Enthousiasmés au début par l'entrée en
fonctionnement du téléphérique et du tramway, moyens de transport urbains des
plus modernes et qui étaient venus leur ôter bien des épines du pied en matière
de déplacements, les Constantinois viennent de découvrir que ces moyens ont
aussi leur talon d'Achille avec les pannes et les arrêts intempestifs pour des
travaux de maintenance qui durent plus ou moins longtemps.
Hier, par exemple, les usagers du tramway
ont été bien malmenés par les nombreux arrêts, fâcheux et inexpliqués, des
rames sur tout le long du trajet allant de la station Benabdelmalek
à la station Zouaghi. D'autres ont signalé qu'à partir de 17 heures, ces mêmes
rames n'ont fonctionné que dans le sens centre-ville - Zouaghi. Et personne
n'est venu leur expliquer la (ou les) cause de ces inconvénients. Et les
opérateurs publics ont observé la même attitude pour le téléphérique qui, lui,
est à l'arrêt depuis plusieurs mois, officiellement pour des travaux de
maintenance, mais là où le bât blesse, est que, pendant tout ce temps, pas la
moindre information n'a filtré sur la durée de l'immobilisation des cabines.
Rien. Alors que les citoyens ne cessent de poser des questions et la rumeur
fait des ravages à ce sujet. On prétend que les autorités publiques ont tout
simplement «annulé» ce système de transport, d'autres sources affirment que de
graves défaillances ont été découvertes sur tel ou tel pylône et que la
réparation prendrait des années, etc. C'est dire que l'attention s'est fixée
maintenant sur le téléphérique et que les citoyens ne cessent de se poser des
questions sur la reprise de son trafic. « Le silence inquiétant des
responsables de ce système de transport nous laisse perplexes », nous a confié
un usager rencontré hier. Et ce dernier d'affirmer qu'il a eu vent
d'informations non confirmées disant que le téléphérique a changé d'organisme
de gestion. Il aurait été repris par une entreprise dont la nationalité reste
encore à déterminer. De sources bien informées, on apprend que les responsables
de cet organisme en question seront à Constantine le 30 du mois de mai en cours
pour étudier les conditions techniques de sa remise en fonctionnement. Hier,
malgré nos nombreuses tentatives, nous n'avons pas pu joindre le directeur
général de l'entreprise ETC qui gérait le téléphérique, ni le directeur des
transports, pour nous confirmer l'information ou nous donner des indications
sur les problèmes techniques et administratif actuels du téléphériques ou, à
fortiori, nous indiquer une date probable pour sa remise en service. Reste que
la situation sur le terrain est rendue de plus en plus compliquée pour le
citoyen. L'arrêt du téléphérique depuis une période assez longue de trois mois
ou plus maintenant, est venue rendre la circulation inextricable entre les
faubourgs de l'Est et le centre de la ville, laissant les usagers livrés à
eux-mêmes et à l'appétit des transporteurs informels. Le problème s'est encore
aggravé avec la fermeture pour travaux du pont de Sidi Rached
sur lequel aucun véhicule ne circule plus depuis un mois environ. Les citoyens
de Bab-El-Kantara et de la cité Emir Abdelkader sont
les plus touchés par les inconvénients : voulant rejoindre le centre-ville, ils
doivent maintenant faire le trajet à pied car les taxieurs refusent d'emprunter
la rue Tatache Belkacem,
trop encombrée, et très mal en point. Et ceux qui tentent l'aventure, devront
faire de la gymnastique en passant par l'avenue de Roumanie, remontant le
quartier du Bardo pour déposer leur clientèle à l'endroit habituel situé à
l'entrée de l'avenue Zaamouche. «Jusqu'à quand ce
calvaire va-t-il durer ?», s'interrogent les citoyens.