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L'intégration à l'économie mondiale, qui est en train de s'imposer à tous les Etats, exige au préalable la maîtrise des techniques de communication. Développement de l'intégration mondiale Cette maîtrise va engendrer un rapprochement, ou plutôt une connexion plus proche des citoyens de ce pays avec le reste du monde. Le monde n'est plus aussi grand, et l'isolation qui a caractérisé la plupart des pays du tiers-monde, est en train de cesser, grâce à l'apport des nouvelles technologies de communication. Ce qui fait que les citoyens des pays du tiers-monde, ont maintenant la possibilité de communiquer directement avec d'autres citoyens, dans d'autres pays développés. Cette facilité de communication aboutira à une densité des relations commerciales beaucoup plus forte, que celle qui a existé avant la révolution des technologies de communication. Les avantages comparatifs des PVD seront mieux exploités. Ce sera alors, probablement beaucoup plus facile, pour les PVD d'exporter leurs produits ou leur savoir-faire, dans des domaines bien précis. Néanmoins, ceci peut avoir lieu si et seulement si, les conditions macro-économiques existent. Par exemple c'est très difficile d'envisager un approfondissement des relations commerciales à travers Internet, si l'environnement monétaire ne le permet pas. En effet, si c'est impossible pour le citoyen d'un pays donné d'acheter en ligne grâce à Internet en payant à travers le système bancaire existant, il est illusoire d'envisager de vendre ses produits de la même manière, parce que l'environnement ne le permet pas. En effet, les entreprises domiciliées dans ces pays et qui ont des activités à l'étranger, par exemple qui font des services dans la confection de logiciels appelés Outsourcing (sous-traitance informatique) et développement de soft de toute sorte1 ne sont pas en mesure de récupérer leur argent dans beaucoup de cas. Cette situation est le résultat d'une certaine inadéquation des procédures bancaires, mais aussi et surtout parce qu'il existe un problème de convertibilité. Le développement du commerce électronique L'enjeu des prochaines années c'est probablement Internet qui va donner aux pays émergents, plus de chances de se mesurer aux pays développés en utilisant leur avantage comparatif qui réside essentiellement dans une main d'œuvre bon marché, et d'augmenter substantiellement leurs exportations. Plusieurs pays émergents (tel que l'inde et la Roumanie) sont en train de réaliser des performances appréciables dans ce domaine, où les possibilités sont immenses et augmentent sans cesse d'année en année à des taux impressionnants. Par exemple en Roumanie, l'Outsourcing (sous-traitance informatique) et le développement de logiciels, a réalisé en 2004 une année exceptionnelle avec une hausse du chiffre d'affaire des sites de vente en ligne de 70%. La fulgurante progression de l'e-business en général et de l'e-commerce en particulier est bien supérieure aux prévisions les plus optimistes2 . Le commerce sur Internet français, a enregistré lors du troisième trimestre un chiffre d'affaire de 644 millions d'euros (en hausse de près de 70%3 ). Selon l'institut Médiamétrie, le nombre d'acheteurs en ligne en France a atteint 10,2 millions au 3e trimestre, avec une augmentation de 31%, nettement plus forte que la croissance du nombre d'internautes ( 12%). Fin septembre, 46% des internautes français avaient déjà réalisé un achat, contre 40% l'année dernière. Le succès du haut débit, près de 5 millions d'abonnés, est probablement la «clé de l'achat»4 . Internet s'est démocratisé et toutes les tranches d'âge achètent désormais sur la toile. En Algérie aussi les NTIC (Nouvelles technologies de l'information et de la communication) ont réalisés des progrès surprenants et le nombre d'abonnés ADSL a augmenté substantiellement. Au mois d'avril 2005, le PDG d'EEPAD, un fournisseur Internet, déclarait qu'il disposait de 112 700 abonnés ADSL dans 33 wilayas, 1 734 cybercafés connectés et 52 000 abonnés Internet classique. Ce provider projetait d'installer prochainement une deuxième plate-forme ADSL de 100 000 abonnés. Le volume des investissements dans les