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AU FIL? DES JOURS : COMMUNICATION POLITIQUE : NOUVELLES DU FRONT ! (Suite et fin)

par Belkacem Ahcène-Djaballah

Jeudi 15 décembre 2016 :

Quatre walis «limogés» d'un seul coup. Par le chef de l'Etat himself ! Pour deux d'entre eux, c'est absolument certain, ils ont «payé» pour leur mauvaise communication. En fait, à cause d'une expression publique incontrôlée, emportés certainement par le vertige du «pouvoir», le poids des responsabilités pour sortir leur région d'affectation du sous-développement ou alors pour exécuter les consignes gouvernementales d'austérité, de rigueur et des obligations de bons résultats... Un stress pas possible !

Un limogeage collectif qui montre aussi que le poids politique et économique des «lobbies» (institutionnels comme les services de sécurité ou des groupes apparentés comme les moudjahidine, les fils de moudjahidine, les fils de chahid, des syndicats...) reste lourd, trop lourd ne facilitant pas la tâche aux gestionnaires. Le moindre mot estimé de travers (bien que, souvent, il ne fait que correspondre à une réalité à laquelle tout le monde pense tout bas) est vite exploité comme «agissement irresponsable»... avec un «retour de manivelle» qui fait mal, très mal, brisant souvent des carrières alors prometteuses.

Il ne s'agit plus de prendre des cours pour savoir s'exprimer en public devant les caméras des télés, mais d'apprendre à «tourner sa langue sept fois avant de dire son opinion». Bref, apprendre à se taire et à laisser-faire !

Riyad Mahrez, le footballeur algéro-français de Leicester a été classé 7e joueur au Ballon d'or 2016 organisé par un périodique sportif français. Ce qui est tout de même une extraordinaire prouesse. Mais certains de nos journalistes ont insisté sur le fait que le représentant (en tant que grand électeur) de la presse nationale aurait voté... pour Christiano Ronaldo et non pour Mahrez. Pour eux, presque de la haute trahison ! Bien chauvins et au nationalisme bien mal placé !

Vendredi 16 décembre 2016 :

Le Département américain avait émis un «Algeria Travel Warning» le 13. Il mettait en garde les ressortissants américains s'aventurant dans certaines régions du pays (celles reculées du Sud et de l'Est et isolées de Kabylie). Menaces d'attentats terroristes et d'enlèvements disent-ils ! Avec des conseils qui, au premier abord, semblent judicieux. Vive réaction du Mae national : De l' «exagération, des prismes déformants, des clichés désuets... loin de la réalité.». A mon sens, c'est donner de l'importance à un travail de «conseil» assez bureaucratique, parfois abrutissant... les sujets américains étant si peu nombreux, et Mme l'ambassadrice, qui connaît désormais presque tout le pays «sur le bout des doigts» sait pertinemment où il faut mettre les pieds ; d'autre part, les dangers encourus par un «arabe» dans un trou perdu des Usa sont bien plus nombreux qu'au sommet du Djurdjura. D'ailleurs, le Mae algérien devrait, lui aussi, émettre, de temps à autre, des «Occidental Travel Warning».

Samedi 17 décembre 2016 :

Le Fce va bien, merci ! Ainsi, le président Ali Haddad va continuer à assurer après avoir assumé. C'est ce qu'il y avait de mieux à faire pour ne pas multiplier les problèmes de gouvernance du pays dont ne profiterait que les habituels contempteurs, tout particulièrement étrangers : Le Maroc, les nostalgiques du colonialisme, certains pays du Golfe, et bien d'autres «lobbies de la haine» se trouvant aussi bien en Algérie qu'à l'étranger... Il n'y a qu'à voir tout le remue-méninge médiatico-politique visant l'Algérie ces derniers jours, exploitant les «couacs» (parfois dramatiques comme le décès de Mohamed Tamalt) : le rapatriement des migrants subsahariens, une contribution (sic !) pernicieuse ?puisqu'elle nous annonce une «Alepisation» - parue dans un journal belge, un autre article dans un grand quotidien américain (traité récemment de «menteur» par Donald Trump), un «travel Warning» yankee, un (autre) mauvais classement de Rsf sur la liberté de la presse, la «défaillance de la machine publique» (Ouyahia dixit) et «le délitement de l'Etat au profit d'un charlatan» (Hanoune dixit) en ce qui concerne le complément alimentaire «Rahmat Rabi»...

Haddad continue donc sa mission. Il faudrait seulement se délester de tous les (mauvais) conseilleurs en communication politique? et, peut-être même de la politique, et savoir garder raison en se contentant de bien faire son travail économique et industriel.

