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L'attaque terroriste contre la ville tunisienne de Ben Gardane, proche de la frontière libyenne, n'est pas à
considérer comme une incursion armée ayant été montée par des éléments de Daech en guise de riposte aux coups durs que l'armée et les
forces de sécurité tunisiennes sont parvenues à infliger à d'autres groupes de
leur organisation criminelle en d'autres endroits du territoire tunisien.
Son ampleur, les objectifs ayant été ciblés par les assaillants - une caserne de l'armée, un poste de police et le quartier général de la Garde nationale - indiquent qu'elle a été une opération visant à la prise de contrôle par Daech de la ville et de ses environs en frontière avec la Libye. Ce dont en ont été convaincues les autorités tunisiennes qui au constat du degré de sa préparation ont déclaré qu'elle a été déclenchée en exécution d'un plan dont le projet était « d'instaurer une wilaya de Daech à Ben Gardane ». Il est tout à fait probable que Daech a tenté de prendre dans ce but le contrôle de Ben Gardane pour s'assurer une base de repli pour ses éléments qui en Libye sont sous une pression militaire qui va en s'intensifiant. L'efficace réaction de l'armée et des forces de sécurité tunisiennes ont fait avorter la tentative, ce dont il faut les féliciter. Mais il faut se garder de penser que leur succès a mis un point d'arrêt aux tentatives de Daech de s'emparer d'une partie du territoire tunisien pour l'ériger en wilaya de son « khalifat ». Elle en aura encore la tentation parce qu'elle dispose dans ce pays d'adeptes déterminés pour la réussite de cet objectif. L'on a pour preuve le fait qu'il y avait des Tunisiens parmi les assaillants de Ben Gardane venus de Libye et qu'en plus ils ont eu le renfort de djihado-terroristes locaux qui les ont fait bénéficier de leur connaissance du terrain et des failles probables du dispositif sécuritaire déployé dans la ville et ses alentours. Ce qui s'est passé à Ben Gardane prévient tous les Etats de la région que cela peut se reproduire mais sur leur territoire cette fois. Qu'il y a lieu pour eux par conséquent d'instaurer une coopération sans faille face à la menace qu'est Daech. L'Algérie et la Tunisie en ont instauré une dont l'efficacité est démontrée par les résultats qui en découlent. C'est aussi parce qu'elle a anticipé ce qu'allait être la stratégie de Daech pour échapper à l'étau dans lequel l'enserrent les offensives lancées contre elle en Irak, en Syrie et en Libye que l'Algérie a déployé un impressionnant et dissuasif dispositif militaro-sécuritaire à ses frontières et avec celle de la Libye en particulier. L'attaque de Ben Gardane est une alerte qui fait nécessité de maintenir la vigilance à son plus haut niveau tant Daech fait preuve de sa capacité à frapper là où elle n'est pas attendue ou sachant qu'il y a faille dans les dispositifs de réaction et de réplique. |
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