télécommunications a atteint, ajoutera-t-il, 250 milliards de dinars durant la période 2000-2005. Algérie Télécom, qui table sur un chiffre d'affaires de 2 milliards de dollars pour l'année en cours, ambitionne un parc ADSL de 3 millions abonnés et 3 millions internautes d'ici à 2009 5 . Ces chiffres paraissent dérisoires par rapport à d'autres pays émergents, mais ils montrent qu'il y a eu une grande progression durant ces dernières années. La concurrence entre le privé et les entreprises publiques qui est en train de s'installer dans ces domaines d'Internet et la téléphonie mobile est une donnée nouvelle dans le paysage économique et aboutira probablement à dynamiser ces secteurs. Le monde est en train de s'ouvrir chaque jour aux entreprises Algériennes qui pourront alors, se battre pour conquérir des marchés à l'étranger. Il faut donc continuer sur cette voie et permettre des achats et des ventes en ligne grâce à un Dinar qui reflète la réalité et qui ne s'oppose plus aux lois du marché. La convertibilité du dinar devient donc un pré requis pour pouvoir bénéficier de développement des technologies commerciales du net. Le paiement par carte de crédit, déjà largement utilisé à l'étranger, doit se généraliser également en Algérie. Le e-business et e-commerce (commerce électronique) qui en train de prendre des proportions qui grandissent d'année en année et qui devient une part très importante dans le commerce mondial ne pourra pas alors, se développer si le dinar n'est pas convertible. Cette proximité avec les pays développés va encore s'accentuer et les commandes en ligne vont encore augmenter. Ceci va permettre une meilleure diffusion des techniques et à moindre frais directement soit entre particuliers soit entre entreprises. Ce sera comme si les différents agents économiques travaillent dans la même zone et dans presque les mêmes conditions. La concurrence pourra alors, avoir réellement lieu. Dans les pays développés les barrières d'entrée baissent avec la généralisation d'Internet dans le commerce. Par exemple dans le domaine de vente des livres, les petites maisons d'édition qui autrefois avaient du mal à vendre leurs produits sont maintenant en train de récupérer leurs parts de marché sur le marché en ligne du livre ancien. Internet profite avant tout aux petites librairies et aux librairies traditionnelles comme il pourra profiter aux petits PVD Actuellement, le tiers des ventes de livres se fait par Internet et un tiers des ventes par Internet s'exporte à l'étranger. Cette tendance va encore s'accentuer. On voit donc à travers ces exemples que Internet peut offrir des possibilités de développement à conditions que les conditions existent et que les blocages ne persistent pas. Faut-il dévaluer ou réévaluer pour favoriser les NT? Les NT ont besoin d'un dinar convertible afin de favoriser le commerce électronique. Cependant un dinar convertible signifie que le taux officiel et le taux du marché sont égaux. Les données présentées vers la fin 2008, montrent que le Dinar est toujours surévalué par rapport au marché. Les conditions sont maintenant réunies pour dévaluer. Quoique l'objectif n'est pas la dévaluation, comme ce fut le cas dans les années quatre vingt dix, mais d'éliminer la différence entre le taux parallèle et le taux officiel. Le taux officiel ou taux administré doit obéir au marché et non l'inverse. C'est le marché et ses tendances qui devront être le point de repère, pour déterminer la politique et non l'inverse. Il faut trouver le prix juste, et pour cela il faut suivre le marché et non le combattre. Par conséquent, si le prix du dinar au marché libre (la où il n'y a aucune contrainte a obtenir les devises et aucun dossier à présenter) est différent de l'officiel, il faut au moins s'aligner avec lui. Dans le cas d'un alignement de l'officiel et du parallèle, la demande pour la spéculation auprès des banques officielles va cesser et le problème de la convertibilité va disparaître. Nous essayerons d'argumenter ce point en invoquant les arguments suivants : L'Algérie est maintenant dans une bonne position, pour prendre des décisions stratégiques structurelles. L'environnement externe est favorable à une reprise. La