Plus
d'une centaine de familles détentrices de décisions de pré-affectations des
quartiers d'El-Hamri et de Medioni ont manifesté hier
leur courroux contre la lenteur des pouvoirs publics à les reloger. Les
concernés qui se sont déplacés hier au siège de notre rédaction disent être en
possession de ces documents depuis 2011 et avaient payé en juin 2014 la somme
exigée en prévision de leur relogement. Une partie a été relogée en janvier
2015 à Oued Tlélat alors que ces familles attendent
toujours d'être prises en charge conformément aux promesses données par les
autorités locales. Las d'attendre, les bénéficiaires de ces pré-affectations
précisent également que des garanties leur ont été données par le wali d'Oran
après qu'un groupe de représentants a demandé une audience pour rencontrer le
chef de l'exécutif. « Des promesses nous ont été données par le wali d'Oran
pour que nous soyons relogés lors des précédentes opérations mais en vain,
indiquent-ils, et nous avons même remis des photocopies de nos décisions à la
commission pluridisciplinaire qui a sillonnée le quartier le mois dernier ».
Cinq ans se sont écoulés et les familles n'ont rien vu venir, ce qui ne fait
qu'augmenter leur inquiétude et leur crainte. « Nous avons peur d'être oubliés
par les autorités, alors que nous vivons un véritable calvaire dans des
habitations qui menacent de s'effondrer à tout moment », affirment nos
interlocuteurs. Ils rappellent encore qu'en janvier 2015, plus de 700 familles,
qui occupaient des habitations précaires à El-Hamri
et Medioni ont été relogées dans des logements neufs à Oued Tlélat
alors que le reste des familles attendent toujours.
Pour
rappel, cette opération est inscrite dans le cadre du programme de relogement
progressif des familles ayant bénéficié de pré-affectations. Elles sont 6.500
dans la wilaya d'Oran. Au total se sont plus de 11.000 familles qui ont été
relogées à Oran depuis janvier 2015. Ces opérations de relogement, initiées par
la wilaya d'Oran dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire et
l'éradication des bidonvilles, seront suivies par le relogement de 3.000
familles du vieux bâti et les 6.000 familles du quartier des Planteurs. Ces
chiffres placent Oran parmi les wilayas leaders en matière de relogement. Ces
opérations de relogement ont aussi permis aux autorités de raser des
bidonvilles érigés depuis plusieurs décennies et qui défiguraient le visage de
la ville. Outre les efforts déployés en matière de lutte contre les habitations
précaires, véritable plaie gangrenant le paysage urbain d'Oran, ce chiffre renseigne
sur le bilan des réalisations de logements sociaux par la wilaya et notamment à
l'actif de l'OPGI d'Oran qui a réussi le pari de livrer un important quota de
10.300 logements sociaux en 2015, contre 5.005 unités en 2014. « Le programme
de relogement de l'année 2015 aura satisfait 85% du nombre de pré-affectations,
tant il est vrai que les détenteurs de ces documents attendaient leur logement
depuis des années », avait annoncé dernièrement le directeur de l'OPGI en
ajoutant que le nombre de logements réalisés en 2014 (5.005 unités) et en 2015
(10.300 unités) est l'équivalent de celui réalisé en l'espace d'une décennie,
soit 14.000 unités.