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Le
président de la République, dans son message du 8 mars, affirme que la
célébration de la Journée internationale de la femme : «... symbolise les
valeurs de liberté, d'égalité et de dignité humaine». Cependant, force est de
constater l'existence d'une discrimination entre les Algériennes et les
Algériens, en matière de pratique religieuse dans les mosquées, instituée par
les pouvoirs publics, sous le prétexte de la prévention et de la lutte contre
la propagation de la pandémie du coronavirus.
Cette discrimination, pour cause de sexe, a trait à l'interdiction d'accès des femmes aux mosquées et à l'interdiction de prendre part, durant le mois sacré de Ramadhan, à la prière des «Tarawih». Or, notre pays a consacré l'égalité entre les citoyens dans la Constitution, notamment les dispositions de son article 37 : «Les citoyens sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection de celle-ci, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe, d'opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale». De même, la discrimination pour cause de sexe par les pouvoirs publics est en complète contradiction avec les traités et conventions internationaux et régionaux ratifiés, en toute connaissance de cause et en toute liberté, par l'Algérie, notamment : -la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, à laquelle l'Algérie a adhéré suivant les dispositions de l'article 11 de la Constitution de 1963 (Journal Officiel 64 du 10 septembre 1963), -la Charte africaine des Droits de l'Homme et des peuples, ratifiée par l'Algérie le 3 février 1987 (Journal Officiel 6 du 4 février 1987), -le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l'Algérie a adhéré le 16 mai 1989 (Journal Officiel 20 du 17 mai 1989), -la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, à laquelle l'Algérie a adhéré le 22 janvier 1996 (Journal Officiel 6 du 24 janvier 1996), -la Charte arabe des Droits de l'Homme, ratifiée par l'Algérie le 11 février 2006 (Journal Officiel 8 du 15 février 2006). Il est utile de souligner que ces traités sont supérieurs à la loi nationale, conformément aux dispositions de l'article 154 de la Constitution : «Les traités ratifiés par le président de la République, dans les conditions fixées par la Constitution, sont supérieurs à la loi». Les deux interdictions suscitées sont, également, contraires à la liberté d'exercice du culte qui est garantie par la Constitution, dans son article 51/2ème alinéa : «La liberté d'exercice des cultes est garantie, elle s'exerce dans le respect de la loi». C'est pourquoi, il appartient aux pouvoirs publics d'autoriser les femmes a accéder aux mosquées et de prendre part à la prière des «Tarawih», avec l'interdiction absolue d'être accompagnées d'un enfant de moins de quinze ans, dans le respect des mesures et protocoles sanitaires de prévention et de protection contre la propagation du coronavirus, notamment le dispositif d'accompagnement mis en place pour les mosquées. Au fait, les autorités religieuses chrétiennes en Algérie interdissent-elles l'accès des femmes aux églises et autres lieux du culte chrétien implantés sur le territoire national ? Alors, cessons cette misogynie, cessons cette minoration sociale de la femme, cessons cette discrimination entre les fidèles, les croyants et les croyantes de la religion de l'Islam, cessons cette inégalité entre les hommes et les femmes dans l'exercice du culte musulman, cessons cette injustice envers les femmes. Soyons justes et agissons dans le respect de la foi musulmane, de la Constitution, des obligations internationales de l'Algérie, de la loi et surtout de la femme algérienne, de nos mères, épouses et sœurs. *Ex-magistrat militaire |
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