
«Matlouaâ, kesrâ, khobzâ... », les appellations sont multiples, mais toutes font saliver le
jeûneur. Il n'y a rien à dire, le pain rond à base de semoule revient au goût
du jour. Ce pain confectionné à la maison prend de plus en plus le pas sur le
pain du boulanger en ce ramadhan. En effet, ce pain traditionnel a gardé toute
sa popularité d'antan. Et comme dans tous les marchés du pays, des femmes,
hommes, enfants s'adonnent, en ce mois de ramadhan, à ce petit métier de
vendeur de pain traditionnel à Béni-Saf. Le marché du centre-ville n'échappe pas à la règle. En
effet, une multitude de revendeurs, versés dans la vente de ce pain
traditionnel, a intégré le paysage en ce mois de jeûne. Ce commerce semble même
imposer une certaine concurrence aux boulangeries. Sur la rue du marché
couvert, dès les premières heures de la matinée, des enfants vendent le pain
traditionnel à la criée. La concurrence va bon train. Celle-ci ne concerne que
la qualité, car les prix sont communs à tous. Les pains sont écoulés entre 15
et 50 DA, selon la taille et le type de céréale. Ces revendeurs écoulent
rapidement leurs stocks. Ce pain semble être encore beaucoup plus prisé par les
jeunes. Le pain d'orge ou de blé dur est surtout savouré pour accompagner la
chorba ou autres plats traditionnels aux saveurs d'autrefois. Sa disponibilité
en fin d'après-midi représente également une aubaine pour les pères de famille
ou les fonctionnaires, n'ayant pas été en mesure de passer chez le boulanger
avant qu'il n'écoule sa dernière fournée. Il fut dire aussi que tout un chacun
est guidé par ses envies de jeûneur. Il arrive qu'un homme rentre chez lui avec
plusieurs pains de différentes formes et céréales, orge, blé, son ou avoine...
qu'il a achetés sans faire attention !