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La République de l'Algérie
nouvelle que s'évertue le Président Tebboune de
mettre en marche est-elle celle d'une rupture systémique ou d'une continuité d'un
processus qui a jalonné l'histoire des institutions de notre pays depuis notre
indépendance ? La question mérite qu'on y médite la portée doctrinale et
politique qui nous permet d'entrevoir déjà l'architecture et le bien-fondé
d'une approche mûrie dans l'exercice de cinq décennies d'expériences de
gouvernance d'Etat.
Pour lui, l'Etat est légitime pour en fixer les objectifs tels énumérés dans son programme de campagne. Le génie propre de notre peuple ne s'est pas dilué ni même appauvri puisque chaque génération est porteuse d'un renouveau dans un contexte historique déterminé. L'Algérie possède toutes les potentialités tant économiques que culturelles pour être toujours au rendez-vous de l'histoire. LE HIRAK ET LA GÉNÉRATION DES DEFIS DU SIÈCLE NUMÉRIQUE Chaque génération en portera la responsabilité pour peu qu'on lui laisse l'occasion d'y participer pour affronter les défis de son siècle. Il y a autant de talents que de capacités pour en faire les dirigeants capables de porter le pays au voisinage des pays développés pour peu qu'on leur fasse confiance. Parce que nous avons secrété un système qui se méfie de l'individu et qui en définitive lui refuse la responsabilité et la liberté dont il a besoin pour s'épanouir et d'être maître de soi-même. L'Algérie étouffe sous le poids de la bureaucratie. Il y a une véritable pesanteur qui s'exerce péniblement sur le quotidien des jeunes. Le moment est venu de moraliser les pratiques électorales loin de l'argent sale et permettre aux jeunes ayant activé dans des mouvements associatifs de mouiller leurs maillots grâce à l'aide de l'Etat, rigoureusement contrôlée afin de permettre le financement de leurs campagnes électorales. C'est cet esprit de la République nouvelle qui doit nous guider. Car l'esprit aussi du Hirak est semblable à la génération d'Octobre 1988 qui a fait tomber les réflexes d'un temps révolu. LE NEW LOGICIEL DES JEUNES DE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE Aujourd'hui, les jeunes fonctionnent sur un logiciel, s'il n'est pas connecté à des sites douteux, peuvent rejeter toute illusion et donc choisir le langage de vérité, c'est-à-dire une militance pacifique d'une action politique, saine et respectée. La parole de vérité est un antidote contre toutes promesses illusoires. Mais il y a des faits qui doivent être désignés clairement et sans fausse pudeur. On ne peut pas détourner les yeux de nos faiblesses structurelles et cacher toute vérité qui risque de blesser notre orgueil. On peut broder une situation sans tenir compte de la réalité car certains hommes politiques redoutent l'impopularité et donc versent dans des mensonges qui, à l'évidence, trahissent une certaine inquiétude. Le monde politique dans sa grande majorité n'osait pas mettre l'opinion face à cette vérité parfois douloureuse. SORTIR DES MEANDRES D'UNE CRISE SOCIETALE Mes rencontres avec différentes strates de la société au-delà de leur sensibilité m'avertissaient de la crise sociétale qui est en train de frayer le chemin d'une réelle crise de confiance. Quel que soit nos efforts en matière agricole, nous restons un pays en position de dépendance structurelle au plan agroalimentaire sur le marché céréalier mondial. Quant à nos avoirs financiers tirés de la manne gazière et pétrolière, les réserves de change avoisinant les quarante milliards de dollars nous interpellent à plus de maîtrise dans la dépense publique et les importations sans utilité sociale et productive. D'un point de vue politique, la dette extérieure risque de menacer notre indépendance économique et financière. Et là, nous serons contraints à négocier avec les experts du FMI et la Banque mondiale sur la décision souveraine de notre politique sociale et économique. Et même cette dette peut peser comme un lourd fardeau sur les générations futures. Comment pouvoir justifier nos imprévoyances. Est-ce ce legs que nous laisserons à nos enfants ? La dette peut nous plomber nos espoirs de croissance. Et ça serait ce cycle de remboursement des intérêts de nos emprunts. Elle nous renvoie sur une corde raide de l'austérité. Comment faudrait-il agir pour récupérer l'argent volé pour le rendre au Trésor public ? Les procédures juridiques en la matière sont lentes. Le génie propre de nos experts