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«Tant qu'il y aura des Blancs, il y aura des Nègres et tant qu'il y aura des Nègres, la Négritude est indispensable». Aimé Césaire Assurément, le colonialisme est une profonde injure et une infamie sans limites envers la dignité de la personne humaine et de l'humanité tout entière. Et partant, ceux qui, aujourd'hui même à coups de gueule larvés et d'abjecte phraséologie, lui trouveraient quelques «bienfaits» en se payant le culot de s'en réclamer aussi ouvertement témoignent d'eux-mêmes, par de telles prises de position aussi problématiques qu'invraisemblables, qu'ils porteraient en fait cet affreux et horrible handicap moral au fin fond de ce qui leur tient de conscience. De la sorte, ceux qui défendirent ou défendent encore un tel choix ne font rien moins que confesser et afficher de fait un déni d'humanité et, cela va de soi, de tout sens d'humanisme. Pour nous tous, qui avons subi les affres sous ce redoutable et inique système et marqués à jamais des terribles séquelles de ce vampirisme pluridimensionnel (civilisationnel, culturel, économique, spirituel...), le colonialisme équivaut d'abord à l'oppression, l'expropriation, l'humiliation et l'injustice débridées. Fait pour le moins surprenant, il existe donc encore des esprits malades et dépravés, qui, portés par un lobby connu pour s'accaparer tous les rouages de la société française, se risquent aujourd'hui à jouer avec les mots et les symboles comme de vulgaires garnements, inaptes à s'adapter à la saine retenue et la sage réserve que requièrent normalement une éducation racée et raffinée. Toute honte bue, ces pâles et quelconques spécimens d'une classe politique française, démontée et profondément aigrie, se hasardent à s'engager dans des exercices rhétoriques désabusés et odieusement ringards. Alors question : quelle différence y aurait-t-il au bout du compte entre les généraux de la soldatesque coloniale française et leurs homologues du temps honni du nazisme ? Dans les années 60, au terme de près de deux siècles d'une domination sauvage et abominablement destructrice, le vieux continent africain retrouvait enfin la lumière du jour et s'apprêtait à tourner la page d'une longue, sinistre et douloureuse nuit coloniale. Et l'Afrique s'éveillait enfin, langoureuse et majestueuse, aux effluves salvatrices, revigorantes et stimulantes de la liberté. Mais ne voilà-t-il pas qu'aujourd'hui, des voix creuses, comme provenant d'outre-tombe, véhiculées par d'imberbes et freluquets destinataires de portefeuilles ministériels soldés pour toutes autres raisons (si ce n'est celles relevant de considérations de lignage et compagnonnage ethnicistes/communautaristes) que celles de la compétence, l'intégrité ou la conscience morales, se risquent à tenir des propos intentionnellement malencontreux et vindicativement biaisés ? Alors que le séisme colonial n'a pas fini de produire ses effets en chaîne et secréter, en continu et même a posteriori, ses résidus et infects poisons, ses dramatiques et plurielles séquelles, il s'en trouve donc encore aujourd'hui des «illuminés», des attardés d'époque, qui avec un sacré, impudent et innommable culot, osent parler d'une prétendue «uvre positive de la colonisation», d'un «apport de la colonisation à la civilisation» ou même (le ridicule ne tue malheureusement pas) de «splendeurs coloniales». Et ce, au moment même où là-bas, soixante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les mémoires restent vives comme des cendres brûlantes, se lamentant encore des méfaits et ignominies de l'occupation nazie; tandis qu'ici, quarante après à peine, on nous reproche déjà de ne pas tourner la page et donner trop d'importance à des faits qui ont, comme chacun le sait, terriblement ensanglanté, meurtri, dévasté non seulement nos corps et nos terres mais surtout notre mémoire. D'autant que, jusqu'à l'heure actuelle, les fouilles continuent de mettre à jour des ossements dans des fosses communes, attestant de la barbarie coloniale dans toute son horreur, sa vilénie et sa sinistre laideur. Ainsi donc, l'Occident n'en a décidément pas fini avec sa prétention farfelue et déséquilibrée de grandiloquence, de race supérieure, voire celle faisant de lui la quintessence du modèle universel/universaliste. Irrémédiablement engoncé jusqu'au cou dans d'aberrantes conceptions, il n'arrête pas d'inventer en série des qualificatifs scabreux comme hier il «qualifiait de rebelles ou de hors-la-loi tous ceux qui contestaient l'ordre colonial». Tout comme il n'en a pas fini de se goinfrer de supercheries, subterfuges et autres bluffs superfétatoires. Combien d'anciennes colonies ont donc fait les frais des mêmes fanfaronnades scabreuses, gesticulations enfiévrées et délires d'»idéologues-missionnaires» qui, en se prenant à ce jeu taré, s'étaient cru réellement investis d'une mission rédemptrice? Fait bien plus grave encore, « L'Occident