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Dans un livre de Camille
Flammarion, «L'âme existe-t-elle ?», Edition 1920, l'auteur écrit : «Tant il
est vrai que la Vérité s'impose par elle-même et brille, inexigible, comme
Sirius au milieu de la nuit éternelle.
D'ailleurs Henri Poincaré m'a souvent affirmé personnellement, dans nos nombreuses et souvent longues conversations, que doutant même de la réalité du monde extérieur à nous, il ne croyait qu'à l'esprit. C'était excessif. Il y a quelque chose en dehors de l'esprit. N'exagérons rien. [...] La volonté est, certes, une énergie d'ordre intellectuel. Prenons un exemple entre mille. Napoléon veut conquérir le monde et sacrifie tout à son ambition. Examinez tous ses actes, même les moindres, depuis la campagne d'Egypte jusqu'à Waterloo. Ni la physiologie, ni la chimie, ni la physique, ni la mécanique n'expliqueront cette personnalité, cette continuité d'idées, cette persévérance, cet entêtement. Vibrations cérébrales ? Ce n'est pas suffisant. Au fond du cerveau, il y a un être pensant dont le cerveau n'est que l'instrument. Ce n'est pas l'œil qui voit, ce n'est pas le cerveau qui pense. L'étude d'un astre au télescope ne peut être légitimement attribuée ni à l'instrument, ni à l'œil, ni au cerveau, mais à l'esprit de l'astronome qui cherche et qui trouve. La volonté humaine suffirait, à elle seule, pour prouver l'existence du monde psychique, du monde pensant, différent du monde matériel visible, tangible.» L'extrait est suffisamment révélateur des contradictions qui se jouent dans l'être humain. Dans l'absolue vérité, c'est la pensée qui est à l'origine de tout. Cependant l'homme croit faire, alors que c'est sa pensée qui fait tout, qui commande tout, qui commande et dirige son existence. On comprend pourquoi le brillant mathématicien Henri Poincaré doute de la réalité extérieure et ne croit qu'à l'esprit. Des affirmations ne sont pas des pensées dues au hasard ; Henri Poincaré sait très bien qu'il n'est qu'un instrument au service d'une «Intelligence supérieure» dans le cours de sa destinée, dans le cours de son existence et du monde. Quant à Napoléon, il n'a pas si bien dit. Napoléon a été un «Elément de l'Histoire». L'Histoire n'est pas une succession de hasards, d'événements fortuits. Pour la «Pensée», rien n'est fortuit, tout dans l'univers est intelligé sauf que l'homme créé et pensé est limité pour saisir les forces en jeu dans la constitution et la dynamique du monde. Napoléon a existé et ses campagnes victorieuses n'ont été possibles que parce que le monde humain était, à l'époque, à la croisée des chemins. Napoléon comme le peuple français ont été un «instrument» de l'Histoire pour transformer l'ordre européen. Les régimes politiques monarchiques devaient «muter», et cela a échu à un homme, Napoléon, et à un peuple, le peuple français, d'ébranler l'ordre monarchique de naguère, ordre qui va muter avec les révolutions un peu partout en Europe, en 1848, ouvrant d'autres événements. La doctrine socialiste a commencé à devenir un embryon qui va donner la révolution bolchevique, en 1917, puis la proclamation de l'Union soviétique des républiques socialistes, en 1922. En un plus d'un siècle, depuis les campagnes victorieuses de Napoléon, le monde s'est totalement transformé. La plupart des monarchies en Europe cessèrent d'exister. Un monde nouveau apparaissait. On comprend dès lors avec tout ce qui a prévalu ensuite avec la montée en puissance de l'Allemagne, dans les années 1920 et 1930, et l'avènement d'un autre homme, Hitler qui était SDF à Vienne, fils d'un modeste douanier autrichien, allait devenir, après la mort du président Hindenburg, le «Führer» du Reich, maître incontesté de l'Allemagne, en 1933. Cumulant la fonction de chef du gouvernement allemand et la fonction de président de l'Allemagne (plébiscite de 1934). Pourtant