Les importations algériennes en produits raffinés, en particulier les carburants pour automobiles, ont baissé de 18% entre janvier et septembre 2016, a indiqué jeudi devant les parlementaires le ministre de l'Energie, Nouredine Bouterfa. Ces importations de carburants se sont établis à 2,7 millions de tonnes entre janvier et septembre 2016 contre 3,3 millions de tonnes durant la même période en 2015, a-t-il ajouté. Le groupe Sonatrach «n'a jamais effectué d'opérations de traitement du pétrole brut à l'étranger, se contentant d'importer les produits pétroliers traités et finis dont le coût était moindre», a expliqué le ministre à une question sur les méthodes de transformation du brut algérien en produits pétroliers raffinés. Le ministre a évoqué le recours de certains pays producteurs de pétrole au traitement et au raffinage de leur pétrole brut à l'étranger puis sa transformation et son renvoi au pays d'origine, sous forme de produits pétroliers finis, une opération «pas lucrative pour l'Algérie». M. Bouterfa a souligné en outre que le programme national de renforcement des capacités des raffineries permettrait à l'Algérie de couvrir la demande nationale en produits pétroliers, notamment en carburant, sans recourir à l'importation à l'horizon 2021. Le groupe pétrolier algérien a lancé en fait en 2012 un large programme de rénovation-réhabilitation de ses raffineries pour améliorer leurs capacités de production. La capacité de raffinage du groupe devrait passer à 25 millions de tonnes/an de pétrole brut, à l'issue d'un programme d'investissements pour la réhabilitation des raffineries de Skikda, Arzew et Alger. Pour le moment, seule la raffinerie d'Alger n'a pas été réhabilitée, après un contentieux avec le français Technip. Les Sud-Coréens de Daewoo devraient reprendre le projet. La capacité de raffinage du groupe passera également à 5 millions de tonnes par an de condensat, soit plus de 30 millions de tonnes de charges traitées, alors que la production de gasoil sera assurée avec une quantité supplémentaire de plus de 3 millions de tonnes par an, soit près de 10 millions de tonnes globalement. Quant aux essences (super et sans plomb), la production passera à plus de 4 millions de tonnes par an, les trois raffineries vont produire du ?'sans plomb''. Les capacités de raffinage actuelles de Sonatrach sont de plus de 22 millions de tonnes de traitement annuel de brut et 5 millions de tonnes de condensat à travers 5 raffineries produisant des carburants, des aromatiques, des lubrifiants et des bitumes. Par ailleurs, dans le domaine de la distribution d'électricité et de gaz, le ministre de l'Energie, en réponse à une question sur les raisons du retard accusé dans la mise en oeuvre des programmes publics de raccordement aux réseaux d'électricité et de gaz, a expliqué que cela est dû à plusieurs raisons dont le refus par plusieurs propriétaires de l'installation des câbles d'électricité et des conduites de gaz sur leurs terrains, ainsi que l'insuffisance des capacités nationales en matière d'études et de réalisation de ces projets. Le plan quinquennal 2010-2014 porte sur un programme d'approvisionnement de 220.000 logements en électricité et un million de logements en gaz. La première partie de ce projet a été finalisée, selon le ministre, avec le raccordement de 67.000 logements en électricité, outre 529.000 logements en gaz, mais il a reconnu l'existence de difficultés qui empêchent la poursuite de la réalisation de ce programme dont le retard accusé dans la définition des zones prioritaires en matière de raccordement et l'insuffisance des capacités d'études et de réalisation nationales. Pour autant, le ministre a annoncé le lancement de la deuxième partie de ce programme, avec en priorité la réalisation des projets dont l'étude est déjà finalisée. Le taux de couverture nationale en électricité est de 99% pour le raccordement au réseau électrique et 55% pour le raccordement au réseau du gaz, selon le ministre.