|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Tout comme Benferhat, c'est avec son prénom,
Tahar, qu'il s'est fait un nom. Derrouis Tahar a donc
tiré sa révérence le deuxième jour de l'Aïd El Adha,
au grand désespoir de ses enfants, de ses proches et de tous ceux qui l'ont
connu. Il y a quelques semaines, son ancien coéquipier Fenoun
quittait ce bas monde. Entre ces deux hommes, il existait plusieurs points
communs. Ils étaient de la même génération, ayant fait leurs gammes dans la
petite ruelle de l'Espérance, située derrière la caserne de la Protection
civile, avant d'étaler leur talent sur tous les stades d'Afrique du nord. On
doit ajouter que tous deux étaient de véritables gentlemen, qui ont su
s'attirer l'estime générale. Lorsque nous lui avons fixé rendez-vous pour la
rubrique « Un nom hier », il est venu en tenue traditionnelle, avec une belle
djellaba et un fez sur la tête. L'élégance chez Tahar était tout simplement
naturelle. Talent précoce, Tahar a intégré le onze sénior alors qu'il était
encore junior. C'était pour lui un rêve qui se réalisait. « Pour n'importe quel
joueur, figurer en équipe sénior de l'USMO n'était guère facile. Il fallait
donc se remettre en question tout le temps. C'était une grande fierté d'évoluer
au sein d'une équipe musulmane qui damait souvent le pion aux formations pieds
noirs. Nous étions conscients de cette responsabilité et cet honneur. Nous
étions soutenus par un public fidèle pour lequel nous avions beaucoup de
respect », a-t-il dit. Figurant en équipe d'Oranie pré-olympique lors d'un tournoi nord-africain, Tahar, et en
dépit de sa grande classe, n'a obtenu qu'une seule cape en sélection de
l'Ouest. Explication de l'intéressé : « J'ai eu la malchance d'avoir deux rudes
concurrents, à savoir Ripoll et Catayaud ».
Il n'empêche qu'il a accompli un parcours remarquable grâce à sa technique et un souffle inépuisable. Retraité du service de la Sonatrach dirigé par Si Mohamed Brahim, ancien président du MCO, Derrouis Tahar a vécu ses dernières années paisiblement, entouré par l'affection des siens. On se souvient encore d'un dernier message : « l'USMO, c'est ma famille de toujours et de mes vieux jours ». Le club unioniste était bien représenté à l'enterrement par deux anciens présidents, hadj Bouzidi, et hadj Lahouari Bendjahène, ainsi que son frère Ali, Moussa Miloud et Hachemi Kouider. Leur présence aura constitué du baume au cœur pour les familles du défunt, Derrouis et Soufi. Un autre pan de l'histoire de l'USMO s'en va à jamais. |
|