rien ne semblait le prédestiner à devenir le chancelier de l'Allemagne en 1933, et le chef suprême de l'Allemagne, pourtant il l'est devenu. Que peut-on dire de toutes les guerres, tous les conflits, tous les savoirs scientifiques qui se sont inscrits dans le «devenir» de la pensée humaine qui les a fait éclore ? Que l'humanité n'est pas, elle «devient», mais elle devient par la pensée qui l'a fait avancer. Comme le dit Flammarion, au fond de chaque être humain, il y a un être pensant dont le cerveau n'est que l'instrument. Les hommes sont menants et sont aussi menés sans qu'ils le sachent, ou s'ils le savent, ils ne changeront pas le cours de l'humanité. Ils existent dans cette dynamique du monde, le petit macrocosme qui englobe l'humanité dans un univers sans fin qui est «pensé» avant que les hommes pensent ; ou plutôt «les hommes sont pensés dans leurs pensées». Ce qui signifie que la pensée humaine qui meut l'homme n'est pas suffisante pour lui permettre d'appréhender le monde comme il est et comme il se développe dans son essence. Il ne voit que ce que la pensée et ses organes des sens lui permettent de voir. Un homme qui ne distingue pas un autre homme dans le noir le distingue qu'à travers des lunettes infrarouges. De même l'homme ne distingue la structure interne d'objets comme le thorax humain qu'à travers les rayons X. Et qui lui a permis de faire ces découvertes scientifiques et toutes les découvertes sur le monde qui l'entoure ? N'est-ce pas sa pensée ! Sans sa pensée, l'homme n'est pas, il n'existe pas. Force de dire que «l'homme se construit un univers difficile, complexe, mais cet univers est inscrit dans sa destinée, une destinée ouverte à tous les possibles». Mais ce qu'on dit de tous les possibles, ils n'en font en fait qu'un possible qui se réalise, et après celui-ci, d'autres possibles viennent, et de nouveau ne deviennent qu'un possible qui se réalise, et ainsi de suite. Il existe donc une intelligence dans la pensée que, jusqu'à présent, on en a peu parlée. Sans l'intelligence que la pensée véhicule, l'être humain ne peut survivre face à l'adversité ; il succombera ; par conséquent l'être humain, l'humanité, ne peuvent exister que par ce pourquoi ils sont ; ils sont des êtres pensants. Bien sûr, on ne ressent pas ce pouvoir de la pensée puisque on fait corps avec la pensée. Il suffit de dire, comme l'a énoncé René Descartes, en son temps, «cogito ergo sum» (en latin), traduit «je pense, donc je suis», et point besoin de se dissocier de sa pensée. Mais, si on veut aller au-delà, et chercher à comprendre ce pourquoi nous pensons, ce pourquoi nous sommes, force de le demander directement à la pensée, à notre pensée sur le pourquoi cette injonction de notre esprit. Puisque tout compte fait, ce n'est pas moi qui dit «je pense, donc je suis», mais ma pensée qui me l'intime de le penser. Dès lors ressort une intelligence dans la pensée puisque sans même que j'en prenne conscience, j'en viens à penser cette pensée. Je ne vois pas l'erreur entre le «je pense» et la «pensée qui le pense en moi et me fait penser», et je l'affirme comme postulat comme l'a fait René Descartes. Dès lors, ne connaissant pas l'essence ni de l'intelligence ni de la pensée, pourtant celles-ci s'appliquent à tous les êtres, et leur sont communes, tous les êtres pensent, chacun selon sa pensée et son intelligence, on peut déduire que cette pensée et cette intelligence relèvent d'une Intelligence et d'une Pensée supérieure, sous-jacente à cette pensée. Guidant chaque être humain, elles guident le monde, puisque tous les êtres constituent ce monde. Comment le comprendre ? L'exemple qui va suivre peut nous éclairer sur cette Intelligence et Pensée supérieure qui guident la marche de l'humanité. Pour avoir une idée sur l'Intelligence et la Pensée supérieure qui sécrètent la pensée humaine, il est utile de