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Les professionnels du tourisme viennent de se doter d'une fédération
représentant les 1250 hôteliers du pays, pour être l'interlocuteur des pouvoirs
publics avec comme finalité de faire connaître davantage la destination Algérie.
Son président, Karim Chérif, fraîchement élu nous en parle.
Quotidien d'Oran : Vous venez d'être élu à la tête de la fédération nationale des hôteliers algériens qui se veut un trait d'union entre les responsables du secteur et les professionnels dans une conjoncture marquée par un décalage entre la vision des pouvoirs publics et la réalité du terrain. Selon vous, quel est le plan d'action que compte mettre en place la fédération afin de hisser le niveau de la prestation hôtelière ? Karim Chérif : Il faut rappeler que l'initiative de la création de cette fédération revient au ministère du Tourisme et de l'Artisanat dans le but de rassembler les hôteliers à travers un espace de concertation afin de porter à la connaissance des centres de décision leurs préoccupations. Il faut savoir également que dans la chaîne touristique dans les pays développés dans ce secteur, le ministère n'est qu'un instrument de la promotion touristique et ce sont toutes les corporations du secteur parties prenantes qui font sur le terrain la véritable promotion à l'instar des représentations des agences de voyages, des syndicats d'initiative et des restaurateurs entre autres. Par conséquent, la fédération nationale des hôteliers algériens constitue le dernier maillon du secteur et sa naissance a été mûrie lors du dernier séminaire organisé au Méridien d'Oran en présence de plus de 330 hôteliers avec à l'ordre du jour plusieurs thèmes et des travaux en ateliers. Ceci étant, la création de cette nouvelle fédération s'est imposée d'elle-même pour offrir un cadre de concertation des professionnels du secteur hôtelier. Lors de ce rendez-vous, les hôteliers ont montré véritablement leur volonté à participer en tant que corporation pour construire conjointement avec tous les acteurs du secteur un projet fiable pour un véritable décollage du secteur touristique. Q. O.: Est-ce que la fédération ambitionne d'être une véritable force de propositions ? K. C. : il faut préciser que la nouvelle fédération est encore à ses premiers balbutiements et le comité se retrouve devant une feuille blanche. Avant de parler de plan d'action, la fédération entame sa phase de structuration et de mise en place de ses différentes instances aussi bien au niveau national que local. Ceci nécessite l'élaboration d'une banque de données permettant d'avoir une idée claire sur la configuration de la composante du secteur hôtelier. Le seul élément actuellement en notre possession n'est que le nombre d'établissements estimé à 1250, en revanche, la véritable segmentation demeure une inconnue ainsi que leur situation géographique. Par conséquent, ce n'est qu'à cette condition qu'on pourra concevoir une forme d'organisation adaptée aux réalités du terrain avec un recensement exhaustif des préoccupations et des difficultés rencontrées au niveau de chaque wilaya étant donné que chaque région a ses propres caractéristiques. Dans notre projection de cette organisation, il sera question de créer 5 pôles régionaux respectivement à l'Ouest, le Centre, l'Est, le Sud est et enfin le Sud-Ouest. Pour plus de pragmatisme, des commissions seront mises sur pied avec comme objectif le recensement de tous les problèmes ainsi que des recommandations à préconiser aux pouvoirs publics. A ce sujet, il est important de noter l'entière disponibilité du ministère du Tourisme qui a affiché son adhésion à cette action commune. Pour preuve, le même département ministériel a donné son aval pour la réalisation du siège central de la fédération à Alger. Q. O.: En tant que professionnel de l'hôtellerie, quel est le constat que vous faites de ce segment touristique ? En clair, quelles sont les principales défaillances que vous avez relevées ? K. C.: Avant de parler de défaillances, il faut reconnaître que le secteur du tourisme n'a jamais constitué une priorité dans le cadre du développement économique. Ce n'est que durant ces dernières années que les pouvoirs publics ont pris conscience que ce secteur est créateur de richesses et d'emplois et peut être un vecteur de dynamique de la croissance économique pour peu qu'il soit pris en charge d'une manière effective afin d'en faire une alternative pour sortir de la dépendance du pays aux seuls hydrocarbures. Toutefois, le secteur du tourisme est très disparate alors que tous les projecteurs sont braqués seulement sur les établissements de haut niveau, alors que la grande majorité des hôtels sont ceux d'une étoile et donc moins visibles. A ce niveau, la fédération planchera sur tous les niveaux de classement des établissements et abstraction faite également de leur situation géographique et qu'aucune différence ne sera faite dans l'action de la fédération entre les hôtels publics et privés, étant donné qu'il s'agit d'une seule et même corporation et que les intérêts ne sont nullement contradictoires, de même qu'il n'y aura pas de distinction entre les hôtels nationaux et internationaux. Cependant l'approche de la fédération se fera sur la base des caractéristiques de chaque type d'établissements, même si plusieurs contraintes sont identiques comme c'est le cas de l'accès au foncier, l'accompagnement financier, les lourdeurs bureaucratiques et les problèmes de formation. En somme, les difficultés auxquelles font face les hôteliers sont celles constatées pour chaque investisseur, tous secteurs confondus. Cependant, la volonté affichée par les pouvoirs publics afin de booster le secteur est encourageante. Q. O.: Depuis quelque temps, on parle avec insistance sur la nécessité d'aller progressivement vers un tourisme d'excellence. Quels sont les moyens à mettre en place pour concrétiser cet objectif ? K. C.: Il faut savoir que le tourisme en général et l'hôtellerie en particulier ne peuvent pas être perçus isolément, mais il faut les situer dans un cadre plus général sachant que la culture touristique n'est pas assez ancrée en Algérie. Aussi, le pays n'a pas des traditions touristiques et le secteur est en apprentissage d'où la nécessité de la présence des instruments d'accompagnement. Ainsi et en matière de formation d'autant que les ressources humaines dans l'activité hôtelière constitue le pilier et actuellement on recense 5 instituts de formation dans les métiers de l'hôtellerie, dont ceux de Tizi Ouzou, Bousaâda, l'Aurassi ainsi que des annexes en plus d'établissement privés. Cependant, cela reste insuffisant par rapport aux ambitions exprimées. Mais dans les projections de la fédération, il est question de concevoir une charte de la qualité qui sera proposée à tous les ateliers afin d'arriver à des standards de prestation minimale. A titre d'exemple, il faut arriver à ce que dans tous les hôtels du pays, il sera possible de voir des agents avec des chemises blanches, bien rasés et ayant le sourire à l'accueil. |
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