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Pour aussi « électron libre » qu'il s'en donne l'apparence,
Amar Saâdani n'est en fait que l'exécutant de
besognes que lui confie le clan du pouvoir auquel il appartient. Il faut par
conséquent le croire quand il affirme que ce n'est pas pour des considérations
personnelles qu'il s'en prend à Ouyahia et voir dans
ses diatribes à son encontre la trame d'un processus échafaudé par le clan dont
il est porte-voix pour écarter ce dernier des lieux du pouvoir.
Ceci pris en compte, il apparaît clairement que Ouyahia est sur un siège éjectable tant à la présidence de la République que dans le RND où il est censé aller au-devant d'un plébiscite de confirmation au poste de secrétaire général. Des sources bien informées avancent qu'il va être mis fin à la fonction de directeur de cabinet de la présidence qu'occupe Ahmed Ouyahia avant la tenue du congrès extraordinaire du RND prévue pour les 5, 6 et 7 mai prochain. Ce qui serait le signal qu'attendent ses opposants et détracteurs au sein du parti pour faire obstacle à sa réélection. Ouyahia est incontestablement dans le collimateur du clan présidentiel dont l'inimitié à son égard ne date pas de peu mais s'exprime désormais ouvertement depuis qu'il a perdu la protection de l'ex-tout puissant patron des services. Il n'est pas fortuit que Amar Saâdani s'en est violemment pris à Ouyahia dans le même temps qu'il a amorcé sa campagne pour la « réhabilitation » de Chakib Khelil, l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, présenté par lui comme ayant été victime d'un complot fomenté par le DRS. C'est que Ouyahia est soupçonné par les défenseurs de Chakib Khelil d'avoir « trempé » dans le « complot » contre celui-ci et qui visait au final à éclabousser le chef de l'Etat lui-même. A tort ou à raison, ils l'accusent d'avoir pris part à l'instrumentalisation de la justice ayant conduit à l'émission d'un mandat d'arrêt international contre l'ex-ministre. Dans l'ambiance de règlement de compte qui prévaut au sein du sérail, Ouyahia a peu de chance d'en sortir indemne même en ayant multiplié les actes d'allégeance à Bouteflika et en tentant de convaincre qu'il est d'une fidélité irréprochable. En connaisseur expert des mœurs et pratiques du système et de son sérail, Ahmed Ouyahia sait parfaitement qu'en réclamant son départ de la direction du cabinet de la présidence, Amar Saâdani n'a fait que dévoiler le sort qui lui est réservé par l'entourage présidentiel qui écrit le scénario de la succession de Bouteflika de laquelle il a décidé de l'exclure irrévocablement. Il y a peu de chance que les « services rendus » par lui à Bouteflika plaideront en sa faveur. Son éviction paraît actée et à intervenir à brève échéance. Elle est dans la logique des guerres claniques qui veut que le clan vainqueur nettoie le pouvoir conquis de la présence de tout acteur ayant peu ou prou appartenu à celui des vaincus. Cette même logique qui a ramené Chakib Khelil dans le giron du pouvoir parce que appartenant au clan des vainqueurs, même si son retour ne l'a pas libéré des « casseroles » qu'il traîne et dont l'opinion publique persiste à les considérer comme avérées et révoltantes. |
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