prendre un exemple parlant où plusieurs êtres sont en situation, et la pensée qui «intellige les êtres» montre qu'elle est en chaque être, et que d'elle découle l'«être en acte» dans son étant, concomitamment avec «tous les êtres en acte» dans leurs étants. Ce qui est révélateur de la marche des êtres dans leur histoire ; les êtres humains font l'histoire mais ils la font par une pensée commune mais différenciée, selon ce que l'Intelligence et la Pensée supérieure décident pour leur histoire ; la marche du monde relève donc des desseins non portés à la connaissance de l'homme ; sur ce point l'homme a la possibilité par l'intelligence humaine que sécrète sa pensée d'extrapoler et percevoir le sens logique des grands événements naturels qui changent le cours de son histoire. Aussi, le meilleur exemple que l'on pourrait prendre est la crise russo-ukrainienne qui s'est transformée en guerre ouverte, il y a trois jours. Une crise où tous les décideurs du monde sont, par leur pensée commune, différenciée et propre à chaque protagoniste dans le conflit, en acte sans qu'ils prennent conscience qu'ils sont assujettis au dessein porté par l'Intelligence et la Pensée supérieure qui commandent l'action des hommes dans la marche naturelle de l'histoire du monde. Certes tout être humain a un libre-arbitre mais ce libre-arbitre est aussi commandé par la pensée et l'intelligence qui meut l'être. Dès lors que l'être humain est libre mais, conditionné par sa pensée dont il n'est pas libre et dont il ne sait pas son essence, ne peut être libre. Il ne se croit libre que par la pensée qui le laisse penser qu'il est libre alors que dans la réalité il est rattaché à cette pensée qui décide pour lui. Pour comprendre, interrogeons-nous sur l'ordre de puissance mondial, aujourd'hui. Il est assez touffu pour nous donner une idée sur ce qu'est cette Intelligence et cette Pensée supérieure qui gouverne le monde. Aussi entrons dans le vif du sujet sur cette essence suprême jumelée (Intelligence et Pensée). On peut dire que globalement l'ordre de puissance mondial est régi par trois grandes puissances mondiales qui sont les États-Unis, la Chine et la Russie. L'Europe est certes une puissance économique avec en son sein deux puissances nucléaires, la France et le Royaume-Uni, mais cependant dépend économiquement et militairement de la première puissance mondiale, les États-Unis. A deux reprises, les États-Unis ont sauvé l'Europe, et leur dette, durant les deux guerres mondiales, a poussé la première puissance à créer un bouclier contre la guerre, l'OTAN. Où toutes les armées européennes y sont assujetties à cette force de protection commune. Sur le plan économique, l'Europe est dépendante du dollar américain ; l'euro, la livre sterling et le yen sont tous dépendants de la puissance du dollar américain dans le commerce mondial ; l'évolution de leurs monnaies suit fidèlement l'évolution du dollar US. Si, par exemple, le dollar perdait la suprématie qu'il a aujourd'hui, cette perte retentira forcément sur les monnaies européennes, et sur leurs économies. Une grande puissance aujourd'hui est caractérisée par sa puissance militaire et son arsenal nucléaire, par la superficie de son territoire, par sa population et par le niveau technologique atteint. Précisément les Etats-Unis, la Chine et la Russie remplissent ces conditions. Une puissance nucléaire comme la France et le Royaume-Uni qui ont des superficies territoriales très faibles, en cas de guerre nucléaire totale, seraient vite anéantis compte tenu de l'exiguïté de leurs territoires. Alors que la Chine, les États-Unis et la Russie ont des territoires à l'échelle de continents. Les États-Unis ont une superficie d'environ 9,8 millions de km2, et comptent environ 330 millions d'habitants, la Chine une superficie d'environ 9,5 millions de km2 et environ 1,4 milliards d'habitants, la