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L'enjeu est plus
conséquent qu'un prix de baril. Il se joue dans cette propension géopolitique
qui tend à faire de la domination des uns un droit pour assujettir les autres.
Une consultation n'est pas un engagement. Formelle ou pas, donc la réunion d'Alger qui se tiendra en forum international de l'énergie si elle n'est pas trop importante, garde tout de même sa spécificité d'audace. L'important c'est d'abord de s'asseoir, de se voir ensemble et ensuite de faire des promesses, de fixer des rdv et de préfigurer en nuance un prochain avenir. Les pays exportateurs ou producteurs de pétrole, forcement pas membres de l'OPEP auront au moins une photo publique et collective à prendre sur la baie ouest d'Alger ou au sein du nouveau palais des congres flambant neuf. Ils auront des salamalecs utiles pour la dépression, des sourires pour la décompression. Quant au baril, à ses fluctuations et ses turbulences, il se fera chiche en se rendant un peu timide pour pouvoir se dénuder au grand jour. Pour ces choses là, chacun trouve son bonheur dans la dimension de sa souveraineté et de ses propres intérêts. Personne n'est dupe en pareils conclaves. Loin d'un espace commercial où l'offre et la demande exercent un règne implacable, le forum d'Alger restera un parloir où l'art oratoire même convaincant n'est d'aucune utilité. Les mots ne créent pas de la richesse. Quand les prix augmentent on parle de «choc pétrolier» quand il s'agit d'une baisse effrayante l'on parle de «crise». Les définitions du phénomène n'ont décidément pas la même connotation. Comme dans un ménage, si entente y est c'est qu'une partie supporte tout le fardeau. La stabilité dans ce monde qui évolue en permanence n'est pas un luxe ou un privilège des grandes nations. Elle est devenue un devoir citoyen, une obligation à la charge de chaque individu. la stabilité a pris un sens très fort dans la mesure où elle se confond presque à notre identité. Elle ne se différencie plus de la cohésion sociale qui à tout le temps imprégné le peuple. Confronté à d'innombrables situations le plus souvent orchestrées par ceux la même qui alimentent encore des velléités et de la rancune. Le pays a su contrecarrer toute la panoplie de leurs projets malsains. . Ont-ils omis qu'ils ont en face un peuple aguerri ? Un peuple mal à l'aise, un peu endolori mais debout, un peuple qui s'exprime en cas de danger à l'unanimité. Tout ce qui se concocte aux alentours du pays et à nos frontières n'est pas le fruit d'un hasard ou le résultat d'une fatalité. Encore loin d'être un souci majeur dans les danses versatiles d'un baril qui n'arrive plus à se situer ni sur quel pied danser. Il n'est en fait que le calcul déterminant d'une opération géopolitique ayant pour seul objectif d'atteindre l'âme de ce qui bouge encore et aspire à se généraliser afin d'exterminer toute souveraineté et emprisonner la décision nationale. Devant une menace dangereuse l'amour de la patrie devient plus qu'une pratique religieuse. Les problèmes s'amoncellent de jour en jour, les inégalités se creusent davantage et font que l'injustice, le mauvais partage, le déni de droit et l'absence de la juste mesure en des cas renforcent l'inquiétude sociale. Les hydrocarbures passent pour être un anathème pour les Algériens. Il a suffit d'un frémissement de prix pour que toutes les politiques, les conceptions du bonheur, les routes, les ponts soient coupés de leur réalité. Ainsi les modes de gestion et les lois controversées qui leur servaient de cadre juridique n'avaient pu atteindre les objectifs escomptés. La libération de ce joug redoutable. C'est un échec total que l'on a cherché sans conviction pour aller vers le système le plus adéquat de pouvoir se passer de nos réserves énergétiques. Sans vision stratégique, sans perspectives de développement, sans méthodologie, sans la permanence du suivi , les différents programmes ne sauront rendre réels le rêve et l'espoir de tous les concitoyens. Il fallait susciter le besoin de bâtir ensemble un pacte de félicité. Le développement local ne peut se concrétiser que dans une conjugaison d'efforts des capacités politiques et des actions d'entreprenariat. Les pouvoirs publics ne seront que des instruments de régulation et d'exécution, car il est de toute évidence que c'est au citoyen qu'échoit le choix de son avenir, à son entreprise de lever les équivoques qui troublent son épanouissement. Dans ses différents programmes de sortie de crise, le pays s'est toujours mis dans une hypothèse de précarité, une situation qu'il estime passagère. Ca va passer et les choses rentreront dans l'ordre, tend-t-il de faire admettre. C'est croire sans pour autant pouvoir évaluer les courbes du marché. Les experts n'ont eu de cure à rugir. Les outils d'une bonne gouvernance qui d'ailleurs aurait perdu toute sa sève à force d'avoir été rabâchée et trop longuement pervertie, sont de mise dans de telles conjonctures. La culture de l'anticipation demeure