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«Je déchire votre voile afin que de votre trou à mensonges votre rage vous fasse sortir et que derrière votre mot «justice» surgisse votre vengeance.»(Nietzsche 1998, «Des tarentules»). Quand une crise de moralité sévit dans un pays, elle n'épargne aucun secteur. Même les institutions les plus nobles s'en trouvent gangrénées. Ce qui est souvent la cause de l'effondrement de tout système social, économique et politique. On assiste forcement alors à une justice qui sera la première à être domestiquée. Ce premier maillon de la chaine éclaté, tout s'effritera inéluctablement. L'anomie perverse qui s'y installera diluera l'ensemble des éthiques, brouillera dans le paradigme de nos normes «consensuelles» l'ordre des préoccupations humaines, et inaugurera «L'inversion hiérarchique des valeurs » comme l'avait si bien souligné notre regretté et éminent sociologue M'Hamed Boukhobza. La philosophie de Nietzsche a trouvé chez nous ces cobayes parfaits, ces archétypes humains qui osent enfin remettre en question cette «généalogie des valeurs» ou cette «notion du bien et du mal» éculées et arbitraires à propos desquelles le philosophe dira : «Qu'est-ce qui nous force à admettre qu'il existe une antinomie radicale entre le «vrai» et le «faux» ? Ne suffit-il pas de distinguer des degrés dans l'apparence?- des «valeurs» diverses? Il y a des morales qui doivent justifier leur auteur face à autrui ; d'autres morales doivent l'apaiser et le rendre content de lui-même ; avec d'autres, il veut se mettre en croix lui-même et s'humilier ; avec d'autres, il veut exercer sa vengeance, avec d'autres se cacher, avec d'autres se transfigurer et s'élever, prendre de la hauteur et de la distance? bref, les morales ne sont aussi qu'un langage figuré des affects ? (1) J'éprouve énormément de respect pour ce porte parole de Zarathoustra, néanmoins, je ne me hasarderais jamais à trimballer ma conscience dans ces dimensions de l'esprit qui se trouvent par delà le bien et le mal. Que pourrais-je y trouver ? Je ne pourrai non plus souscrire aux alibis de certains esprits éclairés ou primitifs qui oseraient un seul instant justifier habilement leurs fins par des moyens abjects sous prétexte que «le Vrai, le Juste, le Bien» ne sont en fin de compte que des points de vue. L'insoutenable volubilité de l'Algérien l'a rendu superbement capable non pas de se confectionner une seule de ces morales nietzschéennes mais aussi de les imposer tour à tour à sa conscience en fonction des pesanteurs de la vie qui l'assiègent ou d'un certain confort qui le met à l'abri des compromissions. Le Rubicon sera allégrement franchi. Socialisés, banalisés, systématisés, et plus encore légitimés, l'enrichissement et la spéculation deviendront alors les seules motivations, les seuls buts, voire les seules obsessions des membres du corps social. Déviés de leurs objectifs initiaux, nobles et entièrement au service de l'intérêt général, on trouvera au sein de L'Ecole, de la Médecine et de la Pharmacie, certaines chapelles aux mœurs exponentiellement criminelles. En se mettant à monnayer leurs services, ces confréries appendiculaires adopteront, des comportements dignes d'un autre métier aussi vieux que le monde: celui de la prostitution et du crime. Ces institutions si nobles aliéneront progressivement leur probité à un esprit mercantile qui finira par se substituer aux valeurs les plus suprêmes. Les actions humanistes et humanitaires s'éclipseront au profit d'un système parallèle au sein duquel essaimeront des formes de «comptoirs ou d'officines» qui agiront clandestinement à l'intérieur même du système originel. Le système/Institution hôte (étatique et officiel) sera entièrement parasité et cessera de répondre aux aspirations du peuple et de servir le progrès et le développement de la nation. Chaque algérien deviendra lui même un lobby corpusculaire ou le satellite d'un étrange lobby virtuel qui ne dit pas son nom mais qui a réussi à submerger notre inconscient collectif. On s'est assez souvent focalisé sur les lobbys stéréotypes comme ceux des «Containers et de l'Import/import» auxquels dit-on seraient affiliés certains généraux, politiciens et autres élus de la nation. On