C'est la première fois qu'il s'exprime. L'histoire incroyable de cet adolescent, repéré par Courrier international, est rapportée par le quotidien canadien The Globe and Mail. Durant six mois, son journaliste Mark MacKinnon a enquêté sur celui par qui «tout est arrivé», le créateur du «moment Sarajevo», en référence à l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914. En 2011, Naief Abazid a 14 ans. En plein «Printemps arabe», le 16 février, cet adolescent tague «C'est votre tour, Dr Bachar el-Assad» sur le mur d'une école de sa ville de Deraa dans le sud-ouest de la Syrie. Un tag «pour rire», «j'étais un enfant, je ne savais pas ce que je faisais», explique-t-il au Globe and Mail. «J'ai réalisé que c'était sérieux seulement au moment où je suis arrivé en prison.»

En effet, dès le lendemain de son graffiti, Naief Abazid est arrêté par les services de sécurité syriens. Au total, 22 autres garçons de la même ville seront aussi emprisonnés. Après plusieurs semaines sans nouvelles de leurs enfants, les habitants de Deraa organisent une marche de protestation pour demander leur libération. La police ouvre le feu sur les manifestants et deux d'entre eux sont tués : «Les premiers martyrs du printemps syrien», écrit le Globe and Mail. Le 20 mars, les 23 adolescents sont libérés, «pardonnés» par Bachar el-Assad. De retour dans leur ville et dans leurs familles, ils sont célébrés en héros. Mais la colère des habitants de Deraa a essaimé et les manifestations se multiplient dans tout le pays. Le 1er avril 2011, les manifestants de Deraa répliquent. Manipulations extérieures, plus islamistes de l'Ei, plus réactions populaires, plus répression inappropriée, plus.... c'est le début de la guerre civile.

Lundi 19 décembre 2016 :

L'Anp serait-elle condamnée à passer son temps à «recadrer» le débat sur son rôle dans la vie politique du pays ? C'est vrai qu'elle a été (l'est-elle encore ?) le nœud de la problématique du pouvoir en Algérie et ce , durant des décennies. C'est vrai qu'on a eu juillet 62, puis juin 65... et janvier 92 (encore que là, la société civile démocratique avait demandé et accepté l'intervention) qui n'ont pas manqué de marquer les esprits et même d'en traumatiser certains, dont les adeptes de la «régression féconde». Mais depuis, les choses ont bien évolué, à l'intérieur de l'institution militaire comme alentour. Depuis l'ouverture politique de 90, elle avait annoncé officiellement son désengagement du champ politique, se préoccupant surtout de la seule situation sécuritaire (interne, exceptionnellement, comme en 92 et, par la suite, dans la lutte antiterroriste) aux frontières. Bien sûr, des «couacs» ont eu lieu, mais il n'était nullement facile de détricoter un édifice de 36 ans de vie (1954-1990).

Aujourd'hui, et pour la énième fois, par le biais de la revue El Djeïch, le message est clair : un non ferme aux appels du pied à l'institution militaire pour qu'elle s'immiscie «dans les affaires qui ne la concernent pas», ayant fort à faire ailleurs. Donc, «pas d'intrusion dans la sphère politique» ! La balle est donc dans le camp des partis politiques qui doivent faire de plus en plus preuve d'imagination et d'intelligence pour résister, occuper (pacifiquement) la scène et imposer les changements programmés (si programmes il y a !)

Mardi 20 décembre 2016 :

L'Allemagne, frappée dans sa capitale, par un camion (polonais) dont a retrouvé le chauffeur mort par balles), lundi 19 décembre, sur l'un des marchés de Noël de Berlin. 12 personnes tuées et 48 autres blessés. Pour la première fois, la capitale allemande est donc touchée par un attentat. L'Ei n'a pas manqué ?comme à son habitude- de «revendiquer» l'acte... quelque temps après. Alors que pour l'instant, on ne sait pas qui en est très exactement l'auteur... et qu'un suspect appréhendé sur «dénonciation» d'un quidam, un réfugié pakistanais» (la belle affaire !), à deux kilomètres de l'attentat, a été vite relâché. Un Tunisien est «pisté».

Le pays a jusqu'ici refusé de céder aux sirènes sécuritaires. Mais cette nouvelle attaque, très symbolique, va-t-elle changer la donne ? Pas sûr car la population allemande reste très attachée à sa volonté de circuler en paix et à ses libertés individuelles, et «est réticente à une présence policière extrêmement marquée et un contrôle très robuste». Depuis deux ans maintenant, la menace terroriste plane sur l'Allemagne. Mais, on ne voit pas pour autant des escadrons de militaires armés, déployés dans les rues... comme en France.

