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Attendre et
voir, ou passer carrément à l'acte quitte à faire fuir toute résistance au
changement et déloger les forces obstinées.
Quel est le mal de notre école ? Qui le lui cause principalement ? Que doit-on faire et quelle thérapie lui doit-on prescrire ? Le mal de l'école n'est pas viscéralement dans ses classes ou ses préaux. Car il existe plusieurs écoles en face de celle dite publique. Il y a l'école de la famille, de la rue et du net. Chacune d'elles à ses modes d'emploi et ses emplois du temps. Si la famille ne s'oppose pas à faire don de son enfant, qui s'offre tout livré aux aléas des cages d'escaliers et des coins de rues malfamés, il n'est pas de l'apanage d'un enseignant de pouvoir le libérer de ce monde grandement cruel. Le temps qu'écoule l'élève dehors est plus important que celui qu'il consomme sur un banc. Le temps qu'il dépense face à son p'tit écran digital est plus long que celui qui devait le faire plonger dans un livre ou dans un cahier. Accaparé ainsi de toute part, l'élève ne peut avoir pour unique maman que Benghebrit. D'où la nécessite de dire que l'école est un tout. C'est une route, un quartier, une bande, un trottoir, un cybercafé, un stade? c'est dans tous les départements ministériels qu'elle trouver son authentique expression. C'est facile d'emprunter le chemin de l'école. Mais il est difficile de se faire dedans. Quelle est cette école qui depuis l'arrivée de madame le Ministre n'a cessé d'accroitre le souci des uns et aiguiser la violence chez les autres ? En quoi la vision imprégnée par cette gentillesse ? qui du reste ne reste qu'au plan de la projection- puisse-t-elle exacerber les débats et chuchoter l'incertitude ? La fuite des sujets du Bac n'a pas encore livré tous ses secrets ni levé le voile sur ceux qui tapis à l'ombre des classes guetteraient la tombée de l'école et celle de son Ministre. Outre la crédibilité d'un tel examen pas comme les autres, produit divinisé, il est de la sienne d'en souffrir si la faute et l'erreur sont dans son camp et à nous tous d'en prendre conscience si l'intention de faire mal est une conspiration et une volonté délibérée. Ce sont en fait les enfants qui ont triché, parfois sous la bénédiction des parents si ce n'était sous leurs tacites ou expresses encouragements du moins leur passive complicité. La complaisance quasi-totale a fait le reste. Qu'envisage Madame le Ministre pour éradiquer cette attitude tricheuse et malhonnête, pour que l'examen redécouvre toute son auréole fanée par un sacrilège qui n'a pas décliné son identité ? L'école n'est pas Benghebrit. C'est à la nation qui se cultive dans le champ des cartables à l'aurore des portails de faire émerger l'excellence et rabrouer l'imposture. Dans chaque écolier l'on suppose à bon ou mauvais escient trouver un futur gréviste, un coupeur de route, un mauvais citoyen ou un quart de responsable. C'est dire que l'école est une équation globale. Une espèce unique où vient s'exprimer l'ambition nationale. L'école algérienne a besoin d'un briseur de tabous, d'un combattant téméraire. Il n'ira pas loin s'il veut améliorer les choses d'une façon concertante qui comme à l'accoutumée entrainerait l'adhésion des acteurs et des protagonistes. Les têtes vont être coupées, des manuels déchirés, des leçons retirées. C'est à une révolution générale qu'il faudrait recourir pour sauver la chose du comportement aculturel qui la mine. Une année est finie par un examen trop controversé. Rien n'est insolite, rien n'est surprenant puisque l'objectif escompté ne provient pas d'un hasard ou d'une simple coïncidence. Des sujets qui s'enfuient aux autres qui sont inapprochables ; les avis ne sont que des éléments d'appréciation. L'essentiel était de faire partir la dame. Devant une telle imprudence, tout Ministre digne et responsable aurait sine-die présenté sa démission, si ce n'était ce dessein maléfique et pernicieux de