Russie une superficie de 17 millions de km2 et une population de 146 millions d'habitants. Et on comprend pourquoi toute relation conflictuelle entre ces trois puissances a des retombées sur les autres pays du monde. Ceci étant, qu'en est-il de la guerre aujourd'hui en Ukraine ? Qu'en est-il de l'offensive de l'armée russe, lancée sur ordre du président russe contre l'Ukraine, le 24 février 2022 ? Il est évident que cette guerre qui a surpris tout le monde a des raisons profondes. Tout d'abord, l'Union soviétique qui était la deuxième puissance mondiale et a disparu en 1991 et laissé place à la Russie, nouvelle puissance, et donc l'Union soviétique n'a pas tout à fait disparu puisque la Russie a hérité de toute la puissance militaire, nucléaire - détenant le plus grand arsenal en ogives nucléaires dans le monde -, de la plus grande superficie territoriale - première superficie dans le monde - et de la plus grande population ; et donc une puissance mondiale de droit avec laquelle les deux autres puissances militaires, les États-Unis et la Chine, doivent compter. On comprend dès lors que la pensée du président russe comme celles du Conseil de sécurité de la Russie et de l'État-major de l'armée russe doivent être en parfaite intelligence. On ne masse pas plus de 100 000 hommes armés, des chars et des véhicules blindés, des missiles, une aviation prête au combat à la frontière ukrainienne, sans que des plans soient déjà préétablis, une idée de manœuvre précise en vue d'un but, d'un objectif géostratégique. Et qu'une de ces trois puissances déclenche une guerre contre un pays qui n'est pas une puissance ou qui ne se trouve pas protégé par un bouclier comme l'OTAN, qui peut l'arrêter ? Le Conseil de sécurité des Nations Unies ? Ce Conseil de sécurité, malgré les deux membres, la France et le Royaume-Uni, disposant d'un droit de veto, ou élargi aux dix membres sans droits de veto, avec rotation dans le temps, en vérité, est impuissant ; tout se joue à trois, les États-Unis, la Chine et la Russie. Donc le Conseil de sécurité est impuissance, de même les sanctions économiques et financières. Lorsque la Russie a annexé la Crimée, et donc enlevé un territoire-clé à l'Ukraine, c'est parce que la Russie devait agir ainsi. Il y a en arrière-plan une Intelligence et une Pensée supérieure qui distribue les cartes du monde. Lorsque l'Union soviétique a disparu en 1991, elle devait simplement disparaître ; les forces, malgré toute sa puissance militaire et nucléaire, étaient contre elle. Quelles étaient ces forces ? Elles n'étaient pas militaires ni n'étaient des sanctions économiques comme l'Occident s'est habitué à distribuer ; elles étaient des sanctions économiques cachées, non déclarées, n'apparaissant pas à la superpuissance soviétique parce qu'elles étaient «historiques», i.e. des produits de l'histoire, et surtout «distribuées» par l'Intelligence et la Pensée supérieure qui commandent les hommes. Donc c'est un processus de cause à effet précis qui est, aujourd'hui, en marche dans la guerre russo-ukrainienne. Aujourd'hui, l'Occident est en recul sur le double plan économique et géostratégique, en fait, un recul qui n'est pas un recul mais plutôt un «réajustement positif» de l'ordre de puissance mondiale en égard à la montée des grands pays émergents. Et la Russie fait partie de ces pays émergents comme d'ailleurs la Chine qui dispute aujourd'hui la suprématie économique et financière que les États-Unis détiennent sur le monde. Pour une grande puissance, comme la Russie, avoir un conflit armé à ses frontières, où une population russophone séparatiste et une population non russophone pro-le pouvoir ukrainien en place ne cessent de se battre malgré les accords de cessez-le-feu, est une situation difficilement acceptable. Surtout si le conflit armé s'étale dans le temps et les risques qu'il encourt