Au niveau législatif, il n'existe d'ailleurs pas de mécanisme permettant de mettre en place un état d'urgence, comme c'est le cas en France. Par tradition héritée de la seconde guerre mondiale, l'Allemagne a en effet refusé de concentrer les pouvoirs entre les mains de l'exécutif. Et le pays rechigne à employer ses militaires pour la sécurisation de l'espace public, rôle plutôt dévolu à la police.

Déjà assez remontés contre la grande ouverture aux migrants, certains titres et journalistes et personnalités politiques français ont l'air de «jouir» de cet attentat, tout en espérant voir le voisin rejoindre le lot du «tout-sécuritaire», de la politique anti-migratoire... et islamophobe.





Mercredi 21 décembre 2016 :

Les archives d'Edward Snowden, un ex de la NSA américaine, ne finissent pas de livrer des secrets. En effet, un quotidien français (Le Monde, vendredi 9 décembre) a récemment publié les résultats de son enquête sur «les satellites, des espions venus du ciel». Ainsi, on apprend, qu'en plus de ce que commettait l'Agence nationale de sécurité américaine, le GCHQ britannique (Government Communications Headquarters), son équivalent, passait un bon bout de temps à pointer ses antennes vers les satellites américains et à se «brancher» sur les fréquences utilisées pour récupérer les flux de communication. Les Français ne sont pas en reste... d'autant que le trafic étranger-étranger reste hors contrôle (les interceptions satellitaires échappent à tout contrôle juridique depuis la première loi sur les écoutes en 1991), «ce qui permet à la France de continuer à espionner le monde entier». Une vingtaine de pays africains ont donc été (et assurément, ils le restent encore) sur «écoute» (entre 2008 et 2011)... dont l'Algérie, cette dernière principalement en matière diplomatique (écoute du Mae et ou des conseillers diplomatiques d'ambassades, de personnalités missionnées pour le compte de l'Onu ou de l'Ua...), mais aussi en matière financière et économique, politique et stratégique (dont, par exemple, l'écoute d'un président, d'un chef de gouvernement, de conseillers ou de ministres...)

Jeudi 22 décembre 2016 :

Encore une fois, le gouvernement recule devant la pression de la rue... tout particulièrement celle animée par les jeunes lycéens et étudiants. Ainsi, les vacances d'hiver prévues du 22 décembre au 2 janvier sont subitement (par la voie d'internet !!!) rallongées, plus qu'il n'en faut (du mercredi 21 décembre au 7 janvier), et surtout de manière inattendue, laissant des élèves sans enseignants et sans enseignement le mercredi, empêchant même les parents de récupérer les bulletins le jeudi, comme prévu. On sent, on sait que la ministre n'a fait qu'exécuter un ordre venant «d'en haut». La politologue Louisa Dris Hammadouche a bien raison de s'interroger : «Demain, qu'obtiendront-ils ? L'octroi du diplôme au début de l'année scolaire (universitaire), ou une contrepartie financière pour accepter d'aller à l'école (université) ?». Quand «les gouvernants gagnent du temps et veulent éviter les troubles dans la rue... en condamnant l'école à rester un instrument de pouvoir et de contrôle politique de la société qui ne saura s'exprimer autrement que par la violence... ils préparent une population qui ne saura s'exprimer autrement que par la violence». On y est, on y est, madame et, déjà, depuis pas mal de temps !

Samedi 24 décembre 2016 :

Il paraît que l'Internet va «replonger l'humanité dans l'oralité», que l'ère de l'écrit «tire à sa fin», que la vidéo «représentera plus de 80% du trafic internet dans les prochaines années», dans un univers médiatique dominé par la production de contenus sur Internet... C'est, en tout cas, ce qu'affirme un «chercheur britannique et expert des médias numériques»... Une tendance valable pour le monde entier, notamment dans la région Mena... Sombre perspective, mais perspective qui arrange bien plus les fans du virtuel en manque de thèse que les chercheurs sérieux qui étudient internet dans un texte global, considérant tous les médias dans leur interdépendance historique. C'est la fonction ?avec ses contenus - qui crée (et le fait vivre et croître) l'organe, et non l'inverse. Donc, pas de panique... encore que, avec nos millions d'internautes, pour la plupart en état de catalepsie spectatorielle, il y a de quoi s'inquiéter.

Lundi 26 décembre 2016 :

Phrase du jour, de Ahmed Ouyahia concernant le («supposé») conflit entre la Présidence et l'Armée : «Ce sont des pétards mouillés lancés par ceux qui n'ont pas de programmes politiques à faire valoir».

