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Sur un ton plein
d'inquiétude, le secrétaire général de la section syndicale UGTA de l'unité de
production Texal (Textile) de Chaab-Ersas,
à Constantine, M. Mahcène Rabah, a brossé un sombre
tableau de cette unité de production. «C'est le moins qu'on puisse dire, a-t-il
commencé. Les travailleurs craignent beaucoup, ces jours-ci, pour l'avenir
immédiat de leur outil de production qui fait vivre leurs familles. Car,
pratiquement, tout est à l'arrêt depuis l'année 2014», a-t-il affirmé. Et de
poursuivre, en axant ses propos sur une «mauvaise gestion de l'unité», a-t-il
souligné en citant des exemples forts édifiants à ce propos. Les responsables
de l'usine, a-t-il soutenu, ont confié la réalisation de la plate-forme
destinée à recevoir les nouvelles machines réceptionnées, par le biais d'un
«contrat de gré à gré» passé avec un entrepreneur. Les malfaçons repérées sur
ce chantier étaient tellement visibles que la chose a été signalée au directeur
par les travailleurs et les syndicalistes. «Malheureusement, il nous répondait,
chaque fois, que cela ne nous regardait pas», indique notre interlocuteur.
«Bref, après l'intervention du directeur général, la réception a été rejetée et
l'entrepreneur est actuellement poursuivi en justice par la direction de
l'unité», révéla Mahcène. «Et, pour s'en laver les
mains, le directeur de l'unité a fait porter le chapeau à ses cadres. Ce qui
démontre que notre unité est très mal gérée», a-t-il encore estimé.
D'autre part, poursuit Mahcène, «la production est nulle. Des ateliers sont sans courant électrique depuis deux mois à cause de certains postes qui ont sauté. Et ils n'ont pas été réparés. Et le seul atelier, actuellement en production, ne tiendra pas plus de deux mois». Ensuite, déclare-t-il, «tous les travailleurs de l'unité seront réduits au chômage technique. Voilà la situation que craignent les travailleurs : la psychose du chômage technique. Mais cela ne semble pas inquiéter, outre mesure, les responsables. Nous vivons sous l'épée de Damoclès d'une probable catastrophe. Et si ce n'est la direction générale de l'entreprise, à Alger, qui nous assure, tant bien que mal, les salaires, cela ne pourrait durer car, franchement, les travailleurs pensent que l'unité, de la façon qu'elle est gérée, actuellement, court immanquablement à sa perte». C'est pourquoi «nous lançons un appel aux responsables concernés de remplacer le directeur actuel de l'unité par un véritable gestionnaire qui puisse être capable de sauver les meubles», a conclu le secrétaire général de la section syndicale. M. Belakhdar, le directeur de l'unité que nous avons joint au téléphone, a répondu, tout de suite, que «le syndicat n'est pas habilité à me demander des comptes» à propos de la gestion. «Seule ma tutelle, la direction générale de Texal peut me demander de rendre des comptes», a-t-il rétorqué. Et de poursuivre en disant que «le syndicat est ainsi, et on sait que ses membres font souvent dans la désinformation, en déformant la vérité et amplifiant les choses. De toute façon, celui qui a décrit cette situation sous son seul angle de vision doit porter la responsabilité de ses dires et doit assumer la responsabilité de ses actes», a conclu le directeur de l'unité Texal de Chaab-Ersas. |
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