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En 1992, à la fin du match MCA-USMH, les journalistes se trouvant du côté des vestiaires croyaient que Hansal avait cédé à un mouvement d'humeur lorsqu'il annonça sa retraite. A ceux qui voulaient en savoir plus, il déclara: «C'est terminé, je veux sortir par la grande porte, à l'instar des grands joueurs que j'ai l'honneur d'arbitrer. Place aux jeunes !». Ainsi prenait fin l'une des carrières d'arbitre parmi les plus accomplies, avec 26 ans dans ce corps dont 14 comme international, ce qui est absolument remarquable. Hansal Mohamed peut s'estimer fier de son parcours mais tient avant tout «à rendre hommage à mes encadreurs Benzellat, Hadj Ghalem, Belgharbi Abed, Aggag, Hadj Meftah, Khelifi, Benghezal et Mohamdi que j'associe à ma réussite. C'est grâce à leurs orientations que j'ai émergé». En tout cas, ses véritables maîtres, le regretté Benzellat Kouider et Hadj Ghalem Lahouari, avaient vu juste en prodiguant leurs conseils à ce grand garçon, timide à ses débuts. Il faut dire que, par rapport aux générations précédentes, Hansal a intégré l'arbitrage très jeune, à l'initiative de Belgharbi Abed qui lui a proposé de venir assister aux cours d'arbitrage à la LOFA. Au bout de quelque temps, il est désigné pour le match «El Joumhouria»-Misserghin qui a eu lieu à Bou-Tlélis. Sur un terrain non clôturé, le jeune Hansal finira par convaincre les deux observateurs qui s'étaient déplacés, en l'occurrence Hadj Ghalem et Aggag. Pour notre part, nous l'avions connu comme jeune footballeur à l'ENAVA et nous étions curieux de le voir avec le sifflet. C'était à l'occasion d'un match barrage décisif entre les équipes de la SNMC et Coca Cola, pour le titre de champion, au stade du Rail. Dès les premiers coups de sifflet, notre opinion était faite: ce garçon avait tout pour être un grand arbitre. Notre avis l'a comblé d'aise. Par la suite, la CRA lui a confié les rencontres les plus chaudes. Il se souvient que, pour son examen de première série, il a dirigé le choc CO Sénia-Sonelgaz remporté par les «gaziers» où l'on retrouvait les Hanifi, Khelil, Ouiouer, Raïs et Beloufa. Son examinateur Nadji Hadj Yahia fut subjugué par sa prestation. L'examen d'interligue arrive. C'était déjà décisif pour sa carrière et il hérite du débat MCS-WAT. Aussi, c'est avec une certaine appréhension qu'il s'adressa à Benzellat, sollicitant des conseils de la part du maître. Ce dernier se montra laconique: «Je te demande de faire un bon match !». Le lendemain, l'ancien arbitre international Chekaïmi, qui était l'examinateur, et à l'appui ajoutera la mention suivante: «Prenez grand soin de cet arbitre». Ce n'est que par la suite qu'on lui a communiqué la note. Dès la semaine suivante on le désigna pour les matches de l'élite. Un tel match ne s'oublie pas, c'était ESS-NAHD au stade Mohamed Guessab où Fergani et Cheniti reçurent des avertissements. Et c'est tout naturellement que son nom fut coché sur la liste des arbitres internationaux aux côtés de ses aînés Kaïd, Aouissi, Benghezal et Ghotari. Avec Lacarne, Bendjahène, Bounaga, Sandid et Hansal, l'Ouest avait confirmé les prévisions du spécialiste Khelifi. Hansal n'avait que 29 ans. C'était parti pour un parcours formidable à tous points de vue, avec une impressionnante liste de compétitions comme le Mondial 1990 en Italie, les coupes du monde junior au Japon 1979 et au Chili en 1987, les coupes d'Afrique des nations, les Jeux méditerranéens. les coupes d'Afrique des clubs, les coupes arabes et de nombreuses finales. Omra En 1988, au terme de la Coupe asiatique des nations et à laquelle il avait participé avec de grands noms comme Vautrot (France) et Jouini (Tunisie), Hansal en a profité pour effectuer une Omra à La Mecque. Vautrot Devenu ami avec Vautrot, Hansal a été aux petits soins avec ce grand arbitre qui a donné une conférence à la salle des actes de la mairie d'Oran. La soirée s'est terminée très tard dans un restaurant chic de la ville, à la grande satisfaction du Français. Archives Mohamed Hansal, en homme ordonné, a classé précieusement ses archives, tant les articles de presse que les photos. Il a reçu le «parchemin» spécial remis par la FIFA aux anciens arbitres internationaux et il ne reste plus qu'à l'encadrer et l'accrocher au mur. Une reconnaissance légitime A 62 ans, Hansal bénéficie du recul nécessaire pour émettre des avis pertinents à propos d'une fonction qu'il connaît fort bien. «L'arbitrage algérien est en quête de repères, et le referee n'a guère la tâche aisée. C'est le bouc émissaire idéal qui, souvent, fait face à la violence. Je trouve que l'arbitrage est à l'image de notre football, c'est-à-dire qu'il se recherche». Poussant plus loin son analyse, il estime que «les arbitres d'aujourd'hui (pas tous heureusement) manquent d'autorité et de sens de la communication.» Il a beaucoup voyagé et beaucoup observé. Ne croyez pas que ce fut facile d'arriver au sommet, car il a beaucoup travaillé et potassé les règlements. Physiquement, il s'est imposé un programme d'entraînement draconien, à base de longues courses et d'exercices d'assouplissement. Il n'oubliera pas de sitôt l'injustice dont il a été victime en 1986 où il devait arbitrer au Japon pour le compte de la Coupe du monde universitaire, ce qui l'a poussé à déposer sa démission, non prise en compte par la FIFA. Toutefois, Hansal fut «out» du Mondial de cette année, un coup dur pour lui. Quels ont été ses secrets ? «Il n'y a aucun secret. Pour réussir, il faut d'abord aimer ce que l'on fait. Moi, j'ai adoré l'arbitrage faisant passer ma carrière professionnelle au second plan. Aujourd'hui, ma retraite demeure ma seule ressource. Mais je ne me plains pas, car c'est un choix que j'ai fait et, en retour, j'ai beaucoup voyagé et connu des hommes de grande valeur. Je crois que là où j'ai sifflé, on m'a apprécié. J'ai toujours tenté de passer au second plan dans mes matches. Les anciens ont toujours soutenu que lorsqu'on ne remarque pas l'arbitre c'est qu'il a été bon. De tout coeur, je souhaite que l'arbitrage algérien soit représenté en Afrique du Sud. J'espère que Benouza et Haïmoudi seront de la fête», dira notre interlocuteur. Sa popularité demeure intacte. Les preuves ne manquent pas. Par exemple, lorsqu'il se déplace à l'Est, l'actuel arbitre international Khelifi ne manque jamais de le rencontrer, car il est son idole. L'association «La Radieuse» l'a sollicité pour donner des cours à ses jeunes arbitres. A l'étranger, il a toujours fait l'unanimité, les coupures de presse faisant foi. Un jour après avoir dirigé l'explosif derby de Casablanca entre le WAC et le Raja, les responsables marocains l'ont sollicité pour arbitrer un match Maroc-Sénégal. Ce qui arriva après avoir obtenu le feu vert de la FAF. |