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«L'esprit, dit
Aristote, vieillit comme le corps : cette réflexion n'est bonne qu'à l'égard
d'un magistrat unique, et ne peut être appliquée à une assemblée de sénateurs» Montesquieu
Voilà qu'arrive le cycle des bourgeons à ensemencer hypothétiquement au Sénat tant coté cour que jardin. Décembre est là pour décanter les têtes et aiguiser les envies. C'est toute l'envie de dire cette phrase qui agite les candidats aux sénatoriales de décembre. C'est cette tyrannique perception de supposer accéder un sommet inégalé pour se contenter d'achever son parcours politique, qui réveille les délégués d'hier à plus de ferveur, de culte et de cran. Aller au sénat serait le billet d'accès, cogitent-ils au cosmos de l'autorisation de tout avoir, tout dire et tout voir. Les primaires ne seront d'aucune utilité, tant que l'utilité était déjà précédée à la racine, dans le compte initial ayant légitimé la qualité d'électeur avantagé. Le collège électoral. La campagne n'est pas dans les passages des mairies, plus qu'elle ne se trouve dans l'attraction commune d'un seul dénominateur. L'intérêt. Pour ceux qui sont en cours de course ou ceux qui se préparent à remettre ou empoigner le relais ; le témoin reste, sous la forme d'un bilan composite d'actions particulières, d'écrits épars et de causerie à gauche et à droite. L'on dirait que la profession de sénateur n'est que celle des attributions ataviques consignées dans les intervalles d'un texte organique. Servir exclusivement de courroie de transmission. Une dépêche adressée par discontinuité à un ou plusieurs ministres, ne peut réhabiliter un sénateur qui aurait à manquer d'affermir convenablement son rôle de porte-parole citoyenne. Un dossier dodu, soutenu, et médiatisé produirait l'effet d'une altruiste adresse d'ordre politique. Les annales mondiales ont retenu des noms de notoires affaires. Matteotti and Co. Certes il est permis pour les messagers du peuple d'entretenir une attache informative avec leur base. Ceci n'est en fait ; qu'une obligation à leur charge. A condition que ce lien communicatif ait à tenir l?aptitude de captiver l'écoute et à se mouler dans le besoin local exprimé par une population. Tout le peuple partage un seul et unique pays. L'Algérie. Que l'on soit sénateur ou simple représentant local, toute l'essentialité sera dans la consistance du mandat dévolu. Dans la dette immatérielle que l'on suppose avoir contractée et pour laquelle l'on s'est engagé. L'on ne peut à ce stade de confiance présumée trahir une quelconque attente. Les défis sont grands autant que le sont ces attentes. Le pays a besoin d'institutions. Celles-ci ont un autre besoin. D'être bien étoffées, superbement remplies avec du brio et de la compétence. Les députés ou sénateurs ne doivent plus apparaitre dans les listes de l'obséquiosité. Ils doivent provenir d'une assise fondamentale érigée seulement sur l'adhésion et le consensus populaire. Le temps d'imposer un candidat doit faire sa mue. Il n'est pas juste qu'après l'investissement dans le foncier, l'immobilier ou l'import que l'on vienne encore convoiter des places politiques pour lesquelles l'on a que de maigres prédispositions. Les élus stagiaires ne peuvent affûter leur charisme sur le dos des grandes aspirations légitimes. C'est aux partis maintenant qu'échoit le devoir de s'arranger pour présenter le bon menu à l'électeur. Les indicateurs de clanisme, de proximité intéressée et autres ingrédients sont consommés. L'assemblée dans ses deux configurations est un chef-d'œuvre global, dans son fond une trampoline pour l'ambition démesurée et une tribune pour ceux en mal de médiatisation. Alors que c'est l'idoine espace pour titrer la doléance générale et provoquer ainsi le bonheur tant aspiré. D'anonymes hominidés, dérobés dans leurs provinces ; elle en a fait d'illustres personnages. Du moins ce qu'ils en pensent. Et le pire de leur fantasme, c'est de croire en leur fugace ascension. Un sénateur est avant tout un haut élu. Une personne qui doit avoir bu de sa conscience, plein l'expérience et la sagesse. Etre sénateur n'est pas occuper une place où la levée de main ne serait qu'un paraphe de