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Y a-t-il corrélation entre les attaques de Daech contre Ben
Guerdane la tunisienne, la récupération de missiles sol-air Stinger à El Oued
en passant par l'attaque de trois hôtels en Côte d'Ivoire revendiquée par
l'autre franchise de la mouvance djihadiste ? Tout porte à croire que le fer à
cheval terroriste est en train de se mettre en place pour s'abattre sur
l'Algérie. Consciente de la menace de plus en plus pesante des groupes armés,
Alger se dit prête à faire face à toute éventualité.
La visite du vice-ministre de la Défense et chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, à Ouargla, le siège de la 4e région militaire n'est pas anodine. Son discours reflète les inquiétudes sécuritaires de l'Algérie à la lumière des événements et troubles qui secouent la région. Le rapprochement des attaques terroristes dans le temps et la géographie, même s'il ne permet pas de dire qu'il y a entente entre les groupes armés, laisse pourtant supposer d'autres lectures. Et face à ces incertitudes, plombée par la menace pressante d'une intervention militaire occidentale en Libye en absence d'une force armée locale unifiée, Alger redoute «ces issues défavorables sur la sécurité et la stabilité des pays de la région», pour paraphraser le général major Gaïd Salah. Si le premier soldat le dit, c'est que la situation n'incite pas, pour le moment, à l'optimisme et la 4e région sera aux premières lignes dans la guerre contre les hommes de Daech venus de l'Est. Le chef d'état-major a exigé des militaires plus de vigilance car l'heure est aux grandes manœuvres en perspective du point de non-retour en cas d'attaques aériennes contre les combattants d'El Baghdadi en Libye. Le lien est tout trouvé avec le scénario tunisien qui risque de se répéter à tout moment. En effet, l'attaque coordonnée contre Ben Guerdane est une répétition à petite échelle de ce qui risque d'arriver aux pays frontaliers avec la Libye en cas d'offensives aériennes sur les camps de Daech. Peut-on alors qualifier Ben Guerdane d'une simple répétition grandeur nature ? La tentation de répondre par l'affirmative est grande puisque les hommes de Daech ont cherché à poser un pied en Tunisie. N'était-ce la riposte des services de sécurité tunisiens, ils auraient pu compter aujourd'hui sur un émirat de Daech à Ben Guerdane, une tête de pont, en quelque sorte, en Tunisie ou alors une zone de repli en cas d'une intervention militaire des Occidentaux en Libye. Ce qui est arrivé en Tunisie peut aussi se passer en Algérie d'où cette inquiétude de lendemains plus qu'incertains. |
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