n'en finit donc pas de supposer sa prétendue supériorité et celle de ses valeurs et sa pensée ». Dans le même temps, les autres cultures sont inexorablement déclassées, ravalées et confinées au rang de «barbares», «inférieures», «laissées-pour-compte»... L'Occident aime donc attribuer aux autres toutes les tares imaginables en se gardant de dévoiler dans le même temps les siennes propres, pourtant facilement identifiables et aisément repérables malgré tout les soins mis par lui à les dissimuler, camoufler ou rendre moins palpables. Opulence et train de vie aidants, ce même Occident à un mal fou à contenir sa vanité débridée et s'expose, de ce fait, à d'absurdes contorsions et insensées fanfaronnades. La barbarie coloniale et ses iniques méfaits est donc curieusement tue et passée sous silence par un honteux et pervers subterfuge la transformant sine die, comme dans un véritable tour de passe-passe, en oeuvre de bienfaisance pour «civiliser» et «humaniser» (sic !) les innommables et indéracinables «barbares» (et autres «primitifs») que nos sociétés d'origine étaient censées être à travers les fallacieuses, grotesques et stupides «descriptions» fabriquées de toutes pièces par l'homme «blanc-blème», pour reprendre une formule sartrienne fort à propos et d'une pertinence inouïe. Et de victimes malmenées et ratatinées, nos sociétés se trouvent vilipendées sans ménagements, accusées de tous les torts et travers imaginables. La décolonisation n'a donc pas suffi à enrayer, éradiquer, faire disparaître et taire à jamais ces ténébreuses et fallacieuses idées qui gangrènent, polluent et minent une société occidentale, empâtée dans sa funeste suffisance et son invraisemblable impertinence. Et qui, suprême injure, continue de se revendiquer comme la seule pourvue d'un trait potentiel à l'exclusion de toutes les autres sociétés. Décidément, comme le rappelait si bien le général Giap : «les colonialistes sont de mauvais élèves» en ce sens, qu'ils ne retiennent aucune leçon et s'entêtent, mordicus, à montrer et étaler leurs traits ineffablement distinctifs de crétins et cancres avérés. Ainsi donc, il n'est pas facile loin de là de bousculer les idéologies établies, profondément enracinées et ancrées, en Occident. Trouveraient-ils par hasard aussi, pendant qu'ils y sont, «un apport positif» ou «une oeuvre positive» à l'occupation allemande et son ersatz ou succédané, le nazisme ? Pourtant, à ce que l'on sache, le nazisme n'a sévi ni aussi longtemps ni aussi profondément, comparativement à la domination coloniale qui s'est allongée au-delà d'un siècle et demi, sinon plus (quatre siècles environ comme en Amérique Latine), pour certains pays colonisés. En faisant irruption/intrusion dans nos espaces de vie légitimes et en venant s'immiscer - indûment et impudemment - dans nos mondes familiers pour y semer tout à la fois les germes du désordre, du trouble, de la force dévastatrice et du chaos programmé, et en s'en retirant finalement vaincu, défait et honteusement humilié, le colonialisme - cette bête malfaisante et immonde - a tout de même eu le temps de laisser dans nos paysages son (noir et lugubre) point de croix, ses mortelles et monstrueuses bombes à retardement. Car, comme le notait fort justement l'inoubliable F. Fanon, ce digne fils de l'Afrique, « ce n'est pas le sol qui est occupé, ce ne sont pas les ports ni les aérodromes. Le colonialisme français s'est installé au centre même de l'individu algérien et y a entrepris un travail soutenu de ratissage, d'expulsion, de soi-même, de mutilation rationnellement poursuivie ». Il soulignera encore avec force que « le colonialisme n'est pas une machine à penser, n'est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l'état de nature et ne peut s'incliner que devant une plus grande violence ». Que l'on se rappelle le contexte historique précis qui a donné naissance à ce projet des plus maléfiques : « La conférence de Berlin de 1881 a marqué quant à elle, le début de partage, au sens plein du terme, de l'Afrique et de son pillage. Des pays, des tribus et des familles ont été divisés par des frontières tracées au pinceau par des mains forcément intéressées. Jusqu'à présent, l'Afrique en paie le prix ». Au jour le jour, et jour après jour ! Ainsi en a voulu le monde occidental en se partageant - entre pairs et comparses - l'immense gâteau personnalisé par les pays «colonisables», désignés pour assouvir l'appétit grandissant et sans bornes des grandes puissances. Tous les vils et bas procédés y furent, machiavéliquement et surtout méthodiquement, expérimentés : « Emprisonnement, déportation, déplacements de populations, spoliation et paupérisation sont les traits dominants de la colonisation. Et pas les seuls, puisque son objectif majeur était le pillage des ressources naturelles des pays colonisés ». Et aujourd'hui, abusivement plein de son obséquiosité révoltante et repu, l'Occident entend également