si ce pays avec qui cette puissance est en conflit venait à être intégré à un boulier militaire extérieur, l'Otan en l'occurrence. Il est clair que si l'Ukraine venait à rejoindre, comme les ex-pays du glacis soviétique, l'Europe de l'Ouest, et l'Otan, le bouclier occidental, toute offensive russe pour regagner sa puissance dans cette région serait perdue. Pourquoi ? Pour la simple raison que si l'Ukraine est intégrée à l'OTAN, que la Russie mène une offensive contre l'Ukraine, elle se trouvera inévitablement confrontée aux forces de l'OTAN, et ce même si les moyens nucléaires ne seraient pas de la partie. Les grandes puissances ne sont pas suicidaires ; chaque partie, cherchant son intérêt immédiat, cherche à récolter des succès et non son suicide. Et on comprend comment la Russie s'est appuyée d'abord en Crimée sur la population russophone qui a demandé à être rattachée à la Russie, et à laquelle elle a répondu positivement. Ce qui ne s'est pas opéré de même dans la région du Donbass où elle a certes fait des concessions, en soutenant les populations russophones, mais n'a pas fait suite à leurs revendications de républiques indépendantes, ce qui se serait traduit par la fin de la souveraineté de l'Ukraine sur ces républiques. On comprend dès lors que la pensée de Vladimir Poutine qui a été un fervent cadre de l'Union soviétique et formé dans cet esprit de l'ex-Union soviétique comme d'ailleurs celles des staffs de la Russie, qu'il s'agisse du Conseil de sécurité ou de l'État-major de l'armée russe, mettent tous, par leur conscience du partage du monde qui leur échoie, au moins un tiers de puissance dans leurs objectifs géostratégiques. Tiers de puissance mondiale qu'il s'agit de protéger ou de regagner à tout prix explique en fait un processus naturel commandé par les faits qui parlent d'eux-mêmes. En fait, ils sont tributaires de l'Intelligence et de la Pensée du monde qui agit, et qui est là toujours en arrière-plan dans la toile de la marche du monde. Si, par exemple, il n'y a pas eu la crise financière de 2008 qui a sonné l'économie occidentale pendant des années, s'il n'y pas eu le retrait des forces américaines d'Irak, en 2011, sans gains, si l'Iran pendant plus de vingt ans n'a pas mis en échec la politique de domination américaine, et aujourd'hui encore, avec l'appui de la Chine et de la Russie, s'il n'y a pas eu de retrait en catastrophe des forces américaines d'Afghanistan, en 2021, il est peu probable que la Russie se serait lancée dans une guerre contre l'Ukraine. Certes, elle aurait annexée la Crimée mais serait beaucoup plus prudente, dans la région du Donbass, face à l'Occident. Pour la simple raison que même sans l'OTAN, les États-Unis, en tant que tête de file de l'Occident, en tant que protecteur du statu quo de l'ordre de puissance mondial, aurait transformé l'Ukraine en un autre Afghanistan dont la Russie conserve toujours un vieux souvenir qui hante sa puissance. On comprend pourquoi la pensée de Joe Biden a été alarmiste, n'a pas cessé de signaler une invasion de l'Ukraine par l'armée russe ; les forces de renseignement lui signalant, par l'observation satellitaire le mouvement des troupes russes au sol en vue d'une offensive massive contre l'Ukraine ; le président américain a tout tenté pour s'interposer par des menaces économiques et financières les plus lourdes que la Russie aurait à supporter en cas d'invasion ; en fait, la pensée de Joe Biden reflétait l'angoisse qu'une telle situation arrive, qu'elle reproduit l'échec très récent sur ce qui s'est déjà passé en Afghanistan, en 2021, une débâcle des forces américaines avec un attentat terroriste qui a ôté la vie à treize soldats américains ; cette situation est encore en mémoire dans la pensée de Joe Biden. Le président français, Emmanuel Macron, s'est démené dans tous les sens pour tenter de mettre fin à l'escalade