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La
législation algérienne accorde un grand intérêt à l'enfance, grâce à un
dispositif de textes et lois qui protègent les mineurs. Dans ce cadre,
l'Algérie n'a rien à envier aux pays développés. Toutefois la réalité sur le
terrain est tout autre et nombreux sont les enfants qui sont exposés à tous les
dangers et tous les maux. L'Algérie a célébré ce 20 novembre l'anniversaire de
l'adoption de la convention internationale des droits des enfants, adoptée par
les Nations unies le 20 novembre 1989, ratifiée par notre pays en 1992. Au jour
d'aujourd'hui des centaines, voire des milliers d'enfants continuent de se
nourrir des poubelles à travers les différentes régions du pays. Oran en fait
partie.
Dans ce contexte, l'établissement de santé de proximité Akid Lotfi 2 organise depuis avant-hier des journées portes ouvertes sur les droits des enfants. Selon les organisateurs de cette manifestation qui s'étale sur trois jours, « ces journées sont une occasion pour sensibiliser les enfants et leurs parents sur les dix principaux droits de l'enfant à savoir le droit d'être protégé contre toute forme de discrimination, identité, l'alimentation suffisante et saine, les soins, l'éducation, le logement, le droit de jouer, l'information, le droit d'être protégé de la violence et de l'exploitation ». Même si en Algérie les pires formes d'exploitation physique et sexuelle des enfants n'existent pas, nos sources affirment qu'avec les nouvelles technologies comme les réseaux sociaux, les enfants peuvent être une proie facile à cette violence. Aussi, certains enfants sont placés dans le monde du travail très jeunes, ils sillonnent les artères et se placent au niveau des carrefours de la ville proposant aux automobilistes toutes sortes d'objets de décoration. D'autres ne trouvent pas quoi manger. Ils fouillent dans les poubelles en quête d'objets susceptibles d'être monnayés. Objets métalliques, du plastique ou d'autres objets usagés, ces enfants récupèrent tout pour gagner quelques sous. Dans nombre de familles démunies, les poubelles sont leur seule ressource. Dès les premières heures du matin, ces enfants investissent les quartiers de la ville dans l'espoir de trouver quelque chose avant le passage des camions de ramassage d'ordures. Des enfants tout petits arrachent leur pain et celui de leurs familles du fond des décharges publiques. Ils exercent le métier de fouineurs de décharges publiques. Ils vident de grosses poubelles. Chaque jour que Dieu fait on les observe à travers les rues d'Oran. A chacune des haltes qu'ils observent, ils manipulent à mains nues, et dans l'indifférence totale, les déchets ménagers et hospitaliers, dangereux, enfouis dans un océan d'odeurs repoussantes. Au milieu de plusieurs tonnes d'ordures, ils creusent, fouinent et trient patiemment jusqu'à l'épuisement parfois, avec leurs mains nues. Verre, papier, plastique, carton, caoutchouc, métal et autres, des emballages de bouteilles de shampoing, de produits cosmétiques, tout ou presque est récupérable. Certains cherchent des habits et des chaussures qu'ils décrottent et font briller avant d'essayer de les vendre sur le marché, à la sauvette. D'autres cherchent ce qui pourrait intéresser les ferrailleurs : cuivre, aluminium. Munis de simples sacs en toile de jute, ils manipulent indistinctement les déchets. Les objets récupérés sont vendus à des particuliers contre une somme dérisoire. « La concurrence est rude entre ces enfants, il faut parfois en venir aux poings pour régler les différends et protéger «son territoire». Tout le monde se connaît et chacun a une heure plus ou moins fixe à laquelle il arrive. Une fois la journée finie, ils repartent vers les clients habituels », dira Amine, 12 ans, spécialisé dans la récupération du pastique, rencontré devant une décharge à Haï Essabah. Des enfants exposés à tous les dangers qui menacent leur santé. Ordures fermentées, seringues, pansements souillés de sang, autant de facteurs transmetteurs de maladies qui peuvent leur être fatales. Malgré ces dangers, ces espaces sont devenus une véritable mine d'or pour ces enfants ; il s'agit en fait d'une incessante quête quotidienne pour trouver de quoi subsister non seulement pour eux-mêmes mais aussi, le cas échéant, pour leur famille. Existe-t-il une solution pour prendre en charge ces personnes ? |
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