étiqueter à sa guise des hommes dont le seul tort est de vouloir être libres. La décolonisation n'a donc pas suffi à enrayer et éradiquer ces idées fallacieuses et pustuleuses qui gangrènent la société occidentale puisqu'elle qu'elle continue de se revendiquer comme la seule pourvue d'un trait potentiel et providentiel. Le colonialisme félon, insipide-toxique ne déroge donc pas à sa nature vulgaire, bestiale, et se targue même d'avoir fait oeuvre utile, majeure, de «bienfaisance» (sic !), sur le dos de ses victimes, comptabilisées jusqu'à ce jour par millions. Les pro-colonialistes, à l'image de ceux qui ont poussé à l'adoption d'une loi «positivant» la colonisation, ne se doutent sûrement pas qu'ils livrent enfin au grand jour leur indétrônable petitesse et leur dérisoire seconde nature. Et revoilà donc les vieilles rengaines entonnées par de non moins vieux ringards se ressassant de souvenirs étriqués, façon baluchon. Pour un peu, ces bouches typiquement torsadées et violacées, à force d'être en permanence pincées en coin/biais, parleraient de «l'âge d'or de la colonisation». Peut-être même espéraient-ils, en jouant encore à la fine bouche, glaner un quelconque avantage moral en glorifiant une entreprise fondamentalement mesquine et scélérate parce qu'incontestablement et irrémédiablement déshumanisante ? Peut-être même escomptaient-ils, secrètement, voir conserver d'une telle sortie quelques possibles dividendes pour la postérité ? En réalité, ils ne font que prendre le relais d'autres factotums qui, se prenant pour des illuminés, sillonnèrent en long et en large nos continents en s'y adonnant à d'abjectes fanfaronnades pseudo-scientifiques. Accueillis le plus souvent, dans certaines contrées, en toute bonne foi par des populations autochtones parce que croyant vraiment avoir affaire à de simples voyageurs de passage, ils n'eurent cure que de manger et dévorer à pleines dents la main tendue au titre de l'hospitalité légendaire due à l'étranger. son content d'avoir été éjecté avec un formidable coup de pied dans le postérieur comme un authentique malfrat et un intrus plus qu'indésirable, le colon/geôlier d'hier entend donc vouloir nous maintenir encore sous une dépendance et une influence empoisonnées. Décidément, il est des imaginaires têtus, indéfiniment terre à terre et gluants comme ceux des contextes boursouflés et maladivement enfiévrés qui les ont façonnés et leur ont donné naissance. Pour toutes ces raisons, la colonisation ne peut être qu'immorale, indécente et diabolique car elle est d'abord un abominable et odieux déni à la dignité humaine ! Car qui dit colonialisme, dit nécessairement et immanquablement : travail destructeur, expropriation, spoliation, usurpation, esclavage, exploitation et même surexploitation. Sans oublier d'autres travers y accolés : désordre économique, social et culturel ; terre brûlée, oppression et répressions atroces, paupérisation, injustice, arbitraire, avilissement, méchanceté gratuite, exactions sans nom et sans fin, travaux forcés, couvre-feu discriminatoire, rafles et séquestrations inopinées, enrôlement forcé, réquisitions tournantes, délit de faciès, pillage organisé et sans vergogne de nos ressources, confiscation de nos terres ancestrales, regroupements forcés, exodes massifs, déportations, déni des droits les plus élémentaires, crimes contre l'humanité... La torture dans toute son abomination et son horreur, les exécutions de masse, les viols à n'en pas finir, les brimades en chaîne, voici/voilà le colonialisme en chair et en os que des détraqués, récompensés aujourd'hui dans l'hexagone par la députation ou même un portefeuille ministériel, s'ingénient à vouloir encenser et faire passer - mordicus -, sur nos corps et nos mémoires encore terriblement meurtries pour une «oeuvre utile». Il faut être sacrément niais ou torve pour croire que l'influence coloniale s'est cantonnée au seul espace physique (reliefs et corps), elle a aussi profondément pénétré et irrémédiablement conditionné - en négatif - l'espace mental des sociétés colonisées, qu'elle n'a cessé de violer et violenter sans répit. Le colonialisme prend forme dans le terreau sulfureux de l'arrogance, de la suffisance notoire, de l'aberrante absurdité, du dédain et du mépris ouverts. Mais que de tels réactifs soient toujours à l'oeuvre et prégnants chez plus d'un dans la rive d'en face, c'est cela qui défie l'entendement et doit nous inciter à prendre, à notre tour, l'Homme Blanc comme objet d'étude ! Car cet «Homme Blanc», qui trop souvent n'a - semble-t-il - de «blanc» que la peau, mérite d'être examiné sous toutes les coutures comme il l'a fait lui-même pour les «nègres», les indiens «Peaux rouges» et autres «peaux basanées»... Visiblement donc, le «deuil de l'empire» comme aiment à le décrire certaines plumes bosselées d'outre-Méditerranée, n'est pas encore totalement consommé puisque une partie de la France aime encore s'empiffrer