de la guerre par la Russie. Là aussi, le président français a suivi sa pensée et les pensées de ses conseillers, l'Europe était comme paralysée, et a profité de sa présidence française du Conseil de l'Union européenne (PFUE), pour six mois, de janvier à juin 2022, pour s'interposer contre la guerre. C'est ainsi qu'assurant la présidence du Conseil de l'Union européenne, il a téléphoné à multiples reprises au président russe, et s'est même rendu en Russie pour rencontrer le président Vladimir Poutine. Sauf que, dans la plaidoirie de Macron pour une désescalade de la guerre, la pensée du président français en fait flattait l'ego du président russe, le confortant même dans son plan de guerre déjà en cours d'exécution. Macron ne pouvait savoir ce qui se tramait, en fait ce qu'avaient déjà commandé l'Intelligence et la Pensée supérieure dans l'action des hommes. Qu'il pouvait aussi être convaincu, par sa pensée comme par la pensée de son staff et de ses conseillers, que ses joutes diplomatique intenses qu'il menait pour tenter de mettre fin à l'escalade de la guerre le servaient dans les élections présidentielles qui étaient très proches, à moins de deux mois, en avril 2022. Par cette crise russo-ukrainienne, occupant le terrain diplomatique, il était en quelque sorte hors de la mêlée dans la campagne que menaient et préparaient les autres candidats à l'élection présidentielle. Comme si les jeux étaient faits, l'Intelligence et la Pensée supérieure ont déjà porté son dévolu sur Macron ; un raisonnement que ne peut l'auteur aller contre puisque cette conviction de ce qu'il énonce vient des faits même des événements qui le témoignent dans la marche du monde. Aussi peut-il dire que la crise russo-ukrainienne tombait à pic dans le destin du président français ; qu'il avait tout, par sa position de seul interlocuteur pour l'Europe, dans la présidence tournante, et a même poussé le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz à suivre ses pas, en se rendant en Russie, pour rencontrer le président Vladimir Poutine et plaider la cause de l'Europe, dans la crise ukrainienne. Quant à Vladimir Poutine, il est devenu un homme-phare dans la scène internationale, au niveau mondial. En fait, dans l'absolu, ce n'est pas lui qui est devenu un homme-phare dans la scène internationale mondiale mais l'Intelligence et la Pensée supérieure qui en ont décidé ainsi. L'homme qu'était Vladimir Poutine, sa pensée qui l'a élevé à ce qu'il est devenu, le monde qui a aussi évolué, entraient dans cette perspective qui a fait de la guerre en Ukraine, une «nécessité». La Russie est une grande puissance qui a joué par son histoire de frein à la puissance de domination de l'Amérique ; il demeure que sa puissance est toujours de mise d'autant qu'elle mette en respect les États-Unis, mais aussi la Chine (même si ce pays lui est un allié aujourd'hui) qui cherche à supplanter les États-Unis à la première marche du podium de puissance économique mondial. On comprend dès lors que toutes les sanctions européennes et américaines ne feront pas changer la balance, pourquoi ? Il est évident que le conflit russo-ukrainien vient du conflit entre les États-Unis et la Russie ; celui-ci est ancien et date même depuis la dislocation de l'ex-URSS. Les pays d'Europe centrale et orientale se sont détachés de l'ex-aire soviétique et ont rejoint l'aire occidentale. L'Ukraine, depuis la révolution orange fin 2004-début 2005, puis en 2014, s'est détachée, à son tour, de l'aire russe. Puis est venue l'annexion de la Crimée par la Russie, le 18 mars 2014, suite à un référendum unilatéral organisé par le Parlement de Crimée, ne reconnaissant pas les autorités provisoires à Kiev et proclamant la réintégration de la Crimée à la Russie. Les sanctions occidentales contre la Russie, après cette annexion, ont porté entre autres sur ses exportations