonnête, c’est que «l’un est conscient de lui-même», «l’autre a seulement une pseudo-conscience de lui-même». Ainsi est fait le monde partagé entre le bien et le mal. C’est parce que le monde n’est pas parfait que les contingences qui le traversent cherchent toujours à le parfaire. Le monde est en perpétuelle évolution sur tous les plans, dans tous les domaines, et surtout il balance entre le bien et le mal. Cette explication de la Nature humaine dont fait mention Greenspan cherche simplement à faire ressortir que l’homme ne maîtrise pas son destin. Il a beau connaître, il ne connaîtra jamais assez, il a beau régulé, il ne régulera jamais assez. Et ce que dit l’ancien gouverneur de la Fed américaine tient parfaitement la route. Tout relève de la «Nature humaine», tout est inscrit dans son essence. C’est un peu la même chose si on se posait la question pourquoi un homme naît sourd, muet, aveugle ou débile. Ceci étant, qu’en est-il de cette «Nature humaine que Greenspan n’explicite pas», et qui est certainement la cause de cette première et grande crise qui a frappé d’abord le monde occidental puis le reste du monde, en ce début de troisième millénaire ? 3. Qu’aurait fait Howard Wheeldon à la place d’Alan Greenspan pour parer à la crise financière de 2008 ? Relevons la critique acerbe de Howard Wheeldon contre Greenspan. «Il ne contient absolument aucun humilité ou même le plus reculé soupçon de la responsabilité que lui-même aurait assuré la situation que nous venons de traverser aurait pu être évitée. Le mot« subprime» n’est absolument pas mentionné du tout dans la mesure où je peux voir - pas plus que les mots que je suis désolé !», dit-il. L’échec de la politique monétaire menée par l’ancien gouverneur a certes mené l’économie américaine et européenne à la catastrophe. Quand les économies américaine et européenne ont vu la pire récession depuis la Grande Récession. Une catastrophe dans le domaine de l’emploi. Des millions d’Américaine à perdre leurs logements et leurs économies souvent de toute une vie, et qui se retrouvent à la rue. Mais, dans ce processus destructeur enclenché, il y a certainement des causes impérieuses qui ont dicté cette politique économique et monétaire. Et si pour les expliciter, on inversait les rôles et laisser le critique Howard Wheeldon maître de la finance américaine ? Qu’aurait fait Howard Wheeldon, stratège en finances, s’il s’était trouvé à la place de Greenspan entre 2001 et 2006 ? Il faut rappeler que Greenspan a été remplacé par Ben Bernanke, au tout début de l’incendie des subprimes qui allait frapper l’Amérique. Howard Wheeldon évitera-t-il la crise financière de 2008 ? Puisque, paré de la meilleure volonté, tout montre qu’il opèrera autrement. En tant que gouverneur de la Réserve fédérale, Howard Wheeldon serait confronté comme l’a été Alan Greenspan aux attentats du 11 septembre 2001. Quelle réponse de la Fed lorsque le World Trade Center, c’est-à-dire le Centre du commerce mondial, s’est écroulé ? Il est évident que l’effondrement du WTC ne lui laisserait aucune alternative sinon d’injecter massivement des liquidités dans le système financier américain pour compenser le trou d’air provoqué par la disparition des tours jumelles. Donc les liquidités injectées serviraient à éviter une panique financière aux États-Unis. Un autre point tout aussi important, la double crise des valeurs technologiques en 2000 à Wall Street, et étendue aux autres Bourses mondiales, aurait imposé à Howard Wheeldon de baisser rapidement le taux d’intérêt directeur court de la Fed pour freiner la crise financière qui avait déjà impacté l’économie américaine. Si Wheeldon n’avait pas opéré une baisse urgente et accélérée du taux d’intérêt directeur de la Fed – Greenspan a procédé en la seule année de 2001 à onze baisses ramenant le taux d’intérêt de 6,5% à 1,75% – l’économie américaine aurait pâti. Donc Wheeldon, aidé du FOMC (Board of Governors), aurait certainement opéré, à quelque chose près, de la même façon. Le but visé en 2001 par la Fed était de réamorcer selon le jargon des économistes la pompe. D’autre part, il n’y avait pas de danger dans les injections massives de la Réserve fédérale. Il faut rappeler que les États-Unis sont le premier émetteur du monde de liquidités internationales, et le premier refuge financier du monde dans les IDE, évidemment quand l’«économie américaine fonctionne bien». Et c’est la raison pour laquelle l’ancien gouverneur de la Fed a parlé, en 1996, d’«exubérance financière», et depuis on a retenu ce terme greenspanien un peu mythique qui exprime un peu la Nature humaine. Et on pense bien à toute «exubérance financière qui déborde» appelle forcément des corrections. Une loi de la nature que cette «Nature humaine qui déborde» ? Puisque ce ne sont pas les marchés financiers mais ce que font les hommes des marchés. Un marché ou un système financier trop exubérant met en danger à terme la mécanique économique et financière internationale. D’ailleurs, «c’est cette exubérance qui a provoqué des salves de crises successives durant toute l’année 2002», ponctué avec des scandales à l’image d’Enron, une firme américaine, ainsi que la «porosité aux influences» des agences de notation mondiales du système américain. Ces crises en cascades devaient épurer le système américain et mondial devenu instable. En 2002 