position financière forte du pays, représente un ensemble de facteurs, qui devraient être pleinement utilisés. Le dinar est dans une position psychologiquement bonne, puisque les réserves de change ont atteint des records. L'inflation est maîtrisée. La dette extérieure est à un niveau historiquement bas. La stabilité politique est bonne. L'économie créatrice de richesses hors hydrocarbures seule est dans une situation peu reluisante, malgré des taux réels de croissances record du PNB. Cependant, les investissements publics sont en train de donner un second souffle aux industries de biens non échangeables 6 tout en augmentant les importations. Un alignement couplé d'une convertibilité totale ne va pas engendrer un choc dans l'économie et le dinar sera au contraire plus demandé. En effet, pour l'instant, le dinar est convertible uniquement pour les opérations réglementées. Cependant, selon une étude récente du FMI, concernant les pays du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord, « un assouplissement du régime de change aiderait les pays à faire face aux chocs extérieurs, réduirait le risque de crise bancaire et contribuerait à la stabilité financière ». (Jbili, 20037 ) Même le FMI8 s'est prononcé récemment sur la nécessité d'une convertibilité du Dinar, donc d'un alignement avec le taux de change parallèle. Libéraliser et assouplir le régime des changes, devraient être des objectifs à atteindre, en suivant une démarche prudente et claire, car une convertibilité totale et immédiate au taux de change officiel et actuel des banques serait un suicide pour le DA. Il faut donc d'abord s'aligner sur le taux parallèle, et ensuite graduellement réduire les barrières administratives pour la convertibilité. Ceci va contribuer à éliminer le différentiel entre le taux parallèle et le taux officiel. Une économie dont la monnaie est convertible et où il n'existe pas de marché parallèle, est susceptible de mieux réussir son décollage économique. La crainte de voir les citoyens se ruer sur les banques pour acquérir les devises n'est pas fondée car, si cela était, le taux de change sur le marché parallèle (où il existe une libre convertibilité grâce aux comptes devises pour individus qui permettent des transferts en vue de leur exportation de manière légale) aurait été bien plus élevé. Au contraire cette mesure va créer un choc psychologique favorable au dinar, et la demande pour les devises pourrait même s'inverser. Dans ce cas le taux de change va probablement baisser. Notes : 1. En effet, Le marché que l'on appelle couramment «IT» est en plein développement. Il s'agit de tout ce qui tourne autour de la réalisation de logiciels destinés d'une manière générale à assurer une meilleure gestion des entreprises, à la création de sites Internet, mais aussi des services informatiques liés au développement d'application spécifiques aux besoins de la clientèle Le marché mondial de l'outsourcing est estimé à 400 milliards de dollars (en l'an 2000 il a augmenté de 29%). Par exemple, aux USA, un dollar sur dix est dépensé pour sous-traiter quelque part à l'étranger. Les pays qui ont le plus dépensé dans la sous-traitance IT sont les USA, l'Union Européenne, l'Australie et la Nouvelle Zélande. 2. C'est ce qu'a annoncé l'association pour le commerce et les services en ligne (ACSEL). Cette association regroupe plus de 200 membres, dont Yahoo! France, e-Bay France, LaPoste, Boursorama, France Telecom, Kelkoo et Voyages-SNCF. Ils réalisent 50 à 60% de l' «e-commerce» français. 3. idem. 4. ACSEL opt. cit. 5. El Watan Edition du 6 septembre 2005. 6. Biens dits non «échangeables» ou non exportables qui relèvent d'activités telles que le bâtiment, le commerce, les prestations de services, etc. 7. Jbili Abdelali et Vitali Kramarenko « Taux fixe ou flottant pour les monnaies du MOAN (Moyen Orient et Afrique du Nord) ?Tandis qu'ils libéralisent leur économie,les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord doivent peut-être repenser leur régime de change » in Finances & Développement Mars 2003. 8. Le FMI préconise de mettre en oeuvre «sans délai», la réforme du système bancaire et d'assurer la liberté de convertibilité courante du dinar. |