Le dernier
parti indécis s'est prononcé, ce samedi, décidant de participer aux élections
législatives et locales. En effet, le Comité central du Parti des travailleurs
(PT) a entériné la décision mettant fin ainsi à l'attente. Loin d'être une
surprise, la participation du PT au prochain scrutin était attendue malgré le
suspense voulu par le parti.
Si Hanoune laisse la porte ouverte à d'éventuels
«changements», elle conditionne la présence de ses listes par des garanties
gouvernementales quant à la transparence des élections. Le PT exige des urnes
propres, menaçant de les boycotter si le gouvernement Sellal
ne répond pas aux interrogations du Comité central. La SG du PT usera d'un
lexique fort, n'hésitant pas à évoquer un «hold-up», de «danger pour
l'Algérie», oubliant que sa présence électorale a toujours cautionné le régime
en place. Il est naïf de croire que le PT découvre aujourd'hui que les
élections en Algérie n'ont jamais brillé par leur transparence, et c'est un
euphémisme, et sa montée au créneau pose beaucoup de questions. Sur les
garanties à donner sur la neutralité de l'Administration, de l'armée et des
ministres et sur le rôle de la Haute Instance chargée de la surveillance des
élections, le PT ne fait que recycler un vieux tube des années Bouteflika et
sait pertinemment que les garanties offertes par le pouvoir ne sont qu'orales.
Et avec toutes ces certitudes, vérifiées dans le temps, le parti prétend encore
croire en des élections honnêtes. Hanoune ne peut
sciemment hypothéquer les chances de survie de sa formation politique en
décidant de ne pas aller vers les urnes, pourtant ses appréhensions peuvent
avoir d'autres sources à chercher dans la fin de règne du DRS, ancienne
version. En effet, on prêtait au PT des appuis au sein même de
l'Administration, du temps de Toufik, et du partage des sièges, un deal qui
pourrait être remis en question au détriment du PT. La position du Parti des
travailleurs, même si elle paraît plus tranchée que celle du RCD qui subodore,
lui, une fraude à grande échelle, n'est pas exempte de reproches. Que ce soit
les démocrates, les républicains ou les islamistes, aller à des élections qu'on
frappe déjà du sceau de la fraude serait contraire à toute forme de logique. Y
participer équivaut à une reconnaissance tacite de la pratique, si bourrage des
urnes il y a, et une caution du régime. Dans ce cas de figure, la position de Benflis était-elle la plus appropriée ? Peut-être, même si
cela ne l'a pas empêché d'avoir été doublement un candidat malheureux à des
présidentielles qu'on disait déjà à l'époque jouées d'avance.