des relents de son passé colonial et esclavagiste. Avec en prime, le même regard dévoyé, hautain, bigleux et dédaigneux à satiété. Comme le relève imparablement et avec justesse Me J. Vergès, « Le colonialisme a commencé par chercher à supprimer physiquement les Arabes par un génocide à l'image des Tasmaniens, une race totalement décimée par les Anglais entre 1820 et 1872. La dernière représentante de cette ethnie a été empaillée comme un animal et placée dans un musée. Les colonialistes ont entrepris de supprimer les Algériens par la dépersonnalisation et la déculturation, de les formater à leur image comme on dirait aujourd'hui ». Il réaffirmera encore : « L'essence du colonialisme et du fascisme est intimement liée à cette idée, toujours en vogue, de la supériorité de l'homme blanc, le civilisateur». De son côté, l'écrivaine Assia Djebbar dira de vive-voix, et avec la teneur du verbe seyant en l'espèce, lors de son discours au titre de récipiendaire à l'Académie française : « Le colonialisme vécu au jour le jour par nos ancêtres, sur quatre générations au moins, a été une immense plaie. Ce colonialisme fut vécu sur ma terre natale en lourd passif, de vies humaines écrasées, de sacrifices privés et publics innombrables et douloureux ». Elle rappellera également que le grand Aimé Césaire, dans son discours sur le colonialisme, avait déjà souligné « comment les guerres en Afrique et en Asie ont «décivilisé» et «ensauvagé» l'Europe ». Et relèvera, enfin, que « L'AFN du temps de l'Empire français, comme le reste de l'Afrique, a subi un siècle et demi durant, dépossession de ses richesses naturelles, destruction de ses assises sociales et, pour l'Algérie, exclusion de l'enseignement de ses deux langues identitaires, le berbère séculaire et l'arabe». Ainsi, le colonialisme s'est toujours accompagné de « La misère coloniale, la paupérisation des individus et la confiscation de leur identité» violences meurtrières et tragiques». Il ne fait donc aucun doute que « La présence française est plus comptable de ces exactions que des acquis engendrés par la formation d'élites algériennes durant 132 ans de présence coloniale avant toute chose. Les Algériens avaient les capacités intellectuelles, en 1830, d'accéder à la langue française comme ils le pouvaient pour les langues chinoise ou anglaise : fallait-il la leur imposer comme une violence fatalement subie ? Il y eut présence, mais en forme de viol des consciences collectives : les Algériens avaient pu exister pendant des millénaires sans devoir battre le rappel de la France et la langue française. Pour les Algériens, mis entre parenthèses pendant 132 ans, il ne s'agit pas d'une décolonisation consentie, mais d'une indépendance reconquise les armes à la main ». Cette libération menée de haute lutte, dans la sueur et le sang, n'a cependant pas encore éradiqué complètement « ces préjugés encore solidement ancrés selon lesquels les Algériens auraient été incapables de tracer des routes et de construire des écoles et des hôpitaux. Si la France l'a fait, c'est pour le bénéfice exclusif des colons qui étaient installés en Algérie. Les Algériens, eux, avaient été relégués à la condition d'indigènes dans leur propre pays. Qui pourrait trouver un caractère positif à ce déni ? ». Comme durant les siècles précédents, le «Blanc-l'Européen», ne quitte son continent qu'avec un seul, unique et invariable objectif : la conquête : « il sortait de chez lui pour se reconnaître d'autres territoires, obtenir des esclaves, faire du commerce (illégal) et évangéliser ». Il ne sortait de chez lui que pour se rendre maître d'autres territoires, obtenir des esclaves. Ses expéditions se transformant souvent en bains de sang... ». Où passait le «Blanc-l'Européen», les «damnés de la terre» se comptaient par millions, victimes de ses curieuses maladies/lubies : complexe de supériorité, colonisation, impérialisme, fascisme, racisme, fanatismes destructeurs, crimes contre l'humanité.. « LA VÉRITÉ est que Mozart, Pascal, l'algèbre de Boole, Shakespeare, le régime parlementaire, les églises baroques, Newton, l'émancipation des femmes, Kant, Marx, les ballets de Balanchine, etc., ne rachètent pas ce que cette civilisation particulière a déversé sur le monde. La race blanche est le cancer de l'humanité », écrivait en 1967 la féministe américaine Susan Sontag. L'Occident reste ainsi désespérément enfoncé, englouti même, dans son imaginaire colonial désuet et le contexte idéologique seyant avec. Et la France officielle, embourbée jusqu'au cou dans ses vieilleries idéologiques peine de toute évidence à suivre le rythme du temps qui avance et n'arrive donc pas à solder son compte avec un passé fâcheusement purulent qu'elle traîne mollement, péniblement, comme un noir et lourd boulet. Tout comme elle a un mal fou à exorciser ses vieux démons et chasser de sa tête les spectres terrifiants qui tapissent l'antichambre de sa conscience. A voir