et 2003, la baisse du taux d’intérêt directeur ne s’est opérée qu’une fois par an. Respectivement le 6 novembre à - 0,50 point, le taux directeur est ramené à 1,25%, et le 25 juin 2003 à - 0,25 point, le taux est à 1%. A ce plancher, le taux directeur de la Fed est pratiquement nul ou négatif eu égard à l’inflation. Qu’aurait fait Wheeldon à la place de Greenspan entre 2001 et 2003, puisque l’essentiel des baisses du taux d’intérêt de la Fed a été opéré en 2001 ? On peut penser que les mesures prises auraient été similaires et que, jusqu’en 2003, le problème des «subprimes», c’est-à-dire l’octroi sans discernement de crédits hypothécaires par les banques américaines aux ménages américains, ne s’est pas encore posé. Donc le pire – la crise financière de 2008 – est encore à venir pour Wheeldon. 4. Qu’aurait fait Howard Wheeldon à la place d’Alan Greenspan face à une Amérique en guerre ? Le problème crucial qui va se poser à Wheeldon et changer la politique monétaire de la Fed, comme il s’est posé à Greenspan et au comité directeur des 12 gouverneurs des Banques centrales nationales américaines (FOMC) va réellement se poser au début de l’année 2003 quand l’administration lance ses opérations militaires contre l’Irak. L’Amérique est entrée réellement en guerre. Ce n’est plus comme l’Afghanistan, un pays déjà ravagé par l’ex-Union soviétique, et les pays qui ont soutenu les talibans afghans notamment l’Arabie saoudite et le Pakistan ont changé de camp et se sont rangés après les attentats du 11 septembre 2001 au côté de l’Amérique. L’Amérique elle-même qui a soutenu les talibans pour prendre le pouvoir en Afghanistan s’est retournée contre eux. Une histoire de l’humanité comme tant d’autres qui ont existé où les alliances se font et se défont au gré des conjonctures historiques des hommes. En 2003, la situation mondiale et la nouvelle stratégie des États-Unis dans son intention de reconfigurer le monde arabo-musulman – le projet du Grand Moyen-Orient faisait fureur dès 2002 dans les coulisses des chancelleries du monde – vont changer entièrement les donnes. La colère de l’Amérique contre le monde arabo-musulman semblait légitime. Et ce maillon devenu faible allait même emporter l’adhésion de l’Europe qui était au début réticente à l’attaque contre l’Irak. A la fin, après la rapide victoire américaine en Irak et l’occupation qui a suivi, elle s’est rangée aux côtés des États-Unis. Un espoir luisait pour l’Occident qu’il allait peut-être remporter la dernière bataille pour dominer le reste du monde, en mettant au pas les pays musulmans réfractaires à son hégémonie. «Domination ou néo-colonisation par l’Amérique du monde musulman ?» Faisons néanmoins une digression sur un point important de cette séquence historique. Tous les gouvernants arabo-musulmans avaient peur, pour la plupart avaient opté pour un début de démocratisation de leurs régimes politiques, même si ce n’était que de façade. Les États-Unis avaient trouvé comme par miracle le point faible de ces pays, et ce point faible, la «démocratisation», transformé en menace était un moyen idoine pour faire adhérer les masses musulmanes. Du moins l’administration Bush le croyait. Réponse : Les gouvernements arabo-musulmans se sont tournés massivement à l’époque vers la Chine. Comme si la Chine pouvait faire contrepoids à l’Amérique alors qu’elle-même était dépendante de cette Amérique devenue brusquement incompréhensible. L’Amérique, avec la disparition du contrepoids qu’était l’Union soviétique, et le triomphe qu’elle a eu au Moyen-Orient, apparaissait capable de changer non seulement le destin du monde arabe mais du monde. Une époque d’euphorie pour l’Occident et de danger pour les pays du reste du monde, en particulier musulmans. Fermons la digression. Si on rappelle la première partie de cette analyse (voir Note), l’objet de ce développement est de comprendre la survenue du contrechoc pétrolier aujourd’hui. On a montré précédemment le rôle du pétrole moyen-oriental, et donc du cartel pétrolier l’OPEP dans le système financier et monétaire mondial. «Les pays d’OPEP constituent via les pays monarchiques arabes du Golfe la pierre angulaire du système financier et monétaire américain». Un tel postulat induit forcément que «la Réserve fédérale américaine a partie liée à toute la stratégie planétaire des États-Unis». Toute la question est là. «Qu’aurait fait Howard Wheeldon à la place d’Alan Greenspan dans une situation qui rappelle un peu 1939 ?» L’Europe était sur le point d’entrer en guerre et provoquer le Deuxième Conflit mondial. Alors que l’Amérique était lointaine. Or, cette fois-ci, l’Europe est en partie en retrait, et l’Amérique est réellement en guerre. A la croisée des chemins, comme le fut avant l’Europe. * Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective. www.sens-du-monde.com Note : Cette analyse est la deuxième partie du développement qui a déjà paru «Comment la Banque Centrale Américaine (Fed) a provoqué un Contrechoc Pétrolier ? Vers un Réajustement Monétaire Mondial ?» (1ère Partie), www.sens-du-monde.com 1. «Finance servante ou finance trompeuse?», par Paul H. Dembinski Ed. Desclée de Brouwer-Parole et silence, 2008 2. «Misère, Régression, Guerres et Progrès de l’Humanité. Mode de Penser Medjdoubien sur la Dynamique du Monde» www.sens-du-monde.com et www.agoravox.fr |