Mardi 27 décembre 2016 :

Le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, rencontre le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz ! Il est venu lui remettre un message «de fraternité» de la part du roi du Maroc suite à l'incident diplomatique provoqué par le numéro 1 du parti de l'Istiqlal, Hamid Chabat, qui a déclaré le 24 décembre que «la Mauritanie était une terre marocaine».

À l'issue de cet entretien qui a lieu dans la ville de Zouerate, dans le nord de la Mauritanie, le chef du gouvernement marocain a fait une déclaration à la presse mauritanienne dans laquelle il a enfoncé encore plus l'imprudent Chabat en assurant que ses déclarations n'engageaient que lui. Appelant les autorités de Nouakchott à oublier cet incident, il a déclaré que les relations entre les deux pays sont appelées à s'améliorer dans le futur pour que «chaque Mauritanien se sente chez lui au Maroc et que, vice versa, chaque Marocain considère la Mauritanie comme son deuxième pays».

Suite aux demandes de réconciliation émises par le pouvoir marocain depuis l'éclatement de l'incident, la tension semble être retombée. Une réconciliation à laquelle ont contribué les partis d'opposition mauritaniens qui ont appelé les deux pays à la sagesse au nom de l'histoire qui les unit. Lors d'une conférence de presse, Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), le plus grand parti d'opposition, a estimé que comme les plus hautes autorités du Maroc ont désapprouvé les paroles du secrétaire général de l'Istiqlal, «il est temps de tourner la page et d'aller de l'avant».

Faut-il croire tout ce beau monde, ou alors ne serait-ce qu'une vaste mise en scène destinée à relancer les contacts et à «réchauffer» les relations... dans le cadre de la demande marocaine d'intégration à l'Ua.

Mercredi 28 décembre 2016 :

Autre phrase du jour, de Ahmed Rouadjia, politologue : «Les hommes du régime ont des sommeils et des nuits agités. Non seulement ils ne sont pas heureux, mais ils rendent leur peuple malheureux.»

Jeudi 29 décembre 2016 :

Souvent, sinon trop souvent, la «Toile algérienne» s'affole pour... peu... Ainsi, elle a longuement «tricoté» sur Saïd Bouteflika, frère du Président de la République Abdelaziz Bouteflika, qui a fait une «apparition furtive» sur les images de la télévision nationale, «en plein Conseil des ministres», mercredi 29 décembre.

«En pleine session de la réunion du gouvernement, l'on voit une porte s'entre-ouvrir derrière Ahmed Ouyahia, ministre d'État et chef de cabinet de la Présidence. Pendant quelques fractions de seconde, l'on distingue alors clairement la silhouette de Saïd Bouteflika, passant la porte pour pénétrer dans la salle». Et alors ? Avant l'ouverture officielle du Conseil des ministres, il y a toujours une préparation toujours discrète (sécurité, protocole, information..) grâce à tout un personnel qui, par la suite, se retire et ne participe pas aux travaux. De plus, dans la vidéo diffuse, on ne voit nullement Saïd Bouteflika entrer dans la salle.

Lundi 2 janvier 2016 :

Début du procès en France dans l'affaire dite des «Biens mal acquis». Le fils du président de Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue dit Teodorín, est soupçonné de s'être frauduleusement bâti un patrimoine considérable en France. Âgé de 47 ans et promu fin juin vice-président de Guinée équatoriale par son père Teodoro Obiang Nguema, Teodorín Obiang est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour blanchiment d'abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, abus de confiance et corruption. Le patrimoine de Teodorín Obiang en France, mis à jour par les enquêteurs, est considérable : immeuble avenue Foch, dans l'un des quartiers les plus huppés de Paris, dont la valeur est estimée à 107 millions d'euros, voitures de luxe et de sport.

Il se serait constitué ce patrimoine alors qu'il était ministre de l'Agriculture et des Forêts. Près de 110 millions d'euros provenant du Trésor public de Guinée équatoriale seraient ainsi venus créditer son compte personnel entre 2004 et 2011.

Quand il est à Paris, le fils du président équato-guinéen dépenserait des sommes astronomiques chez les couturiers de l'avenue Montaigne. Dans ses appartements de l'avenue Foch, les robinets seraient recouverts de feuilles d'or, et le maître des lieux disposerait d'un hammam, d'une salle de sport, d'une discothèque, d'un salon de coiffure, d'une salle de cinéma.

«S'ouvre un procès inédit, sans précédent en Europe et bien au-delà», a souligné William Bourdon, avocat de l'ONG Transparency International. «Le chapitre Obiang va se clôturer», a-t-il ajouté. Mais, d'autres risquent fort de s'ouvrir.