vouloir la faire déguerpir. Son maintien, étant certes du pouvoir discrétionnaire présidentiel était aussi une exigence sociale émanant du genre de ceux et celles qui aiment la beauté, le savoir et la modernisation. Il était question du devenir d'un pays en proie à toute sorte de prédation. On avait voulu construire le citoyen de demain dans la peau de l'enfant de ce jour par des matériaux moyenâgeux, obscurcis et borné à l'émeri. Il n'est pas du tout préconisé d'avoir une école laïque comme certains tentent de diffuser ce projet qui n'existe pas. La religion, voire l'islam fait partie de l'être national et l'écolier n'a pas besoin de maitriser toutes les techniques rituelles de la grande ablution et de l'ensevelissement d'un mort. Il n'existe par ailleurs aucune exigence religieusement licite de lui faire apprendre à cet âge là, les conditions légales du khol3 (une forme de dissolution du mariage qui intervient à l'initiative de la femme), bien au contraire l'islam lui apprend l'espoir, la bienfaisance, le bon sens, le bon comportement et les actes de solidarité et de tolérance. Les caractéristiques de l'école étaient toutes à inscrire dans un registre de grogne, de colère et de grèves interminables. Du primaire au secondaire l'école n'avait pas l'air d'égayer ses classes. Dans ces situations de parodie et de zizanie elle était devenue presque une chose alarmante et mangeuse d'innocence. On n'espérait plus la voir amarrée aux nouvelles technologies de l'éducation ni accéder à la phase didactique de l'enseignement présentiel et dynamiser ainsi le distanciel. Restons là, faisons du sur place en attendant la résolution de tous les problèmes qu'invoquerait un corps en appétit incessant. Depuis , l'école tellement mise en débat contradictoire et suscitant d'innombrables appréhensions sur son devenir commence légèrement et avec sérénité à sortir de la tête de ce marasme qui a trop duré. Il est cependant primordial à l'amorce de cette saison de décliner en actions concrètes ce que va faire Benghebrit. L'on ne doit plus se contenter des différents chantiers ou ateliers ouverts depuis le lancement de la reforme en 2001 inhérente à l'école et au système éducatif. Le but assigné était de faire émerger une école de qualité apte à faire hisser le pays au diapason des standards internationaux. Si pratiquement tout le monde était convié à mélanger ses pinceaux aux nuances qui allaient, croit-on faire naitre une œuvre de dimension nationale, le travail était confié aux mains de ceux qui ont conçu l'école objet à reforme. L'on n'a point parlé des réalités qui s'exercent dans le quotidien scolaire. De la phraséologie à l'euphémisme, passant par un académisme usuel, les « professionnels » imposaient l'avis au lieu de l'exposer. Que va faire Benghebrit en matière d'école informelle ? La notion de l'informel pourtant n'échappe à nulle entreprise. Le ministère de l'éducation nationale n'a jamais été branché la dessus. Si ce n'était un vœu d'ouvrir un dossier par là, de créer une commission par-ci. Département non concerné, il semblait à l'époque s'atteler en vain sous la malhabileté pourtant d'une sommité à assainir le climat fétide qui gargarise l'école publique. Il subsiste un important marché scolaire informel dans le pays. Ces cours dits de soutien ou supplémentaires s'intensifient par habitude à l'approche des examens, mais l'on voit qu'ils démarrent avant même la rentrée scolaire officielle pour se perpétuer, le long de l'année. Une fournée d'apprenants rentre, une autre en sort. Ce sont des milliers de client-élèves qui le font sans que l'école publique ne s'en offense ni se sent éclipsée. Les caves, les vieilles maisons en ruines, les garages bruts servent de lieux de faveur pour ce genre d'opérations commerciales au non du savoir. Non déclarés, non assurés, mal hygiéniques, manquant de salubrité, ces lieux concurrencent en silence l'école qui se fissure au jour le jour par ceux-là même qui ont en