de tels esprits coincés, passablement fagotés et plus que boursouflés par la haine de l'autre, il ne peut y avoir que sentiment de dépit et de ras-le-bol manifestes. Le Créateur a voulu le monde une fresque sublime, multicolore, mais des détraqués de quatre sous veulent en faire mordicus un écran monoblanc/monobloc total. Tout paraît, en définitive, avoir été défini d'après le seul point de vue du «Blanc», de «l'Européen», y compris la notion de l'Autre. Et, comme chacun peut le constater, il n'en a pas fini avec ses «primitifs» d'hier que déjà il énumère ceux d'aujourd'hui et de demain. Les problèmes actuels de nos sociétés meurtries (perte des repères spatio-temporels engendrés par l'absolue terreur coloniale visant à leur négation, leur abâtardissement, leur dégénérescence et leur annihilation) sont pour une large part la conséquence directe du long et incessant travail de sape accompli, fomenté, par les démoniaques géniteurs de la non moins abominable et odieuse colonisation. L'Occident avec son «xénophobisme» impudique, acariâtre, insolent et agaçant, son arrivisme bassement matérialiste, son incurie morale et sociale ;l'Occident qui étouffe aujourd'hui, comme hier dans sa loqueteuse et vindicative atmosphère médiévaliste, est empêtré dans son univers malodorant et en porte-à-faux avec les valeurs racées, équitables, mesurées, rassérénées. Et aujourd'hui comme hier, il se laisse entraîner, fourrer et fourguer jusqu'aux tripes dans des discours jubilatoires et extrêmes, voire à la limite typiquement indécents. Chemin faisant, il en vient même à oublier les règles élémentaires de bienséance et, parallèlement, celles des conventions admises entre aires civilisationnelles partagées. Toute culture inspire explicitement la dignité, le respect pour ses valeurs, ses traditions et coutumes établies. Comme le soulignait Malinowski : « il n'existe pas de cultures supérieures ni inférieures, il n'y a que des cultures différentes qui, chacune à sa manière, satisfont les nécessités et les attentes de ceux qui les partagent ». Mais ce point de vue est loin de faire l'unanimité dans des milieux sans cesse travaillés par le délire de grandeur et auscultant le monde alentour avec des «monocles» invariablement brouillés et mouchetés : « Face au visage hideux des Bugeaud, des Cavaignac, des St Arnaud et de tous les généraux assassins et des colons spoliateurs, on nous présente un colon qui serait imbu d'humanisme, la preuve que la colonisation n'a pas été que de la prédation mais a été aussi productrice de culture (...) quand tout, absolument tout, prouve que le colonialisme est incapable de produire une culture. Musique, littérature, architecture, théâtre, en cours dans la colonie, proviennent des pays coloniaux et de leurs conceptions esthétiques, y compris, pour ce qui concerne l'Algérie, les différentes productions des orientalistes ». A bien réfléchir, le vrai terroriste aujourd'hui, comme hier, n'est-ce pas - en définitive - l'Occident, qui, hypocritement et toute honte bue, feint d'oublier la terreur permanente qu'il impose aux autres pour ne plus voir désormais dans tous les autres que des terroristes potentiels? «Les massacres du 8 Mai 1945 étaient d'une barbarie et d'une cruauté jamais égalées dans l'histoire aussi bien ancienne que moderne, d'une sauvagerie que nul ne saurait renier sinon ceux qui sont frappés de sénilité ou d'amnésie ou encore pratiquent la politique de la fuite en avant » 22. Lors d'un récent voyage, effectué en Arménie après la clôture des travaux du Congrès de la francophonie tenue à Budapest, le chef de l'Etat français dira : « tout pays se grandit s'il reconnaît ses drames et ses erreurs ». En l'occurrence, cette reconnaissance n'est-elle pas encore plus impérieuse s'agissant de la guerre d'Algérie puisqu'il y eut tout à la fois - preuves à l'appui - et crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide ? Le temps n'est-il pas maintenant venu de lui (l'Occident) renvoyer la monnaie de sa pièce en mettant sur pied des programmes d'études plurielles (ethnographiques, anthropologiques...) pour tenter de cerner à notre tour ce vis-à-vis tellement engrossé par son égocentrisme débridé et farfelu ? L'Algérie, en particulier, qui a énormément souffert du colonialisme et de ses infects rebuts, serait bien avisée de lancer - sans tarder - le projet de fondation d'un Institut des Hautes Etudes des Pratiques et Séquelles Coloniales dans les Anciennes Colonies (Afrique, Asie, Amérique Latine et Océanie) à la fois pour sauvegarder une mémoire de tous les méfaits commis ou induits par ce système honni et disséquer, décortiquer - analyser avec la rigueur voulue -, la mentalité raciste et belliqueuse de celui désigné par le Blanc/l'Européen qui le pousse invariablement, aujourd'hui comme hier, à de telles extrêmes dommageables. Peut-être cela servira-t-il à l'aider, en l'invitant à se regarder pour la première fois dans «ce» miroir, à expier/reconnaître ses fautes et se libérer enfin de tous ses démons récalcitrants, ses clichés et stéréotypes périmés. Anniversaires d'ici, du Sud... et de là-bas. Même décolonisés, libérés des fourches caudines de l'hydre colonial et enfin libres, certains pays naguère sous le joug inique de l'hydre en question restent pour ainsi dire systématiquement confinés dans des rôles cousus de fil blanc soigneusement «manufacturés» sous leur «bénédiction». Ce faisant, on leur demande de faire rapidement un trait sur leur passé et d'oublier ainsi, en définitive, des drames douloureux pourtant récents, encore vifs et à fleur de peau. Or, curieusement, dans d'autres pays - ex-puissances coloniales «paradantes» et «pavanantes» mais néanmoins ayant «goutté» à la botte d'Outre-Rhin -, des douleurs vécues il y a plus de soixante ans restent invariablement activées et célébrées, avec une pompe matamore démesurée, pour perpétuer et maintenir vivace, intact, le souvenir. Et, nous le répétons à nouveau, là-bas donc plus de soixante ans après la fin de la guerre, les mémoires restent étonnamment vives et sensibles comme des cendres ou même des braises brûlantes. Et ici, à peine quarante ans après, on nous fait déjà le reproche de ne pas tourner la page et donner par trop d'importance à des faits et méfaits qui ont pourtant non seulement ensanglanté, meurtri, dévasté nos corps, nos terres, mais surtout nos mémoires. Alors re-question : nos martyrs, notre martyre, pèseraient-ils donc bien peu de choses dans la balance du temps ? Et notre profonde, fondamentale, et indéracinable humanité serait-elle faite de terre cuite et la «leur» forgée/composée dans un minéral à part et/ou à nul autre pareil ? A voir en outre la hargne féroce et vindicative avec laquelle, par intermittences, des ex de l'OAS tentent, jusqu'à ce jour, de faire ériger en France des stèles en souvenir de leurs fichus despérados, il est, on ne peut plus clair, à quel point le feu de la haine meurtrière les habite encore et les enveloppe de la tête aux pieds. N'en déplaise à ces engrossés d'animosités, le devoir de mémoire sera nôtre et nous habitera jusqu'à la fin des Temps pour porter et transmettre le message de génération en génération. Ainsi le veut aussi notre puissant devoir de loyauté envers tous ceux qui permirent, par leur immense et sublime sacrifice, à ce magnifique et splendide emblème vert et blanc, serti de l'étoile et du croissant (En'nedjema wa el Hillal) de flotter fièrement sur son mât. Post-scriptum : Ghaza dans le coeur et les veines de chacun d'entre nous ! Le martyre de Gaza aujourd'hui livrée en pâture à la sinistre et démoniaque folie meurtrière de son bourreau israélien et ce, dans le silence complice autant que l'infinie couardise d'une communauté internationale obéissant pratiquement au doigt et à l'oeil d'un lobby/gangster sioniste tentaculaire, confirme à quel point l'idéologie/crédo occidentale de races prétendument supérieures et d'autres inférieures est profondément enfouie - par conditionnements séculaires interposés -, dans les arcanes matricielles desdites sociétés occidentales. Fort de son impunité et, par-dessus tout, son irascible et pathologique arrogance, l'entité/cancer sioniste refuse même toute idée de cessez-le-feu et continue donc - comme si de rien n'était -, l'horrible et infâmant carnage d'une population palestinienne meurtrie, traumatisée, désarmée, isolée et affamée par un blocus radicalement, ostentatoirement, inhumain. Ce faisant, et paradoxalement, les flagrants délits de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, pourtant actionnés et concoctés en leur temps à la va-vite par la diaspora juive contre les éléments hitlériens (Adolf Eichmann enlevé et jugé, 1960-1961, à El-Qods en Palestine occupée...), se révèlent subitement inopérants et caducs dans le pathétique droit international actuel (formalisé dans ses grandes lignes comme on le sait dans des officines où cette même diaspora a toujours été aux premières loges pour le «poinçonner» et «orienter» - façon girouette et/ou deux poids-deux mesures - à sa seule convenance) pour faire comparaître d'autres criminels de guerre en chair et en os que sont en l'occurrence Ehud Olmert, Ehud Barak, Shimon Pérès, Tsipi Livni, Avi Leibovitch et bien d'autres sbires/mercenaires de la même veine. N'en déplaise à tous les supplétifs terrés dans leur palais, fort heureusement, il existe encore des pacifistes et des hommes d'honneur, des consciences étonnamment vives en Occident qui n'hésitent pas à braver leurs systèmes «enfagotés» et investir sine die la rue pour manifester - haut et fort - leur colère, leur désapprobation et pour réclamer tout simplement Justice face à l'horrible diktat ourdi et imposé, par la soldatesque israélienne, au peuple opprimé de la Palestine occupée. L'Amérique Latine (Venezuela, Argentine, Brésil...) n'est pas en reste et associe sa voix puissante à celle