|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Retourné à 100%
dans le giron de l'Etat algérien, après moult péripéties financières, sur fond
de tensions sociales, entre le management et les syndicalistes, le complexe
sidérurgique d'El Hadjar est, actuellement, en cours
de grand toilettage technique.
Muet depuis plusieurs mois, le haut fourneau du complexe est en cours de rénovation, alors que le reste des installations de celui qui avait été le fleuron de l'Industrie lourde algérienne sont en cours de réhabilitation, a annoncé, hier mardi, le P-DG du complexe, M. Ahmed Benabbas, à la Radio nationale. Entre 2001, moment de la cession des parts du complexe, au géant mondial de l'acier, l'Indien ?Lakchmi Mittal' (Arcelor Mittal) et octobre 2015, coïncidant avec une reprise en main par l'Etat algérien, le complexe aura vu sa production chuter à moins de 1 million de tonnes/an et entrer dans une longue période de turbulences, Arcelor Mittal ayant refusé, entre temps, de mettre la main à la poche pour financer la rénovation des installations du complexe, à un moment où le prix de l'acier était au plus bas sur les marchés internationaux. Le nouveau P-DG du complexe a confirmé la mise en place et l'exécution d'un plan d'urgence, décidé par les pouvoirs publics pour relancer la production de ce complexe. « Nous avons entamé la réalisation de ce plan d'urgence par la réhabilitation et la modernisation de toutes les installations du complexe, dont celles portuaires et les aciéries, le laminoir, pour la production de produits finis, dont les produits plats », explique M. Benabbas qui précise que les « contrats et les études en interne et à l'international » ont été engagés. « Le plan d'urgence est lancé, et au mois de mai on va entamer la production » de nouveau, a-t-il affirmé. Selon le P-DG du complexe sidérurgique d'El Hadjar, « la première phase ( de ce plan d'urgence) va se terminer en mai », avec la reprise de la production, alors que « la seconde est à l'étude pour élargir la capacité de production » du complexe, et doit être ensuite transmise au CPE (Conseil des participations de l'Etat) pour l'avaliser. M. Benabbas a, par ailleurs, précisé que tous les équipements de production du complexe vont être modernisés à 100%, expliquant que la production est à l'arrêt, « car le haut fourneau a été arrêté pour des raisons financières, car on n'a pu mobiliser les ressources financières pour relancer la production. » En fait, c'est tout le complexe qui est en cours de réhabilitation, alors qu'il accuse un retard de 6 ans, dans sa rénovation, car il doit être rénové tous les 10 ans. Comme un moteur de voiture », a-t-il expliqué. D'autre part, M. Benabbas est revenu sur la production des deux mines qui alimentant le complexe, celle de Boukhadra et Ouenza, qui doivent être modernisées, à 100%, pour approvisionner, à raison de 6 à 7 trains, quotidiennement, le complexe. Il a annoncé qu'un financement de 76 millions de dollars a été consenti par les pouvoirs publics, via le Groupe IMetal, pour moderniser les installations de ces deux mines, qui doivent revenir, a-t-il dit, dans le giron de l'Etat algérien. « Il n'y pas, seulement, le transport par trains qui doit être modernisé, il y a, aussi, les installations portuaires, qui sont en cours de rénovation », a-t-il fait observer, avant de rappeler qu'il faut « réhabiliter les mines et améliorer le transport, par rail, du minerai » vers le complexe. L'objectif, à brève échéance, à l'orée de 2017, est d'arriver, selon le P-DG du complexe d'El Hadjar, à produire entre 1,5 et 1, 6 million de tonnes, dans une première phase, et dans une seconde phase, « le complexe devrait être indépendant et ne plus compter sur le soutien de l'Etat. » « Dans une seconde phase, en 2017, on doit arriver à ce résultat et le complexe doit être bénéficiaire et viable. A partir de 2018, il sera indépendant et pourra fonctionner avec ses propres moyens », a précisé M. Benabbas. Par ailleurs, le complexe étant à l'arrêt, « on a mis en place un plan de formation, très ambitieux, de la main-d'œuvre, qui va travailler sur de nouveaux équipements, modernes », explique d'autre part, le responsable du complexe, selon lequel « un programme de recrutement de 350 personnes, avec un objectif de création de 1.500 postes de travail » sera mis en place. « Les recrutements vont se faire de manière transparente. » Sur le front social, il a estimé qu'un dialogue est nécessaire avec le partenaire social. « C'est un dialogue, dans l'intérêt de la société et on doit se mettre d'accord », relève-t-il, avant d'annoncer des élections « syndicales », durant ce mois, pour le renouvellement des représentants des travailleurs, estimant que la direction « n'a pas à s'ingérer dans les affaires du partenaire social. » Selon M. Benabbas, « la reprise de la première phase sera globale, et 95% des contrats sont passés pour la mise en œuvre du plan de réhabilitation, autant avec des entreprises nationales qu'étrangères », sur la base d'un programme mis en place par le Groupe IMetal « pour moderniser nos installations et améliorer l'exploitation et la rentabilité. » Lors de la confirmation de la reprise, à 100%, par l'Etat algérien du complexe, sur le site même, en 2015, le ministre de l'Industrie et des Mines, M. Abdeslam Bouchouareb, avait annoncé la mise en œuvre d'un plan de développement du complexe d'un montant global de 720 millions de dollars, dont 620 millions de dollars seront consacrés aux travaux de réhabilitation. Avec cet apport financier, le complexe devrait augmenter sa production à 2,2 millions de tonnes, par an, vers 2017, « année durant laquelle l'Algérie cessera, définitivement, d'importer le fer », avait affirmé le ministre. |
|