passe notre temps à stigmatiser cet univers occulte intra-étatique où se lovent et prospèrent ces niches de «rétro-commissions, de transfert illicites de capitaux, d'évasion fiscale, de blanchiment d'argent?» On oublie trop souvent d'appréhender avec lucidité cette ultime phase du processus métastasique qui délite entièrement le corps social en l'absence d'éthique immunisante. Cette phase est d'autant plus dangereuse car elle annonce le commencement de la fin, cet instant apocalyptique pendant lequel chaque fonctionnaire insignifiant, atomisé mais néanmoins détenteur d'un pouvoir même infinitésimal se laisse envahir par cette irrésistible propension à déjouer le système, à l'assujettir et à l'exploiter à ses propres fins personnelles au détriment des droits et des besoins les plus essentiels des citoyens. L'Ecole aura ses criminels qui se mettront à vendre des baccalauréats, des strapontins pour le résidanat, des facilitations pour clôturer tant bien que mal ces satanés semestres universitaires qui mènent enfin vers la délivrance. La Médecine trouvera ses bouchers qui deviendront experts dans cet art charcuto-Obstétrical si lucratif. Nos bébés, parait-il, ont de plus en plus du mal à immerger par voie normale. La magistrale «Césarienne», rapide et salutaire sera là pour sauver la mère et son fardeau menaçant. La rapidité et la dextérité d'un scalpel amoral commence à ressembler à ces lames Opinel dont se servent nos voyous pour détrousser leurs victimes au détour d'une ruelle mal éclairée. Même nos élus inventeront un nouveau style de suffrage qui se dispense de la voix d'un corps électoral sur lequel on déversera assez d'argent pour imbiber sa conscience et prohiber sa clairvoyance. Si on avait omis de soumettre l'école à la prestation de serment, c'est parce que nul n'aurait imaginé que ses propres «officines» l'aviliraient à ce point. Quant à ce fameux Hippocrate, il est plutôt relégué parmi les autres mythes et son serment résonne aujourd'hui comme une farce de mauvais goût, objet de collection et de curiosité que l'on ne rencontre que chez des antiquaires. Quoi qu'il en soit, notre pauvre Nietzsche n'aurait jamais sympathisé avec ce curieux moraliste qu'était Hippocrate. Ce père de la Médecine avait quand même pris le soin de baliser ce métier si noble par une forme de code d'honneur qui a survécu plus de 24 siècles et qui ne semble pas cadrer avec les pratiques médicales actuelles qui paraissent davantage soucieuses d'un certain business extrêmement avilissant ou d'une incompétence impardonnable, parfois carrément criminelle. Hippocrate dira : «Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté. Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidele à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j'y manque.» Et c'est justement là où divergent les doctes opinions de ce mendiant d'Hippocrate et ce cinglé de Nietzsche, car si ce pauvre Hippocrate avait de manière irresponsable fait vœu de pauvreté en disant «Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencé par la soif du gain et n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail», ses disciples algériens d'aujourd'hui ne sont pas obligés de le suivre dans cette folle abstinence démesurée. Nietzsche leur donnerai raison au nom de cette foutue morale dont les exégèses sont interchangeables. En définitive, quelle est cette autorité qui détermine qu'une course effrénée vers un enrichissement infini ou le fait d'aspirer à devenir milliardaire en tripotant les gens constitue en soi quelque chose d'indécent ou d'immoral, à fortiori dans une société comme la notre qui possède elle aussi son «Rêve algérien»(2) De la même manière, un autre métier tout aussi millénaire et aussi noble s'était autrefois proposé de venir au secours de l'humanité avec la même abnégation. Ces disciples de Galien, nos pharmaciens d'aujourd'hui feront à leur tour le même serment qui les engagent à «Exercer dans l'intérêt de la santé publique, leur profession avec conscience et de respecter non seulement la législation en vigueur, mais aussi les règles de l'honneur, de la probité et du désintéressement. Et de ne jamais consentir à utiliser leurs connaissances et leur état pour corrompre les mœurs et favoriser