d'autres pays (Turquie, Indonésie, Malaisie, Philippines...) pour faire cesser le génocide odieusement programmé qui frappe de plein fouet nos frères et soeurs de Palestine. Dans le même temps, on voit un digne fils de l'Amérique Latine, Hugo Chavez, se battre courageusement contre l'ordre impérialiste mais aussi apporter un vif, plein et franc soutien au peuple héroïque de Ghaza. Dans un contexte international en pleine effervescence où l'on peut voir les anciennes puissances coloniales redoubler d'arbitraire et de férocité en continuant visiblement à jouer sur les mots - et même du «muscle» -, faisant abstraction comme toujours de notre vision du monde et de nos profondes, pérennes, sensibilités, toute conscience vive et digne ne peut qu'être porté à exprimer un ras-le-bol, une profonde indignation et même un solennel écoeurement à l'égard de tous ceux qui, dans un état de quasi-délire permanent, se croient encore investis d'une «mission» prétendument «civilisatrice» et l'on ne sait encore quels autres fastidieux et/ou faramineux bobards, d'ailleurs perfidement convoqués et instrumentalisés à dessein, pour servir en fait à justifier des fins toujours obscures, toujours occultes et plus qu'inavouées. Les atermoiements désuets de cette instance désormais sans crédibilité qu'est devenu, au fil du temps et des mascarades, le Conseil de sécurité de l'ONU en est, de toute évidence, l'une des preuves les plus visibles et tangibles. * Faculté des Sciences sociales Université d'Oran NOTES : 1- « L'impérialisme qui, aujourd'hui, se bat contre une authentique libération des hommes, abandonne çà et là des germes de pourriture qu'il nous faut implacablement détecter et extirper de nos terres et de nos cerveaux ». Cf. F. Fanon in Les damnés de la terre, petite collection Maspéro, Paris 1969, p.177. « Le colonisateur n'a laissé qu'une seule université dont seuls les enfants des colons bénéficiaient ». Cf. El Moudjahid, 20 mai 2006, p.4 2- « La France a construit des hôpitaux en Algérie, des routes et a fait des aménagements, mais elle a fait cela pour elle, pour ses ressortissants, pas pour les Algériens. On confond souvent entre protectorat et colonisation. Ce qui s'est passé en Algérie est sans commune mesure avec ce qui s'est passé en Tunisie ou au Maroc. L'Algérie a souffert beaucoup plus ». Florence Beaugé in l'Expression, 26 avril 2006, p.24. Abondant à peu près dans le même sens, J. Vergès ne manquera pas de souligner : « Tout ce que la France coloniale a construit dans ses colonies, elle ne l'avait fait que pour ses propres intérêts, jamais pour ceux des indigènes qui étaient tout au long de la durée de la nuit coloniale, soumis à un régime des plus barbares ». Cf. L'Expresion, 2 mai 2006, p.7. Belkhadem : « Ils devraient avoir honte du colonialisme au lieu de lui trouver un côté positif (...). Nous ne les avons pas invités à venir nous coloniser en 1830 ». Idem, 25 avril 2006, p.3. « La question coloniale a brouillé les esprits, fait bouillir les passions et servi d'enjeu électoral (...). L'intelligentsia elle-même n'est pas arrivée à briser le consensus national sur la «bonne colonisation française». Car il y a réellement consensus, les Français depuis plus d'un demi-siècle soumis au matraquage d'une pensée unique, celle de la glorification de la politique de la canonnière présentée comme civilisatrice : accès aux archives interdits, documents d'histoire distribués au compte-gouttes, programmes d'histoire orientés, chape de plomb des médias, tabous sur les méfaits de l'armée d'occupation, silence sur les tortures et les exécutions sommaires et expéditives, etc. Autant de leviers utilisés par les différents pouvoirs politiques français pour conditionner et manipuler leur propre opinion publique. Quand bien même elle chercherait à réagir, elle est privée des instruments de riposte. Les défenseurs de l'ordre colonial ont pris une sérieuse avance ». Cf. El watan, 27 avril 2006, p.32. 3- « Aujourd'hui encore, des exégètes tentent de faire valoir assez sournoisement que la colonisation a doté l'Algérie de routes, d'écoles et d'hôpitaux (...). En 2007, il se trouve encore des lobbies pour faire comme si le combat du peuple algérien pour son indépendance n'avait pas, seul, forcé le sort des armes ». Cf. El Watan, 10 oct. 2007, p.29. « Aucun peuple n'est dominable au nom d'on ne sait quelle fatalité qui le désignerait pour être soumis ». Idem. 4- « L'essence du colonialisme et du fascisme est intimement liée à cette idée, toujours en vogue, de la «supériorité» de l'homme blanc, le civilisateur » J. Vergès in El watan 31 mai 2006, p.4. 5- Cf. El Moudjahid, 18 juin 2006, p.6. 6- « Dans les années 1960, soutenant le combat du peuple algérien, des intellectuels français emmenés par Sartre avaient dénoncé dans le Manifeste des 121 le recours de leurs autorités à la falsification ». Cf. El Watan, 19 oct. 2006. 