présence. Son rôle dépendra en grande partie de l'utilité que dessine son parti au niveau sociopolitique. L'appartenance à un tel ou tel mouvement inspire clairement les dessous qui animent l'homme. Il est d'insistance que cette multitude là siège à Alger, y loge, y converse et fait de la politique au sein de l'hémicycle où les importants héros ne sont pas dedans. En dehors de la scène, ils tirent les ficelles. Le spectacle est national tant que le drame dans l'attente de s'accomplir n'est que local. La tâche à ce niveau institutionnel est lourde en termes de responsabilité politico-morale. C'est bien beau d'occuper un fauteuil dans une si illustre assemblée et de paraitre défendre le bon droit et les équilibres sociaux. Mais, il reste tout de même impensable que l'on n'ait point d'attache intimement citoyenne avec le monde qui nous entoure. A quand l'obligation d'instituer des permanences pour tout représentant national ? A quand un agenda périodique de rencontres locales afin de photographier les lieux socio-mentaux de ses compatriotes, voire de ses électeurs et en assurer leur exploitation judicieuse auprès de son vis-à-vis exécutif ? Même cette mission demeurera facile quand bien même elle serait par le truchement des dispositifs de la loi sur les partis ou ceux du code électoral, un devoir légal pesant sur l'heureux haut élu. Ces amendements s'imposent ne serait-ce qu'au regard de l'effet annonciateur de la prochaine consistance constitutionnelle. Il y va de l'avenir de la légitimité représentative, si l'on ne se tracte pas vers un remodelage du systme de coptation et de recueil des candidatures. Qui empêcherait de dire que pour être candidat à la députation, comme un peu le mode de renouvellement de l'instance sénatoriale ; il faudrait comme pré-requis, avoir jouit déjà d'un mandat électif local ? On ne sort pas d'un amateurisme politique pour aller jouer dans les hautes sphères. C'est de cette constitution aux nouveautés dit-on inédites que devrait sortir tout un ensemble conséquent corrigeant les écarts d'ici et d'ailleurs. Tant dans l'exercice du pouvoir, tant dans son contrepoids. L'on aurait vu des lois de finance strictement primordiales pour le destin économique de la population passer sous la manche. Ils arrivent ; agréent, et repartent. Sauf que pour celle en cours, la loi de finances pour l'année 2016, un certain regain dans l'opposition est venu toutefois égayer et affermir la bonne santé du degré politique de nos élus. Justement, toutes ces équivoques, ces fracas qui ont « perturbé le déroulement normal du vote » sont des indicateurs probants que la lutte idéologique, parfois d'intérêts est là, persistante pour peu qu'elle n'ait pas à se faire dans l'invective et l'insulte. Peu convaincants, moins enclins à la conviction, nos élus nationaux semblent savoir chacun à partir de son bord ce qu'ils font. Autrement. Certains d'entre eux, ont le souci du moins au FLN et au RND de se borner à dresser le procès verbal de lecture des commissions ou en donner significations aux membres. Ils ne discourent point ou peu tel qu'il se doit des antagonismes qui désagrègent leur localité où, candidats alors ils rayonnaient dans la réplique du constat catastrophique qu'ils juraient une fois élus, d'inverser la situation. Le vent envoutant de la sénatoriale ou de la députation commence pour les apprentis, les ambitieux carriéristes à s'acoquiner avec l'enchantement de « la représentativité populaire ». Se sentir dans la peau du meilleur élément choisi, donne le tournis et fais chauffer bien des têtes. Même la solennité et le rang vénérable qu'auraient mal imprimés les entrains magistraux des uns ou des autres n'arrivent pas à leur faire restaurer l'artifice du pouvoir et remâcher l'inquiétude du peuple. Les uns compensent le déficit d'aura en chargeant épisodiquement la gestion locale d'un wali ou d'un maire qui serait en dehors de leur sainteté, les autres mettent en relief les tares qui pourrissent l'octroi de logements, de terrains ou de marchés publics juste pour en avoir un droit ou de regard ou de part. Ces gens vivent pour leur bon nombre en repli de leur base. |
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