des actes criminels» Je viens d'évoquer, ce qui, dans l'esprit humain fait basculer l'action de l'homme vers un but plutôt que vers un autre. Les uns appelleront ces mécanismes des «notions» qui émanent de l'intellect, les autres attribuent notre comportement étrange à des pulsions et autres désirs inextinguibles. Le seul, l'unique, le véritable drame de l'humanité, c'est justement ce «Libre arbitre» que toutes les religions et toutes les morales nous exhortent à exercer de la manière la plus convenable possible. Cette faculté essentielle de l'esprit sain est le fondement de la responsabilité humaine qui trainera inéluctablement l'homme vers le châtiment ou l'éloge, vers la félicité ou la damnation. Nous vivons dans une société où ce libre arbitre et cette responsabilité semble s'émousser de manière effroyable sous l'effet de ce système de valeurs amovibles. L'Univers du Médicament possède lui aussi sa propre maffia, ses lobbys omnipuissants et ses cotés obscures et nauséabonds. Je ne parlerais pas ici da la commercialisation des produits contrefaits sans aucun effet thérapeutique voire extrêmement dangereux pour la santé de l'homme.(3) Je n'évoquerai pas également la concurrence déloyale et impitoyable qui y règne. Cette corporation de pharmaciens, cet ordre, m'amène enfin à aborder le véritable objet de mon article sans aucune prétention à une exhaustivité ou connaissance experte quelconques, j'essayerai uniquement d'abonder dans les appréhensions et les indignations des uns et des autres au sujet d'un problème de santé publique extrêmement grave et qui est celui des Psychotropes. S'il y a en effet une chose artificielle qui abolit ce «Libre arbitre» et cette «conscience des valeurs» dont je viens de parler, c'est par excellence cette substance qui porte admirablement le nom qui lui correspond. Le terme psychotrope se compose de ce préfixe auquel nous sommes tous accoutumés «Psycho» et d'une racine grecque «trope» qui signifie «orientation». Cette substance chimique agit principalement sur l'état du système nerveux central et y induit des modifications de la perception, des sensations, de l'humeur, de la conscience ou d'autres fonctions psychologiques et comportementales. Tout cela sans énumérer les autres dommages collatéraux physiologiques ainsi que d'autres effets nocifs que les études pharmacodynamiques ne cessent de mettre en évidence. Je vous laisse méditer la question suivante : Peut-on rester indifférent aux dangers d'un produit aussi dangereux lorsqu'il est ingéré en dehors d'un contrôle médical avisé, un produit susceptible de provoquer des ravages aussi considérables et de détruire la personnalité de l'individu, un produit dont la commercialisation semble jouir d'une complaisance terrifiante. Il y a presque une décennie, précisément en 2004, les services de la gendarmerie ont commencé à tirer la sonnette d'alarme au sujet de ce commerce de psychotropes qui prenait des proportions alarmantes. Une nébuleuse criminelle faite de grossistes sans scrupules attirés par le gain, de certains pharmaciens et du groupe Saidal qui n'a jamais fait preuve de la vigilance et de la rigueur qui s'imposent en matière de produits classés assimilés stupéfiants ou psychotropes s'attèleront à créer dans ce pays une autre forme de narcotrafic parallèle à celui de la résine du Rif. On avait à l'époque (2004) recensé 200 grossistes dont 79 écumaient la wilaya de Constantine et ses alentours. En dépit de l'interdiction faite à certains grossistes maffieux de continuer à exercer dans le domaine du médicament, beaucoup continuèrent quand même à s'approvisionner auprès du groupe Saidal et d'inonder illégalement un marché très lucratif où la demande ne cessait de croitre et la santé d'une jeunesse de décroitre. Cette drogue jouissait d'une popularité méritée d'autant plus qu'elle est «sans odeur et indétectable», selon les termes d'un Lieutenant-colonel de gendarmerie. A tous les niveaux, de nombreux disfonctionnements aberrants qu'il serait trop long de relater, ont laissé se propager ce commerce criminel semi-légal et très discret. (4) LA PHARMACIE N'EST PAS UNE SUPERETTE ET LES PSYCHOTROPES NE SONT PAS DES CONFISERIES Ainsi, ce produit ou plutôt ce médicament qui parait