Il
fait partie de ceux, très rares, qui font l'unanimité sur leur personne. Pour
recueillir un tel plébiscite, il faut réunir beaucoup de qualités, très peu, ou
pas de défaut. Mouffok Hadj Boumédiène
est un parfait de cette « espèce », disons en voie de disparition, dans une
société qui a égaré ses principales valeurs et qui est rongée par le
matérialisme et le m'as-tu-vu. Comment décrire fidèlement Hadj Mouffok Boumédiène, qui de
personnage public très apprécié dans le monde sportif, a vécu en ermite ces
dernières années en quittant, à contrecœur, sa bonne ville d'Oran ? Nous avons
appris que son état de santé inspire des inquiétudes. Issu d'une grande
famille, d'ailleurs apparenté par alliances aux Benarba,
Boumazza, Trari, Kahloul et Louni, le jeune Boumediène, plus mature que nombre de ses ainés, a pris le
maquis à 17 ans après avoir été le secrétaire du grand Moudjahid Si Abdelbaki à Oran. Après l'indépendance, il a intégré le
circuit du football en servant fidèlement aussi la LOFA, le Najah
et l'ASM où il était très apprécié par sa connaissances des règlements, aux
côtés des Bir, Benamar,
Hadj Ghalem, les Serradj, Kouadia et les principaux dirigeants de la ligue. Sur le
plan professionnel, il a atteint le haut niveau avec le grade de contrôleur
général de la Sonelgaz dont il était un brillant
représentant à Oran et à Béchar. Doté d'une belle plume, il collabore avec
plusieurs médias, et les portraits d'illustres sportifs furent très appréciés,
défendant, par ailleurs les clubs en haut de l'affiche lors de l'occupation
coloniale, et qui furent lésés, car contraint de participer au fameux «
critérium ». Nous avons souvenance d'un article sur le sport où il s'est
proclamé « fils de tous les clubs d'Oran. C'était sa façon d'exprimer son amour
pour sa ville en particulier et le pays en général. Si on s'avisait à citer ses
hauts faits dans le domaine social, sa modestie en souffrirait certainement.
Malheureusement et à l'instar de nombreux sportifs, Hadj Boumediène
« a disparu des radars » d'une société ingrate et oublieuse. Il a essuyé des
coups bas de l'existence, alors qu'il ne méritait que des éloges pour
l'ensemble de son œuvre. Jusqu'à présent, toujours magnanime, il encaisse ces
coups bas sans broncher. Mais sa famille, heureusement, a réagi. Ses frères et
en particulier Moussa font tout pour atténuer ses souffrances, car Hadj Boumediène a été hospitalisé à plusieurs reprises. Pour
notre part, nous souhaitons de tout cœur qu'il retrouve la santé à présent que
la cellule familiale veille sur lui. Un seul personnage mérite tout le bonheur
possible. Tous ceux qui l'ont connu seront certainement d'accord avec nous.