Après
la lecture de la formule du serment faite par la présidente de la cérémonie, 30
magistrats fraîchement sortis de l'Ecole supérieure de la Magistrature (ESM) se
sont relayés devant la tribune pour dire « je le jure ! », en levant la main
droite. Après ce rituel accompli en vertu des articles 04 et 05 de la loi
portant Statut de la agistrature,
la nouvelle fournée de juges, issue de la 24ème promotion de l'ESM, devra
prendre ses fonctions dans les tribunaux relevant de la Cour d'Oran. Lors d'une
cérémonie solennelle tenue, hier lundi, dans la salle d'audience du Pôle
spécialisé d'Oran, ils étaient 10 hommes et 20 femmes, noblement et fièrement
vêtus de la robe de magistrat, à jurer de bien et fidèlement remplir leurs
fonctions, de garder religieusement le secret des délibérations et de se
conduire en tout comme des dignes et loyaux magistrats. Bien au-delà d'une
simple formalité, cette prestation de serment est un évènement marquant dans la
carrière de tout magistrat. C'est aussi un acte chargé de symboles et
d'émotions. Dès lors, les 30 magistrats, dont 24 juges de siège et 6 de
parquet, rejoindront leurs postes aux côtés de leurs aînés, dans les tribunaux
relevant de la Cour d'Oran, à l'exception, toutefois, du tribunal chef-lieu (le
tribunal d'Oran sis Cité Djamel), comme ont tenu à le préciser le président de
la Cour, Ahmed Medjati, et le procureur général,
Mohamed Bekhlifi, dans une déclaration à la presse,
en marge de la cérémonie. A l'évidence, la juridiction du chef-lieu représente,
en vertu des directives du ministère de la Justice, une «restriction » dans
l'affectation des magistrats débutants, et ce, eu égard à ses spécificités, en
particulier par rapport aux affaires qui y sont traitées. Un redéploiement
partiel du personnel, via un mouvement interne dans le corps de la Magistrature
est opéré préalablement, pour faire de la place, pour ainsi dire, aux
magistrats entrants, laquelle ré-affectation se fait
sur proposition, souligne-t-on. «Ce renfort en magistrats sera, bien entendu,
d'un apport considérable pour les tribunaux et contribuera, à coup sûr, à
l'amélioration de la qualité du traitement des affaires », a noté le président
de la Cour. Avec une trentaine d'éléments en supplément, c'est sûr que le
déficit sera, relativement atténué. Telle est, en substance, la réponse «
laconique » du président de la Cour, à la question d'un journaliste concernant
l'existence d'un (éventuel) manque de ressources humaines, dans le segment
précis de la Magistrature. A la question ayant trait au
projet de décentralisation du Tribunal du chef-lieu, dans le sens de la
création de nouveaux tribunaux territoriaux (la mise en place d'une nouvelle
structure locale) pour répondre au développement géographique et démographique
de la ville d'Oran, en s'inspirant, le cas échéant du modèle d'Alger, et ce,
entre autres dans le double but d'une meilleure gestion des affaires
judiciaires et d'avantage de proximité « justice-justiciables », les chefs de
la Cour d'Oran ont fait remarqué que « nous convergeons vers ces objectifs avec
l'achèvement et la mise en place, prochainement, du nouveau tribunal de Bir El-Djir, qui aura à prendre
en charge une partie du territoire de la ville pour désengorger, un petit peu,
le tribunal de Cité Djamel (qui comprend 9 chambres d'instructions)».
Il
est noter, par ailleurs, que la 24ème promotion de
l'ESM dont sont issus ces 30 magistrats, affectés à la Cour d'Oran était de 453
juges, dont 238 femmes et 215 hommes, et dont la cérémonie de sortie a eu lieu,
le 25 juillet 2016, en présence du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, de plusieurs
ministres du gouvernement ainsi que du 1er président de la Cour Suprême et de
la présidente du Conseil d'Etat. Elle a été baptisée, pour rappel, du nom du
défunt moudjahid, docteur, magistrat et ancien ministre de la Justice, feu
Mohamed Tekia.