ne peut pas trouver d'autres voies ? Il faut bien sûr et sans relâche suivre cet effort de réduction des dépenses publiques structurelles. LE PRÉSIDENT TEBBOUNE ET LE LANGAGE DE LA VÉRITÉ La menace continue de planer à notre horizon si la République nouvelle ne change pas de gouvernance politique et économique. Il faut que la Nation toute entière entende la vérité et ses dirigeants l'assument. On ne peut pas faire semblant d'ignorer la vérité que nos concitoyens perçoivent très bien et qui au cœur de la crise politique autant que morale avec laquelle nous sommes en prise. Nous allons élire en juin prochain les élus du peuple selon un mode opératoire différent des autres scrutins. C'est à des espérances d'un avenir radieux que les jeunes entrent dans la compétition politique. Il faut tout aimer de la politique dans le succès et dans l'échec. C'est un choix existentiel, dira l'autre. C'est un nouveau monde qui risque de nous faire basculer. Mais il faut avoir l'espoir de gagner. Nous sommes un pays fort par sa jeunesse qui peut créer des miracles dans tous les domaines. C'est cette Algérie de demain que le Président Tebboune entend mettre entre ses mains sa destinée. L'ALGÉRIE NOUVELLE ET L'ESPOIR DE GAGNER LE DÉFI DE CE SIÈCLE Nous sommes fiers d'eux et nous continuons à les aider. La Révolution du 1er Novembre 1954 a été toujours à la recherche d'un consensus qui concilie les générations entre elles. Il ne faut pas avoir peur du changement lorsque celui-ci aide à des avancées démocratiques. Car un pays économiquement faible ne peut pas être politiquement fort. On ne peut pas être insensible lorsque nos jeunes traversent dans des felouques de fortune au sacrifice de leur vie pour aller sous des cieux plus cléments. Parfois une jeunesse entreprenante qui s'exile. Il n'y a qu'à voir les milliers de médecins qui font le bonheur des pays même développés. Le jeune doit avoir l'audace de conquérir et de gagner un mandat politique en choisissant un fief électoral qui sied à son engagement politique pour être l'élu de sa circonscription électorale. Il faut savoir gagner ses électeurs par le sens du contact permanent et être à l'écoute des citoyens. Certes, en politique, il y a une part de destin. Parfois, il faut savoir communiquer et composer afin d'arriver au but. Avoir un mentor qui vous montre comment déblayer les épines. Mais il reste toujours au candidat d'apprécier les différents cheminements pour aboutir sans tomber dans les dérives politiciennes. Les mandats électifs peuvent jalonner votre carrière politique. RESPECTER L'AUTORITÉ DE L'ÉTAT, UN COMPORTEMENT CITOYEN Au fait, un Etat respectable et responsable est un Etat qui connaît ses missions fondamentales. L'autorité de l'Etat ne sera respectée que si l'on apprend à sanctionner les comportements abusifs des administrations et partant des élus et à respecter la bonne foi des administrés. L'autorité n'a pas besoin de l'excès. Elle est dans la mesure et dans l'exemple. La vie politique implique un sens des responsabilités dans lequel doivent nécessairement entrer, outre la fermeté des convictions personnelles et leur mise en accord avec ses actes et un devoir de cohésion au respect de nos institutions. Dans toute épreuve, il faut qu'il y ait la maîtrise de soi. Le Hirak est une politique en mouvement. Les Algériens veulent reprendre la maîtrise de leur destin. CHACUN DOIT EXERCER SES DROITS ET SES DEVOIRS Tous les engagements du Président Tebboune se mettent graduellement en marche en vue d'asseoir une République nouvelle où chacun doit exercer ses droits et ses devoirs comme stipulés dans la Constitution amendée. Il faut bannir de notre façon de parler les qualificatifs insultants ou touchant à la dignité humaine. Il faut avoir un respect sacral aux institutions de l'Etat. Certains s'acharnent à toucher la plus stratégique de nos institutions, en l'occurrence l'ANP héritière de l'ALN qui constitue le socle et la vigilante gardienne de la sécurité nationale, en scandant des slogans négationnistes attentatoires à l'esprit de la démocratie et des idéaux de notre glorieuse Révolution, dénote d'une inconscience patriotique que l'histoire retiendra. Que des hommes et femmes du pouvoir ou de simples citoyens ont été rattrapés par des scandales de corruption, la justice sur la base d'investigations confirmées fera son travail dans le respect de la présomption d'innocence. La police et la gendarmerie sont là pour assurer l'ordre public dans le respect