le gardiennage. Ce qui attend la dame c'est d'abord d'assurer l'élève demandeur de ce type de complément d'enseignement en lui formatant son besoin par la machine scolaire publique. Le défi c'est aussi de ne plus laisser l'élève sous la contrainte de croire que sans cet enseignement extérieur le succès n'aura pas lieu. Casser cette conviction par la prise en charge de ce besoin par l'école publique est une responsabilité institutionnellement étatique. En plus des carences nombreuses et diverses relevées dans l'aboutissement idéal d'un programme appelé à faire immédiatement sa mue, les grèves incessantes et les revendications syndicales hors cadre envenimeraient le climat déjà ranci d'une école en état de sinistre. L'on a un peu réussi durant l'année écoulée à faire tout de même taire cette grogne. Le recrutement massif opéré dans l'éducation devra obtenir un résultant plus reluisant. Ainsi seul le mérite peut constituer une rampe vers la noble mission d'enseigner. Ce temps devra permettre sans grève de ressasser la réflexion et peut être d'engager clairement la mise en ouvre effective de énième « réforme ». Ce sont en fait les écoliers, les collégiens et les lycéens qui en pâtissent. Ils sont épiés et vite interceptés par l'oisiveté et la déperdition scolaire. L'école à sa cadence actuelle ne peut à peine de rendre fous, enseignants, élèves, parents d'élèves, continuer à régenter à l'humeur d'un pouvoir occulte ou au vœu de fédérations en mal de positionnement et ainsi gager le destin de descendances croisées. Ainsi Benghebrit continue à afficher sa certitude que la principale préoccupation demeure l'amélioration à de la fonctionnalité pédagogique des programmes d'éducation. Il était judicieux pour permettre de relever un tel défi de trouver le cadre adéquat et de s'investir dans l'ère numérique loin de toute supputation idéologique ou métaphysique de tout bord. L'aliénation mentale est la pire pathologie pour une école qui veut sortir de l'inertie. Pour ce qui est de la langue, il n'est pas de la densité personnelle pour une langue ou une autre de vouloir venir et l'imposer sans égard au développement des sciences et des technologies. On n'apprend pas le chinois par l'arabe ou l'arabe par la dardja. Chaque langue possède ses propriétés et évolue dans un parcours de vitalité et de phénomènes universels. Chaque matière a ses propres outils valables et promouvables pour éviter les conflits linguistiques. C'est à un objectif global et neutre que doit s'astreindre la planification liée à la pratique des langues appelée à écarter tant les frustrations que les passions. Personne n'est plus croyant ou plus nationaliste que l'autre. Ce qui attend Benghebrit, c'est le comment faire pour faire davantage aimer le pays à ses enfants. Le nationalisme est cet amour de la patrie dont l'on ne doit pas l'amarrer à des noms de responsables, des comportements de barbouzes ou à des scandales sans cesse révélés. La patrie ne s'identifie pas à un poste ou une charge publique. L'on a tous tendance à avoir vu de l'insouciance à l'égard de nos repères fondamentaux. Le drapeau national est devenu un fanion à arborer lors des matchs de football. L'on tergiverse sinon l'on balbutie à peine le nom de nos héros. Nos écoliers n'accordent pas trop d'intérêt aux fonds des leçons d'histoire plus qu'ils ne le font aux quotités de notes à en obtenir. Sur un autre plan, l'école doit recouvrer son caractère républicain. Une institution où la morale et ses valeurs sont certes de mise mais éloignés des diktats d'une certaine morale à imposer par le traumatisme et la menace. Voiler l'école à son innocence c'est violer ses vertus. De mon mur Facebook, tout mon monde appelle à revenir à l'école d'hier. Cette école où le respect de l'instituteur et la discipline de l'écolier, l'assiduité et la persévérance des deux et la quête du savoir étaient des critères religieux. |
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