si anodin et qui pourtant reste fortement diabolisé par le Droit lui-même puisqu'il est classé au même titre que toutes les autres drogues, ressemble à une bombe à retardement entre les mains des pharmaciens. N'est-il pas nécessaire de réfléchir davantage à d'autres mesures qui visent à protéger la sécurité et l'honorabilité du Pharmacien puisqu'on lui permet de mettre en vente un produit pour lequel certaines négligences avérées mèneraient directement à l'ombre ce disciple de Galien et pour un temps assez long s'il n'aura pas l'intelligence et la ruse nécessaire de préparer astucieusement sa défense au moyen de tous les «alibis» qui s'imposent. Vendre, pour le pharmacien, ces produit à portée thérapeutique utile ne constitue nullement une épée de Damoclès comme certains le laissent supposer, si les officines respectent l'ensemble des garde-fous qui les protègent. (5) En effet la mission assez noble du pharmacien l'astreint à ces sacrifices qu'il doit consentir avec le plus grand sérieux. Le code de déontologie le somme de «prêter son concours à toute œuvre entreprise par les pouvoirs publics, en vue de la protection et de la promotion de la santé. De veiller à prévenir le développement de toute toxicomanie et toute pratique de dopage en dehors de toute indication thérapeutique soigneusement établie. Et de ne jamais favoriser, ni par ses conseils, ni par ses actes, des pratiques contraires aux bonnes mœurs.»(6) Puisque je suis toujours obsédé dans mes articles par cette notion assez floue et évanescente de la «Moralité», celle de nos actions à tous, de tout service public ou de chaque entreprise qui devrait se soucier exclusivement du développement humain en général et de la santé publique en particulier. Je ne dérogerais pas à cette règle en me permettant les remarques suivantes: La création en France en 1945 de l'Ordre des Pharmaciens a été principalement motivé par les considérations suivantes telles qu'elles ont été énoncées à l'époque : «Il était nécessaire de créer une institution qui, tout en assurant la sauvegarde de la moralité professionnelle du pharmacien, devenait du même fait l'instrument de défense des intérêts de la société. C'est le corps lui-même qui en pâtit en fin de compte quand une crise de moralité survient dans le corps médical.» Notre Code de Déontologie de 1992 aborde un sujet qui me parait pertinent si les uns et les autres arrivaient sincèrement exploiter et interpréter les recommandations qui y figurent dans l'intérêt de la société. Parmi les devoirs qu'il assigne au Pharmacien on peut y lire - Article 104 : «Il est du devoir de tout pharmacien de respecter et de défendre sa profession, il doit s'abstenir, même en dehors de sa profession, de tout acte de nature à déconsidérer celle-ci.» Evoquant le sujet des devoirs de confraternité, notre Code énonce les dispositions suivantes : «Tous les pharmaciens se doivent mutuellement aide et assistance pour L'accomplissement de leurs devoirs professionnels ; en toutes circonstances, ils doivent faire preuve de loyauté, les uns envers les autres, et de solidarité.» Je ferais sans doute preuve de niaiserie en vous disant que puisque les articles se corroborent et se confortent les uns les autres dans une forme de «linéarité insécable», il me semble qu'il ne serait pas indélicat d'exiger du pharmacien ,dans l'intérêt de cette moralité professionnelle pompeusement galvaudée, à jouer son rôle jusqu'au bout, à faire preuve de civisme et de loyauté à l'égard de son ordre et de dénoncer ses confrères sur lesquels pèse une rumeur publique si forte et si répandue qu'elle aurait du inciter l'Ordre des Pharmaciens à se remuer de sa doucereuse léthargie , à moins que cet Ordre ne soit tenté lui aussi de faire comme tout le monde : attendre «un flagrant délit» qui sera géré par les services de la sureté urbaine et la Justice . Partout dans le monde, Il incombe aux Conseils de l'ordre, gardiens de la moralité, de dépister les fautes professionnelles qui, le plus souvent, échappent aux tribunaux de droit commun, et de les sanctionner. Sinon à quoi servirait un Ordre. En Algérie, c'est plutôt le contraire qui s'est toujours passé, c'est toujours les tribunaux qui se chargent de dépister les bévues et autres