de la dignité humaine conformément aux lois de la République. L'ANP, UNE ARMÉE REPUBLICAINE AU SERVICE DU PEUPLE Tout manquement de respect à l'égard de notre armée populaire gardienne de la défense nationale et les corps de sécurité dépositaires de l'ordre public, doit être sévèrement sanctionné. Et ce, quels que soient l'âge, l'origine et la position sociale de l'auteur. La numérisation, les technologies de la communication, les caméras de surveillance peuvent largement aider à lutter contre la délinquance. Notre pays peut se prévaloir d'une longue expérience en matière de médiation car possédant une expertise dans une région à forte activité terroriste. L'ANP, garante de la sécurité du pays et la protection de l'intégrité du territoire national, impose un respect patriotique de la part de toutes les sensibilités. C'est pourquoi la sécurité à nos frontières est une des préoccupations stratégiques. C'est en quoi elle suppose des anticipations afin d'affronter toutes les menaces endogènes et exogènes d'origine terroriste. Ce sont ces raisons qui doivent nous unir et renforcer notre solidarité nationale contre les slogans qui nuisent à cette institution-clé. L'ANP en tant que force d'équilibre dans la région du Sahel et dans la rive sud de la Méditerranée demeure un rempart infranchissable contre toute menace quelle que soit sa nature. Le Hirak et la société civile sont appelés à inscrire dans leur démarche une autre vision capable de transcender les enjeux de cette révolution à la fois du sourire mais aussi et surtout celle d'un passage d'une gouvernance de non-Etat à celle d'une moralisation de la gestion des affaires publiques. En somme, Octobre 1988 a sonné le glas mais la continuité des dérives n'a pas pu arrêter ce que le pays a vécu comme épreuves tragiques de la décennie noire. UNE LOI ELECTORALE POUR UNE DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE Aujourd'hui, l'heure n'est pas un replâtrage d'un système hérité d'une autre décennie qui a rongé le corps économique et social traversé par la recrudescence d'une oligarchie qui a mis le pays dans un état de déliquescence et d'opacité dans la gestion où l'argent sale est devenu au centre de la décision politique et économique. La société civile doit se déployer en participant activement aux prochaines élections afin d'occuper démocratiquement sa place dans cette démocratie participative. La nouvelle loi organique électorale dans l'esprit de la nouvelle Constitution sera le cadre de sa nouvelle militance. Le comportement électoral tient compte de la capacité de chaque candidat à convaincre pour gagner son électorat en ville comme dans la campagne. La question des quotas est révolue. Les retombées de la crise sanitaire et celles de la crise financière vont sans doute impacter le contexte de ces élections prochaines. Or théoriquement, les indicateurs les plus simples doivent nous avertir d'une montée inexorable d'un possible endettement même si le marché pétrolier et gazier nous laisse quelques lueurs d'optimisme. La tempête financière peut frapper à tout moment. La financiarisation de l'économie mondiale par une modification des règles comptables des entreprises où les plus importantes n'ont à ce jour pas de comptabilité analytique. Dans le cas où les risques sont cachés, on franchit sans se rendre compte du manque de liquidités devenant un souci de sécurité sociale. INGÉNIERIE FINANCIÈRE ET MONÉTAIRE EN ÉCONOMIE DU CHANGEMENT Ainsi, dans cette ingénierie financière, l'ensemble des banques transfèrent le risque à d'autres institutions. C'est tout le système bancaire qui va vivre ou la dépréciation financière ou la dévaluation de la monnaie. Nous serons au cœur d'un possible effet domino où toutes les spéculations sont permises. Et personne ne peut être capable de dire où va s'arrêter la contagion. Donc, on peut affirmer que la politique de changement est un art. Les experts vous le diront que c'est toujours long, difficile, risqué mais toujours nécessaire. Mais dans certains cas, des forces que la politique ne peut oublier l'économie. Se pose alors les enjeux qui vont définir la Nouvelle Algérie gouvernée par des élites pour la faire avancer dans le concert des pays développés. Mais l'avenir, comme l'a exprimé le Premier ministre Abdelaziz Djerad, tient à l'apport du numérique dans la gouvernance de l'Algérie de demain. (*) Docteur, chercheur universitaire - Ancien ministre |
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