pétrolières. Les cours du pétrole, il faut le rappeler, ont fortement baissé, à partie du deuxième semestre 2014 ; des sanctions qui sont allées de pair avec la fin du programme du QE3 mené par la Banque centrale américaine (Fed), en octobre 2014. La guerre du Donbass a suivi la crise de Crimée, en avril 2014, avec une insurrection armée contre le pouvoir de Kiev. Depuis la situation s'est détériorée et ni le premier accord Minsk 1 signé en septembre 2014 ni les accords Minsk 2 signés en septembre 2015 n'ont réglé la question des deux provinces de la région du Donbass (Donetsk et Lougansk) ; le conflit perdure entre pro-russe soutenus par la Russie et pro-européens soutenus par l'Occident. En Biélorussie, depuis les élections présidentielles de 2020, la situation sur le plan politique a aussi changé même si l'ancien régime politique est toujours au pouvoir. La stratégie occidentale est de «grignoter» l'espace sous influence russe jusqu'à mettre les forces de l'OTAN à la frontière de la Russie, ce qui passe par un changement de régimes politiques et leur intégration à l'Occident. Si les pays frontaliers de la Russie deviennent membres de l'Union européenne, et donc des régimes démocratiques, ils influenceraient inévitablement la situation politique interne de la Russie. On comprend dès lors que, dans un certain sens, se joue dans le conflit du Donbass, l'«avenir» même de la Russie. L'intérêt que porte la Russie à l'Ukraine est stratégique. L'Ukraine est devenue un «cheval de Troie» pour l'Occident. La sécession de deux républiques du Donbass et un état de guerre larvée depuis 2014 et surtout la volonté du pouvoir ukrainien d'intégrer l'Union européenne d'adhérer à l'OTAN constitue une «ligne rouge» à ne pas franchir pour la Russie. C'est la raison pour laquelle l'Occident, avec les États-Unis en tête de file, ne pouvait accepter. Car pour l'Occident lui aussi est confronté à une «ligne rouge». S'il recule en Ukraine, et les États-Unis ont déjà reculé en Afghanistan, ayant quitté ce pays en catastrophe en août 2021, et l'OTAN l'ayant quitté avant eux, en 2014, il n'est plus permis pour l'Occident de reculer encore, a fortiori en Europe orientale. S'il reculait en Europe orientale, il s'affaiblirait inévitablement face aux deux puissances adverses, la Russie et la Chine. Surtout que la Chine ne cache plus ses ambitions de devenir la première puissance économique du monde. Et la monnaie chinoise, le renminbi, qui aurait à supplanter à terme le dollar US, affaiblirait fondamentalement les États-Unis et l'Europe sur tous les plans en géoéconomique, en géostratégique que sur la puissance militaire. Cependant une planche de salut pour l'Occident a été donnée par le choix des peuples d'Europe orientale, i. e. l'Ukraine en l'occurrence qui veut rejoindre l'Europe occidentale, la Biélorussie qui l'a montré dans les grandes manifestations pour la démocratie, lors des élections présidentielles, en 2020. Une situation complexe qui prévaut dans l'aire proche de la Russie en Europe orientale. L'Occident qui craint un affaiblissement face à la Russie, fait miroiter aux masses de l'Europe orientale les avantages de la démocratie sans montrer qu'il vise lui aussi la puissance face à la Russie et la Chine, et de l'autre, la Russie qui veut contrecarrer son affaiblissement si le plan occidental venait à se réaliser. Et c'est cette situation qui apparait redoutable pour la Russie qui explique pourquoi l'Ukraine ne devait être intégrée à aucun prix à l'OTAN. Condition que les Occidentaux n'ont pas acceptée puisque l'Ukraine était pour le rapprochement avec l'Occident. Ce qui explique pourquoi le président russe, Vladimir Poutine, non seulement a reconnu l'indépendance des deux républiques du Donbass, mais a profité de cette crise pour ordonner l'invasion de l'Ukraine. Il y a donc une situation de cause à effet qui a