disfonctionnements ou aberrations professionnelles qui échappent à l'Ordre et de les sanctionner. Le sacerdoce auquel est soumis le Pharmacien (7) le somme à militer par tous les moyens afin de contribuer à éradiquer ces pratiques maffieuses hautement nocives pour la santé de notre jeunesse. LA RHETORIQUE JURIDIQUE AU SERVICE DE L'IMPUNITE Chaque fois qu'on serait amené à déceler une interprétation biaisée des textes de Loi Il faut s'attendre à ce que le droit et la Justice échouent dans cet effet escompté qu'ils sont censés réaliser en toutes circonstances : Une juste et rigoureuse répression et un pouvoir de dissuasion pérennes. La Loi n° 04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotrope prévoit des peines qui varient de (2) ans d'emprisonnement à la perpétuité. Il s'agit seulement de savoir pour quel chef d'inculpation seront poursuivies les personnes qui auraient été mis en examen pour ce genre d'activités. A titre d'exemple, L'article 16 de cette même Loi prévoit une peine qui varie de cinq (5) ans à quinze (15) ans et d'une amende de 500.000 DA à 1.000.000 DA pour quiconque : - aurait sciemment établi des prescriptions fictives ou de complaisance de substances psychotropes ; - aurait délivré des substances psychotropes sans ordonnance ou connaît le caractère fictif ou de complaisance des ordonnances médicales ; ou aurait tenté de se faire délivrer ou se fait délivrer, au moyen d'ordonnances médicales fictives, des substances psychotropes pour la vente en fonction de ce qui lui a été offert. Il faut toutefois reconnaitre que n'importe quel avocat ou enquête qui aurait expurgé ou gommé de cette qualification pénale les termes «sciemment, Fictives et complaisance» permettra de rendre caduque ou impossible toute condamnation et d'absoudre l'inculpé. Il en ira de même pour toues les autres peines. L'inculpé pourra avec un peu de chance et d'autres atouts glisser d'une qualification pénale assez lourde vers une autre peine plus clémente. L'Article 17 plus globalisant prévoit une peine qui varie entre (10) ans à vingt (20) ans et d'une amende de 5.000.000 DA à 50.000.000 DA pour toute personne qui aurait commis l'un de ses actes: produire, fabriquer, détenir, offrir, mettre en vente, vendre, acquérir, acheter pour la vente, entreposer, extraire, préparer, distribuer, livrer à quelque titre que ce soit, faire le courtage, expédier, faire transiter ou transporter des stupéfiants ou substances psychotropes. La Justice doit faire l'effort nécessaire pour rendre le verdict le plus équitable quelle que soit la dureté de la sentence. L'article 13 de cette Loi prévoit également pour celui qui cède ou offre de manière Illicite des stupéfiants ou des substances psychotropes à une personne en vue de sa consommation personnelle, une peine qui varie de deux (2) ans à dix (10) ans et d'une amende de 100.000 DA à 500.000 DA. Un nombre impressionnant de paramètres seront mis en jeu pour déterminer la ou les incriminations (ce n'est pas le choix qui manque) ainsi que les peines afférentes. Nous vivons aujourd'hui une époque assez surprenante ou la science pharmaceutique elle-même infirme révise et réajuste des vérités sur des médicaments qu'elle pensait irréfutables, exactes et surtout sans risque de toxicité avéré. Depuis le scandale du Médiator, on a cessé d'être complaisant à l'égard de l'industrie pharmaceutique et de ses lobbys. Beaucoup de personnes y laissent leur vie en prenant des médicaments dont on n'avait pas pris le soin nécessaire et surtout le temps pour apprécier les véritables effets sur l'organisme humain. Peu à peu, on commence en catimini à retirer bon nombre de ces médicaments poisons que tout le monde avait absorbé au moins une fois dans sa vie. On recense en France actuellement 77 médicaments sous surveillance renforcée. Le jour n'est pas loin où cette liste de pseudo-médicaments se rallonge davantage. Si cette pharmacovigilance tardive se met à gigoter au sujet de produits qui paraissaient de très loin assez anodins et au sujet desquels on avait pourtant alerté les gardiens de l'ordre, une Agence elle-même compromise(8) et suspecte (Afssaps- Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) dans un monde ou le Lobby pharmaceutique possède beaucoup de moyens , ceux qui lui permettent d'établir tous les rapports qui servent ses intérêts ainsi que les autres moyens pour bâillonner les Cassandres . Qu'en sera-t-il alors pour les psychotropes que notre jeunesse ingurgite comme des bombons ? Références: 1- Friedrich Nietzsche , Par-delà Bien et Mal, trad. P. Wotling, éd. GF Flammarion Paris 2000 2- En comparaison avec le rêve américain (American Dream en anglais), idée selon laquelle n'importe quelle personne vivant aux Etats-Unis, par son travail, son courage et sa détermination, peut devenir prospère. 