7- Extraits de résistances algériennes du 16 mai 1957, pp.53-54, cité par P. Lucas et J.C.Vatin. « Le fait colonial, écrit N. Marouf, est un volcan non éteint. Les blessures sont loin d'être fermées. C'est pour toutes ces raisons qu'il ne peut être appréhendé avec la froideur de la distanciation historique (...). En définitive, le fait colonial est encore trop chaud pour se laisser analyser dans la froideur historique ». Cf. Le Quotidien d'Oran, 28 juin 2006, p.7. 8- Cf. Les damnés de la terre, petite collection Maspéro, Paris 1969, p.25. 9- El Watan 12 mai 2005, p. 24. 10- Idem. « Comment alors qualifier la colonisation autrement que comme un crime avec des séquelles aussi profondes que l'arriération, le sous-développement, sans parler des morts dont on ne connaîtra certainement jamais le nombre » idem. « la persistance du bourreau en dépit de l'arrêt à deux reprises du couperet de la guillotine à quelques centimètres du cou de Zabana, chose considérée dans toutes les lois et religions comme une Grâce de Dieu à même d'épargner le condamné... J'ai compris alors qu'un ennemi qui ne respecte pas la Grâce de Dieu est voué à l'échec et que le recouvrement de l'indépendance n'est possible que par le combat ». Témoignage de Me Zertal... in El Moudjahid, 18 juin 2006, p.6. 11- Tel ce G. Duhamel, médecin militaire et écrivain français (1884-1966) avec son opuscule «Consultations aux pays d'Islam (1947) : « le fascicule (...) est le compte rendu de l'enquête qu'il a menée en Tunisie, Algérie et au Maroc. En parcourant ce livret, on s'aperçoit que G. Duhamel est amené non par un sincère désir d'information mais par l'esprit de propagande de l'action française au Maghreb et de dénigrement des élites égyptiennes, tunisiennes, algériennes et marocaines ». Cf. El Watan, 30 avril 2006. -« L'empire français s'est édifié par la force des armes et la répression contre des millions d'indigènes dépossédés de leurs biens, réduits au statut de sous-citoyen ». Cf. El watan, 15 oct. 2006. -« L'Algérie avait non seulement été dépossédée de son territoire et de ses richesses naturelles mais aussi et surtout de son identité «linguistique», culturelle, de tout son patrimoine identitaire ». Déclaration faite par Paul Euzière, Président de l'Association «festival transméditerranée» in El Moudjahid, 8 octobre 2006, p.7. 12- Intervenant sur la chaîne I.Télé, le 13 oct. 2006, Pascal Bruckner (auteur de «la tyrannie de la pénitence», Ed. Grasset, un titre tiré par les cheveux...) ne s'encombrera point de formalités pour avouer crûment : « Nous ne sommes plus des pays à imposer nos lois au reste des hommes » (sic). 13- Cf. El Moudjahid, 24/06/06, p.10 14- Cf. J. Vergès in El Watan, 31/05/06, p.4. 15- Idem. 16- Idem. 17- Cf. Revue littératures du Sud, avril-juin 2003, n°150. 18- El Watan, 28 févr.06, p.16 19.- Ils ne sont pas bien nombreux à porter un témoignage aussi avenant à l'endroit de la civilisation arabe à l'image de S. Hunke qui déclare : « Alors que l'Europe se débattait dans un Moyen Age de conflits et de blocage, le monde arabe était le théâtre d'une admirable civilisation ». Idem. 20- Cf. Le Monde dilomatique. 21- Cité in Le Figaro, 4 oct. 2007. « Aucune invention du futur n'est cependant envisageable pour les peuples de la «non Europe» tant qu'ils resteront, surtout leurs élèves, piégés par le mimétisme (...) à l'égard des catégories de la civilisation occidentale ». Cf. El Moudjahid, 31 mai 2006, p.24. 21.- El Moudjahid, 20 mai 2006, p.6. « Nous ne sommes plus au temps du colonialisme, celui de l'Occident unique détenteur des techno-sciences et dominant le reste de la planète économiquement, politiquement et intellectuellement. Nous vivons à l'heure de la mondialisation des techno-sciences et de la communication par essaimage et capture, et aussi, sur la base de cette nouvelle infrastructure, celle de la repolarisation du monde autour d'anciennes civilisations renaissantes ou de l'émergence de nouvelles civilisations. Cinquante ans après le congrès de la Soummam, l'Algérie a un besoin crucial de l'effort créateur de toutes ses filles et tous ses fils, loin des combats d'arrière-garde et des tentations annihilantes du millénarisme et du mimétisme ». Déclaration du Chef de l'Etat, A. Bouteflika. Idem. 22.- Cf. La Tribune, 4 mai 2005. Dans ce méli-mélo, tellement fade et obsolète, s'ajoutent « Les justifications latines archi-usées de la colonisation ». Idem. 23.- « C'est avec la bénédiction de la « civilisation » occidentale que les Israéliens poursuivent leur génocide à Ghaza en pilonnant sans répit les localités palestiniennes causant mort et désolation. Israël fait la sourde oreille aux appels à la trêve et s'acharne sur la population de la miséreuse bande de terre annonçant être prêt à davantage de carnage. L'Etat hébreu, comme une bête déchaînée contre sa proie déjà malmenée par deux années de blocus, semble vouloir en finir avec un peuple qui refuse d'abdiquer. » Cf. La Tribune, 31 déc. 2008 , p.4. |