un devoir sacro-saint dans la gestion prévisionnelle. En agissant sur les contraintes, l'on réduit leurs effets et l'on fait progresser le pays sur le chemin de la croissance. La visibilité en matière de politique économique locale n'est que le produit final d'un travail en synergie avec les forces disponibles. Il y a lieu de privilégier la concertation dans le cadre d'une politique globalisée dans l'annihilation des problèmes économiques L'effort intelligent n'est-il pas celui qui intègre l'adhésion de tous les acteurs ? Sans baril, sans gaz , la nation est-elle condamnée pour sa survie à se mettre en état de faillite alors que d'autres ressources, d'autres alternatives existent et foisonnent à coté de chaque investisseur ? Ni le niveau du baril, ni le niveau des réserves n'ont hissé à merveille le niveau social. Encore peu de dissoudre le moindre déplaisir qui brouille l'horizon citoyen. Le citoyen vit, après avoir vécu les années de braises, les années noires, le kidnapping, le viol, la viande avariée, les faux visas, les hadjis clandestins d'affaires ahurissantes et de procès sans coupables. Le propre d'une crise c'est son caractère furtif dans la dimension temps. Sa périodicité éphémère. Et si une crise s'installe dans la durée et se prolonge sans vision de résolution, elle risque de s'inscrire comme une persistance dans une continuité qui va manger des descendances et toute une autre postérité. Il suffit pourtant d'adapter les objectifs d'un développement que l'on affirme durable aux attentes des populations à travers notamment, une plus grande efficacité des outils d'intervention financière et technique des pouvoirs publics. Le baril n'est plus un indice de valeur intrinsèque et constant sur lequel il faudrait bâtir des politiques de croissance économique. Dire que l'Algérie est confrontée à des problèmes d'ordre financier n'exprime pas une situation de faillite, bien au contraire il s'agit là d'une reprise de conscience. Un sursaut dans l'éveil. C'est l'exploitation de cette évidence passagère qui doit inciter les dirigeants consciencieux et en charge de la mission de sortie de crise à plus de volonté, plus de travail et plus d'initiatives. Le manque de ressources budgétaires émanant exclusivement du produit des hydrocarbures serait une excellente motivation pour accroitre l'exploitation judicieuse des potentialités hors hydrocarbures. Dites-vous Messieurs que l'Algérie ne se confine pas uniquement aux puits de Hassi Messaoud ou Hassi Rmel. Elle est riche par ses terres, ses plaines, ses montagnes, ses dunes, son littoral, son domaine minier, forestier et surtout par l'histoire, la patience, le génie et la détermination de son peuple. Que lui manque-t-il ? La détermination, la loyauté et l'engagement de bien faire de ceux qui sont aux commandes du pays. Si le Forum d'Alger demeure une séance formelle qui ne se penchera pas sur les quotas ou les limitations de production, conscience est à prendre que le compter sur soi, sur ses propres moyens et ambitions restera une logique pour tout participant. L'enjeu est plus conséquent qu'un prix de baril. Il se joue dans cette propension géopolitique qui tend à faire de la domination des uns un droit pour assujettir les autres. Face à la surabondance du brut, l'on continue à encourager par l'épouvantail de la chute des prix la surproduction. On est loin de pouvoir arriver à un consensus qui ferait la joie de tous. Chaque pays a le regard dans son baril et ses coefficients de multiplication. Chaque baril produit alimente à p'tit feu la braise des guerres. Il attise les conflits et n'est pas encore prêt pour freiner son allure vers une dégringolade systématisée. Qu'il grimpe ou s'effondre davantage, le prix du baril restera tout le temps un défi à remporter par certains et à subir par d'autres. Quoique, il est difficile de tirer des leçons pour de pareilles situations. Le monde, ou à vrai dire ces pays pauvres et producteurs de pétrole ne sont pas à leur première démonstration du genre. On a beau dire qu'en terre pétrolière l'on peut vivre à l'abri des besoins. Des puissances étrangères travaillent sans cesse à creuser et pomper cette énergie qu'elles qualifient de non renouvelable en proposant aux contrées d'extraction l'essai d'autres solutions énergétiques, parfois difficilement accessibles qu'un banal puits. A Alger l'on va alors «se concerter et changer des points de vue» selon les déclarations de Monsieur Mohammed Barkindo Secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Le ministre algérien de l'Energie Noureddine Boutarfa déclarait de son coté que l'on va «offrir l'opportunité de parvenir à un accord qui favorisera la stabilisation du marché du pétrole». L'essentiel, toute façon résidera dans cette chaotique situation qui malmène tous les pays pour compter et recompter chacun l'escarcelle de ses barils. Quand le baril s'échauffe et fait valser les bourses, aucun prix n'est apte à l'arrêter. |
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