3- On estime que plus de la moitié des médicaments vendus dans certains pays d'Afrique subsaharienne seraient contrefaits. Ceux-ci proviendraient de l'Inde de la Chine ou sont fabriqués localement. D'après l'UNODC, malgré « l'effet dévastateur » des médicaments factices, ce crime n'est pas pris autant au sérieux que d'autres formes de contrebande. 4- Consulter sur le net les quotidiens nationaux suivants (Liste non exhaustive): Liberté (11/04/2004) ? La Tribune (11/10/2004)- El-Watan du 13/01/2007- El-Watan et Liberté (29/12/2007) - Réflexion du 05/03/2011 - El-Watan (03/10/2012) - El-Watan du 06/12/2013 5- En plus des mesures draconiennes qui doivent prévaloir enmatière desurveillance de ces produits entreposés dans des endroits sécurisés ? d'Enregistrement des réceptions et des sorties ? de vérification minutieuse des ordonnances- l'Article 144 du Code de Déontologie algérien 1992 permet au pharmacien de faire une analyse de la prescription, tant sur le plan Qualitatif que quantitatif, visant à éliminer toute erreur éventuelle de posologie, de contre indication ou d'interférence médicamenteuse passée inaperçue et en aviser, si nécessaire, le prescripteur qui modifiera sa prescription. Si cette dernière n'est pas modifiée, elle ne peut être honorée que si le prescripteur le confirme par écrit. En cas de désaccord, et s'il le juge nécessaire, il doit se refuser à le faire, et en aviser la section ordinale régionale. Il est utile de souligner que le médicament Rivotril, très apprécié en Algérie par les toxicomanes et leurs dealers, est classé en France comme un produit assimilé stupéfiant à prescription réservée à certains spécialistes (neurologie - pédiatrie) et donc soumis à plus de vigilance dans sa commercialisation. 6- Code de Déontologie Médicale algérien de 1992 ? Articles (109/111/112) 7- Le Code de la Santé algérien (1985) -Article.195 assigne aux médecins-pharmaciens-et chirurgiens-dentistes la mission de veiller à la protection de la santé de la population par la fourniture de soins médicaux appropriés et de participer à l'éducation sanitaire. Le Code de déontologie algérien de 1992 stipule qu'il est du devoir de tout pharmacien de respecter et de défendre sa profession(Art-104) - que le Pharmacien est au service du Public (Art-106), qu'il doit prêter son concours en vue de la protection et de la promotion de la santé (Art-109) et de veiller à prévenir le développement de toute toxicomanie ou pratique de dopage. (Art-111) Au regard de toutes ces obligations dévolues au pharmacien, je ne pense pas que son action de dénoncer pourrait être interprété comme un acte mesquin de délation gratuite et infondée. 8- En France, L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a officiellement vu le jour, ce 1er mai 2012. Elle remplace l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), afin de renforcer « la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé». Un changement d'appellation, mais également de « mode de gouvernance et d'organisation». L'objectif principal de l'ANSM sera de «garantir la sécurité des patients lors de l'utilisation des médicaments et des produits de santé». En Algérie, la Pharmacovigilance existe depuis 1998, elle est représentée par le Centre National de Pharmacovigilance et de Materiovigilance créé par décret 98/192. Elle joue un rôle important dans la surveillance des effets indésirables des médicaments (recueil et signalement de la gravité de ces inconvénients) et des dispositifs médicaux afin d'améliorer la qualité des actes thérapeutiques et de ce fait limite la voie à la contrefaçon. * Universitaire |
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