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Le
ministre de l'Énergie et des Mines, en ce mois de mars 2021, a affirmé qu'un
accord est prévu avec le partenaire chinois, avant la fin du mois de mars
courant, afin de lancer l'exploitation du gisement de fer de Ghara-Djebilet, comme auparavant il avait annoncé
l'exploitation imminente du phosphate de Tébessa. L'ex-ministre
de l'industrie, fin décembre 2020, avait annoncé que pour ces deux projets le
montant de l'investissement devrait dépasser les 15 milliards de dollars, sans
préciser l'apport du partenaire étranger (source APS) L'objet de cette brève
contribution est d'éclairer, objectivement, loin des utopies néfastes,
l'opinion publique sur la rentabilité de ces deux projets où
d'une manière générale concernant les mines, l'exploitation et les exportations
demandent du temps pour leur réalisation et de leur teneur physique dont une
grande partie de la matière est rejetée dans l'atmosphère et donc des
investissements additionnels de recyclage pour éviter la pollution, surtout
pour le cas de Tebessa, proche des cités urbaines.
1.- Le prix mondial du phosphate brut est resté stabilisé entre janvier mars 2021 entre 75/85 dollars la tonne métrique. Pour le phosphate de Tébessa, les réserves sont estimées entre 2,2 et 2,6 milliards de tonnes dont seulement 24% de pentoxyde de phosphate. Ainsi si l'on exporte 3 millions de tonnes de phosphate brut annuellement à un cours moyen optimiste de 100 dollars, nous aurons un chiffre d'affaires de 300 millions de dollars et 30 millions de tonnes, 3 milliards de dollars. Comme dans cette filière les charges sont très élevées (amortissement et charges salariales notamment) minimum de 40%, le profit net serait pour 30 millions de tonnes environ 1,8 milliard de dollars. En cas d'association avec un partenaire étranger selon la règle des 49/51%, le profit net restant à l'Algérie serait légèrement supérieur à 900 millions de dollars. On est loin des profits dans le domaine des hydrocarbures. Pour accroître le profit net, il faut donc se lancer dans des unités de transformation hautement capitalistiques. Le prix de l'ammoniac sur le marché mondial étant très volatil, fluctuant entre janvier et mars 2021, entre 350 et 400 dollars. Mais pour une grande quantité exportable cela nécessite des investissements très lourds et à rentabilité, à moyen terme, pas avant 2025/2027 si le projet est en fonctionnement en 2021. Et pour une importante quantité exportable, cela passe par un partenariat du fait du contrôle de cette filière par quelques firmes au niveau mondial. Par ailleurs, pour l'Algérie, il faudra résoudre le problème du prix de cession du gaz qui doit être aligné sur celui du marché pour éviter les nombreux litiges concernant la dualité des prix contraires aux règles du commerce international. 2.- Pour le fer de la mine de Gar Djebilet, ses réserves sont estimées à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard de tonnes sont exploitables et devant distinguer pour les importations actuelles le fer brut de ses dérivées. Entre janvier et début mars 2021, le cours fluctue entre 100/115 dollars la tonne. Pour un cours de 100 dollars la tonne, pour une exportation brute de 3 millions de tonnes /an, nous aurons un chiffre d'affaires de 300 millions de dollars et pour 30 millions de tonnes, 3 milliards de dollars, auquel il faudra retirer 50% de charges (le coût d'exploitation est très élevé) restant entre, pour 3 millions de tonnes 150 millions de dollars et pour 30 millions de tonnes 1,5 milliard de dollars. Ce montant est à se partager selon la règle des 49/51%, avec le partenaire étranger, restant à l'Algérie en cas de 30 millions de tonnes, environ 750 millions de dollars. Il faut donc descendre à l'aval de la filière où le prix de l'acier février/ mars 2021, sur le marché mondial est de 4 à 5 fois le prix du fer brut, (500/550 dollars la tonne), avec des investissements lourds et à rentabilité à moyen terme. C'est que l'exploitation du fer de Gara Djebilet dont les études datent depuis 1970/1974, au moment où j'étais jeune conseiller du ministre de l'Industrie et de l'Energie de 1973/1979, nécessitera de grands investissements dans les centrales électriques, des réseaux de transport, une utilisation rationnelle de l'eau, des réseaux de distribution qui fait défaut du fait de l'éloignement des sources d'approvisionnement, tout en évitant la détérioration de l'environnement, les unités comme pour le phosphate étant très polluantes ainsi qu'une formation pointue. Et là on revient à la ressource humaine et à un bon management stratégique, pilier de tout processus de développement. Donc comme pour le phosphate, seule la transformation en produits nobles peut procurer une valeur ajoutée plus importante à l'exportation. En résumé, du fait des tensions budgétaires (baisse drastique des réserves de change ayant clôturé à 42/43 milliards de dollars, fin 2020 contre 194 en janvier 2014, et de la structure oligopolistique des filières fer et phosphate, au niveau mondial, la seule solution est un partenariat gagnant/gagnant avec les firmes de renom qui contrôlent les segments du marché international qui n'accepteront pas la règle restrictive des 49/51%, avec les lourdeurs bureaucratiques, la souplesse et les décisions au temps réel régissant le commerce international. Aussi, afin d'éviter les erreurs du passé qui se sont chiffrées en dizaines de milliards de dollars de perte, faute de bien connaître l'évolution des filières industrielles mondialisées qui connaissent ces dernières années de profondes mutations. En ces moments de grands bouleversements géostratégiques, c'est par une nouvelle gouvernance et un discours de vérité collant avec la réalité sociale, loin des bureaux climatisés de nos bureaucrates, que l'on trouvera les solutions à la crise actuelle qui touche, pas seulement l'Algérie mais tous les pays, avec l'impact de l'épidémie du coronavirus qui devrait modifier, considérablement, tant les politiques économiques que les relations internationales.. *Pr des Universités, expert international |
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