engendré la guerre en Ukraine ; un affaiblissement encouru de la Russie à ses frontières et le risque que ce processus fasse contagion en Biélorussie et en Russie même ; un affaiblissement de l'Occident s'il reculait en Ukraine, l'aurait lui aussi exposé à décliner face aux deux grandes puissances mondiales, la Russie et la Chine, qui à terme risquerait pour les États-Unis d'être rétrogradés de son rang de première puissance mondiale ; l'Union européenne en subirait inévitablement les conséquences. Sauf, il faut rappeler, qu'en 2004 qui a vu éclater la révolution orange en Ukraine, cette même année, le 1er mai 2004, 8 pays d'Europe centrale et orientale - Tchéquie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie et Slovénie - ont adhéré aux côtés de Chypre et Malte à l'Union européenne. C'est dire qu'au-delà des guerres, des conflits entre les puissances, il y a une Intelligence et une Pensée qui organisent la marche comme elle doit être pour l'humanité ; et c'est cela qui n'est pas compris pour les décideurs du monde. Aussi faut-il dire que la guerre en Ukraine continuera jusqu'à ce que les plans stratégiques et militaires de la Russie soient réalisés. Ne perdons pas de vue que l'Ukraine a une armée de plus de 200 000 hommes, une population de plus de 40 millions d'habitants, ce qui signifie que pour la Russie, enclencher une invasion de l'Ukraine ne sera pas de tout repos. Il y aura des pertes humaines conséquentes ; des négociations pour arrêter la guerre, mais ce sera un dialogue de sourds ; aucune partie n'acceptera les conditions de l'autre ; les sanctions de tout ordre de l'Europe vont fuser : priver une partie des banques russes dans l'accès au système de règlements financiers internationaux Swift, fermer l'espace aérien, apporter une aide financière et militaire en armement ; au final, toutes ces mesures trahissent simplement une panique pour l'Europe, comme le président Vladimir Poutine qui annonce que la mallette nucléaire, par le biais d'un général russe, est «décachetée» trahit aussi la panique de la partie russe. Aussi toutes les mesures prises par l'Europe et les États-Unis n'arrêteront pas la guerre. D'autre part, côté Ukraine, si Kiev et d'autres villes sont prises, après un mois de guerre, la résistance ukrainienne va inévitablement s'organiser et amener cette guerre à durer. Et elle risque de durer longtemps. Au cas où une solution est trouvée au conflit armé en Ukraine, elle restera précaire, donc le problème du «Cheval de Troie» qu'est l'Ukraine pour l'Occident contre la Russie restera ouvert. Le problème est que les peuples en paieront le prix, du côté de l'Ukraine que du côté de la Russie. Comme la pandémie du Covid-19 est en train de s'essouffler, c'est la crise russo-ukrainienne qui prendra le relais. Le conflit entre la Russie et l'Ukraine sera probablement long et difficile ; des conséquences mondiales retentiront pour des décennies puisque le problème de fond ne sera pas réglé dans cette guerre ni pour l'Occident ni pour la Russie, et la Chine observe le rapport des forces. Toute l'Asie en subira les effets ; l'Europe et les États-Unis aussi ; bien sûr l'Afrique et l'Amérique du Sud en seront affectés. Avec ce conflit et d'autres conflits qui suivront, «un nouvel état du monde va probablement naître» mais avec bien de péripéties que les décideurs du monde aujourd'hui n'ont aucune idée de ce que cette guerre en Ukraine va apporter au monde. Mais si on regarde l'histoire du XIXe et du XXe siècle, des progrès considérables ont été permis par l'Intelligence et la Pensée supérieure ; force donc de dire que la guerre qui se joue aujourd'hui en Ukraine aura à rebattre les cartes du monde pour au moins les vingt à 30 années à venir ; à l'horizon 2050. *Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective |
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