La justice française enquête par ailleurs sur les patrimoines bâtis en France par les familles de plusieurs autres dirigeants africains...

Acte politique de l'année : La validation «avec application immédiate» par l'Assemblée nationale cubaine du testament de Fidel Castro (1959-2006) , décédé. Dans son testament, le «Lider Maximo» a «souhaité que son nom ne doit jamais être utilisé pour baptiser des institutions, des places, des parcs, des avenues, des rues ou tout autre site public. Ni son visage ni son buste ne devront être érigés à sa mémoire»? Une démarche (l'invisibilité) qui va ?peut-être - construire tout un mythe ! Durera-t-il ? On en doute, la religion étant devenue de la politique et la politique n'étant plus une religion...

«Avons-nous une presse libre ? Avons-nous une presse professionnelle. Mon sentiment... est qu'il n'y a pas de presse au sens professionnel du terme. Il n'y a pas de presse libre...». C'est là la conclusion (la sentence ?) d'un enseignant ?chercheur, un de nos plus prolifiques «intellectuel-journaliste», récemment affirmée dans une de ses analyses (toujours fourmillant de références, ce qui laisse peu de place à la contestation académique, même si certaines des dites références, tirées de la Toile, bien que superbement «torchées», sont plus que douteuses). Base de travail : les prises de position contestées sur bien des problèmes politiques internationaux (Syrie, Irak... entre autres) de certains titres de presse et journalistes occidentaux bien connus (et par ricochet nationaux)... et ce qu'on appelle désormais les «chauffards du bobard» (journaux en ligne sans adresse , blogs obscurs, télés poubelle, tous producteurs de «fake news», les fausses nouvelles). Une généralisation facile et abusive qui reprend «un peu beaucoup» les (anciennes) multiples sorties ? dévalorisantes allant jusqu'au mépris- de gouvernants ainsi que celles de certains politiciens pas toujours contents de ce qui est écrit sur eux par les journalistes et la presse nationale, qu'elle soit de langue arabe ou de langue française. On oublie souvent ?mis à part le niveau technique de l'écriture... celle-ci étant, en journalisme, de l'artisanat bien plus que de l'art... et ceci est valable pour les enseignants universitaires ou autres qui, souvent, n'ont aucun sens pédagogique mais qui continuent à enseigner ? que la liberté de la presse et du journaliste vraie n'est pas, n'est plus faite d'unanimisme et d'uniformité. C'est bel et bien fini ! C'est, d'abord, de la pluralité et de la diversité, même dans les opinions. Et, il n'y rien d'anormal à voir dans un paysage médiatique, le nôtre en particulier, certains titres et des journalistes qui sont pour... et d'autres qui sont contre... laissant aux publics le soin de choisir et de se faire leur propre opinion... sur toutes les questions et avec des points de vue différents sur tous les événements. L'unité de pensée, c'est bel et bien fini ! Et, l'analyse dite «objective» tant ressassée relève de l'utopie et du militantisme... et du laboratoire, et non des réalités du terrain. Donc de grâce, à chacun son métier et ses missions et le pays sera bien mené.

Mardi 3 janvier 2016 :

Les émeutes assorties de saccages sont la parfaite expression d'un comportement d'incivisme. C'est sûr. Mais, c'est aussi une forme de communication, pas du tout nouvelle, un peu partout dans le monde et à travers les âges. Certaines ont débouché sur de véritables «révolutions», d'autres n'ont été que des «pétards mouillés»... avec leurs dégâts, assurément. Surtout, si elles ne sont pas le produit d'un mécontentement généralisé à la base mais seulement le fruit de manipulations «intérieures» (des politiciens qui ont échoué ? des politiciens voulant aller vite en besogne ? des jeunes en mal de «vie» ?...) Mais elles auraient , aussi, leur bon côté ( ?!). Ainsi, pour Victor Hugo («Les Misérables»), «l'émeute est une sorte de trombe de l'atmosphère sociale. Si l'on en croit certains oracles de la politique sournoise, au point de vue du pouvoir, un peu d'émeutes est souhaitable... L'émeute raffermit les gouvernements qu'elle ne renverse pas. Elle éprouve l'armée ; elle concentre la bourgeoisie; elle étire les muscles de la police; elle constate la force de l'ossature sociale. C'est une gymnastique ; c'est presque de l'hygiène. Le pouvoir se porte mieux après une émeute comme l'homme après une friction». Une analyse qui date, le système démocratique ayant grandement évolué depuis... mais, pour nous, c'est une autre paire de manches.